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INDICE
LES LIVRES DES APOCRYPHES AVEC LE NOMBRE DE LEURS CHAPITRES ET LES PAGES CORRESPONDANTES
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CHAPITRES |
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LE LIVRE DE L’ECCLESIASTIQUE OU LA SAPIENCE DE JESUS, FILS DE SIRACH |
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LES ADDITIONS AU LIVRE D’ESTER (CE QUI A ETE RAJOUTE A L’HISTOIRE D’ESTER) |
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INDICE
LES LIVRES DES APOCRYPHES AVEC LE NOMBRE DE LEURS CHAPITRES ET LES PAGES CORRESPONDANTES
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CHAPITRES |
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LE LIVRE DE L’ECCLESIASTIQUE OU LA SAPIENCE DE JESUS, FILS DE SIRACH |
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LES ADDITIONS AU LIVRE D’ESTER (CE QUI A ETE RAJOUTE A L’HISTOIRE D’ESTER) |
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- Catégorie : APOCRYPHES
Chapitres CHAPITRE I. CHAPITRE II. CHAPITRE III. CHAPITRE IV. CHAPITRE V. CHAPITRE VI. CHAPITRE VII. CHAPITRE VIII. CHAPITRE IX. CHAPITRE X. CHAPITRE XI. CHAPITRE XII. CHAPITRE XIII. CHAPITRE XIV. CHAPITRE XV. CHAPITRE XVI. CHAPITRE XVII. CHAPITRE XVIII. CHAPITRE XIX. CHAPITRE XX. CHAPITRE XXI. CHAPITRE XXII. CHAPITRE XXIII. CHAPITRE XXIV. CHAPITRE XXV. CHAPITRE XXVI. CHAPITRE XXVII. CHAPITRE XXVIII. CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX. CHAPITRE XXXI. CHAPITRE XXXII. CHAPITRE XXXIII. CHAPITRE XXXIV. CHAPITRE XXXV. CHAPITRE XXXVI. CHAPITRE XXXVII. CHAPITRE XXXVIII. CHAPITRE XXXIX. CHAPITRE XL. CHAPITRE XLI. CHAPITRE XLII. CHAPITRE XLIII. CHAPITRE XLIV. CHAPITRE XLV. CHAPITRE XLVI. CHAPITRE XLVII. CHAPITRE XLVIII. CHAPITRE XLIX. CHAPITRE L. CHAPITRE LI. LIVRES DES APOCRYPHES.
Ce qui suit a été trouvé dans quelques exemplaires grecs, et sert comme préface, ou argument à tout le livre.
- Ce Jésus-ci était fils de Sirach et petit-fils de Jésus du même nom.
- Celui-ci a vécu aux temps qui ont suivi la captivité et la délivrance, et presque après tous les prophètes.
- Or Jésus son grand-père, comme lui-même le témoigne, était un homme d'esprit et fort prudent entre les Hébreux ;
- Qui non-seulement recueillit les sentences des sages qui l'avaient précédé, mais il en proféra aussi lui-même quelques-unes qui lui étaient particulières et qui étaient pleines de beaucoup de prudence et de sagesse.
- Après donc que le premier Jésus fut mort et qu'il eut laissé ce recueil presque achevé, Sirach, l'ayant pris, le laissa à son fils Jésus
- Qui, l'ayant entre les mains, le mit dans un bon ordre, le compila tout en un volume et le nomma la Sapience, tant de son nom et du nom de son père que de son aïeul, voulant, par ce nom et ce titre de Sapience, attirer le lecteur à lire ce livre avec un plus grand désir et à le méditer avec plus de soin.
- Ce livre donc contient des discours sages, des sentences exquises et des paraboles, avec quelques histoires divines, singulières et anciennes, des personnages qui ont été agréables à Dieu, et quelques prières et cantiques de l'auteur même.
- De plus, il représente quels biens le Seigneur a daigné faire à son peuple et quels maux il a fait venir sur ses ennemis.
- Ce Jésus a été imitateur de Salomon et n'a pas moins été renommé à cause de sa sagesse et de sa doctrine, puisqu'il a été surnommé homme de très-grand savoir, comme il l'était aussi à la vérité.
PRÉFACE DE L'AUTEUR, SAVOIR DE JÉSUS, FILS DE SIRACH.
- Comme plusieurs grandes choses nous ont été données par la loi, et par les prophètes, et par d'autres qui les ont suivis, pour lesquelles Israël est à bon droit digne de louange en matière de doctrine et de sagesse,
- Et par lesquelles les lecteurs non-seulement doivent devenir plus entendus, mais aussi, les ayant étudiées avec soin, elles peuvent servir aux étrangers, tant en parlant qu'en écrivant,
- Jésus mon grand-père, s'étant longtemps adonné à la lecture tant de la loi et des prophètes que des autres livres de nos ancêtres et y ayant acquis une grande habitude, a été aussi porté à composer quelque chose des matières qui regardent la doctrine et la sagesse,
- Afin que ceux qui désirent d'être savants et qui s'emploient à de telles choses, profitent encore davantage dans la manière de vivre selon la loi.
- Soyez donc avertis de lire ce livre avec affection et avec attention, et pardonnez-moi s'il semble que, dans l'interprétation, je n'ai pas pu bien exprimer certaines façons de parler ;
- Car les choses qui sont dites ici, ont une autre force en elles-mêmes écrites en hébreu que lorsqu'elles sont traduites en une autre langue.
- Et non-seulement ces choses ci, mais les autres aussi, et la loi "même et les prophètes, et les autres livres sont bien différents quand ils sont écrits dans leur propre langue.
- C'est pourquoi, étant venu en Égypte l'an trente-huitième, sous le roi nommé Evergètes, et ayant trouvé, lorsque j'y demeurais, ce livre-ci, qui est de grande doctrine, il m'a semblé très-nécessaire d'employer quelque diligence et quelque peine à le traduire.
- Ainsi, durant quelque temps, j'ai beaucoup veillé et appliqué mon savoir pour achever ce livre et le publier, afin que ceux qui, durant leur bannissement, ont désir d'apprendre, disposent leurs cœurs selon les commandements de la loi.
Ce qui se trouve dans ce livre renfermé entre ces deux marques (), a été traduit de l'édition vulgaire latine de la Bible, étant vraisemblable que l'auteur de cette édition-là a eu quelque exemplaire plus parfait que ne sont ceux dont nous nous servons maintenant.
Origine de la sagesse : 11. Ses fruits, 16. Moyen de l’acquérir, 28. Exhortation à la patience et à la modestie. 33. Et à fuir l’hypocrisie et l’orgueil.
- Toute sagesse procède du Seigneur (et elle a toujours été avec lui) et est éternellement avec lui.
- Qui est-ce qui nombrera le sable de la mer, les gouttes de la pluie et les jours du siècle ? Qui est-ce qui mesurera la hauteur du ciel, la largeur de la terre, et l'abîme, et la sagesse ?
- Qui est-ce qui trouvera la sagesse de Dieu, laquelle précède toutes choses ?
- La sagesse a été créée avant toutes choses, et l'intelligence de la prudence est dès le commencement.
- (La parole du Dieu très-haut est la source de la sagesse, et ses commandements éternels sont la porte par laquelle on y entre.)
- A qui a été découverte la racine de la sagesse ? et qui est-ce qui a connu ses subtilités ?
- (A qui est-ce qu'a été révélée et manifestée la discipline de la sagesse ? et qui est-ce qui a entendu ses diverses voies ?)
- Il y a un seul sage, qui est le souverain Créateur de toutes choses, tout-puissant, fort, terrible, séant sur son trône
- C'est le Seigneur qui l'a créée et qui l'a vue, qui l'a nombrée (et mesurée).
- Et il l'a répandue sur toutes ses œuvres et sur toute personne, selon sa libéralité, et il en fournit ceux qui l'aiment.
- La crainte du Seigneur est une chose qui fait honneur et dont on se peut vanter justement, c'est une véritable joie et une couronne de triomphe.
- La crainte du Seigneur réjouit le cœur et donne de l'allégresse, et de la joie, et longueur de vie.
- Celui qui craint Dieu, sera heureux à la fin de sa vie et trouvera grâce au jour de sa mort.
- L'amour de Dieu est une sagesse honorable, et ceux à qui elle s'est montrée en vision, l'aiment à cause de la vue et de la connaissance de ses grandes œuvres.
- La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse et elle a été créée dans la matrice avec les fidèles (et elle marche avec les femmes distinguées, et on la voit souvent avec les justes et les fidèles).
- (La crainte du Seigneur est la dévotion de science.)
- (La dévotion gardera et justifiera le cœur, et lui donnera de la joie et de l'allégresse.)
- Elle a bâti son nid comme un fondement éternel avec les hommes et elle est donnée en garde à leur postérité.
- La crainte de Dieu est le comble de la sagesse, elle rassasie les hommes de ses fruits.
- Elle remplit toute leur maison de toutes choses désirables et les greniers de ce qu'elle produit (mais tous les deux sont des dons de Dieu).
- La crainte du Seigneur est la couronne de la sagesse, qui produit la tranquillité et la parfaite santé comme des rejetons ;
- De laquelle la gloire réjouit abondamment ceux qui l'aiment.
- La sagesse répand comme de la pluie la science et la connaissance de bon sens, et elle rehausse la gloire de ceux qui la possèdent.
- Craindre le Seigneur est la racine de la sagesse, et ses branches sont de longue vie.
- (L'intelligence et la sainteté de la vie sont dans les trésors de la sagesse, mais la sagesse est en exécration aux pécheurs.)
- (La crainte du Seigneur chasse le péché et, lorsqu'elle est permanente, elle détourne la colère.)
- L'homme colère ne pourra point être justifié, car son penchant à la colère lui sera en ruine.
- Le patient souffrira pour un temps ; mais, après cela, il lui arrivera de la joie.
- Il cèlera ses paroles pour un temps, et les lèvres de plusieurs parleront de sa prudence.
- Le secret de la science est dans les trésors de la sagesse mais le service de Dieu est en exécration aux pécheurs.
- Si tu désires la sagesse, garde les commandements, et Dieu te la donnera (et te remplira de ses trésors).
- Car la crainte du Seigneur est la sagesse et la discipline, et la foi et la bénignité sont son bon plaisir.
- Ne te défie point de la crainte de Dieu, lorsque tu es dans l'indigence, et ne t'approche point de lui avec un cœur double.
- Ne te contrefais point, afin que les hommes parlent de toi ; mais prends garde à tes lèvres.
- Ne t'élève point toi-même, de peur que tu ne tombes, et que tu ne mettes ta vie en déshonneur,
- Et que Dieu, révélant tes secrets, ne t'abatte au milieu de l'assemblée,
- Parce que tu ne te seras pas approché de la crainte du Seigneur avec vérité, et que ton cœur aura été plein de dissimulation.
Exhortation à la piété, 2. A la patience, 3. A la persévérance, 6. A la foi, 9. A l’espérance, 16. A la crainte, l’amour et l’invocation du nom du Seigneur.
- Mon enfant, si tu viens pour servir le Seigneur Dieu (maintiens-toi soigneusement dans la justice et dans la crainte), et prépare ton âme à la tentation.
- Dresse ton cœur, et sois persévérant (prête l'oreille et reçois les paroles de conseil), et ne te hâte point au temps de la calamité (mais attends Dieu patiemment).
- Tiens-toi fermement à Dieu et ne t'en détourne point, afin que tu reçoives de l'accroissement à la fin.
- Reçois volontiers tout ce qui t'arrivera (et sois patient dans la douleur), et supporte avec douceur les changements qui t'affligeront.
- Car l'or est éprouvé dans le feu, et les hommes agréables sont éprouvés dans la fournaise de l'affliction.
- Crois en Dieu, et il t'aidera ; dresse tes voies et espère en lui (garde sa crainte et vieillis en elle).
- Vous qui craignez le Seigneur, attendez sa miséricorde et ne vous détournez point de lui, de peur que vous ne tombiez.
- Vous qui craignez le Seigneur, confiez-vous-en lui, et votre récompense ne manquera point.
- Vous qui craignez le Seigneur, espérez les biens, et la joie éternelle, et la miséricorde.
- (Vous qui craignez le Seigneur, aimez-le, et vos cœurs seront illuminés.)
- Portez les yeux sur les générations anciennes et considérez (ceci).
- Qui est-ce qui a cru au Seigneur et qui a été confus ? ou qui est - ce qui a persévéré dans sa crainte et qui a été abandonné ? Ou qui est-ce qui l'a invoqué et qui a été méprisé ?
- Parce que Dieu est pitoyable et miséricordieux (de longue attente et fort miséricordieux), il pardonne les péchés et il sauve dans le temps de la tribulation (et il est le protecteur de tous ceux qui l'invoquent en vérité).
- Malheur aux cœurs craintifs (et aux lèvres pécheresses), aux mains lâches et au méchant qui marche par deux chemins !
- Malheur au cœur lâche, car, il ne croit point ! c'est pourquoi il ne sera point secouru.
- Malheur à vous qui avez perdu patience (et qui, quittant les voies droites, vous êtes détournés dans des routes égarées) !
- Car que ferez-vous quand le Seigneur vous visitera ?
- Ceux qui craignent le Seigneur, ne seront point désobéissants à ses paroles, et ceux qui l'aiment, garderont ses voies.
- Ceux qui craignent le Seigneur, s'enquerront de son bon plaisir, et ceux qui l'aiment, s'adonneront entièrement à sa loi.
- Ceux qui craignent le Seigneur, préparent leurs cœurs et abaissent leurs âmes en sa présence.
- Ceux qui craignent le Seigneur, gardent ses commandements (et ils auront patience jusqu'à ce qu'il regarde sur eux),
- Disant : (Si nous ne faisons pénitence) nous tomberons entre les mains du Seigneur et non point entre les mains des hommes.
- Car sa miséricorde égale sa grandeur.
Sentences touchant la piété, 2. Honneur dû à père et mère, 18. La modestie, 24. La présomption, l’opiniâtreté, 29. L’orgueil, 30. La prudence, 32. Et les aumônes.
- (Les enfants de la sagesse sont l'église des justes et leur nation n'est qu'obéissance et charité.)
- Enfants, écoutez le jugement du père et faites ainsi, afin que vous soyez sauvés.
- Car Dieu veut que le père soit honoré par les enfants, et il a confirmé l'autorité de la mère sur les enfants.
- Qui honore son père, expie ses péchés (et s'abstiendra d'eux, et aura ce qu'il désire tous les jours).
- Et qui honore sa mère, est comme celui qui assemble des trésors.
- Qui honore son père, sera réjoui de ses enfants et sera exaucé au jour de son oraison.
- Qui honore son père, sera de longue vie, et quiconque écoute le Seigneur, soulagera sa mère.
- Qui craint le Seigneur, honorera son père et servira ceux qui l'ont, engendré comme ses seigneurs.
- Honore ton père et ta mère de fait et de parole, afin que la bénédiction vienne sur toi de parles hommes (et que leur bénédiction demeure jusqu'à la fin).
- Car la bénédiction du père affermit les maisons des enfants, et la malédiction de la mère en déracine les fondements.
- Ne te glorifie point du déshonneur de ton père ; car le déshonneur de ton père ne te saurait tourner à honneur,
- Vu que la gloire de l'homme vient de l'honneur de son père, et c'est un reproche aux enfants d'avoir une mère de mauvaise réputation.
- Mon enfant, subviens à ton père dans sa vieillesse et ne le fâche point durant sa vie.
- Quand même le sens lui manquerait, pardonne-lui et garde-toi de tout ton pouvoir de le mépriser.
- Car le bon traitement fait au père ne sera point oublié, mais il te sera un fort contre les péchés.
- Au jour de ton affliction, Dieu se souviendra de toi, de sorte que tes péchés s'anéantiront comme la glace (qui fond) en un jour serein.
- Ô combien est à blâmer celui qui abandonne son père, et celui-là est maudit de Dieu, qui irrite sa mère.
- Mon enfant, conduis tes affaires avec douceur, et quiconque est un homme de mise t'aimera.
- Plus tu es grand, plus abaisse toi, toi-même, et tu trouveras grâce devant le Seigneur. Plusieurs sont excellents et de grande réputation, mais les secrets sont révélés à ceux qui sont modestes.
- Car la puissance du Seigneur est grande, et il est honoré par les humbles.
- Ne cherche point les choses qui sont plus hautes que toi, et ne t'enquiers point follement des choses qui sont plus fortes que toi ; mais pense saintement aux choses que Dieu t'a commandée (et ne sois point curieux de plusieurs de ses œuvres).
- Car tu n'as que faire de voir de tes yeux les choses secrètes.
- Ne sois point curieux des choses superflues ; car plusieurs choses t'ont été montrées, qui surpassent l'entendement de l'homme,
- Vu que la présomption en a déçu plusieurs, et l'opinion mauvaise les a fait déchoir de leurs pensées. N'ayant point d'yeux, tu ne verras goutte ; ne dis donc pas que tu as la connaissance que tu n'as point.
- Le cœur endurci sera maltraité à la fin ; car qui aime le danger, y tombera.
- (Le cœur qui va par deux voies, ne prospérera point) et le cœur mauvais tombera.
- Le cœur obstiné sera accablé de douleurs, et le pécheur entassera péché sur péché.
- Il n'y a point de remède à la calamité de l'orgueilleux, et il sera frustré de ses entreprises ; car la plante de méchanceté a pris racine en lui (et il ne sera point prisé).
- Le cœur de l'homme entendu pense aux choses cachées, et l'oreille attentive est le désir du Sage.
- (Le cœur sage et entendu s'abstiendra des péchés et il prospérera en œuvres de justice.)
- L'eau éteint le feu ardent, et l'aumône fait l'expiation des péchés.
- Et le Seigneur qui rétribue les bienfaits, s'en souviendra dans la suite, et, au temps de la chute, celui qui aime à faire l'aumône, trouvera de l'appui.
Enseignement touchant la commisération envers les pauvres, 12. Excellents fruits de la sagesse, 24. La droiture et la vérité, 33. La prudence, 34. Et la débonnaireté.
- Mon enfant, ne fais point tort au pauvre de sa vie et ne tiens point en suspens les indigents qui te regardent.
- Ne fâche point la personne qui endure la faim, et n'irrite point l'homme dans son indigence.
- Ne trouble point davantage le cœur qui est navré, et ne diffère point longtemps de donner à celui qui en a besoin.
- Ne rejette point la prière de l'opprimé et ne détourne point ta face du pauvre.
- Ne détourne point (par courroux) ton œil de celui qui souffre, et ne donne occasion à personne de te maudire.
- Car, s'il te maudit dans l'amertume de son âme, sa prière sera exaucée de celui qui l'a créé.
- Montre-toi doux dans la compagnie (des pauvres et humilie ton âme devant l'ancien) et baisse ta tête devant le prince.
- Prête l'oreille au pauvre (sans être chagrin, acquitte-toi de ton devoir) et répond-lui favorablement avec douceur.
- Délivre celui à qui on fait tort, de la main de celui qui lui fait tort, et ne sois point lâche à le défendre.
- Sois comme père aux orphelins et comme mari à leur mère.
- Alors tu seras comme fils du Souverain, qui t'aimera plus que ne fait ta mère.
- La sagesse exalte ses enfants et reçoit ceux qui la cherchent (et les précède dans la voie de la justice).
- Celui qui l'aime, aime la vie, et ceux qui la cherchent dès le matin, seront remplis de joie.
- Celui qui la tient, aura l'honneur pour héritage, et le Seigneur bénira celui chez qui elle ira.
- Ceux qui la servent, sont les serviteurs du Saint, et Dieu aime ceux de qui elle est aimée.
- Celui qui l'écoute, jugera les nations, et celui qui s'approche d'elle, habitera en sûreté.
- Si quelqu'un met sa confiance en elle, il l'aura pour héritage, et sa race en demeurera en possession.
- Car, au commencement, elle le mènera par des chemins tortus et fâcheux, et elle lui causera de la peur et de la crainte, en le tourmentant par la discipline,
- Jusqu'à ce qu'elle ait obtenu du crédit dans son âme et qu'elle l'ait éprouvé par ses jugements.
- Et puis elle reviendra de nouveau à lui par un droit chemin, et le réjouira,
- Et lui révélera ses secrets (et thésaurisera pour lui la science et l'intelligence de la justice).
- Mais, s'il se fourvoie, elle l'abandonnera et le livra entre les mains de sa ruine.
- Prends garde à l'occasion et détourne-toi du mal.
- Ne sois point honteux (de dire la vérité) pour ton âme.
- Car il y a une honte qui attire le péché, et une autre honte qui attire la grâce et l'honneur.
- N'aie point d'égard à la personne contre ta conscience et ne rougis point dans ta ruine (ne fais point honneur à ton prochain dans sa chute).
- Ne retiens point la parole au temps du salut et ne cache point ta sagesse, lorsqu'elle doit être connue.
- Car la sagesse sera connue par la parole, et la doctrine, par le propos de la langue (et le conseil, la sagesse, et la doctrine, et la fermeté, par les œuvres de justice).
- Ne contredis point la vérité, mais sois honteux de ton ignorance.
- N'aie point de honte de confesser tes péchés et ne résiste point au cours de la rivière.
- Ne te soumets point au fou n'aie point d'égard à la personne du puissant.
- (Combats jusqu'à la mort pour la vérité et défends la justice pour ton âme) et le Seigneur Dieu combattra pour toi (tes ennemis).
- Ne sois point téméraire dans tes discours ni paresseux et lâche dans tes œuvres.
- Ne sois point dans ta maison comme un lion, en chagrinant tes serviteurs par tes fantaisies (et en opprimant tes sujets).
- Que ta main ne soit point étendue pour prendre et retirée pour donner.
Exhortation à ne point rechercher les richesses, 3. A ne mépriser point le jugement de Dieu, 11. A user de prudence en toute choses, et surtout dans les discours, 16. Et à s’abstenir de la médisance.
- Ne t'appuie point sur tes richesses et ne dis point : Voici qui me peut nourrir (car cela ne servira de rien au temps de la vengeance et de l'indignation).
- Ne suis pas ton désir et ta force pour marcher selon les convoitises de ton cœur.
- Ne dis point : (Que je suis puissant !) Qui me maîtrisera dans mes actions ? car Dieu, qui est le vengeur, en tirera la vengeance.
- Ne dis point : J'ai péché, et qu'est-ce qui m'est arrivé de fâcheux ? car le Seigneur est patient, mais il ne te laissera point impuni.
- Ne sois point trop assuré du pardon pour ajouter péché sur péché
- Et ne dis point : La miséricorde de Dieu est grande, il sera propice à la multitude de mes péchés.
- Car il y a en lui de la miséricorde, mais il y a aussi de la colère, et sa colère repose sur les pécheurs.
- Ne tarde point de te convertir au Seigneur et ne diffère point de jour en jour.
- Car sa colère viendra subitement, et tu seras jeté par terre, te croyant en sûreté, et tu périras au jour de la vengeance.
- Ne t'amuse point aux richesses mal acquises, car elles ne te serviront de rien au jour de la calamité (et de la vengeance).
- Ne te tourne point à tout vent et ne va point par tout sentier, car c'est ainsi que fait le pécheur qui est double dans sa parole.
- Sois ferme en ton entendement (et assuré dans la voie et la science du Seigneur) et n'aie qu'une parole (et que la parole de paix et de justice t'accompagne).
- Sois prompt à ouïr de bonnes choses (fais que ta vie soit intègre) et donne ta réponse avec douceur.
- Si tu as de l'intelligence, réponds à ton prochain ; sinon, que ta main soit sur ta bouche (de peur que tu ne sois repris pour une parole sotte et que tu ne sois blâmé).
- Il y a de l'honneur et du déshonneur dans le parler, et souvent la langue de l'homme est la cause de sa ruine.
- Ne sois point appelé semeur de rapports et n'épie personne par ta langue.
- Car, comme un grand déshonneur (et le repentir) tombe sur le larron, ainsi la condamnation mauvaise est sur l'homme qui a une double langue (la haine, l'inimitié et le reproche attendent le médisant).
- Ne fais rien imprudemment, soit dans les petites choses, soit dans les grandes.
Enseignement touchant la sincérité, 2. La modestie, 5. L’éloquence, 6. La vraie amitié, 18. Le prix de la sagesse, 33. Et le moyen de l’acquérir.
- Ne deviens point d'ami ennemi ; car le méchant aura pour partage la mauvaise réputation, la honte et l'opprobre. Tel est le pécheur qui a la langue double.
- Ne t'élève point toi-même par l'avis de ta pensée, de peur que ton âme ne te déchire, comme un taureau,
- Et qu'elle ne mange tes feuilles, et ne gâte tes fruits, et ne te laisse comme un bois sec (dans un désert).
- Le cœur mauvais fera périr celui qui l'a, et le fera servir de sujet de réjouissance à ses ennemis (et il le conduit à la portion des méchants).
- Le gosier doux assemble beaucoup d'amis, et la langue qui parle bien, acquiert plusieurs salutations.
- Fais que plusieurs te veuillent du bien, mais n'aie pour tes conseillers qu'un seul entre mille.
- Si tu acquiers un ami, acquiers-le à l'épreuve et ne te fie point en lui légèrement.
- Car il y en a qui ne sont amis que tant qu'il leur est avantageux, et qui cessent de l'être au temps de l'affliction.
- Il y a aussi des amis qui deviendront tes ennemis et qui révéleront dans une querelle ce qui te fera rougir.
- Il y en a aussi qui sont amis, afin qu'ils soient compagnons de table, et qui ne persévéreront point au temps de ton affliction.
- Pendant ta prospérité, ils seront comme toi et converseront entre tes serviteurs plus librement que toi.
- Que si tu es abaissé, ils seront contre toi et ils se retireront de ta présence.
- Sépare-toi de tes ennemis et donne-toi garde de tes amis.
- L'ami fidèle est une forte défense, et celui qui l'a trouvé, a trouvé un trésor.
- Il n'y a rien qui soit digne d'être donné en échange contre un ami fidèle, et aucun poids (d'or ou d'argent) n'est à comparer à la beauté de sa foi.
- L'ami fidèle est la médecine de la vie (et de l'immortalité), et ceux qui craignent le Seigneur, le trouveront
- Celui qui craint le Seigneur, réussit en amis, et son prochain sera de même que lui.
- Mon enfant, reçois l'instruction dès ta jeunesse et tu trouveras la sagesse (qui te durera) jusqu'à ce que tu aies les cheveux blancs.
- Approche d'elle comme si tu labourais et si tu semais, et attends ses bons fruits.
- Car tu ne travailleras pas longtemps à son œuvre sans manger bientôt de ce qu'elle produit.
- Elle est fort rude aux ignorants, et l'insensé ne fera point de demeure avec elle.
- Elle est à son égard comme une forte pierre de touche, c'est pourquoi il ne tardera guère à la rejeter.
- La sagesse est ce que porte son nom, et peu de gens la connaissent.
- Mon enfant, écoute, reçois mon avis et ne refuse point mon conseil.
- Mets tes pieds dans ses ceps et ton cou dans son carcan.
- Tends-lui ton épaule, et la porte, et ne te fâche point de ses liens.
- Approche d'elle de tout ton cœur et tiens son chemin de toute ta puissance.
- Suis-la à la-trace et la cherche, et elle te sera manifestée ; puis, quand tu l'auras acquise, ne la laisse point.
- Car tu y trouveras, à la fin, du repos, et elle te sera changée en joie.
- Et ses ceps te seront comme une place forte (et un fondement ferme), et ses carcans, pour un habillement honorable.
- Car elle porte sur elle un ornement d'or, et ses liens sont des passements d'hyacinthe.
- Tu la vêtiras comme une robe d'honneur et tu la poseras sur toi comme un chapeau de triomphe.
- Mon enfant, si tu veux, tu seras enseigné, et, si tu appliques ton esprit, tu deviendras prudent.
- Si tu prends plaisir à écouter, tu recevras instruction, et, si tu prêtes l'oreille, tu seras sage.
- Tiens-toi dans la compagnie des anciens, et, s'il y a quelque homme sage, tiens-toi près de lui. Aime à ouïr tout discours des choses divines et n'ignore point les sentences cachées d'intelligence.
- Si tu vois un homme entendu, cherche-le dès le matin et use de ton pied le seuil de sa porte.
- Contemple parfaitement les statuts du Seigneur et médite toujours ses commandements ; (alors) il assurera ton cœur, et le désir que tu as d'être sage, te sera donné.
Enseignement touchant la droiture, 4. L’ambition, 8. La licence à pécher, 12. Le mensonge, 14. Le babil, 15. Le travail, 17. La modestie, 18. L’amitié, 19. La chasteté, 20. L’humanité, 22. L’économie, 27. L’honneur dû à père et mère, 29. La piété, 34. La libéralité, 35. Et la compassion envers les affligés.
- Ne fais point de mal, et le mal ne te surprendra point.
- Retire-toi du méchant, et le péché se retirera de toi.
- Mon enfant, ne sème point sur les sillons d'iniquité, de peur que tu n'en moissonnes sept fois autant.
- Ne demande point de principauté au Seigneur ni de siège honorable au roi.
- Ne te justifie point devant le Seigneur (car il connaît le cœur de chacun, et ne cherche point de paraître sage devant le roi).
- Ne cherche point d'être établi juge, de peur que tu ne sois pas suffisant pour enlever les injustices, et qu'étant intimidé par la considération de l'homme puissant, tu ne mettes de l'empêchement à ta droiture.
- Ne fais point faute contre la multitude d'une ville et ne te jette point dans la foule.
- Ne redouble point les liens du péché ; car, même pour un seul, tu ne seras point impuni.
- Ne dis point : Dieu regardera à la multitude de mes offrandes, et, quand je ferai oblation au Dieu très-haut, il l'acceptera.
- Ne sois point sans confiance dans ta prière ni négligent à faire des aumônes.
- Ne te moque point de l'homme dont l'âme est dans l'amertume, car il y en a un qui abaisse et qui élève (Dieu qui fait vengeance).
- Ne sème point de mensonge contre ton frère et ne fais rien de semblable contre ton ami.
- Ne prends plaisir de dire aucun mensonge, car il ne conduit jamais au bien.
- Ne sois point grand harangueur dans l'assemblée des anciens et ne répète point ton discours dans ton oraison.
- Ne hais point le labourage, encore qu'il soit pénible, ni la manière de cultiver les champs, qui est créée du Souverain.
- Ne te mets pas du nombre de la compagnie des méchants, mais qu'il te souvienne que la vengeance ne tardera pas.
- Humilie profondément ton âme, car la vengeance du méchant est le feu et le ver.
- N'échange point ton ami pour quelque chose d'exquis ni ton vrai frère pour de fin or d'Ophir.
- Ne te sépare point de la femme sage et bonne (laquelle tu as trouvée et qui craint le Seigneur), car sa grâce est plus à priser que l'or.
- N'afflige point le serviteur qui sert fidèlement, ni le mercenaire qui s'emploie tout pour toi.
- Que ton cœur aime le bon serviteur et ne lui refuse point son affranchissement.
- As-tu des bêtes ? aies-en soin et, si elles te sont utiles, tiens-les chez toi.
- As-tu des enfants ? Instruis-les et leur plie le cou dès leur jeunesse.
- As-tu des filles ? garde leur corps et ne leur montre pas un visage gai.
- Marie ta fille et tu auras fait-une grande affaire, mais donne-la à un homme entendu.
- As-tu une femme selon ton cœur ? ne la rejette point (et ne t'abandonne point à la femme odieuse).
- Honore ton père de tout ton cœur et n'oublie point les douleurs de ta mère.
- Qu'il te souvienne que tu en as été engendré ; et que leur rendras-tu en récompense, au prix de ce qu'ils t'ont donné ?
- Crains le Seigneur de toute ton âme et porte révérence à ses sacrificateurs.
- Aime de toute ta puissance celui qui t'a fait, et n'abandonne point ses serviteurs.
- Crains le Seigneur, et honore les sacrificateurs, et leur donne leur portion, selon qu'il t'est commandé :
- Tant les prémices (les purifications) et les sacrifices pour le péché que l'oblation des épaules, les sacrifices de sanctification et les prémices des choses sanctifiées.
- Puis étends ta main aux pauvres, afin que ta bénédiction (et ta purification) soit accomplie.
- La libéralité plaît à tous les vivants et elle ne doit pas même être refusée aux morts.
- Ne refuse point (de consolation) à ceux qui pleurent, et lamente avec ceux qui lamentent.
- Ne sois point paresseux à visiter le malade, car tu seras aimé pour de telles choses.
- Quoi que tu dises (et que tu fasses), souviens-toi de ta fin et tu ne pécheras jamais.
Sentences touchants les débats, 6. L’honneur qu’il faut porter à ceux qui se retirent du péché, et aux anciens, 8. La vengeance, 9. L’instruction, 13. La colère, 14. Les prêts, 16. La témérité à cautionner, 18. Les compagnies qu’il faut fuir.
- Ne dispute point avec l'homme puissant, de peur que tu ne tombes entre ses mains.
- Ne plaide point avec l'homme riche, de peur que, se mettant d'un autre côté, il ne fasse trébucher ton poids.
- Car l'or (et l'argent) en a mis beaucoup à mort et il fléchit (même) les cœurs des rois.
- Ne dispute point avec un grand parleur et n'entasse pas de bois dans son feu.
- Ne te joue point avec un homme mal instruit, afin que tes ancêtres n'en soient point déshonorés.
- Ne fais point de reproches à l'homme qui se retire du péché, et qu'il te souvienne que nous sommes tous dignes de répréhension.
- Ne déshonore point l'homme dans sa vieillesse, car, ayant été tels que nous, ils ont vieilli.
- Ne te réjouis point de la mort de ton plus grand ennemi, mais souviens-toi que nous devons tous mourir.
- Ne méprise point les discours des (anciens) sages, mais entretiens-toi de leurs sages sentences.
- Car tu apprendras d'eux la doctrine (et le jugement sage) et le moyen de faire service aux princes.
- Ne te détourne point des discours des anciens, car eux aussi ont été enseignés de leurs pères.
- Et tu apprendras d'eux la prudence et à répondre quand il en est temps.
- N'allume pas les charbons du pécheur (en le reprenant), afin que tu ne sois point embrasé au feu de la flamme (de ses péchés).
- Ne t'élève point contre l'homme injurieux, de peur qu'il ne se dresse, comme en embûche, contre ta bouche.
- Ne prête point à l'homme qui est plus puissant que toi, et, si tu lui prêtes, tiens-le pour perdu.
- Ne cautionne pour personne au-delà de ton pouvoir, et, si tu as répondu pour quelqu'un, pense de payer.
- Ne plaide point contre le juge, car on lui donnera sentence selon son opinion.
- Ne fais point de voyage avec un homme audacieux, de peur qu'il ne se mette à te faire quelque outrage ; car il se conduira selon sa passion, et tu périras avec sa folie.
- Ne fais point querelle avec un homme colère et ne va point en chemin par un désert avec lui ; car il estime le sang autant que rien, et, dans un lieu où il n'y aura point de secours, ce sera là qu'il te tuera
- Ne prends point conseil avec le fou, car il ne pourra point celer tes paroles.
- Ne fais rien de secret devant un homme inconnu, car tu ne sais pas ce qu'il machine.
- Ne déclare point ton cœur à tout homme, de peur qu'il ne le reconnaisse mal (et ne te fasse opprobre).
Enseignement touchant la jalousie, 2. La chasteté, 14.15.16. La vraie amitié, 17. L’intégrité, 18. La modestie, 22. La prudence, 25. Et la témérité.
- Ne sois point jaloux de ta femme bien-aimée et ne lui enseigne point une mauvaise science contre toi.
- N'abandonne point ton âme à la femme, tellement qu'elle vienne au-dessus de ta force (et que tu tombes en déshonneur).
- Ne va point au-devant de la femme débauchée, de peur que tu ne tombes une fois dans ses pièges.
- Ne fréquente (et n'écoute) point celle qui chante, de peur que tu ne sois pris par finesses.
- Ne regarde point curieusement la jeune fille, de peur que tu ne tombes par ce qui est précieux en elle.
- N'adonne point ton cœur aux femmes impures, de peur que tu ne perdes (et toi et) ton héritage.
- Ne regarde point çà et là, passant par la ville, et ne va point errant en ces lieux écartés.
- Détourne ton œil de la femme, qui est belle, et ne considère point attentivement la beauté de celle qui n'est pas ta femme.
- Car plusieurs ont été séduits par la beauté de la femme, et, par elle, l'amour est enflammé comme le feu.
- (Toute femme débauchée sera foulée de tous les passants, comme la fiente dans le chemin).
- Plusieurs, admirant la beauté de la femme étrangère, ont été réprouvés ; car son parler brûle comme le feu.)
- Ne t'assieds jamais avec la femme mariée (et ne repose point entre ses bras).
- Et ne dispute point avec elle dans le vin, de peur que ton affection ne s'attache à elle, et que, par ta passion, tu ne tombes dans la perdition.
- Ne quitte point l'ami ancien, car le nouveau ne lui est pas pareil.
- Le nouvel ami est comme le vin nouveau ; quand il est devenu vieux, on le boit avec plaisir.
- Ne souhaite point l'honneur (ou les richesses) du méchant, car tu ne sais pas quelle sera sa fin.
- Ne prends point de plaisir à ce qui plaît aux contempteurs de Dieu, mais souviens-toi qu'ils ne seront point justifiés jusqu'à la mort.
- Retire-toi loin de l'homme qui a le pouvoir de tuer, et tu ne seras point en doute par la crainte de la mort.
- Que si tu en approches, garde-toi de tomber, de peur qu'il ne t'ôte incontinent la vie. 20. Sache que tu passes au milieu des filets et que tu marches sur les créneaux de la ville.
- Eprouve tes amis selon ton pouvoir et prends conseil des Sages.
- Que ton entretien soit avec les gens entendus, et que tous tes discours soient suivant la loi du Souverain.
- Que les gens de bien te fassent compagnie à manger, et ne te glorifie que de la crainte du Seigneur.
- L'ouvrier est loué par son ouvrage, et le sage gouverneur du peuple, par sa parole (et la parole, par la prudence de l'ancien).
- Le parleur est à craindre dans une ville, et l'homme précipité dans ses discours sera haï.
Sentences touchant les gouvernements et les principautés, 6. La débonnaireté, 7. L’orgueil, 23. L’honneur procédant de la crainte de Dieu, 29. Le travail, 31. Et la modestie.
- Le sage gouverneur instruit son peuple, et la principauté de l'homme prudent est bien ordonnée.
- Tel qu'est le gouverneur d'un peuple, tels sont ses officiers ; tel qu'est celui qui conduit la ville, tels en sont tous ses habitants.
- Le roi mal instruit détruira son peuple, mais la ville deviendra peuplée par la prudence de ceux qui sont en autorité.
- Les principautés de la terre sont dans la main du Seigneur, lequel y élève, pour un temps, celui qui y est utile.
- La prospérité de l'homme est dans la main du Seigneur, lequel met sa gloire sur la personne du chancelier.
- Ne t'irrite point contre ton prochain, pour quelque injure que ce soit, et ne fais rien par outrage.
- L'orgueil est haï de Dieu et des hommes, et tous les deux ont l'iniquité en horreur.
- Le royaume est transporté d'un peuple à l'autre à cause des iniquités, des outrages et des richesses acquises par tromperies. Pourquoi s'enorgueillissent la poudre et la cendre ?
- Il n'y a rien de plus méchant qu'un avare, car un tel homme vendrait sa propre vie.
- Et, pour la vie d'un tel homme, chacun est contraint d'arracher ses entrailles.
- (Toute tyrannie est de petite durée, et la maladie difficile à guérir est fâcheuse au médecin.)
- Le médecin retranche la longue maladie, et tel est aujourd'hui roi, qui mourra demain.
- D'où vient que la terre et la poudre s'enorgueillit, vu que, quand l'homme meurt, il devient l'héritage des serpents, des bêtes et des vers?
- Le commencement de l'orgueil de l'homme vient par se détourner du Seigneur et lorsque son cœur abandonne celui qui l'a fait.
- L'orgueil est le principe du péché, et celui qui en est possédé, répandra, comme de la pluie, l'abomination jusqu'à ce qu'il soit ruiné.
- C'est pourquoi le Seigneur fait tomber en déshonneur toutes les vanteries (des mauvais) et les renverse à la fin.
- Le Seigneur renverse de leurs trônes les princes (superbes) et fait asseoir les débonnaires en leur place.
- Le Seigneur arrache même les racines des nations orgueilleuses et plante avec gloire les petits en leurs places.
- Le Seigneur renverse les pays des nations et les détruit jusqu'aux fondements de la terre. 20. Il les fait tarir, il les détruit et il abolit leur mémoire de la terre.
- (Dieu efface la mémoire des orgueilleux et laisse la mémoire des humbles.)
- L'orgueil n'est point pour les hommes, ni la fureur du courroux, pour ceux qui sont nés de femme.
- Il y a une sorte d'hommes qui rend l'espèce des hommes honorable, même une sorte d'hommes qui se rend honorable, savoir ceux qui craignent le Seigneur. Il y a une sorte d'hommes qui fait déshonneur à l'espèce des hommes, même qui se fait déshonneur, savoir ceux qui transgressent les commandements. Ceux qui craignent Dieu, sont une semence ferme, et ceux qui l'aiment, une belle plante. Ceux qui méprisent la loi, sont une semence infâme, et ceux qui violent les commandements, sont une semence vaine.
- Comme celui qui domine, reçoit de l'honneur au milieu de ses frères, il en est ainsi de ceux qui craignent le Seigneur en sa présence. La crainte du Seigneur fait que le royaume ne périt pas, mais un empire est perdu par la rudesse et l'orgueil.
- La crainte du Seigneur est la gloire, tant du riche et du noble que du pauvre.
- Il n'est pas raisonnable de mépriser le pauvre qui est intelligent, ni convenable de faire honneur au (riche) qui est méchant.
- Les grands seigneurs, les juges et ceux qui sont en autorité ont leurs honneurs ; mais pourtant aucun d'eux n'est plus grand que celui qui craint le Seigneur.
- Ceux qui sont libres, serviront l'esclave qui sera sage, et le prudent ne murmure point quand on l'enseigne (et l'ignorant ne sera point honoré).
- Ne t'excuse point quand il faut que tu travailles à ton ouvrage, et n'en ait point de honte par orgueil dans le mauvais temps.
- Celui qui travaille, et a tout ce qu'il lui faut, vaut mieux que celui qui se vante et qui a faute de pain.
- Mon enfant, rends toi recommandable par la modestie et ne t'estime pas plus que tu n'en es digne.
- Qui est-ce qui tiendra pour homme de bien celui qui pèche contre soi-même ? Et qui est-ce qui honorera celui qui déshonore sa vie ?
- Le pauvre est honoré par son savoir (et par sa crainte), autant que le riche l'est pour ses richesses.
- Or celui qui est honoré étant pauvre, combien plus le serait-il s'il était riche ? Et celui qui n'est pas estimé quand il est riche, combien moins le serait-il s'il était pauvre ?
Sentences sur l’honneur de la sagesse, 2. La vraie manière de se glorifier, 7. La prudence, 9. Les débats, 10. L’avarice, 17. Les vraies richesses, 29. Le jugement qu’on doit faire des hommes, 30. Et les compagnies qu’il faut fuir.
- La sagesse fait lever la tête à celui qui est abject, et le fait asseoir au milieu des grands.
- Ne loue point l'homme pour sa beauté et ne le hais point aussi à cause de ce qu'on voit en lui.
- La mouche à miel est petite entre les bêtes qui volent ; mais ce qu'elle produit, surpasse toute autre chose en douceur.
- Ne te glorifie point en parures d'habillements et ne t'élève point au jour de la pompe, car les œuvres du Seigneur sont merveilleuses (et glorieuses), et ses œuvres sont cachées (et inconnues) aux hommes.
- Plusieurs rois ont été gisants sur le carreau, et celui auquel on ne pensait point, a porté le diadème.
- Plusieurs princes ont été fort déshonorés, et ceux qui étaient dans une grande majesté, ont été livrés entre les mains d'autrui.
- Ne blâme (personne) avant que de t'en être instruit, connais premièrement et alors reprends (avec justice).
- Ne réponds pas avant que d'avoir ouïe et n'interromps pas le discours.
- Ne dispute point sur une chose dont tu n'as que faire, et ne t'assieds point au jugement des pécheurs.
- Mon enfant, ne te mêle point de faire beaucoup de choses, car, si tu gagnes, tu ne seras pas sans péché ; si tu poursuis, tu n'atteindras point, et aussi tu n'échapperas point pour t'être enfui.
- Il y a tel qui travaille, qui prend de la peine et qui se hâte, et qui toutefois en est plus indigent.
- Il y a tel qui est pesant et qui a besoin qu'on lui aide, manquant de force et étant dans une grande pauvreté, sur lequel les yeux du Seigneur regardent pour son bien ; et il le relève de sa basse condition.
- Il lui élève la tête dans la calamité, de sorte que plusieurs le regardant, s'étonnent de lui (et louent Dieu).
- Les biens et les maux, la vie et la mort, la pauvreté et les richesses viennent du Seigneur.
- C'est du Seigneur que procèdent la sagesse, et la science, et la connaissance de la loi ; aussi la charité et les bonnes œuvres viennent de lui.
- L'erreur et les ténèbres sont jointes ensemble aux méchants, et ceux qui se plaisent dans les vices, vieillissent dans la malice.
- Le don du Seigneur demeure à ceux qui le servent, et sa faveur les fait prospérer à jamais.
- Il y a tel qui s'enrichit par sa sollicitude et par son épargne, et c'est là le seul fruit qu'il reçoit pour son salaire.
- Quand il dit : J'ai trouvé du repos et maintenant je mangerai sans cesse de mes biens, il ne sait quel temps lui arrivera ; et il laissera ses biens à d'autres, en mourant.
- Demeure dans ta vocation, et exerce-la, et vieillis en faisant ton ouvrage.
- Ne t'étonne point des œuvres du méchant, confie-toi au Seigneur et continue dans ton travail.
- Il est facile au Seigneur d'enrichir subitement le pauvre.
- La bénédiction du Seigneur est le sûr salaire de celui qui le craint, et il fera fleurir sa prospérité en peu d'heures.
- Ne dis point : De quoi ai-je besoin et quels biens aurais-je désormais ?
- Ne dis point aussi : J'ai suffisamment de biens, et je possède beaucoup de choses, et quel mal m'arrivera-t-il ci-après ?
- Qu'au jour de la prospérité, les maux ne soient point mis en oubli, et qu'au jour des afflictions, il te souvienne des biens.
- Car il est facile au Seigneur de rendre à l'homme selon ses œuvres, au jour de son trépas.
- L'affliction d'une heure fait oublier les délices, et à la fin de l'homme est la manifestation de ses faits.
- Ne juge personne bienheureux avant la mort. Et l'homme sera connu par ses enfants.
- Ne donne point entrée dans ta maison à tout homme, car les trompeurs ont plusieurs embûches (étant semblables à l'haleine corrompue d'un estomac gâté).
- Comme la perdrix dressée pour la chasse est dans la cage, (et la biche est prise dans les filets), tel est le cœur de l’orgueilleux ; et il épie ta chute, comme celui qui est au guet.
- Car il est aux écoutes, tournant le bien en mal, de sorte que, même en des choses louables, il te subornera quelque calomniateur.
- Le brasier s'allume d'une petite étincelle, et il en est ainsi de l'homme méchant qui tend des embûches jusqu'à ce qu'il répande le sang.
- Garde-toi du malfaiteur (car il machine des maux), de peur qu'il ne te fasse un déshonneur qui te dure à jamais.
- Reçois un étranger dans ta maison, et il te renversera par des troubles, et il te chassera de chez toi.
Sentences sur les bienfaits, et l’aumône, 8. Sur les vrai amis et le moyen de les sonder.
- Si tu fais du bien, sache à qui tu le fais, et on t'en saura bon gré.
- Fais du bien à l'homme qui craint Dieu, et tu trouveras (une grande) récompense ; si ce n'est de lui, ce sera du Souverain.
- Il ne peut pas arriver de bien à celui qui continue dans le mal et qui ne fait pas l'aumône. (Le Souverain hait les méchants, mais il a pitié de ceux qui se repentent.)
- Donne à l'homme craignant Dieu et ne subviens point à l'homme abandonné au péché. Fais du bien à l'affligé et ne donne point au contempteur de Dieu.
- Prends garde qu'on lui donne à manger, et ne lui donne point, de peur que, par cela, il ne vienne à te maîtriser ; autrement tu recevras des maux au double pour tous les biens que tu lui auras faits.
- Car le Souverain lui-même hait les méchants et il punira ceux qui le méprisent, les réservant au jour de la vengeance horrible.
- Donne à l'homme de bien et ne subviens point au méchant.
- L'ami ne peut être connu dans la prospérité, et l'ennemi ne se peut celer dans l'adversité.
- Pendant la prospérité d'un homme, ses ennemis seront dans la tristesse, et, dans l'adversité, l'ami même se séparera de lui.
- Ne te fie jamais à ton ennemi, car, comme l'airain s'enrouille, telle est sa malice.
- Encore qu'il s'humilie et qu'il marche fort abaissé, pense à toi et garde-toi de lui, et tu lui seras comme celui qui aurait nettoyé un miroir, et tu connaîtras qu'il n'a pas été bien dérouillé.
- Ne le mets point près de toi, de peur qu'en te renversant, il n'occupe ta place. Ne le fais pas asseoir à ton côté droit, de peur qu'il ne cherche d'avoir ton siège, et qu'à la fin, tu ne reconnaisses mes paroles, et que mes discours ne te causent du remords. Ne continue point le péché en le redoublant, car tu ne demeureras pas impuni, n'y en eût-il qu'un seul.
- Qui aura pitié de l'enchanteur, lorsqu'il aura été piqué par un serpent ? ou de tous ceux qui approchent des bêtes furieuses ? Ainsi en est-il de celui qui s'accompagne de l'homme méchant et qui se mêle dans ses péchés.
- Il demeurera avec toi une heure tranquille ; mais, si tu viens à tomber, il ne s'y arrêtera pas.
- L'ennemi sera doux en paroles, et il flattera beaucoup, et te dira de belles choses, et pleurera de ses yeux ;
- Mais il projette dans son âme de te renverser dans la fosse, et, s'il trouve l'occasion, il ne pourra pas être assouvi de ton sang.
- T'arrive-t-il du mal ? tu le trouveras là avant toi, et, en faisant semblant de t'aider, il te piquera le talon.
- Il hochera la tête, et frappera des mains, et soufflera beaucoup à l'oreille, et tournera son visage.
Enseignements touchant les compagnies qu’il faut fuir, 4. Et touchant les caractères des riches, et des pauvres.
- Qui touche à la poix, en sera taché, et qui communique avec l'orgueilleux, lui deviendra semblable.
- Ne charge point de fardeau par-dessus tes forces et ne te rends point le compagnon d'un plus fort ou d'un plus riche que toi,
- Car quelle convenance y a-t-il entre le pot de terre et le pot d'airain ? L'un heurtera, et l'autre sera brisé.
- Quand le riche aura fait quelque extorsion, il menacera encore. Le pauvre aura-t-il été outragé ? il faudra qu'il supplie. Si le riche a fait tort à quelqu'un, encore le faudra-t-il supplier. Si le pauvre a fait tort à quelqu'un, incontinent il sera menacé.
- Si tu lui peux servir, il t'emploiera en son travail ; mais, si tu es dans la nécessité, il t'abandonnera.
- Si tu as de quoi, il vivra avec toi, il t'épuisera et ne travaillera point.
- A-t-il à faire de toi ? il te trompera, il te sourira, et te donnera de l'espérance, et t'entretiendra de belles paroles, et te dira : De quoi as-tu besoin ?
- Il te fera si bonne chère que tu en seras tout honteux, jusques à ce que, deux ou trois fois, il lit tant tiré de toi qu'il t'ait épuisé ; puis, à la fin, il se moquera de toi ; après cela, il te regardera, et t'abandonnera, et hochera la tête contre toi.
- (Humilie-toi devant Dieu et attends son secours.)
- Garde-toi d'être abusé par ton imagination et d'être abaissé par ta folie (et ne t'anéantis pas dans ta sagesse).
- Quand quelque grand seigneur t'appellera, retire-toi, et il t'appellera d'autant plus.
- Ne te présente point à la volée, de peur d'être repoussé, et ne t'éloigne pas beaucoup, de peur que tu ne sois mis en oubli.
- Ne te retiens pas de parler avec lui, mais ne te fie pas en beaucoup de ses paroles ; car il t'essayera par beaucoup de discours et, comme en riant à demi, il te sondera.
- Il est sans miséricorde, ne tenant point sa parole, et il n'épargnera rien pour te maltraiter et te faire mettre en prison.
- Prends garde à toi et sois attentif à écouter, car c'est avec ta ruine que tu marches ; veille en écoutant ces choses, (même) en dormant.
- Aime le Seigneur toute ta vie et invoque-le pour ton salut.
- Tout animal aime son semblable, et tout homme aime son prochain.
- Toute bête s'apparie avec quelque autre de son espèce, l'homme se joint ainsi à son pareil.
- Quelle communication aura le loup avec l’agneau ? ainsi en est-il du méchant avec l'homme craignant Dieu.
- Quel accord y a-t-il entre le serpent et le chien ? et quelle paix, entre le riche et le pauvre ?
- Comme les ânes sauvages sont la proie des lions dans le désert, ainsi les pauvres sont la pâture des riches.
- Comme l'humilité est en abomination à l'orgueilleux, ainsi le pauvre est en horreur aux riches.
- Quand le riche est ébranlé, il est appuyé par ses amis ; mais, quand l'homme de basse condition tombe, il est repoussé par ses amis.
- Quand le riche est tombé, il a beaucoup de gens qui lui tendent la main ; il aura proféré des choses exécrables, et toutefois on dira qu'il est homme de bien.
- Si l'homme de basse condition a été trompé, on lui fera encore des reproches ; s'il parle de bon sens, on ne l'écoutera point.
- Si le riche a parlé, tous se taisent et exaltent son discours jusqu'aux nues.
- Si le pauvre a parlé, on dit : Qui est celui-ci ? Et, s'il bronche, on le renversera.
- Les richesses sont bonnes à celui qui n'a point de péché, et la pauvreté est mauvaise dans la bouche du méchant.
- Le cœur de l'homme change son visage, soit en bien, soit en mal.
- La face joyeuse est la marque du cœur qui est dans la prospérité, mais l'invention des sentences demande des pensées accompagnées de travail.
Sentences sur la bonne conscience, 2. Sur le caractère des envieux et des avares, 11. Et sur la médiocrité, jointe avec la piété et la droiture.
- Heureux est l'homme qui n'a point péché par la bouche et qui n'a point eu de remords de beaucoup de péchés.
- Heureux est l'homme qui n'est point condamné par sa conscience et qui n'est point déchu de l'espérance qu'il avait en Dieu.
- Les richesses ne conviennent point à un homme chiche, et de quoi servent les biens et l'argent à l'envieux ?
- Celui qui, pour amasser, fait tort à sa propre vie, amasse pour les autres, qui feront grande chère de ses biens.
- Celui qui ne vaut rien pour soi, à qui sera-t-il bon ? même il ne recevra point de plaisirs de ses biens.
- Il n'y a nul pire que celui qui se porte envie, et c'est le salaire de sa malice.
- Encore qu'il fasse du bien, il ne le fait pas de bon cœur et, à la fin, il découvrira sa malice.
- L'homme envieux a un regard malin, il détourne sa face et méprise les personnes.
- L'œil de l'avare n'est point rassasié de sa portion, et sa méchante iniquité lui dessèche l'âme.
- L'œil malin est envieux à l'égard du pain et il aura disette à table.
- Mon enfant, selon que tu as de quoi, traite-toi bien et présente oblation au Seigneur, comme il est convenable.
- Qu'il te souvienne que la mort ne tarde point, et que le temps ordonné de ta mort ne t'est point manifesté.
- Avant que de mourir, fais du bien à ton ami, élargis-toi selon ta puissance et lui donne.
- Ne te prive point du bon temps, et que ce qui se peut justement désirer, ne passe point que tu n'en aies ta part.
- Ne laisseras-tu pas tes travaux aux autres, et ta peine ne sera-telle pas partagée en héritage ?
- Donne, et prends, et sanctifie ton âme (et exerce justice avant ta mort).
- Car il ne faut pas chercher de viande dans la mort.
- Toute chair vieillit comme une robe. Ceci est ordonné de tout temps : Tu mourras de mort.
- Comme, entre les feuilles verdoyantes dans un arbre touffu, les unes tombent et les autres naissent, telle est la génération de la chair et du sang ; l'un meurt, et l'autre est engendré.
- Toutes les choses sujettes à la corruption défaudront à la fin, et celui qui s'y occupe, s'en ira avec elles.
- (Toute œuvre excellente sera réputée juste, et l'ouvrier en aura de la louange.)
- Heureux l'homme qui médite des choses honnêtes avec sagesse (et qui raisonne de la justice) ; qui discourt dans son intelligence des choses Saintes ;
- Qui pense dans son cœur aux chemins qu'elle enseigne, et qui songe profondément aux secrets qui y sont contenus. Va après elle, comme la suivant à la trace, et épie ses routes.
- Celui qui regardera par ses fenêtres et qui écoutera à sa porte ;
- Qui se tiendra près de sa maison ; qui fichera un pieu dans ses parois et qui mettra son tabernacle à côté d'elle,
- Celui-là logera au logis des gens de bien, il mettra ses enfants sous sa protection, et résidera sous ses branches,
- Et il sera gardé par elle de la chaleur, et il habitera dans sa gloire.
De l’excellence de la sagesse, et des biens qui nous en reviennent.
- Celui qui craint le Seigneur, fera le bien, et celui qui aura obtenu la connaissance de la loi, la tiendra ferme.
- Elle viendra au-devant de lui comme sa mère et la recevra comme sa femme, qu'il a eue vierge.
- Elle le repaîtra du pain (de vie) et d'intelligence, et l'abreuvera d'eau de sagesse (salutaire).
- Il s'affermira en elle et ne sera point ébranlé, il s'appuiera sur elle et ne sera point confondu.
- Elle l'exaltera par-dessus ses compagnons et ouvrira sa bouche au milieu de l'assemblée. (Elle le remplira d'esprit de sagesse et d'intelligence, et le vêtira d'une robe de gloire.)
- Elle lui fera avoir pour héritage la joie et une couronne de réjouissance avec une réputation perpétuelle.
- Les dépourvus de sens ne la comprendront point, et les méchants ne l'ont point vue.
- Elle se tient loin de l'orgueil (et de la fraude), et les menteurs ne se souviendront point d'elle. (Les hommes véritables la fréquenteront et ils profiteront jusqu'à la vision de Dieu.)
- La louange n'est point belle dans la bouche du méchant, parce qu'elle n'est point envoyée de Dieu.
- Car la (vraie) louange part (du logis) de la sagesse (et elle abondera dans la bouche du fidèle), et alors le Seigneur la fait prospérer.
- Ne dis point : Le Seigneur est cause que je me suis détourné, car tu ne dois pas faire les choses qu'il hait.
- Ne dis point : C'est lui qui m'a fait égarer, car il n'a que faire d'un homme pécheur.
- Le Seigneur hait toute abomination, et elle déplaît aussi à tous ceux qui le craignent.
- Il a fait l'homme dès le commencement et l'a laissé dans la puissance de son conseil, lui donnant ses ordonnances et ses commandements.
- Si tu veux, tu garderas les commandements (et eux aussi te garderont) et tu montreras ta fidélité, où je prends plaisir.
- Il a mis devant toi le feu et l'eau pour étendre ta main où tu voudras.
- La vie et la mort (le bien et le mal) sont en la présence des hommes ; ce qui lui plaira, leur sera donné.
- Car la sagesse du Seigneur est grande, il est robuste en puissance et il voit (sans cesse) toutes choses.
- Ses yeux sont sur ceux qui le craignent ; et il connaîtra toutes les actions de l'homme.
- Il n'a commandé à aucun de faire l'iniquité et n'a donné permission à aucun de pécher.
- (Et il ne demande pas un grand nombre d'enfants infidèles et inutiles.)
Sentences sur les enfants qu’on doit souhaiter, 6. Sur la vengeance du Seigneur contre les méchants, 12. Sur sa miséricorde, sa providence, et sa sagesse.
- Ne te souhaite pas un grand nombre d'enfants inutiles et ne te réjouis pas d'avoir des fils, s'ils sont méchants. S'ils sont en grand nombre, ne t'en réjouis point, si la crainte du Seigneur n'est avec eux.
- Ne te fie point en ce qu'ils sont vivants, et ne t'arrête point à ce qu'ils sont plusieurs.
- Car un seul juste vaut mieux que mille autres.
- Et il vaut mieux mourir sans enfants que d'en avoir de méchants,
- Parce qu'il n'en faut qu'un intelligent pour peupler une ville ; mais la race des méchants défaudra incontinent.
- J'ai vu de mes yeux plusieurs choses telles, mon oreille en a ouï de plus fortes.
- Le feu sera allumé dans l'assemblée des méchants, et la colère s'embrasera dans la nation désobéissante.
- Le Seigneur n'a point pardonné aux géants anciens qui s'étaient révoltés, se fiant en leur force insensée.
- Il n'a point épargné dans la retraite de Lot ceux qu'il a eus en abomination à cause de leur orgueil.
- Il n'a point eu pitié du peuple destiné à la perdition, qui se plaisait dans les péchés qu'il commettait ;
- Ni aussi des six cent mille hommes de pied qui s'assemblèrent par la dureté de leur cœur, en les affligeant et usant de miséricorde, en les frappant et en les guérissant, en châtiment et en miséricorde. C'est pourquoi, s'il y en a un entre le peuple qui soit de cou raide, ce sera une merveille s'il demeure impuni.
- Car il y a par devers lui miséricorde et courroux, il est le prince des pardons et il répand aussi sa colère.
- Comme sa miséricorde est grande, aussi son châtiment est grand ; il juge l'homme selon ses œuvres.
- Le méchant n'échappera point avec ses rapines, et ce que le fidèle attend avec patience, ne tardera point.
- Il n'y aura aucun bienfait auquel il ne donne place, car chacun trouvera selon ses œuvres et selon l'intelligence de son pèlerinage. Le Seigneur a endurci Pharaon, pour ne le point connaître et afin que ses faits puissants fussent connus en la terre qui est sous le ciel. Sa bénignité est connue à toute créature, il a séparé sa lumière des ténèbres par un ordre aussi ferme qu'un diamant.
- Ne dis point : Je me cacherai du Seigneur, et qui sera celui d'en haut qui se souviendra de moi ?
- On ne se souviendra point de moi parmi un si grand peuple ; car qu'est - ce de ma personne entre tant de créatures, dont le nombre est infini ?
- Voici, le ciel et les cieux des cieux sont à Dieu ; l'abîme, et la terre, et toutes les choses qui y sont contenues, seront émues au temps de sa visitation.
- Tout le monde qui est fait et qui se fait par sa volonté, pareillement les montagnes et les fondements de la terre, quand il les regarde, tremblent de peur.
- Et il n'y a aucun cœur qui pense à ces choses comme il faut (vu que tous les cœurs sont connus de lui).
- Et qui est-ce qui comprendra ses voies et le tourbillon que l'homme ne verra point ? car la plupart de ses œuvres nous sont cachées,
- Qui est-ce qui racontera les œuvres de sa justice ou qui les soutiendra ? Car son ordonnance va bien loin (et l'enquête de toutes choses est réservée pour la fin).
- Celui qui a le cœur humilié, considérera ces choses ; mais l'homme insensé pensera, en s'abusant, à des choses folles.
- Ecoute, mon enfant, apprends la science et applique ton cœur à mes paroles.
- Je te montrerai la doctrine par compas et je t'annoncerai la science d'une manière exquise.
- Les œuvres du Seigneur ont été faites par son ordonnance dès le commencement, et il a distribué leurs portions dès qu'il les a faites.
- Il a orné ses œuvres pour jamais et leur principe pour tout le temps qu'elles dureront. Ils n'ont point eu faim, ils n'ont point été laissés dans ses ouvrages et n'ont point manqué dans leurs opérations.
- Pas un d'eux n'a foulé son voisin, et ils ne seront jamais rebelles à sa parole.
- Après ces choses, le Seigneur a regardé la terre et il l'a remplie de ses biens.
- Le dessus d'elle est couvert de toute espèce d'animaux, et ils retournent en elle.
De la sagesse et la bonté de Dieu dans la création de l’homme, qu’il a fait pour sa gloire : 24. Exhortation à retourner à lui, en délaissant le péché.
- Le Seigneur a créé l'homme de la terre et il le fait retourner en elle.
- Il a donné des jours mesurés et un certain temps, et il leur a donné pouvoir sur les choses terrestres.
- Il les a revêtus de force, selon qu'il leur était convenable, et les a faits selon son image.
- Il a fait que toute autre bête le craignît, afin qu'il dominât sur les bêtes et sur les oiseaux.
- (Et il a formé de lui une aide qui lui fût semblable.) En sixième lieu, il leur a donné et départi l'esprit ; en septième lieu, la parole pour raconter ses œuvres. Il leur a donné le conseil, la langue, les yeux, les oreilles et le cœur pour penser.
- Il les a remplis de science pour entendre et il leur a montré les biens et les maux.
- Il a mis son œil sur leur cœur pour leur montrer la magnificence de ses œuvres.
- Il leur a donné de se glorifier perpétuellement dans ses œuvres merveilleuses, afin qu'ils racontent prudemment ses œuvres, et que les élus louent le nom de sa sainteté.
- Il leur a ajouté la science et leur a donné en héritage la loi de vie, afin qu'ils se connussent mortels.
- Il a établi une alliance perpétuelle avec eux et leur a découvert ses jugements.
- Leurs yeux ont vu la magnificence glorieuse, et leur oreille a oui la gloire de sa voix.
- Il leur a dit : Gardez-vous de toute méchante action, et leur a donné des commandements à chacun touchant son prochain.
- Il voit en sa présence tout le train qu'ils tiennent, et ils ne sauraient se cacher de lui. Tout homme est adonné au mal dès sa jeunesse, et leur cœur de pierre n'a pu devenir de chair.
- Il a ordonné à chaque peuple son prince, quand il a divisé les nations de toute la terre.
- Et il a élu Israël pour sa portion ; il le nourrit dans la discipline, comme son premier-né, et, lui communiquant la lumière de la charité, il ne l'abandonne point.
- Toutes leurs œuvres sont devant lui comme le soleil, et il a ses yeux continuellement sur leurs voies.
- Leurs injustices ne lui sont point cachées, et tous leurs péchés sont devant le Seigneur. Or, comme il est plein de bonté et qu'il connaît son ouvrage, il ne rejette point les hommes et ne les abandonne point ; mais il les épargne.
- Il tient comme scellée de son cachet l'aumône de l'homme et il garde aussi chers que la prunelle de l'œil (tous) les bienfaits que les hommes font les uns aux autres, donnant lieu de repentance à leurs fils et à leurs filles.
- Après ces choses, il se lèvera, et leur fera leur rétribution, et leur rendra leur récompense sur leurs têtes.
- Mais il donne lieu de retourner à lui à ceux qui se repentent, et il exhorte ceux qui manquent de patience (parce qu'il leur a destiné la vérité pour partage).
- Retourne-toi donc au Seigneur et abandonne les péchés. Fais-lui requête et ôte le scandale.
- Aie recours au Souverain (car il te conduira des ténèbres à la lumière de santé). Retire-toi de l'injustice et porte une grande haine à toute chose abominable.
- (Connais la justice et les droits de Dieu, persévère en ce qui t'est ordonné et dans l'invocation du Souverain, et te retire en la région du siècle saint.)
- Qui est-ce qui, étant dans le sépulcre, louera le Souverain comme les vivants louent le Seigneur, les uns avec les autres ?
- (Ne t'arrête point dans l'erreur des méchants, célèbre le Seigneur avant la mort.)
- Celui qui est mort, ne peut annoncer ici la louange de Dieu, non plus que celui qui n'est point ; mais celui qui vit et qui est saint de cœur, louera le Seigneur et se glorifiera de sa miséricorde.
- Que la miséricorde du Seigneur notre Dieu et sa pitié envers ceux qui se convertissent à lui saintement, est grande !
- Car toutes choses ne peuvent pas se trouver dans les hommes, parce que ce qui est né de l'homme, n'est point immortel, et que nous prenons plaisir dans la vanité des vices.
- Qu'y a-t-il de plus clair que le soleil ? toutefois sa clarté souffre des défaillances.
- Il en est ainsi de l'homme qui ne pense qu'à la chair et au sang (et ceci sera repris).
- Il contemple la puissance du haut ciel, et tous les hommes ne sont que poudre et que cendre.
Enseignements sur la puissance et la miséricorde de Dieu, 7. La fragilité de l’homme, 15. La douceur et la modestie, 19. La sainteté, 27. la piété, 30. La tempérance et la sobriété.
- Celui qui vit éternellement, a créé généralement toutes choses. Le Seigneur sera reconnu le seul juste, et il n'y en a point d'autre que lui (et il demeure Roi invincible à jamais).
- Il a bâti le monde avec la paume de sa main, et toutes choses obéissent à sa volonté. Car il gouverne tout par sa puissance, séparant les choses saintes d'avec les profanes.
- A qui a-t-il donné le pouvoir de raconter ses œuvres ? et qui est celui qui comprendra de point en point ses merveilles ?
- Qui est-ce qui nombrera la force de sa magnificence ? qui est ce qui se mettra à raconter ses miséricordes ?
- On n'y peut rien ôter ni ajouter, et il n'y a pas moyen de sonder quelles sont les merveilles du Seigneur.
- Quand l'homme aura achevé, alors il recommencera et, quand il se reposera, il ne saura où il en sera.
- Qu'est-ce que de l'homme et de quoi peut-il servir ? Quel est son bien et quel est son mal ?
- C'est beaucoup quand la vie de l'homme monte jusqu'à cent ans, et nul n'a la connaissance certaine de son trépas.
- Mille ans sont aussi peu, au prix de l'éternité, qu'une goutte d'eau comparée à la mer ou qu'un grain de sable au prix de tout le gravier.
- C'est pourquoi le Seigneur use de patience envers les hommes et répand sur eux sa miséricorde.
- Il a vu et connu que l'arrogance de leur cœur et leur issue serait mauvaise.
- A cause de cela, il a usé d'une plus grande pitié (et leur a montré la voie d'équité).
- La miséricorde de l'homme ne s'étend qu'à son prochain, mais la miséricorde du Seigneur est sur toute chair, reprenant, remontrant, enseignant et ramassant son troupeau comme un berger.
- Il a pitié de ceux qui reçoivent instruction et qui s'appliquent diligemment à ses ordonnances.
- Mon enfant, quand tu feras du bien à quelqu'un, ne fais point de reproches et n'use point de paroles fâcheuses en donnant.
- La rosée n'adoucit-elle pas la chaleur ? ainsi la parole est encore meilleure que le présent.
- La parole ne vaut-elle pas mieux que le don ? et tous deux se trouvent dans l'homme gracieux.
- Le fou fait des reproches de mauvaise grâce, et le don de l'envieux mine les yeux.
- (Acquiers la justice avant le jugement) apprends avant que de parler et use de remèdes avant la maladie.
- Avant que tu sois jugé, éprouve-toi pour faire le bien, et, à l'heure de la punition, tu trouveras grâce.
- Avant que tu sois malade, use de jeûne et d'abstinence et, tandis que tu peux encore pécher, fais paraître ta conversion.
- Que rien ne te retienne d'accomplir ton vœu de bonne heure, et n'attends pas jusqu'à la mort à être homme de bien (car la récompense de Dieu demeure éternellement).
- Avant que de vouer, prépare-toi et ne ressemble point à l'homme qui tente le Seigneur.
- Souviens-toi de sa colère qui sera au dernier jour, et du temps de la vengeance, quand (le Seigneur aura tourné sa face).
- Qu'il te souvienne de la famine au temps de l'abondance ; de la pauvreté et de l'indigence, quand tu auras des richesses.
- Le temps change du matin au soir, et toutes choses sont soudaines devant le Seigneur.
- L'homme sage (quoi qu'il fasse) est toujours dans la crainte et, dans les jours destinés à la dissolution, il se garde de l'iniquité ; mais le fou ne prend point garde au temps.
- Tout homme entendu connaît la sagesse et l'instruction, et il loue celui qui l'a trouvée.
- Les hommes entendus font paraître leur sagesse dans leurs paroles, ils entendent la vérité et la justice, et ils répandent, comme une pluie, des sentences pour la vie. La principale autorité de parler est à Dieu seul ; car, dans l'homme mortel, le cœur est mort.
- Ne suis point tes convoitises, mais réprime tes désirs.
- Si tu te contentes toi-même suivant le plaisir de ton souhait, tu feras tant que tu serviras de risée à tes ennemis qui te portent envie.
- Ne prends point ton plaisir en l'abondance des délices et ne t'oblige point à y contribuer.
- Garde-toi de devenir pauvre en faisant grande chère de l'argent emprunté à intérêt, de sorte qu'il ne te reste rien dans la bourse ; autrement tu seras ennemi de ta propre vie et tu feras parler de toi.
Sentences sur l’ivrognerie, 2. L’amour des femmes, 6. Le silence, 7. Les rapports, 15. Les répréhensions, 22. Et les fautes qu’on commet en jugement.
- L'ouvrier ivrogne ne deviendra point riche, et celui qui méprise les petites choses, tombera peu à peu.
- Le vin et les femmes font fourvoyer les gens entendus (et jettent dans l'opprobre les hommes sensés).
- Celui qui s'attache aux femmes de mauvaise vie, en devient plus débordé ; la vermine et les teignes le posséderont, et l'âme débordée sera exterminée et sera mise en exemple de punition.
- Celui qui croit légèrement, est volage de cœur, et celui qui pèche, fait mal contre soi-même.
- Celui qui prend plaisir à mal faire, sera condamné ; mais celui qui résiste aux voluptés, couronne sa vie.
- Celui qui retient sa langue, vivra paisiblement avec l'homme fâcheux, et celui qui hait le babil, en aura moins de malice.
- Ne rapporte point le propos d'autrui, de peur qu'il ne t'en arrive du mal.
- Ne parle point de la vie d'autrui, ni à ton ami, ni à ton ennemi, et, à moins que le péché ne retombe sur toi, ne le décèle point.
- Car tel qui t'aura ouï, se donnera garde de toi et, avec le temps, il te haïra.
- As-tu ouï quelque parole (contre un autre), qu'elle meure par-devers toi ; ne t'en inquiète point, tu n'en crèveras pas.
- Le fou, ayant ouï dire quelque chose, se travaille pour la mettre dehors, comme une femme grosse pour enfanter son enfant.
- Une parole dans le cœur d'un fou est comme un dard fiché dans la cuisse de quelqu'un.
- Reprends ton ami, afin qu'il ne fasse (point de mal), et, s'il l'a fait, qu'il ne continue.
- Reprends ton ami, afin qu'il se taise, et, s'il a parlé une fois, qu'il ne parle pas la seconde.
- Reprends ton ami, car bien souvent il y a de la calomnie, et ne crois pas à toute parole.
- Tel pèche en parole, qui ne pèche pas du cœur ; et qui est celui qui n'ait pas péché de la langue ?
- Reprends ton prochain avant que de le menacer, et, après que tu seras apaisé, donne lieu à la loi du Souverain.
- La crainte du Seigneur est le premier degré pour être reçu de lui, et la sagesse acquiert son amour. La connaissance des commandements de Dieu est l'instruction de la vie, et ceux qui font les choses qui lui sont agréables, recevront le fruit d'immortalité. La crainte du Seigneur est toute la sagesse, et toute la sagesse consiste dans l'accomplissement de la loi et dans la connaissance de sa souveraine puissance. Si le serviteur dit à son maître : Je ne ferai point ce qu'il te plaît, et qu'après, il le fasse, il irrite celui qui le nourrit.
- La science de la malice n'est point une sagesse, et il n'y a point de prudence dans le conseil des méchants.
- Car elle n'est que malice et qu'abomination, et celui-là est insensé, qui manque de sagesse.
- Celui qui manque d'intelligence et qui a de la crainte, vaut mieux que celui qui abonde en prudence et qui transgresse la loi du Souverain.
- Il se trouve une sorte de subtilité exquise qui est injuste ; et il y a tel qui renverse le droit, qui de soi est tout clair ; et il y a tel qui, étant sage, juge justement.
- Il y a des malicieux tout courbés et noirs de mélancolie, dont le dedans est plein de fraude.
- Ils cachent leur visage et font les sourds. Un tel homme, si tu ne l'aperçois, te surprendra pour te faire du mal.
- Que s'il est empêché de faire du mal, faute de puissance, s'il trouve l'occasion, il te fera du mal.
- L'homme est connu à son regard, et le sage, par la rencontre de sa face.
- L'habillement de l'homme, le ris des dents et les démarches font connaître quel il est.
Sentences sur les répréhensions, 3. Les jugements, 4. Le silence, le babil, 9. Les présents, 25. Le mensonge, 31. Et l’usage de la sagesse.
- Il y a une sorte de répréhension qui n'est point de bonne grâce, et celui qui se tait, est prudent.
- Combien vaut-il mieux reprendre que de tenir son courroux caché ? et celui qui confesse sa faute (à celui qui l'en reprend), sera gardé de dommage.
- L'homme qui use de violence en jugeant, ressemble à l'eunuque qui, par sa convoitise, veut faire violence à une jeune fille qu'il a en garde.
- Tel se montre sage en se taisant, et tel se rend odieux par un grand babil.
- Tel se tait, parce qu'il n'a rien à répondre, et tel se tait, parce qu'il a égard au temps.
- Le sage se taira jusqu'au temps convenable pour parler, mais le babillard et le fou passent par-dessus le temps propre à parler.
- Un grand parleur est estimé de mauvaise rencontre, et celui qui se donne licence de tout faire, sera haï. Combien est-il beau que celui qui a été repris, ait de la repentance ; car ainsi tu fuiras le péché volontaire.
- L'adversité tourne (quelque fois) en bien au pécheur, (et quelquefois) la chose qu'on a trouvée, tourne en dommage.
- Il y a tel présent (que tu feras) qui ne te profitera de rien, et il y a aussi tel présent qui est doublement récompensé.
- Il y a des gens qui se font petits pour être estimés, et il y en a qui lèvent la tête pour s'être humiliés.
- Tel achète beaucoup de choses à bon marché et puis en paie sept fois autant.
- Le sage se fera aimer par sa parole, mais la plaisanterie des fous s'écoule.
- Le présent d'un insensé ne te profitera de rien, quand tu l'auras reçu, ni celui de l'envieux, à cause de son importunité ; car il ne regarde qu'à recevoir, pour une chose, plusieurs.
- Il donne peu et reproche beaucoup, ouvrant la bouche comme un crieur de ville.
- Il prête aujourd'hui et te le redemande demain. Telle personne est haïe de Dieu et des hommes.
- Le fou dit : Je n'ai point d'ami, et mes bienfaits ne sont point reconnus.
- Ceux qui vivent à mes dépens, médisent de moi. Combien y en aura-t-il qui se moqueront d'un tel homme, et combien de fois ?
- Car il ne comprend point par raison ce qu'il a, et il le tient comme s'il ne l'avait point.
- La chute d'un lieu haut est encore plus soudaine que la parole, ainsi la ruine des méchants sera soudaine.
- L'homme de mauvaise grâce est comme un conte récité mal à propos par un ignorant.
- Une bonne parole, partant de la bouche d'un fou, perd sa valeur ; car il ne la dit point en temps et lieu.
- Tel est empêché par pauvreté de pécher, qui en est fort fâché à part soi.
- Il y a tel qui se perd soi-même pour être honteux et qui se ruine pour complaire aux personnes,
- Tel fait promesse à son ami, de honte (de le refuser), qui le rend son ennemi pour néant.
- C'est un mauvais blâme en un homme que le mensonge, toutefois il est souvent dans la bouche de ceux qui sont sans instruction.
- Un larron vaut mieux qu'un menteur ordinaire, mais tous deux auront la confusion pour leur part.
- Le propre du menteur, c'est l'infamie, et sa honte se tient toujours avec lui.
- Le sage s'avance par ses paroles, et l'homme prudent plaît aux grands.
- Celui qui laboure la terre, augmente son monceau, et celui qui a du crédit auprès des seigneurs, apaise son iniquité.
- Les dons et les présents aveuglent les yeux des sages et sont comme un mors dans leur bouche, qui les empêche de reprendre.
- Si la sagesse est cachée, et si le trésor ne paraît point, quel profit peut-on avoir de l'un ou de l'autre ?
- Celui qui cache sa folie, fait mieux que celui qui cèle sa sagesse. La patience nécessaire vaut mieux à celui qui suit le Seigneur, que celui qui traîne sa vie sans avoir de maître.
Enseignement sur la repentance, 7. Les répréhensions, 8. Le babil, 9. Les rapines, 12. La crainte de Dieu, 14. La prudence et l’indiscrétion.
- Mon enfant, as-tu péché ? n'y retourne plus et supplie Dieu pour le passé, afin que tes péchés te soient pardonnés.
- Fuis devant un serpent ; car, si tu en approches, il te mordra.
- Ses dents sont comme les dents d'un lion et elles tuent les âmes des hommes.
- Toute iniquité est comme une épée tranchante des deux côtés, et il n'y a point de guérison à la plaie qu'elle fait.
- Les batteries et les injures détruisent les richesses, ainsi sera désolée la maison de l'homme superbe.
- La prière de l'affligé, sortant de sa bouche, vient aux oreilles du Seigneur, et justice lui est faite incontinent.
- Celui qui hait d'être repris, est dans le chemin des pécheurs ; mais celui qui craint le Seigneur, se convertit de cœur.
- Un grand parleur est connu bien loin, mais l'homme sage aperçoit bien quand il tombe.
- Celui qui bâtit sa maison de l'argent d'autrui, fait comme celui qui assemble des pierres pour son sépulcre.
- L'assemblée des méchants est comme un amas d'étoupes, et leur fin est une flamme de feu. 11. Le chemin du méchant est pavé de pierres unies, mais au bout est la fosse des enfers (des ténèbres et des tourments).
- Celui qui garde la loi du Seigneur, tient ses pensées en sujétion, et l'accroissement de sagesse est la fin de la crainte du Seigneur.
- L'homme dépourvu de sens ne peut être instruit, mais aussi il se trouve une manière de bon esprit qui fait multiplier l'amertume.
- La connaissance du sage abonde comme un déluge, et son conseil, comme une pure fontaine de vie.
- Les entrailles du fou sont comme un pot cassé, et il ne pourra retenir aucune science, tant qu'il vivra.
- L'homme entendu, ayant ouï une bonne parole, la louera et y ajoutera ; mais, si un homme ignorant l'entend, elle lui déplaira, et il la jettera derrière son dos.
- Le propos d'un fou est comme un fardeau à un homme qui marche, mais la grâce se trouve dans les lèvres de l'homme entendu.
- La bouche de l'homme prudent est recherchée dans l'assemblée, et chacun pense dans son cœur à ses discours.
- La sagesse du fou ressemble à une maison ruinée, et toute la connaissance de l'indiscret n'est autre chose que des discours mal rangés.
- L'instruction est aux fous comme des ceps aux pieds et comme des menottes dans leur main droite.
- Le fou élève sa voix en riant, mais tout homme entendu sourit à grande peine et tout bas.
- L'instruction est à l'homme bien avisé comme une bague d'or et comme un bracelet au bras droit.
- Le pied du fou se porte hâtivement en la maison d'autrui, mais l'homme expérimenté n'ose pas même y regarder.
- L'indiscret regarde de la porte dans la maison, mais l'homme bien appris se tient dehors.
- C'est à faire à un homme mal appris d'écouter à la porte, mais tout homme prudent ne se chargera pas de ce déshonneur.
- Les lèvres des causeurs racontent ce qui n'est point à propos, les paroles du sage sont pesées à la balance.
- La pensée des fous est dans leur bouche, mais la bouche des sages est dans leur pensée.
- Quand le méchant maudit satan, il se maudit soi-même.
- Celui qui se mêle de souffler aux oreilles, souille sa propre conscience et sera haï en quelque lieu qu'il aille (mais l'homme parlant peu et bien entendu sera honoré).
Sentences sur la paresse, 3. L’éducation des enfants, 8. La folie, la sagesse, 22. La vraie amitié.
- Le paresseux est comme une pierre souillée d'ordure et il est moqué de tous pour son ignominie.
- Le paresseux ressemble à la fiente d'un fumier ; quiconque la lèvera, secouera sa main.
- Les enfants mal instruits sont le déshonneur du père, et la fille qui est telle, est moins estimée. 4. La fille prudente sera un héritage pour son mari ; mais celle qui se conduit déshonnêtement, sera le chagrin de celui qui l'a engendrée.
- L'audacieuse fait honte à son père et à son mari (elle n'est en rien inférieure aux méchants), et elle sera déshonorée de tous les deux.
- Un récit mal à propos ressemble à une musique dans le temps du deuil, mais le sage sait toutes les saisons des corrections et des enseignements.
- Si les enfants vivent honnêtement ayant de quoi, ils effaceront l'ignominie de leurs parents. Si les enfants sont orgueilleux avec hauteur et folie, ils déshonorent la noblesse de leur parentage.
- Celui qui enseigne le fou, ressemble à celui qui colle une tuile ou qui réveille un homme endormi d'un profond sommeil.
- Celui qui tient discours à un fou, parle à celui qui dort, et il lui dira à la fin : Qu'est - ce que c'est ?
- Pleure sur le mort, car il a laissé la lumière ; pleure aussi sur le fou, car il a perdu l'entendement.
- Mais pleure moins sur le mort, car il se repose ; mais la vie du fou est pire que la mort.
- Le deuil d'un mort dure sept jours, mais le deuil d'un fou et d'un méchant impie doit durer autant que leur vie.
- Ne fais point de longs discours avec le fou et ne t'amuse point avec celui qui est dépourvu de jugement ; car, étant sans entendement, il ne tiendra aucun compte de tout ce qui viendra de toi.
- Garde-toi de lui, de peur d'en avoir de la fâcherie et d'être souillé quand il secouera son ordure.
- Détourne-toi de lui, et tu trouveras du repos, et tu ne recevras point d'ennui de sa folie.
- Qu'y a-t-il de plus pesant que le plomb ? Et quel autre nom doit avoir un fou ?
- Il est plus aisé de soutenir du sable, du sel ou une masse de fer, que de supporter un homme dépourvu de sens.
- Comme une charpente bien liée dans un édifice ne se défait point au temps du tremblement de terre, ainsi le cœur bien affermi sur une mûre délibération de conseil ne craindra point en aucun temps.
- Le cœur fondé sur une sage expérience ressemble à une émaillure de ciment, de laquelle on enduit et polit une muraille.
- Comme des cannes posées en un lieu haut ne peuvent pas demeurer fermes contre le vent, ainsi un cœur craintif dans la pensée du fou ne peut pas demeurer ferme contre la crainte.
- Celui qui pique l'œil, en fait sortir des larmes, et celui qui pique le cœur, en fait paraître le sentiment.
- Celui qui jette des pierres contre les oiseaux, les chasse ; celui qui dit des injures à son ami, rompt l'amitié.
- Quand tu aurais tiré l'épée contre ton ami, ne perds point espérance ; car il y a moyen de retourner en grâce.
- Si tu as ouvert ta bouche contre ton ami, ne crains point ; car il y a moyen de faire la paix, sinon qu'il y eût quelque outrage, ou quelque mépris orgueilleux, ou quelque secret découvert, ou quelque coup donné en trahison ; car, en ces choses, il n'y a point d'ami qui ne se retire tout à fait.
- Sois fidèle à ton ami pendant sa pauvreté, afin que tu te réjouisses de ses biens avec lui.
- Demeure avec lui pendant son adversité, afin que tu aies ta part de son héritage ; car la pauvreté n'est pas toujours à mépriser, ni le riche insensé, à estimer.
- Comme la vapeur de la cheminée et la fumée va devant le feu, ainsi les injures (les reproches et les menaces) précèdent l'effusion du sang.
- Je n'aurai point de honte de défendre mon ami et je ne m'en cacherai point. S'il me vient du mal de sa part, quiconque en entendra parler, se gardera de lui.
- Qui est-ce qui me mettra une muselière à la bouche et qui cachettera de prudence mes lèvres, afin qu'elles ne me fassent pas tomber subitement, et que ma langue ne me perde pas ?
Sur l’invocation du Seigneur, 7. Le silence, 9. Les jugements, 21. La colère, 23. La luxure et l’adultère.
- Seigneur, Père et Maître de toute (ma) vie ! ne m'abandonne point au conseil de mes lèvres et ne permets pas que mes pensées me fassent tomber.
- Qui est-ce qui châtiera mes pensées et qui instruira mon cœur dans la sagesse, afin qu'on ne m'épargne point dans mes ignorances et qu'on ne passe point par-dessus mes fautes commises par elles,
- De peur que le nombre de mes ignorances ne croisse, et que mes péchés n'abondent, de sorte que je tombe devant mes adversaires, et que mes ennemis, desquels l'espérance est loin de ta miséricorde, se rient de moi.
- Seigneur, Père et Dieu de ma vie ! ne me donne point un regard élevé, mais détourne de tes serviteurs le cœur hautain.
- Détourne de moi les espérances vaines et la convoitise, et retiens-moi dans l'obéissance, moi qui désire de te servir sans cesse.
- Que la gourmandise et la compagnie des femmes ne me tiennent point prisonnier, et ne me livre point, moi qui suis ton serviteur, à la personne effrontée.
- Enfants, écoutez une doctrine de la bouche véritable, et celui qui la gardera, ne sera point surpris par ses lèvres et n'aura point de scandale de ses forfaits.
- Le pécheur sera pris par sa parole, et le moqueur avec l'orgueilleux trébucheront par elle.
- N'accoutume point ta bouche à jurer (car ainsi on tombe en bien des manières).
- Et ne fais point coutume de nommer le Saint (car tu n'en demeureras point impuni).
- Car, comme le serviteur que l'on bat continuellement, ne manque jamais de plaies, ainsi celui qui jure et qui a toujours le nom de Dieu dans la bouche, ne sera point net de péché.
- L'homme qui jure souvent, sera rempli d'iniquité, et le fléau ne départira point de sa maison.
- Quand il aura forfait, son péché sera sur lui, et, s'il n’en tient compte, il aura péché doublement.
- S'il jure en vain, il n'en sera point absous ; mais sa maison sera pleine d'assauts.
- Il y a une parole qui est enveloppée de la mort. A Dieu ne plaise qu’elle ne se trouve jamais dans l'héritage de Jacob !
- Car toutes ces choses doivent être éloignées de ceux qui craignent Dieu, et ils ne s'engageront point dans ces péchés.
- N'accoutume pas ta bouche à jurer témérairement, car le jurement n'est pas sans une mauvaise affection.
- Souviens-toi de ton père et de ta mère, même quand tu seras assis entre les princes,
- De peur que tu ne sois oublié d'eux et que tu ne deviennes fou par ton accoutumance, de sorte que tu viennes à désirer de n'en avoir jamais été né et à tenir pour exécrable ta naissance.
- L'homme accoutumé à dire des injures ne se corrigera jamais en sa vie.
- Deux sortes d'hommes pèchent grandement, et le troisième s'attire la colère de Dieu :
- L'homme chaud comme le feu ardent, qui ne se peut éteindre qu'il ne soit consumé ;
- L'homme luxurieux, qui ne donne point de repos à son corps jusqu'à ce qu'il ait allumé le feu
- Tout pain est plaisant au luxurieux, et il ne cessera point qu'il ne meure ;
- L'homme qui se fourvoie de son lit, disant en son cœur : Qui est-ce qui me voit ?
- Les ténèbres sont autour de moi, et les murailles me cachent, personne ne me voit ; que craindrai-je ? Le Souverain ne se souviendra point de mes péchés.
- Il ne craint que les yeux des hommes et ne connaît point que les yeux du Seigneur sont infiniment plus clairs que le soleil,
- Et qu'ils contemplent tout le train des hommes (et l'abîme entièrement), et considèrent ce qui est le plus caché.
- Il a connu toutes choses avant que de les créer et aussi, depuis qu'elles sont faites, il a l'œil sur toutes.
- Celui-ci sera condamné aux places de la ville, il sera chassé comme un poulain et sera attrapé là où il ne se doute point.
- (Et il sera en opprobre à tout le monde, parce qu'il n'a point gardé en son cœur la crainte du Seigneur.),
- Autant en sera de la femme qui abandonne son mari et qui lui donne pour héritier l'enfant d'un autre.
- Car, premièrement, elle a désobéi à la loi du souverain ; secondement, elle a fait tort à son mari ; troisièmement, elle s'est abandonnée à l'impureté et a élevé les enfants d'un autre homme.
- Elle sera amenée dans l'assemblée, et on fera enquête de ses enfants.
- Ses enfants ne prendront point racine, et ses branches ne porteront point de fruit.
- Elle laissera sa mémoire pour servir d'exécration, et son déshonneur ne sera point effacé.
- Les survivants connaîtront qu'il n'y a rien de meilleur que la crainte du Seigneur, ni rien de plus doux que de s'adonner à suivre les commandements de Dieu.
- C'est une grande gloire de suivre le Seigneur, et une vie de longue durée d'être reçu de lui.
De l’excellence de la sagesse, 20. Et des biens qui nous en reviennent, 26. Exhortation à s’adonner à son étude.
- La sagesse se recommande elle-même et se glorifie au milieu de son peuple.
- Elle ouvre sa bouche dans l'assemblée du Souverain et se glorifie devant sa puissance.
- (Elle sera exaltée au milieu de son peuple et elle sera admirée dans la sainte assemblée.)
- (Elle sera louée dans l'assemblée des élus et se dira bienheureuse entre les bienheureux.)
- Je suis, dit-elle, issue de la bouche du Souverain (engendrée avant toutes choses).
- (J'ai créé dans les cieux la lumière permanente) et j'ai couvert la terre comme d'une nuée.
- J'ai mis mon siège dans les lieux hauts, et mon trône est sur la colonne de nuée.
- J'ai fait seule tout le tour du ciel et j'ai marché dans le fond des abîmes.
- J'ai possédé les flots de la mer, toute la terre, tout peuple et toute nation.
- (Et j'ai marché sur les cœurs, tant des nobles que des petits.)
- J'ai cherché mon repos parmi tout cela pour me loger dans l'héritage de quelqu'un.
- Alors le Créateur de toutes choses m'a donné commandement, et celui qui m'a créée, m'a assigné mon logis,
- Disant : Loge-toi dans Jacob et prends ton héritage en Israël.
- Il m'a créée dès le commencement, avant le monde, et je ne défaudrai jamais. J'ai servi devant lui au saint tabernacle et j'ai été ainsi affermie dans Sion.
- Il m'a fait reposer dans sa cité bien-aimée, et ma puissance s'est établie à Jérusalem.
- J'ai pris racine parmi un peuple renommé et dans la part que le Seigneur avait prise pour son héritage.
- J'ai été élevée comme un cèdre du Liban et comme les cyprès dans les montagnes de Hermon,
- J'ai été exaltée comme une palme au bord de l'eau et comme les rosiers de Jérico,
- Comme un bel olivier dans une campagne agréable, et j'ai été haut élevée comme le plane qui s'élève par le moyen des eaux.
- J'ai répandu une bonne odeur comme la cannelle et comme un amas d'aromates, j'ai répandu une senteur agréable comme celle de la myrrhe exquise,
- Comme celle du galbanum, de l'onyx, et du parfum d'encens en une maison.
- J'ai étendu mes branches comme un térébinthe, et mes branches sont belles et agréables.
- Comme la vigne (jette ses bourgeons), ainsi je produis la bonne grâce, et mes fleurs sont un fruit de gloire et de richesse.
- Je suis la mère de l'amour honnête, de la piété, et de la sainte espérance ; je donne les biens éternels à tous mes enfants, comme Dieu me l'a commandé.
- (En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité, en moi est toute l'espérance de la vie et de la vertu.)
- Venez à moi, vous qui me désirez, et remplissez-vous de mes fruits.
- Car le souvenir de moi est plus doux que le miel, et mon héritage, plus doux qu'un pain de miel.
- Ceux qui auront mangé de moi, auront encore faim d'en manger, et ceux qui m'auront bu, en auront encore soif.
- Celui qui m'écoutera, ne sera point confus à jamais, et ceux qui conduiront leurs affaires par moi, ne pécheront point (et ceux qui m'annoncent, obtiendront la vie éternelle).
- Toutes ces choses sont le livre (de vie et) de l'alliance du Dieu souverain (la science de la vérité)
- Et la loi que Moïse (par des commandements très-justes) a ordonnée pour héritage aux assemblées de Jacob (avec les promesses appartenant aux Israélites). Ne vous lassez point de vous fortifier au Seigneur, afin que lui aussi vous affermisse. Joignez-vous à lui, car le Seigneur tout-puissant est le seul Dieu, et il n'y a point d'autre Sauveur que lui.
- (Il a promis à David de susciter de lui un roi très-puissant, qui soit assis éternellement sur le trône de sa majesté.)
- C'est lui qui remplit tout de sagesse, comme quand le fleuve de Phison ou de Tigris se déborde environ la saison des nouveaux fruits.
- Il abreuve l'esprit, comme l'Euphrate et le Jourdain arrosent la terre au temps de la moisson.
- Il fait paraître la doctrine de reconnaissance comme une lumière et il l'a fait déborder, comme le fleuve de Guihon déborde environ les vendanges.
- Le premier homme ne l'a point connue parfaitement, et le dernier pareillement ne l'a point atteinte.
- Car ses discours sont plus abondants que la mer, et son conseil passe le grand abîme.
- Et moi, la sagesse, j'ai répandu les fleuves et j'ai été comme un bras formé d'une rivière ; je suis entrée au jardin comme un conduit d'eau
- Et j'ai dit : J'arroserai mon excellent jardin et j'enivrerai ma juste verdure.
- Et, voici, mon conduit est devenu une rivière, et ma rivière est devenue une mer.
- Car je fais reluire la doctrine comme l'aube du jour et je la fais paraître pour longtemps.
- Je pénètre jusqu'aux plus profondes parties de la terre, je vois tous ceux qui dorment, et j'éclaire tous ceux qui espèrent en Dieu.
- Davantage je répands la doctrine comme une prophétie et je la laisserai aux générations des siècles.
- Voyez donc que je n'ai point travaillé pour moi seule, mais pour tous ceux qui cherchent la Sagesse.
Sentences sur la concorde, 5. L’honneur de la vieillesse, 9. La vraie félicité, 23. Et la femme méchante.
- Trois choses me plaisent, et j'en suis parée devant le Seigneur, devant le Seigneur, dis-je, et devant les hommes :
- La concorde des frères, l'amitié des proches, l'homme et la femme qui s'entraiment.
- Il y a trois sortes de gens que mon cœur hait, et de la vie desquels je suis fort mal contente :
- Le pauvre orgueilleux, le riche menteur et le vieillard adultère, qui a faute de bon sens.
- Si tu n'as rien amassé dans ta Jeunesse, comment trouverais-tu quelque chose dans ta vieillesse ?
- Oh ! que c'est une belle chose de voir dans l'état de judicature ceux qui ont les têtes blanches, et la connaissance de la justice dans les anciens !
- Oh ! que la sagesse sied bien aux vieillards, et le discernement et le conseil, aux gens d'honneur !
- L'expérience de plusieurs choses sert de chapeau de triomphe aux vieillards, et leur gloire est la crainte du Seigneur.
- Il y a neuf choses qui me sont venues en pensée, que j'estime dans mon cœur être heureuses, et une dixième que j'assurerai encore franchement de ma langue être heureuse :
- L'homme qui reçoit du plaisir de ses enfants et qui voit la ruine de ses ennemis pendant sa vie.
- Heureux est celui qui habite avec une femme intelligente, qui n'a pas failli par sa langue et qui n'a pas servi à un homme qui n'était pas digne de lui.
- Heureux est celui qui a trouvé la prudence et qui en discourt aux oreilles des personnes qui écoutent.
- Combien est grand celui qui a trouvé la sagesse (et la science) ! mais nul n'est au-dessus de celui qui craint le Seigneur.
- La crainte du Seigneur surpasse toutes choses en clarté.
- (Heureux est l'homme auquel est donnée la crainte du Seigneur !) Celui qui l'a obtenue, à qui sera-t-il comparé?
- La crainte du Seigneur est le commencement de son amour, et la foi est le commencement pour être joint à lui.
- La plus grande de toutes les afflictions est la tristesse du cœur, et la plus grande malice est la malice de la femme.
- Toute plaie (est supportable), pourvu que ce ne soit pas la plaie du cœur ;
- (Toute malice, pourvu que ce ne soit pas la malice d'une femme;)
- Tout assaut, pourvu que ce ne soit point l'assaut de ceux qui nous haïssent,
- Et toute vengeance, pourvu que ce ne soit pas une vengeance d'ennemis.
- Comme il n'y a point de tête pire que celle du serpent, ainsi il n'y a point de courroux pire que celui de l'ennemi.
- J'aimerais mieux demeurer avec un lion et un dragon qu'avec une mauvaise femme.
- La méchanceté de la femme change son regard et lui rend le visage basané comme un sac de poil.
- Son mari, lors même qu'il est à table entre ses voisins, ne se peut tenir de soupirer amèrement à cause d'elle.
- Toute malice est petite au prix de celle de la femme. Qu'une telle femme tombe en partage à un méchant homme !
- Une femme babillarde est telle à l'égard d'un homme paisible, qu'une montée pleine de gravier aux pieds d'un vieillard.
- Ne t'attache point à la beauté de la femme et ne la convoite point pour avoir du plaisir.
- Si la femme nourrit son mari, elle n'est que courroux, qu'impudence et que reproche.
- La mauvaise femme rend le cœur abattu, le visage triste, le cœur navré, les mains lâches et les genoux déjoints, et elle ne rendra point son mari heureux.
- Le commencement du péché est venu de la femme, et c'est par elle que nous mourons tous.
- Ne donne point de passage (quelque petit qu'il soit) à l'eau ni d'autorité à la mauvaise femme.
- Si elle ne marche sous ton obéissance (elle te fera honte en la présence de tes ennemis).
- Retranche-la de ton corps, donne-lui sa lettre de divorce et répudie-la.
Sentences sur la femme sage et vertueuse, et au contraire sur les femmes impudiques et méchantes.
- Le mari qui a une bonne femme, est heureux et il prolongera ses jours au double.
- La femme vertueuse réjouit son mari et fait qu'il passe sa vie en paix.
- Une bonne femme est un bon héritage, qui sera donné pour récompense à ceux qui craignent le Seigneur.
- Qu'un tel homme soit pauvre ou riche, il a le cœur content devant le Seigneur, et tous deux s'égaieront en tout temps avec un visage joyeux.
- Mon cœur craint trois choses, et mon visage s'étonne d'une quatrième :
- La calomnie de toute une ville, une assemblée de mutinerie et une fausse accusation, toutes lesquelles choses sont pires que la mort.
- Mais la tristesse et la fâcherie de cœur, c'est une femme jalouse d'une autre femme.
- Et celle qui hante avec tous, est un fléau de langue.
- Une mauvaise femme est comme une paire de bœufs qui tirent l'un deçà, l'autre delà.
- Celui qui l'aura, sera comme s'il avait pris un scorpion.
- Une femme adonnée au vin et qui ne peut être réprimée, est un grand crève-cœur ; car elle ne cèle point sa turpitude.
- L'impudicité de la femme se reconnaît à ses yeux élevés et à ses paupières.
- Fais bonne garde d'une fille effrontée, de peur qu'ayant congé, elle ne se serve de l'occasion.
- Prends garde sur celle qui a l'œil hardi, et ne t'étonne point si elle en use mal contre toi.
- Elle ouvrira la bouche comme un passant altéré qui a trouvé une fontaine, et boira de toutes les eaux qu'elle trouvera ; elle s'assiéra près de toutes les haies et ouvrira sa trousse à tous dards, (tant qu’elle n’en puisse plus).
- La bonne grâce de la femme réjouit le mari, et son savoir engraisse ses os.
- La femme paisible et d'un bon cœur est un don du Seigneur, et il n'y a rien d'un si grand prix qu'une femme bien instruite.
- C'est une grâce qui passe toute grâce, qu'une femme pleine de pudeur et fidèle, et il n'y a aucune chose, quelque considérable qu'elle soit, qui puisse être égalée à une âme chaste.
- Tel qu'est le soleil lorsqu'il se lève sur les lieux haut élevés du Seigneur, telle est la beauté de la bonne femme qui est l'ornement de sa maison.
- La beauté du visage dans un âge mûr est comme la lumière resplendissante sur le chandelier sacré.
- Telles que sont des colonnes d'or sur des soubassements d'argent, tels sont les beaux pieds de celle dont l'esprit est posé.
- (Tel qu'est un fondement durable sur un rocher ferme, tels sont les commandements de Dieu dans le cœur d'une femme sainte.)
- Mon fils, conserve entière la vigueur de ton âge et ne donne point ta force aux étrangères.
- Quand tu auras cherché une possession fertile par tous les champs, sème-la de ta propre semence, te confiant dans ta noblesse.
- Ainsi ta race qui te suivra, s'élèvera, se confiant en sa liberté et en sa noblesse.
- On peut comparer la femme impudique à une truie, mais la femme mariée sera réputée une forteresse contre la mort à son mari.
- La méchante femme sera donnée en partage au méchant, et la femme pieuse, à celui qui craint le Seigneur.
- La femme malhonnête méprise la honte ; mais la fille honnête porte du respect, même à son mari.
- La femme effrontée sera réputée comme une chienne ; mais celle qui a de la pudeur, craint le Seigneur ;
- La femme qui honore son propre mari, sera reconnue sage devant tous ; mais la méchante qui le méprise, sera décriée pour son orgueil.
- Le mari qui a une bonne femme, est heureux ; car il prolongera ses jours au double.
- La femme criarde et babillarde doit être cherchée pour chasser les ennemis. Tout courage d'homme qui conversera avec elle, sera en des troubles de guerre.
- Deux choses attristent mon cœur, et une troisième me met en colère :
- L'homme de guerre qui périt par la pauvreté ; des hommes sages qui sont dans un extrême mépris ; et celui qui passe de la justice au péché, car le Seigneur le destinera à l'épée.
- (Il y a deux choses qui me semblent difficiles et périlleuses) à grande peine échappe le marchand, qu'il ne fasse tort à quelqu'un, et le revendeur n'est point sans péché.
Sentences sur les richesses, 9. La droiture, 13. La compagnie des fous, 16. Les débats, 17. E le moyen d’entretenir les amitiés.
- Plusieurs ont péché pour (éviter) la pauvreté, et celui qui cherche à s'enrichir, ne regarde pas le droit.
- Comme une cheville se fiche entre les jointures d'une pierre, ainsi le péché est comme serré entre les ventes et les achats.
- (Or le péché sera consumé avec le pécheur.)
- La maison de celui qui ne se tiendra point soigneusement dans la crainte du Seigneur, sera incontinent ruinée.
- Comme l'ordure demeure après avoir remué le crible, ainsi en est-il des ordures de l'homme qui sont dans sa pensée.
- La fournaise éprouve les vaisseaux du potier, et l'homme est éprouvé dans sa pensée par la tentation.
- Comme le fruit montre si l'arbre a été cultivé, aussi la parole montre ce que l'homme a dans le cœur.
- Ne loue personne avant que d'avoir entendu (ses propos), car c'est par là qu'on éprouve les hommes.
- Si tu pourchasses la droiture, tu l'atteindras et tu en seras revêtu comme d'une longue robe d'honneur (tu habiteras avec elle, et elle te gardera à jamais, afin que tu trouves un ferme appui au jour de la visitation).
- Les oiseaux s'assemblent avec leurs semblables, et la vérité se retire avec ceux qui la pratiquent.
- Comme le lion épie la bête, ainsi le péché dresse des pièges à ceux qui font le mal.
- Le propos que tient l'homme craignant Dieu, est toujours avec sagesse ; mais le fou est changeant comme la lune.
- S'il est question de te trouver parmi les fous, considère quel temps sera propre ; mais fréquente continuellement l'assemblée de ceux qui sont bien entendus.
- Le propos que tiennent les fous, n'est que fâcherie ; car ils ne rient qu'en prenant plaisir à quelque mauvaise chose,
- La parole de celui qui jure souvent, fait dresser les cheveux, et le débat de telles gens est un rompement d'oreilles.
- Le débat des superbes ne tend qu'à l'effusion du sang, et leurs outrages sont un bruit ennuyeux.
- Celui qui décèle les secrets, a perdu son crédit et il ne trouvera point d'ami comme il voudra.
- Aime ton ami et lui sois fidèle ; mais, si tu décèles son secret, ne va plus après lui.
- Car, comme l'homme détruit son ennemi, ainsi tu as détruit l'amitié de ton prochain
- Et tu as perdu ton ami, comme si tu avais lâché un oiseau d'entre tes mains, de sorte que tu ne le reprendras jamais, quoique tu le poursuives.
- Ne le poursuis plus, car il est bien loin et il est échappé, comme le chevreuil, du lac.
- Car on peut bien bander une plaie et on peut bien faire la paix après un outrage ; mais celui qui a décelé le secret, est déchu d'espérance.
- Celui qui guigne de l'œil, machine du mal, et quiconque le connaîtra, se retirera de lui.
- Étant devant toi, il parlera doucement et fera semblant d'admirer tes discours ; mais, après, il changera de langage et il fera tant, que d'autres seront offensés de tes paroles.
- Je hais bien des choses, mais non pas en comparaison d'un tel homme ; le Seigneur le hait aussi.
- Celui qui jette une pierre en haut, la jette sur sa propre tête ; un coup donné en trahison fait une grande plaie.
- Celui qui creuse la fosse, y tombera, et celui qui tend le filet, y sera pris,
- Les maux seront roulés sur celui qui fait les maux, et il ne saura d'où cela lui viendra.
- La moquerie et l'opprobre est pour les orgueilleux, et la punition leur dressera des embûches comme un lion.
- Ceux qui se réjouissent de la chute de ceux qui craignent Dieu, seront pris au piège, et la douleur les consumera avant qu'ils meurent.
- Le dépit et la colère sont des choses abominables, auxquelles le pécheur sera sujet.
Enseignements touchant la vengeance, 10. Les querelles, 15. Les rapports, 16. Et les malheurs qu’apportent la mauvaise langue.
- Le Seigneur se vengera de celui qui se venge soi-même, et il lui gardera soigneusement ses fautes.
- Pardonne à ton prochain l'injustice qu'il t'a faite, et, quand tu prieras, tes péchés te seront pardonnés.
- L'homme gardera-t-il sa colère contre un homme, tandis qu'il demandera sa guérison au Seigneur ?
- Il n'a point pitié d'un homme semblable à lui et il demande pardon de ses péchés !
- Puisque lui, qui n'est que chair, garde sa colère (et qu'il demande pardon à Dieu), qui est-ce qui effacera ses péchés ?
- Souviens-toi de ta dernière fin et cesse d'avoir des inimitiés.
- Ne machine point par colère la mort ou la perdition de ton prochain, mais continue d'observer les commandements.
- Souviens-toi des commandements et ne te mets point en colère contre ton prochain.
- Souviens-toi aussi de l'alliance du Souverain et passe par-dessus l'ignorance.
- Abstiens-toi des querelles et tu en pécheras moins, car l'homme colère allume les querelles.
- Le méchant trouble les amis et il sème sa calomnie parmi ceux qui vivaient en paix.
- (Comme le feu brûle selon la matière qu'on lui donne) ainsi la colère de l'homme s'allume à proportion de sa force, elle s'augmente selon ses richesses et s'échauffe selon que les querelles sont opiniâtres.
- La querelle subite allume le feu, et le combat véhément répand le sang.
- Si tu souffles une étincelle, elle s’allumera ; si tu craches dessus, elle s’éteindra ; toutefois ces deux choses procèdent de ta bouche.
- Aie en abomination un rapporteur et l'homme qui a une langue double, car ils en ont ruiné plusieurs qui étaient en repos.
- La double langue en a ébranlé plusieurs et les a remués d'une nation à l'autre.
- Elle a détruit des villes fortes et renversé des maisons de princes.
- (Elle a défait les forces des peuples et elle a dissipé des nations puissantes.)
- La langue double a fait chasser plusieurs femmes vertueuses et les a privées du fruit de leurs travaux.
- Quiconque s'y adonne, ne trouvera point de repos et n'habitera point en paix.
- Le coup de fouet fait des marques sur la chair, mais un coup de langue brise entièrement les os.
- Plusieurs sont morts par le tranchant de l'épée, mais il en est encore mort davantage par la langue.
- Bienheureux est celui qui en a été garanti et qui n'a point passé par sa fureur ; qui n'a point tiré son joug et qui n'a point été lié de ses liens.
- Carson joug est un joug de fer, et ses liens sont des liens d'airain.
- C'est une mauvaise mort que la mort qu'elle cause, de sorte que l'enfer vaut encore mieux qu'elle.
- (Elle ne durera pas longtemps, mais elle tiendra la voie des injustes.) Les gens qui craignent Dieu, ne lui seront point soumis et ils ne seront point brûlés par sa flamme.
- Ceux qui abandonnent le Seigneur, y tomberont, et elle brûlera en eux sans pouvoir être éteinte. Elle sera renvoyée contre eux comme un lion et elle les détruira comme un léopard.
- Environne ton héritage d'épines et mets des portes et des barres au-devant de ta bouche.
- Serre ton or et ton argent, et mets une balance pour peser tes paroles, et fais une porte, un verrou (et un frein) à ta bouche.
- Garde-toi de faire des fautes par ta langue, de peur que tu ne tombes en la présence de celui qui t'épie, et que ta chute ne soit mortelle et incurable.
Sentence sur la compassion, 2. Les prêts, 11. L’aumône, 19. Les cautionnements, 28. La médiocrité.
- Le miséricordieux prête à son prochain, et celui qui s'évertue par sa main, garde les commandements.
- Prête à ton prochain au temps de sa nécessité ; mais, toi aussi, rends à ton prochain dans le temps ce qu'il t'a prêté. Tiens ta parole, et agis fidèlement avec lui, et tu trouveras en tout temps ce dont tu auras besoin.
- Plusieurs estiment le prêt qu'on leur a fait comme un gain qu'ils ont trouvé, et ils fâchent ceux qui les ont secourus.
- Il y a tel homme qui baise la main d'un autre jusqu'à ce qu'il ait reçu, et qui parle humblement pour avoir du bien de son prochain ;
- Mais, quand il le faut rendre, il prolonge le terme et fait la réponse d'un homme qui ne s'en soucie guère, s'excusant sur le temps.
- S'il a de quoi payer (il se rend très-difficile et), à peine en présente-t-il la moitié (et il croit procurer à son créancier un gain) comme d'une chose trouvée.
- Et, s'il n'a pas de quoi, il le frustre de son argent et il le fait son ennemi sans cause.
- Il lui rend des malédictions, et des injures, et du déshonneur au lieu de l'honneur (et du bienfait qu'il a reçu).
- Cela fait que plusieurs se détournent de leur prochain à cause de cette malice, craignant d'être trompés sans l'avoir mérité.
- Néanmoins use de douceur envers celui qui te prie humblement, et ne diffère pas de lui faire la grâce qu'il te demande.
- Aide le pauvre à cause du commandement et ne le renvoie pas vide, parce qu'il est pauvre.
- Prête l'argent sans en attendre du profit pour ton frère et ton ami, et ne le laisse pas enrouiller sous une pierre à ta ruine.
- Mets ton trésor selon le commandement du Souverain, et il te profitera plus que l'or.
- Renferme l'aumône en tes cabinets, et elle te retirera de toute affliction.
- (La bénéficence de chaque homme, étant renfermée en lui comme dans une bourse, conservera sa grâce comme la prunelle de l'œil.)
- Après quoi, Dieu, se levant, fera descendre sur la tête de chacun la récompense qu'il a promise.
- Elle résistera pour toi à ton ennemi plus qu'un fort bouclier et qu'une puissante lance.
- L'homme de bien répond pour son prochain, mais l'effronté l'abandonne.
- N'oublie point le plaisir de celui qui a répondu pour toi, car il a mis sa vie pour toi.
- Le méchant renverse le bienfait de celui qui a répondu pour lui.
- Le méchant ne voudra pas cautionner, et l'homme qui a le cœur ingrat, abandonne son libérateur.
- L'engagement à répondre pour les autres en a détruit plusieurs qui se gouvernaient bien, et les a poussés çà et là comme un flot de la mer.
- Il a chassé de leur maison des hommes puissants (les tourmentant) et il les a fait errer parmi les nations étrangères.
- Le méchant qui transgresse les commandements du Seigneur, tombera dans la nécessité de trouver une caution.
- Et celui qui s'entremêle beaucoup des affaires d'autrui, tombera dans les procès.
- Assiste ton prochain selon ton pouvoir ; mais prends garde à toi, que tu ne tombes.
- Les principales choses de la vie humaine sont l'eau, le pain, et le vêtement, et la maison pour couvrir ce qu'on aurait honte de montrer.
- La vie du pauvre sous sa loge vaut mieux qu'un appareil bien fourni dans la maison d'autrui.
- Contente-toi de peu aussi bien que de beaucoup, afin qu'on ne te reproche pas le logis où l'on te reçoit.
- C'est une vie malheureuse que d'aller d'une maison à une autre ; car là où tu seras étranger, tu n'oseras point ouvrir la bouche.
- Tu logeras et tu nourriras des gens ingrats, et tu en auras des paroles aigres.
- Va, étranger, diront-ils, apprête le festin et donne-nous de ce que tu as en main.
- Etranger, fais place à une personne d'honneur ; il faut que je loge mon frère, j'ai à faire de ma maison.
- Ces choses-ci sont fâcheuses à un homme qui a du sens : les reproches de la demeure et l'injure d'un créancier.
Enseignements touchant la correction des enfants, 14. Le bonheur de la santé, 22. Et les biens qu’apportent la joie du cœur.
- Celui qui aime son fils, lui fait souvent sentir la verge, afin d'en avoir de la joie à la fin.
- Celui qui châtie son fils, en recevra du profit et il se glorifiera en lui parmi ceux de sa connaissance.
- Qui enseigne son fils, fera dépit à son ennemi et se réjouira à cause de lui en la présence de ses amis.
- Si le père d'un tel enfant meurt, c'est autant que s'il n'était point mort ; car il a laissé après soi un autre lui-même.
- Il l'a vu en sa vie, et il s'en est réjoui, et n'est point mort à regret (et il n'a point reçu de honte en la présence de ses ennemis).
- Il a laissé un fils qui se vengera de ses ennemis et qui récompensera ses amis.
- Celui qui fouette son fils, lui bande ses plaies, quoique, à chaque cri, ses entrailles s'émeuvent.
- Comme un cheval qu'on ne dompte point, devient fier, ainsi l'enfant à qui on laisse tout faire, devient rebelle.
- Flatte ton enfant, et il te causera de grandes frayeurs ; joue-toi avec lui, et il t'attristera.
- Ne ris point avec lui, de peur d'en avoir de la douleur et de grincer les dents à la fin.
- Ne lui donne point de licence dans sa jeunesse et ne dissimule point ce qu'il fait inconsidérément.
- Courbe-lui le cou dans sa jeunesse, abats-hui les flancs pendant qu'il est enfant, de peur qu'étant endurci, il ne soit rebelle et qu'il ne cause de la douleur à ton âme.
- Châtie ton enfant et fais-le travailler, de peur qu'il ne commette quelque faute qui soit à ton déshonneur. :
- Le pauvre sain et de bonne disposition vaut mieux que le riche affligeant son corps.
- La santé et la bonne disposition vaut mieux que tout l'or du monde, et le corps bien disposé, que des richesses immenses.
- Il n'y a point de meilleur trésor que la santé du corps, et il n'y a point de plaisir qui surpasse la joie du cœur.
- La mort vaut mieux qu'une vie pleine d'amertume, (et un long repos) qu'une longue maladie.
- Des biens répandus sur une bouche fermée sont comme des mets de viande posés sur un sépulcre.
- De quoi sert l'oblation à une idole ? Car elle n'en mangera point et n'en sentira pas même, l'odeur.
- Il en prendra ainsi à l'homme persécuté du Seigneur (et qui porte le salaire d'iniquité).
- Il voit ses biens des yeux et il soupire comme l'eunuque qui embrasse une vierge.
- N'abandonne point ton cœur à la tristesse et ne t'afflige point toi-même par ton propre conseil.
- La joie du cœur est la vie de l'homme (et un trésor de sainteté |qu'on ne peut épuiser), et la réjouissance de l'homme lui prolonge sa vie.
- Aime ton âme et console ton cœur, chasse la tristesse loin de toi.
- Car la tristesse en a tué beaucoup et elle n'est utile à rien.
- L'envie et le dépit abrègent la vie, et les soucis font venir la, vieillesse avant le temps.
- Tout homme de cœur honnête et bon aura soin de se bien traiter.
Sentences sur les richesses, et leurs usages, 13. Et sur la modestie.
- Veiller pour avoir des richesses consume la chair, et la sollicitude qu'on a pour elles chasse le sommeil.
- Cette sollicitude accompagnée de veilles ôte le sommeil, comme une grave maladie empêche le dormir.
- Le riche se tourmente pour amasser des biens et, étant en repos, il se chagrine après ses biens.
- Le riche se tourmente en vivant bien petitement et il devient indigent dans son repos
- Quiconque aime l'or, ne sera point innocent, et celui qui cherche sa destruction, en sera rassasié.
- Plusieurs ont été ruinés par l'or et se sont vus détruits.
- L'or est à ceux qui lui sacrifient, comme une bûche contre laquelle on se heurte, et toute personne mal conseillée y sera attrapée.
- Bienheureux est le riche qui se trouve sans reproche et qui n'a point couru après l'or (et qui n'a point mis son espérance dans l'argent et dans les trésors).
- Qui est celui-là ? et tous le diront bienheureux, car il a fait des choses merveilleuses parmi tous ceux de son peuple.
- Qui est-ce qui a été éprouvé par l'or et est demeuré parfait ? Que celui-là soit un exemple de gloire.
- Qui est celui qui a pu transgresser et qui n'a point transgressé ? Qui a pu faire du mal et ne l'a point fait ?
- C'est pourquoi ses biens seront assurés, et l'assemblée (des saints) récitera ses faits.
- Es-tu à une bonne table, n'ouvre point la bouche et me dis point : Voici bien des viandes.
- Souviens-toi qu'un mauvais œil est une mauvaise chose.
- Et qu'y a-t-il de créé pire que l'œil (de l'envieux) ? car il pleure pour quelque chose que ce soit.
- N'étends point ta main où il aura regardé, et ne la mêle point au plat avec lui.
- Considère toi-même comment tu dois faire avec celui qui est assis près de toi, et prends garde à tout.
- Mange comme un homme ce qui t'est présenté, et ne l'engloutie point, de peur que tu ne sois haï.
- Parce que tu es honnête, cesse le premier de manger, et ne sois point insatiable, de peur de tomber en faute.
- Si tu es assis entre plusieurs, n'étends point ta main le premier au plat (et ne demande point le premier à boire).
- Le peu suffit à l'homme qui est bien appris ; il n'a point d'inquiétudes sur sa couche (et il ne sent point de douleur).
- Un homme modéré dans son manger dort en bonne santé, il se lève matin et il garde son bon sens.
- Mais la peine de veiller, la colique et les tranchées accompagnent l'homme qui est insatiable.
- Si tu as été forcé de manger, lève-toi, promène-toi, vomis et puis te repose (et ne cause point de maladie à ton corps).
- Mon enfant, écoute-moi, ne me méprise point, et tu trouveras à la fin par expérience ce que je dis.
- Sois prompt dans toutes tes actions, et nulle maladie ne te surviendra.
- Chacun dira du bien de celui qui use de son bien honnêtement et libéralement, et le témoignage qu'on rendra à son honnêteté, sera assuré.
- La ville murmurera contre celui qui ne dépense qu'à regret, et le témoignage qu'on rendra à son avarice, sera assuré.
- Ne montre point ta valeur à bien boire, car le vin en a fait périr plusieurs.
- Comme le fourneau éprouve le tranchant de l'épée en la trempe, le vin fait ainsi connaître les cœurs des orgueilleux en les enivrant.
- Le vin est propre pour la vie de l'homme, si tu le bois modérément.
- Quelle est la vie d'un homme vaincu par le vin ?
- Le vin est créé pour réjouir les hommes (et non point pour les enivrer).
- Il est la joie du cœur (et il donne la santé à l'âme et au corps), s'il est bu sobrement et en son temps.
- Le vin bu avec excès est l'amertume de l'âme et cause des querelles et des débats.
- L'ivrognerie donne du cœur au fou jusqu'à ce qu'il tombe, elle diminue la force et cause des blessures.
- Ne reprends point ton prochain lorsqu'il est dans un festin, et ne l'irrite point lorsqu'il se réjouit.
- Ne lui fais point de reproches et ne l'importune point, quand tu l'auras rencontré.
Enseignements touchant l’honnêteté requise dans les festins, 9. La modestie, convenable à la jeunesse, 21. Et la prudence.
- Si on t'a établi pour maître d'un festin, ne t'élève point par-dessus les autres ; mais gouverne toi comme l'un d'eux.
- Aie soin de les traiter et puis assieds-toi.
- Ayant fait tout ce qui est de ta charge, mets-toi à table, après que tu te seras acquitté de ton devoir, afin que tu te réjouisses à cause d'eux et que tu reçoives la couronne pour t'être porté honnêtement.
- Parle, toi qui es un vieillard, car il t'appartient, mais avec beaucoup de discrétion, et n'empêche point la musique.
- Quand il n'y aura point d'attention, ne répands point les paroles et ne fais point du sage, sans qu'il en soit temps.
- L'accord des musiciens dans un festin magnifique est comme un cachet d'escarboucle enchâssé dans l'or.
- Et la mélodie des sons de musique en un festin de réjouissance est comme un cachet d'émeraude dans une bague d'or bien mise en œuvre.
- Toi qui es jeune, parle quand il le faut ; mais ne sois pas facile à parler, quoique tu en sois requis par deux fois.
- Recueille ton discours et dis beaucoup de choses en peu de paroles.
- Sois comme un homme qui est intelligent, et cependant tais toi.
- Étant parmi les grands, ne te fais point leur compagnon et ne folâtre point, tandis qu'un autre parle.
- Comme l'éclair court avant le tonnerre, ainsi la bonne grâce va devant l'homme modeste (afin que ta modestie t'acquière de la grâce).
- Lève-toi de bonne heure et ne sois point des derniers, retire-toi dans ta maison sans délai.
- Etant là, divertis-toi et fais ce que tu voudras ; mais ne pêche point par des discours superbes.
- Et, sur cela, bénis celui qui t'a fait et qui te rassasie abondamment de ses biens.
- Celui qui craint le Seigneur, recevra volontiers le châtiment, et ceux qui se lèvent du matin (pour le trouver), trouveront en lui des faveurs.
- Qui cherche la loi, en sera rassasié ; mais l'hypocrite bronchera contre elle.
- Ceux qui craignent le Seigneur, trouveront ce qui est juste, et ils feront reluire la justice comme une lumière.
- L'homme pécheur fuit la répréhension et il invente des excuses telles qu'il veut.
- L'homme de conseil ne méprise point la délibération.
- Mais celui qui ne se connaît point soi-même, et le superbe, ne craint point, lors même qu'il a fait quelque chose sans conseil.
- Ne fais rien sans avis et tu ne te repentiras point de l'avoir fait.
- Ne marche point par un chemin raboteux, afin que tu ne bronches point étant dans un chemin pierreux ; ne te fie point aussi au chemin uni.
- Et garde-toi toi-même de tes enfants (et que tes domestiques ne te nuisent).
- Dans toute bonne œuvre, aie la foi dans ton esprit ; car c'est garder les commandements.
- Quiconque croit au Seigneur, prend garde aux commandements ; et qui met sa confiance en lui, ne recevra point de dommage.
Enseignements sur la crainte de Dieu, 4. La prudence, 7. Les diverses conditions des hommes par la providence du Seigneur, 20. Le gouvernement de la famille, 25. Et des domestiques.
- Il n'arrivera point de mal à celui qui craint le Seigneur ; mais il sera délivré dans la tentation, même plusieurs fois.
- L'homme sage ne hait point la loi ; mais celui qui lui rend une obéissance feinte, est comme un navire entre les vagues.
- L'homme prudent se porte fidèlement envers la loi, et la loi aussi lui est fidèle.
- Prépare la réponse et tu seras écouté, acquiers de l'instruction et alors réponds.
- L'intérieur du fou est comme la roue qui tourne.
- L'ami moqueur est comme un étalon qui hennit sous ceux qui le montent.
- D'où vient qu'un jour surpasse l'autre, puisque toute la clarté des jours d'une année procède du soleil ?
- Ils ont été distingués par la connaissance du Seigneur, qui a distingué par eux les saisons et les fêtes solennelles (et les a divisés par sa sagesse).
- Il en a élevé et sanctifié quelques-uns, et il en a fait d'autres qui ne servent que de nombre.
- Ainsi tous les hommes viennent de la terre, et Adam a été créé de la terre ; mais le Seigneur les a distingués par sa grande sagesse et il a distingué les chemins qu'ils tiendront.
- Il en a béni et élevé quelques-uns d'entre eux, il en a sanctifié et approché de soi, il en a aussi maudit quelques-uns et il les a abaissés et même renversés de leur état.
- Comme l'argile est en la main du potier, qui en dispose à son plaisir,
- Ainsi les hommes sont en la main de celui qui les a faits, pour rendre à chacun selon ce qu'il en a ordonné.
- Comme le bien est contraire au mal, et la vie, à la mort.
- Ainsi l'homme qui craint Dieu est contraire au contempteur de Dieu, et le contempteur de Dieu, à l'homme qui craint Dieu.
- Regarde toutes les œuvres du Souverain ; elles sont deux à deux, l'une à l'opposite de l'autre.
- Quant à moi, je me suis réveillé le dernier, comme celui qui grappille après les vendangeurs, et j'ai profité en la grâce du Seigneur, de sorte que j'ai rempli la cuve aussi bien qu'un vendangeur.
- Considérez que je n'ai point travaillé pour moi tout seul, mais pour tous ceux qui cherchent l'instruction.
- Écoutez-moi, vous, les principaux du peuple, et vous, les gouverneurs de l'assemblée, prêtez-moi l'oreille.
- Ne donne point pouvoir sur toi pendant ta vie à ton fils, ni à ta femme, ni à ton frère, ni à ton ami, et ne donne point de tes biens à un autre, de peur que, t'en étant repenti, tu ne pries pour les ravoir.
- Pendant que tu vis et qu'il y a souffle de vie en toi, ne t'abandonne à personne.
- Car il vaut mieux que tes enfants aient à faire de toi, que si tu regardais à leurs mains.
- Dans toutes tes affaires, retiens toujours la surintendance et ne mets point de tache sur ton honneur.
- Au jour de la fin de ta vie et au temps de ta mort, fais-les partages de ton bien.
- Le fourrage, le bâton et le fardeau sont pour l'âne ; la nourriture, la correction et le travail sont pour le serviteur.
- Mets ton serviteur en œuvre et tu trouveras du repos ; lâche-lui les mains, et il demandera d'être affranchi.
- Le joug et le licol font courber le (cou du bœuf), il en est ainsi du fouet et de la torture à l'égard de l'esclave malicieux.
- Envoie-le au travail, afin qu'il ne soit point oisif, car l'oisiveté a enseigné beaucoup de malice.
- Emploie-le aux ouvrages qui lui sont convenables et, s'il n'obéit pas, donne-lui des fers plus pesants.
- Toutefois ne commets point d'excès (à l'égard de qui que ce soit) et ne fais rien sans jugement.
- Si tu as un esclave, entretiens-le comme ton âme ; car, le possédant, il est comme le sang qui te fait vivre.
- Si tu as un esclave, traite-le comme ton frère, car tu en as à faire comme de toi-même ; que si tu le maltraites à tort, et qu'il s'enfuie, par quel chemin le chercheras-tu ?
Sentences sur la vanité des songes, 9. L’expérience, 13. La piété et la charité.
- Les espérances d'un fou sont vaines et fausses, et les songes donnent des ailes aux inconsidérés.
- Celui qui s'amuse aux songes, fait comme celui qui chasserait aux ombres et poursuivrait le vent.
- La vision des songes est comme une chose qui se rapporte à une autre chose, comme la ressemblance d'un visage qui est vis à-vis d'un visage.
- Qui est-ce qui sera nettoyé par l'ordure ? quelle vérité sortira du mensonge ?
- Les divinations, et les : augures, et les songes sont des choses vaines ; et le cœur qui se forge des fantômes, souffre comme la femme qui est en travail.
- N'y mets donc point ton cœur, à moins qu'ils ne te soient envoyés par le Souverain pour te visiter.
- Car les songes en ont trompé plusieurs, et ceux qui s'y sont fiés, sont tombés.
- La loi sera accomplie sans mensonge, et la sagesse est une perfection à la bouche fidèle.
- L'homme savant connaît plusieurs choses, et celui qui a beaucoup d'expérience, parle sagement.
- Celui qui n'est point expérimenté, connaît peu ; mais celui qui a été trompé, a beaucoup de finesse.
- J'ai vu bien des choses par les tromperies qu'on m'a faites, et j'ai l'intelligence de plus de choses que je ne dis.
- J'ai souvent été en péril de mort et j'en ai été garanti par ces choses.
- L'esprit de tous ceux qui craignent le Seigneur, vivra ; car leur espérance est en celui qui les sauve.
- Celui qui craint le Seigneur, ne craindra point et ne sera point effrayé ; car le Seigneur est son espérance.
- Bienheureux est l'homme qui craint le Seigneur ; car à qui s'arrête-t-il, et quel est son appui ?
- Les yeux du Seigneur sont sur ceux qui l'aiment, c'est une forte défense et un soutien assuré ; il les couvre contre le hâle, c'est leur ombre contre le midi, leur garde contre une mauvaise rencontre et leur secours, afin qu'ils ne tombent point.
- Il relève le cœur et illumine les yeux, il donne la santé, la vie et la bénédiction.
- Qui fait un sacrifice d'une chose mal acquise, offre un sacrifice de moquerie, et les offrandes iniques ne sont point agréables.
- (Mais le Seigneur n'est près que de ceux qui tiennent la voie de l'intégrité et de la justice.)
- Le Souverain ne prend point de plaisir aux oblations des méchants et il n'est point apaisé pour les péchés par la multitude des sacrifices.
- Qui offre des sacrifices du bien des pauvres, fait comme celui qui sacrifierait l'enfant en la présence du père.
- Le pain des indigents est la vie des pauvres ; quiconque le leur ôte, est un meurtrier.
- Celui qui ôte le vivre à son prochain, le tue, et celui qui frustre le mercenaire de son salaire, répand le sang.
- Quand l'un bâtit, et que l'autre abat, que leur en revient-il que la peine ?
- Quand l'un prie, et l'autre maudit, duquel des deux le Seigneur écoutera-t-il la voix ?
- Si quelqu'un s'est lavé pour avoir touché un corps mort et qu'il le touche de nouveau, que lui sert-il de s'être lavé ?
- Il en est de même de celui qui jeûne pour ses péchés et qui retourne à faire les mêmes choses. Qui écoutera sa prière ? et que lui profitera-t-il de s'être affligé ?
Sentences sur l’observation de la loi et des sacrifices agréables à Dieu, 14. Et sur la miséricorde du Seigneur envers les pauvres affligés.
- Qui garde la loi, fait assez de sacrifices.
- Qui s'étudie à faire les commandements, sacrifie à son salut.
- Qui rend le bien qu'on lui a fait, offre de la pure farine, et celui qui fait des aumônes, fait un sacrifice de louanges.
- Se détourner du mal est la chose à laquelle le Seigneur prend plaisir, et le moyen de l'apaiser est de se retirer de l'injustice.
- Ne viens point les mains vides en la présence du Seigneur, (car il faut faire) toutes ces choses, parce qu'elles sont commandées.
- L'offrande de l'homme de bien engraisse l'autel, et la bonne odeur en vient devant le Souverain.
- Le sacrifice de l'homme juste est agréable, et le souvenir n'en sera point oublié.
- Rends grâces au Seigneur avec un œil bon et libéral, et ne retranche rien des premiers fruits du travail de tes mains.
- Fais ton offrande avec un visage gai, consacre tes dîmes avec un cœur joyeux.
- Donne au Souverain selon ce qu'il t'a donné, et d'un bon œil, selon que tu trouveras que ton travail aura profité.
- Car le Seigneur est reconnaissant et il t'en rendra sept fois autant.
- Ne retranche rien de ton offrande, car il ne la recevrait point.
- Et ne t'adonne point à faire un sacrifice d'iniquité, car le Seigneur est juge et il n'a point d'égard à l'apparence des personnes.
- Il ne reçoit personne contre le pauvre, mais il exauce les prières de celui à qui on fait tort.
- Il ne méprise point la requête de l'orphelin ni de la veuve, si elle lui expose son affaire.
- Les larmes de la veuve ne coulent-elles pas sur ses joues et ne crient-elles pas contre celui qui les fait couler ?
- (Car elles montent de la joue jusqu'au ciel, et le Seigneur les exauce volontiers.)
- L'homme qui sert Dieu, sera bien reçu de lui, et sa prière atteindra jusqu'aux nues.
- La prière d'un homme humble perce les nues, elle ne s'arrête point jusqu'à ce qu'elle soit par venue au Seigneur, et ne se détourne point jusqu'à ce que le Souverain y ait eu égard pour juger justement et faire droit.
- Aussi le Seigneur ne tardera point et le Dieu Fort n'usera point de long délai envers eux, jusqu'à ce qu'il ait rompu les reins des gens qui sont sans pitié,
- Et qu'il se soit vengé des nations, et qu'il ait détruit la troupe de ceux qui font tort aux autres, et mis en pièces les sceptres des iniques ;
- Qu'il ait rendu aux hommes selon leurs actions et reconnu les faits des hommes et leurs pensées,
- Et jusqu'à ce qu'il ait jugé la cause de son peuple pour le réjouir en lui faisant miséricorde.
- Oh ! que la miséricorde est une belle chose dans le temps de l'affliction ! C'est comme les nuées de pluie aux temps de sécheresse.
Prières de l’église contre les efforts de ses ennemis, 20. Sentences sur la prudence, 23. Et le bonheur du mariage.
- O Seigneur, Dieu de toutes choses ! aie pitié de nous et nous regarde.
- Et répands ta terreur sur toutes les nations qui ne t'honorent point (afin qu'elles connaissent qu'il n'y a point d'autre Dieu que toi, et qu'elles racontent tes œuvres magnifiques).
- Lève ta main sur les peuples étrangers, afin qu'ils voient ta puissance.
- Comme tu as été sanctifié en nous en leur présence, montre aussi ta majesté en eux devant nous,
- Afin qu'ils te connaissent, comme nous avons connu qu'il n'y a point d'autre Dieu que toi, ô Seigneur !
- Renouvelle les prodiges et change les miracles,
- Montre la gloire de ta main et ton bras droit, afin qu'ils publient tes faits merveilleux.
- Réveille ta colère et répands ton indignation.
- Détruis l'adversaire et mets en pièce l'ennemi.
- Hâte le temps et souviens toi de ton serment, afin qu'on raconte tes merveilles.
- Que celui qui est échappé, soit englouti par la fureur du feu, et que ceux qui traitent mal ton peuple, puissent tomber dans la perdition !
- Brise les têtes des princes des ennemis, qui disent : Il n'y en a point d'autre que nous.
- Rassemble toutes les tribus de Jacob (afin qu'elles connaissent qu'il n'y a point d'autre Dieu que toi, et qu'elles racontent tes merveilles) et tiens-les pour ton héritage, comme tu as fait dès le commencement.
- Aie pitié de ton peuple, ô Seigneur ! qui est appelé de ton nom, et d'Israël, que tu as nommé ton fils aîné.
- Aie compassion de la ville de ta sainteté, de Jérusalem, le lieu de ton repos.
- Remplis Sion, afin qu'elle magnifie tes oracles, remplis ton peuple de ta gloire.
- Rends témoignage à ceux qui ont été ton héritage dès le commencement, et suscite des prophètes en ton nom,
- Donne la récompense à ceux qui s'attendent à toi, et fais qu'on ajoute foi à tes prophètes.
- Écoute, Seigneur ! les prières de tes serviteurs, selon la bénédiction d'Aaron sur ton peuple (et conduis-nous dans la voie de justice), et tous les habitants de la terre connaîtront que le Seigneur est le Dieu éternel,
- Le ventre dévore toutes sortes de viandes, toutefois une viande est meilleure qu'une autre.
- Comme le gosier goûte la venaison, ainsi le cœur de l'homme intelligent reconnaît les paroles de mensonge.
- Le cœur corrompu donne de la fâcherie, mais l'homme expérimenté lui résistera.
- La femme est faite pour tout homme, mais une fille est plus belle qu'une autre.
- La beauté de la femme réjouit le visage et surpasse tous les désirs de l'homme.
- Que s'il y a de la douceur en sa bouche, et si elle a de la bonté, son mari ne doit point être mis au rang commun des autres hommes.
- Qui a une (bonne) femme, commence d'avoir des biens, puis qu'il a une aide semblable à lui et un pilier pour se reposer.
- L'héritage qui n'a point de haie, est pillé ; ainsi celui qui sera sans femme, gémira, errant çà et là.
- Car qui se fiera à un larron courant de ville en ville ? et, pareillement, qui voudra se fier à l'homme qui n'a point de nid et qui se couche où la nuit le surprend ?
Enseignements sur la vraie amitié, 7. Le bon et le mauvais conseil, 20. La prudence, la sagesse, 32. Et la tempérance.
- Il n'y a point d'ami qui ne dise : Je suis aussi de ses amis, mais il y a tel qui n'est ami que de nom.
- Le compagnon ou l'ami qui devient ennemi, n'est-il pas une tristesse qui dure jusqu'à la mort.
- Ô méchante pensée, d'où es-tu venue pour couvrir de tromperie toute la terre ?
- Le compagnon vit avec son ami durant sa prospérité, et dans le temps de l'adversité, il lui sera contraire.
- Tel aussi aide son ami à cause du ventre, jusqu'à prendre le bouclier contre l'ennemi.
- N'oublie point ton ami dans ton cœur et ne le mets point en oubli lorsque tu auras du bien.
- Ne prends point conseil de celui qui te regarde de mauvais œil, et ne découvre point ton conseil à tes envieux.
- Tout conseiller prise son conseil, mais il y en a qui conseillent pour eux-mêmes.
- Prends garde à celui qui te conseille, et sache premièrement quelle nécessité il a (car il te conseillera pour son profit), de peur qu'il ne t'expose
- Et qu'il ne te dise : Le chemin que tu prends, est bon, et cependant se tienne vis-à-vis de toi pour voir ce qui t'arrivera.
- Ne consulte point avec celui qui te regarde de mauvais œil, et ne découvre point ton conseil à ceux qui te portent envie.
- (Ne consulte point touchant la sainteté celui qui est sans crainte de Dieu, ni l'injuste touchant la justice, ni la femme, touchant celle dont elle est jalouse, ni un lâche touchant la guerre),
- Ni un marchand pour faire échange, ni un acheteur pour une vente, ni un envieux sur la reconnaissance d'un bienfait, ni un homme sans pitié sur quelque action d'humanité, ni le paresseux touchant quelque travail,
- Ni un ouvrier à l'année pour l'achèvement d'un ouvrage, ni le serviteur négligent sur beaucoup d'affaires ; n'attends de ces gens-là aucun conseil.
- Mais ne bouge point d'auprès de celui qui craint Dieu et que tu connais garder les commandements du Seigneur ;
- Dont l'âme soit semblable à la tienne, et qui, si tu tombes, porte sa part de ton mal.
- Conseille-toi toi-même, car il n'y en a point qui te soit plus fidèle.
- Car l'esprit de l'homme a quelquefois accoutumé de lui donner plus d'avertissements que sept sentinelles posées sur une haute tour.
- Mais, outre tout cela, prie-le Très-Haut, afin qu'il dirige ton entreprise dans la vérité.
- Que la raison précède toutes tes œuvres, et que le conseil précède tout ce que tu feras.
- La contenance changée est le signe du changement du cœur. Il y a quatre partis qui s'élèvent le bien et le mal, la vie et la mort ; et celle qui domine continuellement sur ces choses-là, c'est la langue.
- Il y a tel homme rusé qui en a instruit plusieurs, qui est inutile pour soi-même.
- Tel fait le sage en paroles, qui est haï. Un tel homme sera frustré de toute nourriture.
- Car la grâce ne lui a point été donnée du Seigneur, parce qu'il est destitué de toute sagesse.
- Il y en a qui sont sages eux-mêmes, et les fruits de leur intelligence qui procèdent de leur bouche, sont dignes d'être crus.
- L'homme sage instruira son peuple, et les fruits de son intelligence sont assurés.
- L'homme sage sera rempli de bénédiction, et tous ceux qui le verront, l'estimeront heureux.
- La vie de l'homme a un nombre de jours assigné, mais la durée d'Israël est infinie.
- Le sage aura du crédit dans sa nation, et son renom durera à jamais.
- Mon enfant, éprouve ta personne durant tout le temps de ta vie, et regarde ce qui lui est mauvais, et ne le lui permets pas.
- Car toutes choses ne sont pas propres à tous, et chacun ne prend pas plaisir à tout.
- Ne te rends point insatiable dans tous tes plaisirs et ne te laisse point aller après les viandes.
- Car la quantité de viandes rend malade, et la gourmandise cause la colique.
- Plusieurs sont morts par intempérance ; mais celui qui y prendra garde, prolongera sa vie.
Enseignements sur a dignité et l’utilité de la médecine, 19. Le deuil qu’il faut mener pour les morts, 20. L’adresse et l’industrie des artisans.
- Rends au médecin l'honneur qui lui appartient, pour le besoin que tu en as, car aussi le Seigneur l'a créé,
- Parce que la guérison vient du Souverain, et le médecin sera même honoré des rois.
- La science du médecin lui fait lever la tête et le fait admirer parmi les princes.
- Le Seigneur a créé les médicaments de la terre, et l'homme prudent ne les dédaigne point.
- L'eau n'a-t-elle pas reçu la douceur par le bois, afin que sa vertu fût connue par l'homme ?
- Et c'est aussi lui qui a donné la science aux hommes, pour être glorifié dans ses merveilles.
- Par les remèdes, il guérit l'homme et lui ôte son mal.
- L'apothicaire fait des compositions, et cependant ce n'est pas lui qui achève l'œuvre ; car c'est de Dieu que vient la santé sur toute la terre.
- Mon enfant, quand tu seras malade, ne sois pas paresseux de prier Dieu, et il te guérira.
- Aie les mains droites et éloigne de toi l'iniquité, purifie ton cœur de tout péché.
- Présente de l'encens de bonne odeur et le mémorial de pure farine avec une oblation grasse, car tu ne donnes point le premier.
- Puis donne lieu au médecin, car le Seigneur l'a créé, et qu'il ne bouge d'auprès de toi, car tu as affaire de lui.
- Il y a telle heure en laquelle leurs entreprises ont un heureux succès.
- Car eux aussi prient le Seigneur qu'il fasse prospérer ce qu'ils donnent pour le soulagement, et qu'il accorde la guérison pour maintenir la vie.
- Que celui qui aura péché contre son Créateur, puisse tomber entre les mains du médecin.
- Mon enfant, quand quelqu'un est mort, jettes-en des larmes et commence à pleurer, comme ayant souffert d’une chose difficile (à porter).
- Puis ensevelis son corps selon les ordres qu'il a donnés, et ne néglige point la sépulture.
- Crie amèrement, et fais de grandes plaintes, et (de peur que tu ne sois blâmé) fais le deuil selon qu'il en est digne, un jour, même deux, afin d'éviter la calomnie, et puis reçois de la consolation dans ta tristesse.
- Car de la tristesse procède la mort, et la fâcherie du cœur abat la force.
- Par succession de temps, la tristesse s'en va, et la vie de l'affligé est dans son courage.
- N'abandonne point ton cœur à la tristesse ; mais repousse-la, en te souvenant de ta dernière fin.
- N'oublie pas qu'il n'y a point de retour, et que tu ne lui profiteras de rien, mais que tu te causeras du mal à toi-même.
- Souviens-toi que telle qu'a été sa fin arrêtée, telle aussi sera la tienne ; à moi hier, à toi aujourd'hui.
- Puisqu'un mort se repose, laisse sa mémoire en repos et console-toi, lorsque son esprit est sorti de son corps.
- La sagesse d'un homme de lettres vient de bien user du loisir qu'il a, et celui qui a moins d'affaires, deviendra sage.
- Comment deviendrait sage celui qui tient la charrue, qui se glorifie de tenir l'aiguillon pour piquer les bœufs, qui est nourri dans leur labourage et qui ne sait parler que de la race des taureaux ?
- Un tel homme s'appliquera à bien tirer les sillons et il ne se soucie que de pourvoir ses vaches de fourrage.
- Il en est ainsi de tout charpentier et maçon qui passent la nuit et le jour au travail, et du graveur qui grave les cachets et qui s'arrête à diversifier ses figures, s'appliquant à imiter les peintures et veillant pour achever son ouvrage.
- Tel est aussi le forgeron qui est assis auprès de son enclume, lequel se façonne en travaillant après les ouvrages de fer ; la vapeur du feu sèche son corps, et il résiste à l'ardeur du fourneau.
- Le son du marteau et de l'enclume lui fait perdre l'ouïe, et ses yeux sont attachés à donner une forme à son ouvrage.
- Il s'applique à achever son ouvrage et il veille pour le polir jusqu'à ce qu'il soit parfait.
- Ainsi le potier de terre, étant assis à son ouvrage et tournant la roue avec ses pieds, est dans un soin continuel pour son ouvrage et il tient le compte de tous ses ouvrages.
- Tantôt il donne la forme à la terre avec son bras, tantôt il la rend flexible avec ses pieds,
- Et il s'applique à plomber son ouvrage, et il n'a soin que de tenir net son fourneau.
- Toutes personnes se confient en leurs mains et s'étudient à être habiles en leur métier.
- Il est vrai qu'une ville ne serait point bâtie sans de telles gens, on n'y logerait point et on n'y viendrait point.
- Et toute fois on ne leur demandera point leur avis dans le conseil du peuple, et ils ne se montreront point dans l'assemblée.
- Et ils ne seront point assis dans les sièges des juges, et ils n'entendront point l'ordre de la justice, ils ne donneront point aussi de sentences selon le droit ou la justice dans les jugements, et ils ne seront point du nombre de ceux qui prononcent des sentences.
- Cependant ils maintiennent l'état du monde, et leurs souhaits ne roulent que sur leur métier.
Enseignements sur l’occupation de l’homme de bien, 15. Et la méditation des œuvres admirables du Seigneur, avec une exhortation à célébrer toujours sa bonté.
- Mais, quant à celui qui applique son esprit à la loi du Souverain et qui y pense continuellement,
- Il recherche la sagesse de tous les anciens et il s'exerce dans les prophéties,
- Il conserve dans son cœur les discours des hommes célèbres, entrant avec eux dans les détours des sentences obscures.
- Il sonde le sens caché des proverbes et il s'applique à entendre l’obscurités des comparaisons.
- Il servira parmi les grands seigneurs et il se trouvera devant les princes.
- Il pourra traverser les pays étrangers, car il a éprouvé le bien et le mal entre les hommes.
- Il appliquera son cœur à se trouver, dès le matin, devant le Seigneur qui l'a créé, et il fera sa prière en la présence du Souverain.
- Il ouvrira sa bouche pour prier et il priera pour ses péchés.
- S'il plaît à ce grand Dieu, il sera rempli de l'esprit d'intelligence et il répondra des paroles pleines de sagesse, louant le Seigneur dans son oraison.
- Le Seigneur adressera son conseil et sa science, et il lui fera connaître ses secrets.
- Quant à lui, il oubliera ce qu'il aura appris, et il se glorifiera en la loi et en l'alliance du Seigneur.
- Plusieurs loueront sa prudence, de sorte que sa mémoire ne sera jamais effacée ni rejetée ; mais son renom durera de siècle en siècle.
- Les peuples parleront de sa sagesse, et toute assemblée célébrera sa louange.
- S'il demeure, il laisse plus de réputation de sa personne que mille autres, et, s'il meurt, il s'acquiert un grand renom.
- Or, tandis que j'ai ces pensées, je veux parler encore ; car je suis rempli comme la pleine lune.
- Ecoutez-moi, vous qui êtes saints et qui boutonnez comme un rosier planté dans les champs auprès d'un ruisseau.
- (Rendez une bonne odeur comme l'encens) et fleurissez comme le lis.
- Jetez une bonne odeur et chantez des louanges, bénissez le Seigneur dans toutes ses œuvres.
- Elevez son nom (et le célébrez par les louanges qui lui appartiennent), tant en chantant de bouche qu'en jouant de la harpe, et dites ainsi dans votre louange :
- Toutes les œuvres du Seigneur sont très-belles ; tout ce qu'il a ordonné, arrivera dans son temps.
- Il n'est point permis de dire : Qu'est ceci ? (ou pourquoi cela?) car tout sera déclaré en son temps.
- A sa parole, l'eau s'arrêta comme un monceau, et, à la parole de sa bouche, les amas des eaux se tinrent fermes.
- Car il fait par son commandement tout ce qui lui plaît, et il n'y a personne qui puisse empêcher l'effet entier de sa délivrance.
- Les œuvres de toutes les créatures lui sont présentes, et on ne les peut cacher à ses yeux.
- Il voit d'un siècle à l'autre et il ne s'étonne de rien.
- Il n'est point question de dire : Qu'est ceci ? (ou pourquoi cela?) car il a créé toutes choses pour leur usage.
- Sa bénédiction couvre la terre comme un fleuve et l'enivre comme un déluge.
- Ainsi les nations (qui ne l'ont point adoré) auront pour héritage sa colère, comme il a converti les eaux douces en des eaux salées.
- Comme ses sentiers sont unis aux saints, ils sont aussi raboteux aux iniques.
- Les biens ont été créés au commencement pour les bons, et les maux, pour les méchants.
- Les choses principales pour la commodité de la vie de l'homme sont l'eau, le feu, le fer, le sel, la fleur de farine du froment, le miel, le lait, le sang des raisins, l'huile et les vêtements.
- Toutes ces choses sont converties en bien aux hommes qui craignent Dieu, mais elles tournent en mal aux méchants.
- Il y a des vents qui sont créés pour la vengeance du Seigneur, qui aggravent ses châtiments par leur fureur ; ils font sentir toute leur violence dans le temps de sa tuerie et ils accomplissent la colère du Créateur.
- Le feu, la grêle, la famine et la mort, tout cela est créé pour la vengeance.
- Les dents des bêtes sauvages, et les scorpions, les serpents et l'épée vengeresse font périr les méchants.
- Ces choses se réjouissent d'exécuter son commandement et s'apprêtent pour venir sur la terre quand il en est besoin, ne transgressant rien de ce qui leur est dit en leur temps.
- C'est pourquoi je me suis affermi, dès le commencement, dans ces pensées ; j'ai pensé à ces choses et je les ai mises par écrit.
- Toutes les œuvres du Seigneur sont bonnes, et il fournit tout ce qu'il faut en sa saison,
- (De sorte que) il n'est pas permis de dire : Ceci est pire que cela ; car toutes choses se trouveront dignes d'être approuvées dans leur temps.
- Ainsi donc chantez des cantiques de tout votre cœur et à pleine bouche, et bénissez le nom du Seigneur.
Sentences sur la misère et la vanité des créatures, 9. La juste punition des méchants, 17. L’aumône, 26. La crainte du Seigneur, 29. Et la mendicité.
- Une grande occupation a été ordonnée à tous les hommes, et un joug pesant a été imposé aux enfants d'Adam depuis le jour qu'ils sont sortis du ventre de leur mère jusqu'au jour qu'ils retournent dans la mère de tous.
- Leurs pensées, la crainte de leur cœur, l'appréhension de ce qu'ils attendent, et le jour de la mort,
- Depuis celui qui est assis sur un trône de gloire jusqu'à celui qui est couché sur la terre et sur la poudre,
- Depuis celui qui porte la robe de couleur d’hyacinthe et la couronne jusqu'à celui qui est enveloppé d'un méchant drap à l'entour des épaules ;
- La colère, l'envie, les troubles, les émotions, la crainte de la mort, le dépit, les querelles et, au temps du repos, le dormir de la nuit dans un lit, toutes ces choses changent la connaissance de l'homme.
- Il a peu de temps et presque point de repos, et il est comme un homme qui, en dormant, fait le guet sur une haute tour ; les visions que son cœur lui présent le troublent,
- De sorte qu'il est comme celui qui s'enfuirait d'une bataille ; il se réveille en sursaut, lorsqu'il est en sûreté, et il se trouve étonné, quand il n'a nul sujet de crainte.
- Cela est dans toutes les créatures depuis l'homme jusqu'aux bêtes, mais les méchants en ont sept fois autant.
- Car, outre toutes ces choses, la mort, les meurtres, les querelles, les combats, les assauts, la famine, la destruction et les supplices,
- Toutes ces choses sont ordonnées pour les iniques, et le déluge est arrivé à cause d'eux.
- Tout ce qui vient de la terre, retourne en terre, et tout ce qui vient des eaux, retourne dans la mer.
- Tout don de corruption et toute injustice seront effacés, mais la foi demeure à toujours.
- Les richesses des injustes tariront comme un ruisseau et elles retentiront comme un grand tonnerre pendant la pluie.
- Quand l'injuste ouvre les mains pour recevoir, il se réjouit ; mais tous ces transgresseurs viendront à néant.
- Les rejetons des méchants ne jetteront pas beaucoup de branches, car les racines des gens infectés de péché sont comme sur le haut d'un rocher.
- Leurs rejetons, sur quelque eau ou sur quelque bord de fleuve qu'ils soient, seront arrachés avant toute autre herbe.
- La pitié qu'un homme a d'un autre, est comme un jardin très fertile, et l'aumône demeure éternellement.
- La vie de celui qui se contente de sa condition et de celui qui travaille, est douce ; mais celui qui a trouvé un trésor, est au-dessus de tous les deux.
- Les enfants et la fondation d'une ville établissent la réputation d'un homme (mais une femme sans tache passe l'un et l'autre).
- Le vin et la musique réjouissent le cœur, mais l'amour de la sagesse passe l'un et l'autre.
- La flûte et le psaltérion font une agréable harmonie, mais la langue gracieuse passe l'un et l'autre.
- Ton œil convoite ce qui est beau et de bonne grâce, mais il souhaite plus (de voir) la verdure d'un champ semé.
- L'ami et son compagnon s'accordent pour quelque temps, mais la femme s'accorde avec le mari plus que tous les deux.
- Les parents et les secours sont bons dans un temps d'affliction, mais la miséricorde en délivrera plus que tous les deux.
- L'or et l'argent affermissent le pied, mais le conseil est plus estimé que l'un et l'autre.
- Les biens et la force élèvent le cœur, mais la crainte du Seigneur passe l'un et l'autre.
- Rien ne manque à qui a la crainte du Seigneur, et il ne faut point demander d'autres secrets.
- La crainte du Seigneur est comme un jardin de bénédiction, et il la couvre d'une gloire qui est au-dessus de toute gloire.
- Mon enfant, ne mène point une vie de mendiant ; car il vaut mieux mourir que de mendier.
- La vie de l'homme qui s'attend à la table d'autrui, ne doit point être tenue pour vie.
- Car il se tourmente après les viandes d'autrui, mais tout homme sage et bien appris s'en gardera.
- La mendicité est douce dans la bouche de l'homme qui a perdu toute honte, et il y a un feu ardent dans son ventre.
Sentences sur la crainte de la mort, 14. La bonne renommée, 17. Le fruit de la sagesse, 20. La chasteté, la fidélité et la modestie.
- Ô mort, que ton souvenir est amer à un homme qui vit en paix dans ses biens !
- A un homme qui n'a point d'affaire, qui réussit en toutes choses et qui peut encore prendre de la nourriture !
- Ô mort, que ta sentence est agréable à l'indigent, à qui les forces manquent, à celui qui est dans une extrême vieillesse, empêché de toutes parts, à celui qui se défie et à celui qui a perdu patience !
- Ne crains point la sentence de la mort, mais souviens-toi de ceux qui ont été avant toi et qui viendront après ; c'est l'arrêt que Dieu a prononcé contre toute chair.
- Comment refuseras-tu ce qui plaît au Souverain ?
- Soit que tu aies dix ans, ou cent, ou mille, la vie n'a point de défense quand il faut aller au tombeau.
- Les enfants des méchants deviennent des enfants exécrables, et ceux aussi qui fréquentent les contempteurs de Dieu.
- L'héritage des enfants des méchants périra, et leur race sera toujours couverte d'opprobre.
- Les enfants se plaindront d'un méchant père, parce qu'ils seront déshonorés par lui.
- Malheur à vous, contempteurs de Dieu, qui abandonnez la loi du Souverain, car, encore que vous multipliiez, vous ne laisserez pas de périr !
- Si vous vivez, vous serez en malédiction ; si vous mourez, vous serez en détestation.
- Toutes les choses qui viennent de la terre, retourneront en terre, (et les méchants iront de la malédiction) dans la perdition.
- Quoique les hommes pleurent pour leur corps, le mauvais nom des méchants sera effacé.
- Aie soin de ta réputation, car elle te durera plus que mille grands trésors d'or.
- La bonne vie a ses jours comptés, mais la bonne réputation demeure éternellement.
- Enfants, gardez l'instruction en paix.
- A quoi sert la sagesse cachée et le trésor qui ne se voit point ?
- L'homme qui cache sa folie, vaut mieux que celui qui cache sa sagesse.
- C'est pourquoi aie du respect pour mes discours ; car il n'est pas bon d'avoir de la honte pour tout, et toutes choses ne doivent pas plaire à tous, quand il est question d'être fidèle.
- Aie honte de ton père et ta mère pour t'abstenir de la paillardise, du prince et du gouverneur pour t'abstenir du mensonge,
- Du juge et de celui qui a autorité pour te garder de commettre quelque crime, de l'assemblée et du peuple pour te garder de violer les lois, de tout compagnon et de ton ami pour te garder de lui faire tort,
- Du lieu où tu demeures comme étranger pour te garder du larcin, et de la vérité de Dieu et de ton alliance. De t'accouder à table, d'être repris dans ce que tu prends ou que tu donnes.
- Aie honte aussi de ne dire mot à ceux qui te saluent, de regarder la femme débauchée,
- De détourner ton visage de ton parent, d'ôter à quelqu'un ce qui lui appartient ou ce qu'on lui a donné, d'avoir commerce avec la femme mariée,
- De solliciter la servante de quelqu'un et de t'approcher de son lit, de faire honte à tes amis en paroles,
- De reprocher après avoir donné, de rapporter un discours que tu auras entendu, et de révéler ce qui est secret.
- Voilà comment tu auras une véritable pudeur et tu trouveras grâce devant tous les hommes.
Sentences touchant les choses dont il ne faut point avoir honte, 9. Le soin qu’on doit avoir de garder, et d’élever les filles, 15. Et la méditation des œuvres admirables du Seigneur.
- N'aie point de honte de ce qui s’en suit, et n'aie point égard aux personnes pour pécher.
- N'aie point honte de la loi et de l'alliance du Souverain, de condamner le méchant par ta sentence,
- D'entendre parler ton compagnon et les passants, de partager l'héritage entre les cohéritiers,
- D'avoir une juste balance et un poids juste, de posséder peu ou beaucoup,
- De ne vendre point la marchandise à un prix excessif, de bien châtier tes enfants, de battre le mauvais serviteur jusqu'au sang,
- D'user de bons cadenas où il y a une mauvaise femme, et de renfermer l'or où il y a beaucoup de mains.
- Donne tout compté ou pesé, enregistre la recette et la mise.
- N'aie point de honte d'enseigner le mal avisé, le fou et le vieillard qui radote, qui conteste avec les jeunes gens. Et tu feras voir que tu es bien instruit, et tu seras approuvé de tous les vivants.
- La fille est à son père un sujet de veiller secrètement, et la sollicitude qu'elle cause, chasse le dormir, de peur qu'elle ne passe la fleur de son âge en sa jeunesse, ou qu'étant mariée, elle ne soit haïe ;
- Qu'elle ne se corrompe pendant qu'elle est fille, et qu'elle ne se trouve grosse dans la maison de son père ; qu'étant avec un mari, elle ne soit stérile.
- Garde étroitement la fille effrontée, afin qu'elle ne t'expose à la moquerie de tes ennemis, et qu'elle ne te rende l'objet de la raillerie de toute une ville et la fable du peuple, et que tu n'en reçoives de la honte publiquement.
- Ne regarde point à la beauté de l'homme et ne t'assieds point parmi les femmes.
- Car, comme la teigne sort des vêtements, ainsi la malice (de la femme) sort de la femme.
- La malice d'un homme est moins nuisible qu'une femme caressante, et la femme débauchée est en opprobre.
- Je me souviendrai des œuvres du Seigneur et je raconterai ce que j'ai vu. Les œuvres du Seigneur subsistent par sa parole.
- Le soleil qui luit, voit tout, et tout ce qu'il fait, est plein de sa gloire.
- Le Seigneur n'a-t-il pas fait publier à ses saints toutes ses merveilles ? que le Seigneur tout puissant les a établies pour assurer l'univers par sa majesté.
- Il sonde l'abîme et le cœur, il découvre toutes les ruses des hommes ; car le Seigneur connaît tout ce qui peut se savoir, et il voit jusqu'au bout de l'éternité.
- Il annonce les choses passées et futures, il découvre les traces des choses cachées.
- Nulle pensée ne lui échappe, et nul propos ne lui est caché.
- Il a orné les merveilles de sa sagesse, étant avant tous les siècles et dans tous les siècles éternellement.
- On ne peut ni ajouter rien à ce qu'il est, ni en rien ôter, et il n'a pas eu besoin de conseiller.
- Oh ! que toutes ses œuvres sont désirables et dignes d'être vues jusqu'à une étincelle !
- Toutes ces choses vivent et demeurent à toujours dans tous leurs usages, et elles obéissent toutes.
- Toutes choses sont doubles, l'une à l'opposite de l'autre, et il n'a rien fait où il y ait à redire.
- L'un affermit les biens de l'autre, et qui ne pourra jamais se rassasier de contempler la majesté de Dieu ?
De la puissance et de la sagesse admirable du Seigneur, qui brille dans toutes ses œuvres, 29. Avec une exhortation à célébrer toujours sa force et sa bonté.
- Cet ornement des lieux très-hauts, ce firmament si net et cette face du ciel si belle, est une chose pleine de grandeur.
- Le soleil qui annonce la lumière quand il sort, est un instrument merveilleux, l'ouvrage du Souverain.
- Quand il dessèche les pays, étant en son midi, qui pourra soutenir sa chaleur ?
- Le soleil échauffe les montagnes trois fois autant que celui qui allume le fourneau pour ses ouvrages de feu ; il jette des vapeurs de feu et, en étincelant de ses rayons, il éblouit les yeux.
- Grand est le Seigneur qui l'a créé et par le commandement duquel il hâte son chemin.
- Il a fait aussi la lune pour être, selon les saisons, la marque du temps et un signe perpétuel.
- La lune détermine les jours de fête, sa lumière diminue jusqu'à ce qu'elle ne paraisse plus.
- Les mois prennent leur nom d'elle, et, croissant, elle est merveilleuse dans ses changements.
- C'est un camp dressé en haut, qui reluit dans le firmament du ciel.
- L'éclat des étoiles est la beauté du ciel. Le Seigneur, des lieux les plus hauts, éclaire le monde.
- Par le commandement du Seigneur, elles se maintiennent en leur ordre et elles ne se lassent point d'être dans leur rang.
- Contemple l'arc-en-ciel et bénis celui qui l'a fait, il éclate avec une admirable beauté.
- Il environne le ciel d'un cercle plein de majesté, ce sont les mains du Souverain qui l'ont étendu.
- C'est lui qui hâte la neige par son commandement et qui se hâte de lancer les éclairs comme bon lui semble.
- C'est pourquoi, ayant ouvert ses trésors, les nuées s'envolent comme des oiseaux.
- Il renforce les nuées par sa grande puissance pour faire éclater les pierres de grêle.
- Les montagnes sont ébranlées par son regard, et le vent du Midi souffle à sa volonté.
- La voix de son tonnerre met la terre comme en travail,
- Et l'orage de l'aquilon, et le tourbillon du vent, comme des oiseaux volants, répandent la neige et descendent comme un amas de sauterelles, qui viennent se poser en quelque pays.
- L'œil admire la beauté de sa blancheur, et le cœur est ravi de la voir tomber.
- Le Seigneur répand aussi comme du sel les frimas sur la terre et la gelée, qui, s'étant glacée, fait des pointes sur le sommet des pieux.
- Le vent froid d'Aquilon souffle, et l'eau se gèle en glace ; il se loge sur toute eau amassée et il l'enveloppe comme une cuirasse.
- Il dévore les montagnes, il brûle les déserts, il détruit l'herbe comme le feu.
- Et le remède à tout cela est une nuée ; puis la rosée qui vient au-devant de la chaleur, réjouit.
- Le Seigneur calme l'abîme par sa parole et y plante des îles.
- Ceux qui ont navigué sur la mer, en racontent les périls, et, en les écoutant de nos oreilles, nous en sommes étonnés.
- C'est là que sont les œuvres incroyables et admirables, comme la diversité de tous les animaux et la création des grands poissons.
- Il fait que toutes choses ont une heureuse fin, et elles sont établies par sa parole.
- Et, quand nous en aurons beaucoup dit, nous n'y atteindrons point. Au reste, l'abrégé de toutes ces paroles est : Que Dieu est tout.
- Que pouvons-nous dire pour le glorifier ? car il est plus grand que toutes ses œuvres.
- Le Seigneur est terrible et fort grand, et sa puissance est merveilleuse.
- Exaltez le Seigneur, en le louant autant que vous pourrez ; sa gloire éclatera encore par-dessus.
- En l'exaltant, fortifiez-vous et ne vous lassez point, car vous n'y pourrez atteindre.
- Qui est-ce qui l'a vu, il en parlera ? et qui est-ce qui le célébrera selon ce qu'il est ?
- Il y a plusieurs choses cachées qui sont plus grandes que celles-ci, car nous n'avons vu qu'un petit nombre de ses œuvres.
- Le Seigneur a tout fait et il a donné la sagesse à tous ceux qui le craignent.
Eloge des excellents hommes qui ont été agréables à Dieu, 16. Enoch, 20. Abraham, 24. Isaac, et Jacob.
- Louons ces hommes illustres et nos pères qui nous ont engendrés.
- Le Seigneur a fait par eux, dès le commencement, des choses glorieuses et il a signalé sa grande puissance.
- Ils ont été maîtres dans leurs royaumes, des hommes renommés par leur puissance, ornés de prudence, qui annonçaient des prophéties.
- Ils gouvernaient le peuple par leur conseil et par l'intelligence des docteurs du peuple, et, dans leurs instructions, il y avait des propos sages.
- Ils ont été inventeurs des accords de musique, ils ont écrit en vers.
- Ils ont été riches et forts, et ils jouissaient de la paix dans leurs demeures.
- Tous ceux-là ont été honorés en leur vie et ils ont acquis de la gloire en leurs temps.
- Quelques-uns d'entre eux ont laissé après eux un grand nom pour raconter leurs louanges.
- Il y en a aussi dont on a perdu le souvenir, qui ont péri comme si jamais ils n'avaient été, et qui sont devenus comme s'ils ne fussent jamais nés ; et il en a été de même de leurs enfants après eux.
- Mais ceux-ci sont des hommes pleins de miséricorde, dont les bienfaits n'ont point été oubliés.
- Leur lignée possède un bon héritage, et leur postérité est comprise dans l'alliance.
- Leur lignée, dis-je, est comprise dans l'alliance, et ceux aussi qui seront engendrés par eux.
- Leur postérité demeurera à jamais, et leur gloire ne sera point effacée.
- Leur corps est enseveli en paix, mais leur nom vit en tous les âges.
- Les nations parlent de leur sagesse, et leur louange est récitée dans les assemblées.
- Enoch a plu au Seigneur Dieu et il a été transporté (pour être) un exemple de repentance aux nations.
- Noé s'est trouvé juste et parfait, et, dans le temps de la colère, il a été récompensé.
- C'est pourquoi il est demeuré de reste (des habitants) de la terre.
- Quand le déluge est arrivé, les alliances perpétuelles ont été confirmées avec lui, savoir, que toute chair ne serait plus détruite par le déluge.
- Le grand Abraham a été le père de plusieurs nations, nul ne lui a été semblable en gloire.
- Il a gardé la loi du Souverain et il a persévéré dans l'alliance avec lui, il confirma l'alliance en sa chair et il a été trouvé fidèle dans l'épreuve.
- C'est pourquoi (le Seigneur) l'assura par serment qu'il bénirait les nations dans sa postérité ; qu'il multiplierait sa postérité comme la poudre de la terre
- Et qu'il élèverait sa postérité comme les étoiles ; qu'il leur donnerait un héritage d'une mer à l'autre et depuis le fleuve jusqu'au bout du monde.
- Il en a assuré aussi Isaac à cause d'Abraham son père, en lui promettant la bénédiction de tous les hommes, et il a fait reposer son alliance sur la tête de Jacob.
- Il s'est fait connaître à lui par ses bénédictions et lui a donné un héritage, il a distribué ses portions et les a partagées en douze tribus.
Eloge de Moïse, d’Aaron, 9. Et de Phinées.
- Il fit sortir de lui l'homme miséricordieux qui trouva grâce aux yeux de tous les hommes,
- Le bien-aimé de Dieu et des hommes, Moïse, dont la mémoire est bienheureuse.
- Il le rendit semblable aux saints glorieux, il le rendit redoutable à ses ennemis
- Il fit cesser les signes par sa parole, il l'éleva en honneur devant les rois, il lui donna ses ordres pour aller vers son peuple et lui montra sa gloire.
- Il le sanctifia par sa vérité et par sa bonté, et il le choisit d'entre toutes les créatures.
- Il lui fit entendre sa voix et il le fit entrer dans sa nuée épaisse.
- Il lui donna ses commandements face à face, la loi de vie et de science, pour enseigner son alliance à Jacob et ses droits à Israël.
- Il éleva Aaron le saint, semblable à lui et son frère, qui était de la tribu de Lévi.
- Il établit avec lui une alliance perpétuelle et il lui donna la sacrificature du peuple, il le rendit bienheureux par son ornement et il le revêtit d'une robe d'honneur.
- Il le revêtit d'une parfaite majesté et il l'orna d'une parure de force, de chaussure, de robe et de tunique,
- Laquelle il entoura de grenades d'or et de plusieurs sonnettes, pour en faire retentir le son quand il marcherait, et pour le faire entendre dans le temple en mémorial aux enfants d'Israël son peuple ;
- De la robe sacrée d'or, d'hyacinthe et de pourpre, d'ouvrage de broderie ; du pectoral de jugement, des signes de vérité,
- D'ouvrage tissu artificiellement de fil d'écarlate, de pierres précieuses gravées en façon de cachet, et d'entrelassure d'or, d'ouvrage d'orfèvrerie, pour mémorial en écriture entaillée, selon le nombre des tribus d'Israël ;
- Puis d'une couronne d'or sur la tiare, où était gravé le nom de la sainteté, d'ornement plein d'honneur, d'ouvrage magnifique et excellent, et d'une invention agréable à la vue.
- On n'avait jamais vu de telles choses avant lui, et aucun étranger n'en a été revêtu, mais ses enfants seulement et sa race dans la suite de tous les âges.
- Leurs sacrifices se consument tous les jours et ils se font continuellement, deux fois le jour.
- Moïse a consacré ses mains et il l'a oint de l'huile sacrée,
- Ce qui a été un établissement perpétuel pour lui et pour les siens, autant de temps que le ciel durera,
- Afin de faire le service et d'exercer aussi la sacrificature, bénissant le peuple de Dieu en son nom.
- Le Seigneur l'a choisi d'entre tous les vivants pour lui présenter des oblations, des parfums et de bonnes odeurs en mémorial, pour l'apaiser envers son peuple.
- Il lui a donné ses commandements et l'autorité, selon les droits ordonnés, d'enseigner ses témoignages à Jacob et d'illuminer Israël par sa loi.
- Des étrangers se sont élevés contre lui et ils lui ont porté en vie au désert, savoir, ceux qui se soulevèrent avec Dathan et Abiran, et qui furent de la compagnie de Coré, par un mouvement de fureur et de colère.
- Le Seigneur, ayant vu cela, ne l'approuva point, et ils furent consumés par la fureur de sa colère.
- Il fit des miracles sur eux, quand il les détruisit par la flamme de son feu.
- Mais il augmenta la gloire d'Aaron et il lui donna un héritage, il lui assigna en partage les prémices des premiers-nés et, en premier lieu, il ordonna pour lui et pour les siens de quoi vivre en abondance.
- Car sa postérité mange les sacrifices du Seigneur, à laquelle il les a laissés aussi bien qu'à lui.
- Il est vrai qu'il n'a point eu de part dans l'héritage de la terre du peuple et qu'il n'a point eu de part entre le peuple, car le Seigneur est la portion de son héritage.
- Phinées aussi, fils d'Eléazar, est le troisième en gloire, parce qu'il eut du zèle pour la crainte du Seigneur, et qu'il s'éleva, dans la révolte du peuple, d'une bonne affection de cœur, et qu'il fit la paix pour Israël.
- C'est pourquoi le Seigneur fit avec lui une alliance de paix, pour avoir la surintendance du sanctuaire entre son peuple, et afin que lui et sa race possèdent à jamais la dignité du sacerdoce.
- Et comme, selon l'alliance faite avec David, l'héritage du roi appartient à son fils de la tribu de Juda, ainsi l'héritage d'Aaron a été donné au seul fils de son fils et à sa lignée, pour nous donner la sagesse dans notre cœur et juger son peuple en justice, afin aussi que les bonnes actions de ces hommes-là ne fussent point abolies, et que leur gloire demeura dans leur race.
Eloge de Josué, 10. De Caleb, 12. Des Juges, 14. Et de Samuel.
- Josué, fils de Nun, vaillant dans la guerre et successeur de Moïse dans les prophéties,
- A été, selon son nom, un grand homme pour sauver les élus du Seigneur, pour se venger des ennemis qui s'élevaient, et pour mettre Israël en possession de la terre promise.
- Quel honneur a-t-il acquis dans les faits d'armes et à tirer l'épée contre les villes ?
- Qui est-ce, de ceux qui l'ont précédé, qui ait été semblable à lui ? car il a repoussé les ennemis du Seigneur.
- Le soleil ne s'est-il pas arrêté par sa main ? Et un jour ne fut-il pas aussi long que deux ?
- Etant pressé de ses ennemis tout à l'entour, il invoqua le Souverain, et le Souverain l'exauça, faisant tomber sur eux de grosses pierres de grêle.
- Il fondit comme un orage en bataille sur les nations et il détruisit à sa descente les adversaires, afin que les nations connussent quelles étaient ses armes et qu'il faisait la guerre par le secours du Seigneur ;
- Car il suivit le Tout-Puissant. Il fit aussi une action de miséricorde du temps de Moïse, quand, avec Caleb, fils de Jéphunné, il résista en face à l'assemblée, pour empêcher le peuple de pécher, et il apaisa le murmure des méchants.
- C'est pourquoi aussi ces deux hommes furent réservés d'entre six cent mille hommes de pied, pour entrer dans l'héritage de la terre où coulent le lait et le miel.
- Le Seigneur donna aussi à Caleb la force qui lui demeura jusqu'à sa vieillesse, pour monter au plus haut du pays, et sa race a retenu cet héritage,
- Afin que tous les enfants d'Israël vissent que c'est une belle chose de suivre le Seigneur.
- Quant aux juges, que la mémoire de chacun d'eux, nom par nom (je dis de ceux qui n'ont point paillardé et qui ne se sont point détournés du Seigneur), soit bénie !
- Que leurs os puissent refleurir en leur place, et leur nom (demeurer) successivement à perpétuité entre ceux de leur postérité qui seront les mieux estimés !
- Samuel, le bien-aimé de son maître et prophète du Seigneur, a établi les rois et il oignit des princes sur son peuple.
- Il gouverna le peuple selon la loi du Seigneur, et le Seigneur eut égard à Jacob.
- Il fut trouvé fidèle prophète jusqu'au bout et reconnu fidèle dans la vision par la foi.
- Lorsqu'il fut pressé de ses ennemis à l'entour, il invoqua le Seigneur tout-puissant et il sacrifia un agneau de lait.
- Alors le Seigneur tonna du ciel et fit entendre sa voix avec un grand son.
- Ainsi il défit les capitaines des Tyriens et les princes des Philistins.
- Puis, avant que d'entrer dans son long repos, il protesta devant le Seigneur et devant son roi, qu'il n'avait rien pris de qui que ce fût, non pas même des souliers, et personne ne s'est plaint de lui.
- Aussi prophétisa-t-il après sa mort, et il prédisait la mort au roi, élevant sa voix hors de terre et prédisant que l'iniquité du peuple serait effacée.
Eloge de David, 12. De Salomon, 26. De Roboam, 27. De Jéroboam, fils de Nebat.
- Après lui s'éleva Nathan, pour prophétiser du temps de David.
- Comme la graisse est séparée du sacrifice pacifique, ainsi David fut choisi d'entre les enfants d'Israël.
- Il s'est joué avec les lions comme avec les chevreaux, et avec les ours comme avec les agneaux.
- N'a-t-il pas, en sa jeunesse, tué le géant et fait cesser l'opprobre du peuple, en levant sa main avec la pierre en sa fronde pour abattre l'orgueil de Goliath ?
- Car il invoqua le Seigneur souverain, qui lui renforça la main droite pour exterminer ce vaillant homme de guerre et pour élever la corne de son peuple.
- Le peuple lui donna l'honneur d'avoir tué dix mille des ennemis et le loua parmi les actions de grâces qu'il rendait au Seigneur, le couronnant de gloire comme d'un diadème.
- Car il renversa ses ennemis qui l'assiégeaient de toutes parts, il réduisit à néant les Philistins qui lui étaient contraires, et il brisa leur corne jusqu'à ce jour.
- Dans toutes ses actions, il loua Dieu, et chanta de tout son cœur des cantiques au Souverain qui est saint, avec des paroles magnifiques, et il aima son Créateur.
- Il ordonna des chantres devant l'autel, afin que, par leur accord, ils fissent une douce mélodie et qu'ils louassent le Seigneur tous les jours par leurs cantiques.
- Il fit des ornements pour les fêtes et il voulut que l'appareil des solennités fût splendide jusqu'au bout, pour célébrer le saint nom de Dieu et faire retentir le sanctuaire dès le matin.
- Le Seigneur effaça ses péchés et éleva sa corne à jamais, lui ayant confirmé l'alliance du royaume et du trône glorieux en Israël.
- Après lui s'éleva son fils, homme prudent, qui fut mis par lui dans cette grande possession.
- Salomon régna dans un temps de paix (et il s'acquit de la gloire).
- Dieu lui donna du repos de toutes parts, afin qu'il lui bâtît une maison en son nom et qu'il ordonnât le sanctuaire à jamais.
- Oh ! que tu as été sage en ta jeunesse et que tu as été rempli d'intelligence, comme un fleuve rempli d'eau !
- Ton esprit a couvert toute la terre et l'a remplie de sentences exquises.
- Ton nom est parvenu jusqu'aux îles éloignées, et tu as été aimé dans ta paix.
- Tu as été en admiration aux provinces par des cantiques, des sentences, des similitudes et des interprétations.
- Au nom du Seigneur Dieu, qui est appelé le Dieu d'Israël, tu as assemblé l'or comme l'étain et tu as eu de l'argent en aussi grande abondance que le plomb.
- Tu t'es prostitué aux femmes et tu as asservi ton corps.
- Tu as imprimé une tache dans ton honneur et tu as profané ta famille, de sorte que tu as fait venir la colère de Dieu, dont tu as senti de la tristesse par ta folie.
- Ainsi le royaume a été divisé, et la rébellion a commencé en Ephraïm.
- Toutefois le Seigneur n'a pas laissé d'user de sa miséricorde et il ne l'a pas voulu détruire pour ce qu'il a fait.
- Il n'a point détruit la postérité de son élu ni effacé la race de celui qu'il aime ;
- Mais il a laissé quelques restes à Jacob et quelque race à David, qui était sorti de lui.
- Salomon donc est allé en son repos avec ses prédécesseurs, laissant son fils Roboam, homme privé de sens et d'intelligence, qui, par son conseil, fit révolter le peuple
- Et Jéroboam, fils de Nébat, qui fit manquer Israël et mit Éphraïm dans le chemin du péché.
- Leurs péchés se sont multipliés, pour les faire chasser de leur terre.
- Car ils ont cherché toutes sortes de malice, jusqu'à ce que la colère et la vengeance soient venues sur eux (afin qu'ils fussent punis de tous ces péchés-là).
Eloge d’Elie, 12. D’Elisée, d’Ezéchias, 25. Et d’Esaïe.
- Après cela, Élie le prophète s'éleva comme un feu, et sa parole brûlait comme une lampe.
- Il fit venir la famine sur eux et les réduisit à un petit nombre par son zèle (parce qu'ils ne pouvaient porter les paroles du Seigneur).
- Il ferma le ciel par la parole du Seigneur et il fit descendre le feu du ciel par trois fois.
- Ô Élie, combien as-tu été glorifié par tes merveilles ? Et qui se vantera d'être semblable à toi,
- Qui as ressuscité un mort et retiré l'âme du sépulcre par la parole du Souverain
- Qui as fait tomber les rois dans la perdition et fait descendre les nobles de leurs sièges (et qui a brisé leur puissance) ?
- Qui as entendu la répréhension du Seigneur sur Sina et les arrêts de sa vengeance sur Horeb ?
- Qui as oint les rois pour faire la juste punition et les prophètes pour te succéder ?
- Qui as été ravi par un tourbillon de feu dans un char tiré par des chevaux de feu ?
- Qui as été enregistré pour faire les répréhensions en leur temps, afin d'apaiser la colère du jugement de Dieu avant qu'il l'allumât, et pour convertir le cœur du père envers le fils, et ranger les tribus d'Israël ?
- Bienheureux sont ceux qui t'ont vu et qui sont morts dans l'amour de Dieu, car nous vivrons.
- Elie fut enveloppé d'un tourbillon, et toi, Elisée, tu fus rempli du saint Esprit.
- Il n'a pas été ébranlé en sa vie par les princes, et nul ne l'a assujetti par sa puissance.
- Rien ne l'a pu vaincre, et son corps a prophétisé dans le sépulcre.
- Il a fait des miracles en sa vie, et ses œuvres ont été merveilleuses en sa mort.
- Pour toutes ces choses, le peuple ne s'est point repenti ni détourné de ses péchés, jusqu'à ce qu'ils ont été emmenés pour butin hors de leur pays et répandus par toute la terre,
- De sorte que le peuple est demeuré en petit nombre avec les gouverneurs de la maison de David.
- Les uns ont fait ce qui est agréable à Dieu, les autres ont multiplié leurs fautes.
- Ezéchias a fortifié sa ville et y a fait passer l'eau au milieu. Il a creusé le rocher à coups de marteau et il a bâti des fontaines pour avoir de l'eau.
- De son temps vint Sennachérib, qui, envoyant Rabsacès, éleva sa main contre Sion et se glorifia fièrement.
- Alors leurs cœurs et leurs mains furent ébranlés, et ils n'eurent pas moins de mal que la femme qui est en travail.
- Mais ils invoquèrent le Seigneur miséricordieux, étendant leurs mains vers lui, et le Saint les entendit du ciel incontinent.
- (Il n'a point eu de souvenir de leurs péchés et il ne les a point livrés entre les mains de leurs ennemis) mais il les délivra selon la prophétie d'Esaïe (le saint prophète).
- Il frappa le camp des Assyriens, et son ange les mit en pièces.
- Car Ézéchias fit ce qui est agréable au Seigneur, et il se porta vaillamment, comme avait fait David son prédécesseur, que lui avait recommandé Esaïe, le grand prophète et fidèle en sa vision.
- De son temps, le soleil retourna en arrière, et il ajouta des années de vie au roi.
- Il vit par un grand don de l'esprit les choses qui devaient enfin arriver, et il consola ceux qui lamentaient en Sion.
- Il montra les choses à venir jusqu'à la fin des temps et les choses cachées avant qu'elles fussent faites.
Eloge de Josias, de Jérémie, 10. D’Ezéchiel, 12. Des douze prophètes, 13. De Zorobabel, 14. De Jésus, fils de Josédec, 15. De Néhémie, 16. D’Enoc, 17. De Joseph, 18. De Sem, et de Seth.
- La mémoire de Josias est un parfum composé et préparé par l'art d'un parfumeur.
- Elle est douce dans la bouche de chacun comme le miel et comme la musique dans un festin solennel.
- Il s'est porté droitement dans la réformation du peuple et il a ôté les abominations d'iniquité.
- Il a dressé son cœur vers le Seigneur et il s'est affermi dans sa crainte, au temps même des méchants.
- Ils ont tous fait de grandes fautes, excepté David, Ezéchias et Josias.
- Car les rois de Juda, abandonnant la loi du Très-Haut, ont péché.
- C'est pourquoi il a donné leur puissance à d'autres et leur gloire à une nation étrangère.
- Il a brûlé la sainte cité choisie et il a détruit ses rues, selon la prophétie de Jérémie.
- Car ils l'avaient maltraité, bien que, dès la matrice, il eût été sanctifié prophète, pour arracher, affliger et détruire. Et aussi pour bâtir et planter.
- Ezéchiel aussi a vu cette vision de gloire que Dieu lui montra dans le char des chérubins.
- Il a fait mention des ennemis sous (la figure de) la pluie et il a adressé ceux qui allait droit.
- Quant aux douze prophètes, que leurs os puissent aussi refleurir en leur place, et que leur mémoire soit heureuse et bénie ! car ils ont consolé Jacob et ils l'ont racheté par une espérance assurée qu'ils lui ont donnée.
- Comment célébrerons-nous Zorobabel, qui est comme un cachet dans la main droite (d’Israël),
- Et Jésus, fils de Josédec, lesquels, en leur temps, ont bâti la maison et dressé un saint temple au Seigneur, paré d'une magnificence éternelle ?
- Entre les élus, aussi la réputation de Néhémie est très-grande ; il a relevé les murailles qui étaient tombées, il a rebâti les portes et les barres, et a relevé les fondements de nos maisons.
- Mais nul n'a été créé sur la terre semblable à Enoch, c'est pourquoi aussi il a été ravi de dessus la terre.
- Et il n'y a point eu d'homme comme Joseph, prince de ses frères et l'appui du peuple, et ses os ont été gardés par le Seigneur.
- Sem et Seth ont été glorifiés entre les hommes, et Adam, Surtout autre animal dans la création des choses.
Eloge de Simon, fils d’Onias, 23. Exhortation à louer le Seigneur, en s’adonnant à l’étude de la sagesse, 28. A l’exemple de Jésus fils de Sirac ; auteur de ce livre.
- Simon aussi, fils d'Onias, le grand sacrificateur, en sa vie répara la maison et fortifia le temple.
- Sous lui ont été jetés les fondements de double hauteur, le haut rempart de l'enceinte du temple.
- En son temps, les conduits qui recevaient les eaux, étant trop petits (furent refaits), et environnés d'airain comme la mer.
- Il eut le soin de son peuple, afin qu'il ne tombât pas, et il fortifia la ville pour soutenir un siège.
- Combien a-t-il été honoré, en conversant avec le peuple et lorsqu'il sortait de la maison où était tendu le voile ?
- Comme l'étoile du matin au milieu d'une nuée et comme la lune quand elle est pleine en sa saison,
- Comme le soleil qui reluit sur le temple du Souverain, comme l'arc qui brille dans les nuées de la gloire du Seigneur,
- Comme la fleur des roses au printemps et comme des lis près d'une source d'eau, comme un rejeton d'encens en été,
- Comme le feu et l'encens dans l'encensoir, comme un vaisseau d'or massif orné de toutes sortes de pierres précieuses,
- Comme un olivier beau et fertile, et comme un cyprès qui s'élève jusqu'aux nues.
- Lorsqu'ayant pris la robe d'honneur et étant revêtu d'une magnificence parfaite, il montait à l'autel sacré, il rendait encore plus honorables les vêtements sacrés.
- Puis il recevait des mains des sacrificateurs les portions, se tenant au foyer de l'autel, environné de ses frères, comme un cèdre du Liban environné de palmes,
- Savoir, de tous les enfants d'Aaron qui étaient leur magnificence, tenant en leurs mains l'oblation du Seigneur en la présence de toute l'assemblée d'Israël.
- Alors, pour achever le service sacré sur l'autel et honorer l'oblation du Souverain tout-puissant,
- Il étendait sa main sur le bassin, il répandait du sang de la vigne,
- Puis il présentait sur le pied de l'autel un parfum de bonne odeur au Souverain Roi.
- Et alors les enfants d'Aaron, s'écriant, faisaient retentir leurs trompettes battues au marteau, en mémorial devant le Souverain.
- Tous ceux du peuple aussi en foule s'employaient et se prosternaient par terre sur leurs visages pour adorer le Seigneur Dieu tout-puissant, le Souverain.
- Les chantres aussi chantaient les louanges avec leurs voix, de sorte que le son était grand et fort mélodieux.
- Et le peuple priait le Seigneur souverain, faisant oraison devant l'Eternel miséricordieux, jusqu'à ce qu'on eût achevé de rendre au Seigneur l'honneur qui lui est dû, et que son service fût achevé.
- Alors Simon, souverain sacrificateur, descendant, élevait ses mains sur toute l'assemblée des enfants d'Israël pour les bénir de par le Seigneur et pour se glorifier en son nom.
- Et le peuple adorait de nouveau pour recevoir la bénédiction du Seigneur.
- Or maintenant, vous tous, louez Dieu, qui est partout magnifique dans ses œuvres et qui nous a fait croître depuis (que nous sommes sortis de) la matrice, usant de miséricorde envers nous.
- Qu'il nous donne la joie du cœur et paix en Israël, en nos jours comme autrefois !
- Qu'il assure sa miséricorde sur nous et qu'il nous rachète au temps qu'il a ordonné !
- Mon âme hait deux peuples et un troisième, qui n'est point peuple :
- Ceux qui se tiennent dans la montagne de Samarie, les Philistins et le peuple fou de Sichem.
- Jésus, fils de Sirach, descendu d'Eléazar, natif de Jérusalem, a écrit dans ce livre les instructions d'intelligence et de science, et il y a répandu la sagesse de son cœur.
- Bienheureux sera celui qui se conduira selon ces choses, et celui qui les aura mises en son cœur, deviendra sage.
- Car, s'il les fait, il sera vertueux en toutes choses, parce qu'il marchera avec la lumière du Seigneur, qui abreuve de sagesse ceux qui le craignent. Dieu soit béni à jamais ! Ainsi soit-il, ainsi soit-il.
Actions de grâces de Jésus, fils de Sirach, pour les bienfaits qu’il a reçu du Seigneur, 30. Avec une exhortation à s’adonner à l’étude de la sagesse.
Prière de Jésus fils de Sirach.
- Je te célébrerai, ô Seigneur mon roi ! je te louerai, mon Dieu, mon Sauveur, et je louerai ton nom,
- Parce que tu as été mon protecteur et mon secours, et que tu as garanti ma personne de la perdition,
- Et du piège des calomnies de la langue, et des lèvres qui s'adonnent au mensonge. Tu m'as été en aide contre mes ennemis
- Et tu m'as racheté, par l'abondance de ta miséricorde, du rugissement de ceux qui étaient prêts à me dévorer ;
- De la main de ceux qui cherchaient ma vie ; de plusieurs afflictions que j'ai eues ;
- Du feu qui m'étouffait tout autour ; du milieu de la flamme qui ne m'a point brûlé ;
- De la profondeur du ventre de l'enfer ; de la langue impure ; de la fausse accusation envers le roi, et de la calomnie de la méchante langue.
- Ma personne était venue jusqu'à la mort ; ma vie était près (d'aller) dans la plus basse fosse,
- Ils me tenaient de tous côtés, et il n'y avait personne qui me secourût ; j'attendais le secours des hommes, et il n'y en avait point.
- Alors je me suis souvenu de ta miséricorde, ô Seigneur ! et de ce que tu as fait de tout temps.
- Parce que tu délivres ceux qui s'attendent à toi, et que tu les sauves des mains des nations (étrangères),
- J'élevai donc ma prière de la terre, faisant mon oraison pour être délivré de la mort.
- J'ai invoqué mon Seigneur, le Père de mon Seigneur, afin qu'il ne m'abandonnât point dans le temps de l'affliction, pendant le temps du règne des orgueilleux, sans aucun secours.
- J'en louerai ton nom sans cesse et je chanterai dans mes actions de grâces, car ma prière a été exaucée.
- Tu m'as empêché de périr et tu m'as délivré du mauvais temps.
- C'est pourquoi je te rendrai grâces, et je te louerai, ô Seigneur ! et célébrerai ton nom.
- Etant encore jeune, avant que j'eusse voyagé, j'ai demandé la sagesse ouvertement par mon oraison.
- Je l'ai demandée devant le temple et je l'ai cherchée jusqu'aux pays les plus éloignés
- Elle fleurira comme la grappe de raisin, qui commence à mûrir dès que la fleur passe.
- Mon cœur s'est réjoui en elle, mon pied a marché dans un chemin droit, et je l'ai suivie à la trace dès ma jeunesse.
- Je lui ai un peu prêté l'oreille et j'ai profité, de sorte que je me suis acquis un grand savoir.
- J'ai profité en elle, c'est pourquoi je donnerai gloire à celui qui m'a donné la sagesse.
- J'ai pensé à la pratiquer et j'ai désiré de faire le bien, ainsi je ne serai point confus.
- Mon âme a combattu en soi même, et j'ai examiné mes œuvres.
- J'ai étendu mes mains en haut et j'ai reconnu les ignorances de mon âme.
- J'ai adressé mon âme et je l'ai trouvée pure.
- J'ai eu, dès le commencement, mon cœur joint à elle ; c'est pourquoi je ne serai point abandonné.
- Mon cœur s'est ému pour la chercher, c'est pourquoi j'ai obtenu une bonne possession.
- Le Seigneur m'a donné une langue pour mon salaire, et je m'en servirai pour le louer.
- Approchez-vous de moi, vous ignorants, et demeurez dans la maison de discipline.
- Que tardez-vous et que désirez-vous sur ce propos, puisque vos âmes ont une grande soif ?
- J'ai ouvert ma bouche et j'ai parlé, prenez-la sans argent.
- Soumettez votre cou au joug, et que votre âme reçoive l’instruction ; elle est prête pour la trouver.
- Voyez de vos yeux que j'ai un peu travaillé et que je me suis acquis un grand repos.
- Donnez une grande somme d'argent pour recevoir l'instruction ; car, en l'ayant, vous aurez par elle de l'or en abondance.
- Que votre âme se réjouisse dans la miséricorde du Seigneur, et n'ayez point honte de le louer.
- Faites de bonne heure votre devoir, et il vous récompensera en son temps.
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Lettre écrite par ceux de Jérusalem aux juifs qui étaient en Egypte touchant la célébration de la fête des tabernacles, 18. Et le feu continuel retrouvé par Néhémie.
- Les Juifs qui sont à Jérusalem, et les frères qui sont dans le pays de Judée, saluent les Juifs leurs frères qui sont en Egypte, leur souhaitant une bonne paix.
- Dieu vous fasse du bien, et se souvienne de son alliance qu'il a faite avec Abraham, Isaac et Jacob, ses fidèles serviteurs,
- Et vous donne à tous le cœur de l'honorer et de faire sa volonté gaiment et d'une affection Volontaire.
- Qu’il ouvre votre cœur en sa loi et en ses commandements vous donne la paix !
- Qu'il exauce vos requêtes, et soit réconcilié avec vous, et qu'il ne vous délaisse point au mauvais temps !
- Et maintenant nous sommes ici priant pour vous.
- Au temps du règne de Démétrius, l'an cent soixante-neuvième, nous, Juifs, vous écrivîmes pendant l'affliction et la calamité qui nous survint en ces années-là, depuis que Jason et les siens se furent retirés de la terre sainte et du royaume,
- Et qu'ils eurent brûlé le portail et répandu le sang innocent. Alors nous priâmes le Seigneur, et nous fûmes exaucés, et nous offrîmes des sacrifices et de fine farine, et nous allumâmes les lampes, et offrîmes les pains.
- Solennisez donc maintenant les jours de la fête des Tabernacles au mois de Casleu.
- L’an cent quatre-vingt-huit ; le peuple qui est à Jérusalem et dans la Judée, et le Sénat, et Juda saluent Aristobule, précepteur du roi Ptolémée, qui est de la race des sacrificateurs oints, et les Juifs qui sont en Egypte, leur souhaitant joie et santé.
- Dieu nous ayant délivrés de grands dangers, nous lui en rendons grâces magnifiquement, sa voir, de ce que nous avons combattu contre le roi.
- Car c'est lui qui a chassé ceux qui avaient combattu contre la sainte cité en Perse.
- Car leur chef étant venu en Perse avec son armée, à laquelle il semblait que nul ne pourrait résister, ils ont été défaits au temple de Nanéa par la ruse des sacrificateurs de Nanéa.
- Car, comme Antiochus et ses amis furent venus en ce lieu, comme pour habiter avec elle, afin de recevoir beaucoup d'argent sous le nom de dot,
- Et que les sacrificateurs de Nanéa l'eurent présenté, et que celui-ci fut entré avec peu des gens dans l'enceinte du temple, ils fermèrent le temple.
- Et, dès qu'Antiochus fut entré, ils ouvrirent une fausse porte du temple et, jetant des pierres, ils foudroyèrent le chef et ceux qui étaient avec lui ; puis, les ayant mis en pièces et ayant coupé leurs têtes, ils les jetèrent à ceux qui étaient dehors.
- Béni soit en toutes choses notre Dieu, qui a livré les méchants !
- Nous donc, voulant faire la purification du temple, le vingt cinquième jour du mois de Casleu, avons été d'avis qu'il était nécessaire de vous le signifier, afin que vous aussi le célébriez comme le jour de la fête des Tabernacles et le jour du feu, lorsque Néhémie offrit les sacrifices, après qu'il eut bâti le temple et l'autel.
- Car, quand nos pères furent menés en Perse, les sacrificateurs, qui alors adoraient Dieu, prirent secrètement du feu de l'autel, et le cachèrent en une vallée, où il y avait un puits profond et sec, et le gardèrent là sûrement, de sorte que ce lieu-là fut inconnu à tous.
- Or, après que plusieurs ans furent passés, et qu'il plût à Dieu que Néhémie fût envoyé du roi de Perse, il envoya les descendants de ces sacrificateurs qui avaient caché le feu, pour le quérir ; et, comme ils nous ont récité, ils ne trouvèrent point le feu, mais ils trouvèrent de l'eau grasse.
- Et il leur commanda de la puiser et de la lui apporter ; et, lorsque les sacrifices furent offerts, Néhémie commanda aux sacrificateurs qu'ils arrosassent de cette eau le bois de l'autel et ce qui était dessus.
- Et, quand cela fut fait, et que le temps vint que le soleil resplendit, qui auparavant était couvert d'une nuée, un grand feu s'alluma, de manière que tous en furent dans l'admiration.
- Et, tandis que le sacrifice brûlait, tous les sacrificateurs faisaient la prière ; Jonathan commençait, et tous les autres répondaient, comme faisait aussi Néhémie.
- Or telle était la prière : Ô Seigneur Dieu, créateur de toutes choses, terrible et fort, juste et miséricordieux, qui es le seul Roi
- Et qui es bon, qui es le seul qui nous fais jouir du bien, le seul juste, tout-puissant et éternel, et qui délivres Israël de tout mal, qui as élu nos pères et les as sanctifiés !
- Reçois le sacrifice pour tout ton peuple d'Israël, garde-le et le sanctifie, comme étant la part que tu t'es choisie.
- Rassemble ceux qui sont dispersés d'entre nous, délivre ceux qui sont asservis aux nations, regarde ceux qui sont en opprobre et en abomination, afin que les nations connaissent que tu es notre Dieu.
- Appesantis ta main sur ceux qui nous oppriment, et sur ceux qui nous outragent par orgueil.
- Plante ton peuple dans ton saint lieu, comme Moïse a dit
- Et les sacrificateurs chantaient des hymnes, jusqu'à ce que le sacrifice fût consumé.
- Et, quand le sacrifice fut tout consumé, Néhémie commanda que les plus grandes pierres fussent arrosées du reste de l'eau
- Quand cela fut fait, il s'y alluma de la flamme mais elle fût consumée par la lumière qui resplendissait de dessus l'autel.
- Et, quand cela fut divulgué, il fut rapporté au roi de Perse qu'on avait trouvé de l'eau au lieu où les sacrificateurs qui avaient été transportés, avaient caché le feu, avec laquelle Néhémie et ceux qui étaient avec lui, avaient purifié les sacrifices.
- Et, quand le roi eut diligemment examiné la chose, il environna le lieu de murailles et le consacra.
- Et le roi, prenant plusieurs excellents présents, les distribua à ceux qu'il favorisait.
- Et Néhémie appela ce lieu-là Nephthar, qui signifie Purification, et ce nom de Nephthar lui est communément resté dès lors.
Récit touchant l’arche, le tabernacle et l’autel des parfums, cachés par Jérémie, 13. Et les livres retrouvés par Néhémie, 19. Ce livre est un abrégé de l’histoire de Jason cyrénéen.
- On trouve dans les écrits que Jérémie le prophète commanda à ceux qui étaient menés captifs en Babylone, qu'ils prissent le feu, comme il a été dit ;
- Et que le même prophète ordonna aussi à ceux qui étaient emmenés en captivité, en leur donnant la loi, qu'ils n'oubliassent pas les commandements du Seigneur et qu'ils ne fussent pas séduits dans leurs pensées, en voyant les images d'or et d'argent, et leurs ornements ;
- Et que, leur disant d'autres choses semblables, il les exhorta qu’ils ne rejetassent point la loi hors de leurs cœurs.
- Et il était contenu dans ces écrits comment le prophète commanda, par la révélation qui lui fut faite, que le tabernacle et l'arche fussent apportés ; et comment il s'en alla à la montagne sur laquelle Moïse, étant monté, avait contemplé l'héritage de Dieu ;
- Et comment Jérémie, marchant plus outre, trouva là une maison cavée dans une fosse et y mit le tabernacle, et l'arche, et l'autel des parfums, puis ferma la porte.
- Et quelques-uns de ceux qui, le suivaient, s'approchèrent pour marquer le lieu ; mais ils ne le purent trouver.
- Et, quand Jérémie le sut, il leur dit en les reprenant, que le lieu serait inconnu jusqu'à ce que Dieu eût rassemblé la congrégation du peuple et qu'il fût apaisé.
- Et alors le Seigneur, dit-il, montrera ces choses, et la majesté du Seigneur et la nuée apparaitra, comme elle se manifestait à Moïse, et comme Salomon demanda que ce lieu fût sanctifié magnifiquement.
- Car il est raconté comment Salomon, étant doué de sagesse, offrit le sacrifice de la dédicace et de l'achèvement du temple.
- Et comment, lorsque Moïse priait le Seigneur, le feu descendit du ciel, qui brûla l'holocauste. Ainsi Salomon pria, et le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste.
- Aussi Moïse dit : Parce que l'oblation qui était pour le péché, n'a pas été mangée, elle a été consumée.
- Pareillement aussi Salomon célébra la dédicace pendant huit jours.
- Or ces mêmes choses étaient récitées dans les écrits et dans les mémoires de Néhémie ; et comment, en en faisant une biblio thèque, il recueillit les livres des prophètes et de David, et les épîtres des rois touchant les oblations.
- Et pareillement Juda a recueilli toutes les choses qui sont arrivées durant la guerre qui nous a été faite, et elles sont par-devers tous.
- Si donc vous avez affaire de ces choses, envoyez-nous des gens pour vous les apporter.
- Nous vous avons écrit, parce que nous voulons faire la purification ; vous ferez donc bien, si vous solennisez ces jours.
- Or nous espérons que Dieu, qui a délivré tout son peuple et a rendu à tous son héritage, et le royaume, et la sacrificature, et la sanctification
- Comme il l'a promis dans la loi, aura bientôt pitié de nous et rassemblera dans son saint lieu ceux qui sont sous le ciel.
- Car il nous a délivrés de grands maux et il a purifié le saint lieu.
- Or nous essaierons d'abréger en un volume les livres de Jason, cyrénéen.
- Savoir, touchant Juda Maccabée et ses frères, touchant la purification du grand temple et la dédicace de l'autel,
- Et aussi touchant les guerres avec Antiochus, surnommé l'Illustre, et son fils Eupator,
- Et touchant les délivrances illustres qui ont été données du ciel à ceux qui se sont portés vaillamment pour les Juifs, tellement que, quoiqu'ils fussent peu de gens, ils chassèrent par tout le pays et poursuivirent la multitude des barbares,
- Et réparèrent le temple le plus renommé de tout le monde, et affranchirent la ville, tellement que les lois, qui s'en allaient être abolies, furent rétablies, le Seigneur leur étant propice avec toute douceur.
- Car, quand nous avons considéré la confusion des nombres et la difficulté qu'ont ceux qui veulent tout renfermer dans la narration des histoires, à cause de la multitude des matières ;
- Nous avons pourvu que ceux qui les voudraient lire, y prissent plaisir, et que les personnes studieuses les pussent facilement mettre dans leur mémoire, et que tous ceux qui les liraient, en eussent de l'utilité.
- Et nous-mêmes, qui avons entrepris d'abréger cette œuvre, n'avons pas entrepris un petit travail, mais une grande affaire et pleine de veilles et de sueurs.
- Comme ce n'est pas une chose aisée à ceux qui préparent un festin et qui cherchent le profit des autres, néanmoins, en faveur de plusieurs, nous prendrons volontiers, cette peine,
- Laissant à l'auteur de représenter exactement chaque chose en détail et travaillant seulement à faire un abrégé de ses écrits.
- Car, comme il est nécessaire que l'ouvrier qui veut faire une maison neuve, pense à tout le bâtiment, au lieu que celui qui la veut peindre ou mettre en figures, doit seulement rechercher les choses qui sont propres à l'embellir,
- Ainsi j'estime, pour ce qui est de nous, qu'il est convenable à l'auteur d'une histoire de traiter les matières à fond, et de faire mention de toutes choses, et de s'enquérir de tout par le menu ;
- Mais qu'il faut permettre à celui qui fait un abrégé, d'affecter la brièveté du discours et d'omettre la déclaration particulière de l'accomplissement des choses de point en point.
- Nous commencerons donc ici notre narration, et ce que nous avons dit, suffira pour la préface ; car ce serait une folie d'étendre la préface d'une histoire et d'abréger l'histoire même.
Simon ayant découvert à Séleucus, le trésor qui était à Jérusalem, 7. Héliodore est envoyé pour piller le temple : 15. Mais à la prière des fidèles Dieu fait échouer son entreprise.
- La sainte cité jouissant donc d'une parfaite paix, et les lois y étant aussi très-bien observées à cause de la piété du grand sacrificateur Onias, et du zèle qu’il avait contre le mal,
- Il arrivait de là que les rois même honoraient le lieu et Ornaient le temple de très-riches présents,
- En sorte que Séleucus, roi d'Asie, fournissait de ses propres revenus toute la dépense qu'il fallait pour le ministère des sacrifices.
- Mais un certain Simon, de la tribu de Benjamin, qui avait été établi prévôt du temple, entreprit, malgré le souverain sacrificateur, de faire que la ville, s'adonnant au mal, violât les lois.
- Et, ne pouvant vaincre Onias, il s'en vint vers Apollonius, fils de Thraseus, qui était alors gouverneur de la Célésyrie et de la Phénicie,
- Et lui rapporta que le trésor de Jérusalem était plein d'argent sans nombre, en sorte que la multitude des choses diverses qui y étaient, ne se pouvait nombrer ; et que ces deniers-là n'étaient point employés pour les sacrifices ; et qu'il était possible de les faire tomber en la puissance du roi.
- Et, quand Apollonius, étant allé trouver le roi, lui eut déclaré ce qu'il avait entendu touchant les deniers qui lui avaient été décelés, le roi appela Héliodore, qui était commis sur ses affaires, et l'envoya avec ordre d'apporter ces deniers susdits.
- Et Héliodore se mit aussitôt en chemin, sous prétexte de faire voyage vers les villes de Célésyrie et de Phénicie ; mais véritablement c'était pour exécuter le dessein du roi.
- Etant arrivé à Jérusalem et ayant été reçu avec honneur dans la ville par le souverain sacrificateur, il récita ce qui avait été découvert touchant l'argent, et fit entendre pour quelle cause il était venu, et il demanda si les choses étaient véritablement telles.
- Alors le souverain sacrificateur lui remontra que ces choses étaient gardées pour nourrir les veuves et les orphelins,
- Et que quelques-uns de ces deniers appartenaient à Hircan, fils de Tobie, qui était un homme d'une grande considération, et qu'il n'en allait pas ainsi que le méchant Simon avait faussement rapporté, et qu'en tout il n'y avait que quatre cents talents d'argent et deux cents talents d'or,
- Et qu'il n'y avait pas moyen de faire tort à ceux qui s'étaient confiés à la sainteté du lieu, et à la majesté, et à la franchise du temple, qui était en vénération par tout le monde.
- Mais Héliodore, à cause du commandement qu'il avait de la part du roi, disait qu'absolument il les fallait porter à la cour du roi.
- Et Héliodore, ayant assigné le jour, entra pour reconnaître ce qui en était ; et la détresse n’était pas petite par toute la ville.
- Mais les sacrificateurs, se prosternant devant l'autel, vêtus de robes sacerdotales, réclamaient vers le ciel celui qui avait donné la loi touchant les choses mises en dépôt pour les garder sûrement à ceux qui les avaient données en dépôt.
- Et ceux qui voyaient la face du souverain sacrificateur, étaient tous blessés jusqu'au cœur, tant son regard et son changement de couleur manifestaient la détresse de son âme.
- Car ce personnage-là était saisi d'une telle frayeur et horreur, que la douleur de son cœur paraissait assez à ceux qui le regardaient.
- Les autres aussi sortaient des maisons pêle-mêle et faisaient des prières publiques, parce que le lieu saint était sur le point de tomber dans le mépris.
- Et les femmes, ceintes de sacs sur leurs mamelles, s'assemblaient en grand nombre par les rues ; même aussi les vierges, qui étaient recluses, couraient vers les portes, et les autres, vers les murailles, et quelques-unes regardaient par les fenêtres,
- Et toutes étendaient leurs mains vers le ciel et faisaient des prières publiques,
- C'était vraiment une chose digne de compassion de voir la multitude se jeter par terre pêle-mêle, et le souverain sacrificateur, qui était en une étrange angoisse dans l'attente de ce qui allait arriver.
- Ceux-ci donc réclamaient le Dieu tout-puissant, afin que les choses mises en dépôt fussent entièrement conservées à ceux qui les avaient données en dépôt ;
- Mais, pour Héliodore, il se disposait à exécuter ce qui avait été déterminé.
- Comme donc il était sur le lieu, se trouvant près du trésor avec ses gardes, le Seigneur des esprits et le Prince de toute vertu envoya une terrible apparition, en sorte que tous ceux qui avaient eu l'audace de s'assembler là, étant épouvantés par la puissance de Dieu, tombèrent dans la défaillance et la frayeur.
- Car ils virent un cheval magnifiquement harnaché, sur lequel était monté un homme terrible qui se jetant avec impétuosité sur Héliodore, le frappa de la corne, des pieds devant. Or celui qui était monté dessus semblait tout armé d’armes d’or.
- Deux autres jeunes hommes parurent aussi devant lui, excellents en force, très-beaux en gloire et revêtus de vêtements honorables, lesquels, se tenant à ses deux côtés, le frappaient sans cesse, et ils lui firent plusieurs plaies.
- Et incontinent Héliodore tomba par terre, tout environné d'une grande obscurité ; et on l'enleva de là, le mettant dans une chaise, et on le porta dehors.
- Ainsi celui qui était entré dans le trésor avec beaucoup d'archers et de gardes, était porté dehors sans qu'il pût aucunement s'aider soi-même de ses armes,
- Après qu'il eut évidemment reconnu la puissance de Dieu, et pour lui, il demeura couché muet et privé de toute espérance de salut, par la vertu de Dieu.
- Mais les autres bénissaient le Seigneur de ce qu'il relevait la gloire de son lieu ; et le temple, qui un peu auparavant avait été rempli de frayeur et de tumulte, fut rempli de joie et d'allégresse, dès que le Seigneur tout-puissant fut apaisé.
- Alors quelques-uns des amis d'Héliodore prièrent instamment Onias qui invoqua le Souverain afin qu'il donnât la vie à celui qui était sur le point de rendre le dernier soupir.
- Et le souverain sacrificateur, considérant que le roi pourrait peut-être soupçonner les Juifs d'avoir commis quelque attentat contre Héliodore, offrit pour le salut de cet homme une oblation.
- Et, comme le souverain sacrificateur faisait la prière, les mêmes jeunes hommes, vêtus des mêmes vêtements, se tinrent auprès d'Héliodore et dirent : Rends ample grâce au sacrificateur Onias car c'est par lui que le Seigneur t'a donné la vie.
- Mais toi, qui as été châtié de Dieu, annonce à tous les merveilles de Dieu et sa puissance. Et, quand ils eurent dit ces choses, on ne les vit plus.
- Et, après qu'Héliodore eut offert l'oblation à Dieu, et qu'il eut fait de grands vœux à celui qui lui avait rendu la vie, et qu'il eut rendu grâces à Onias, il s'en retourna avec son armée vers le roi.
- Et il déclarait à tous les grandes œuvres de Dieu qu’il avait vu, de ses yeux.
- Et le roi demanda à Héliodore quel homme serait propre pour être encore envoyé une fois à Jérusalem, il lui dit :
- Si tu as quelque ennemi, ou si tu as quelque traitre dans ton royaume, envoie-le en ce lieu-là, et il retournera bien châtié, si tant est même qu’il s’chappe, car il y a véritablement quelque vertu divine en ce lieu-là.
- Et celui qui habite dans le ciel est le protecteur et l’aide de ce lieu-là ; il frappe et il fait périr ceux qui viennent pour y faire du mal.
- Voilà donc ce qui se passa à l'égard d'Héliodore et de la conservation du trésor.
Onias s’oppose aux entreprises de Simon, 7. Jason achète la sacrificature, et renverse le culte de Dieu : 23. Puis est déposé de la sacrificature par Ménélaüs, 34. Qui fait tuer Onias par Andronicus.
- Mais Simon, qui avait décelé l'argent et ses affaires du pays, parlait mal d'Onias, comme si lui-même eût poussé Héliodore et eût été l'auteur de ces maux.
- Il avait bien la hardiesse d'appeler traître du royaume celui qui était le bienfaiteur de la ville, et le défenseur de ceux de sa nation, et zélateur de la loi de Dieu.
- Or, la haine étant augmentée jusque-là que même il se commettait des meurtres par quelques-uns des favoris de Simon,
- Onias, considérant les suites dangereuses de ces querelles et la rage d'Apollonius, gouverneur de Célésyrie et de Phénice, lequel augmentait la malice de Simon,
- Se transporta vers le roi, non pour être l'accusateur de ses concitoyens mais ayant égard à l’intérêt commun. Et particulier de toute la multitude.
- Car il voyait qu'il était impossible, à moins que le roi n’y pourvu de pacifier les choses et de faire cesser les folies de Simon.
- Or, après la mort de Séleucus, Antiochus, surnommé l'Illustre, lui ayant succédé dans le royaume, Jason, frère d'Onias, briguait la souveraine sacrificature,
- Promettant au roi, pour l'obtenir, trois cent soixante talents d'argent et quatre-vingts talents d’autres revenus.
- De plus aussi, il promettait cent cinquante autres talents, moyennant qu'il lui fût permis de faire un lieu pour exercer les jeunes gens, et que ceux qui étaient à Jérusalem, fussent qualifiés Antiochiens.
- Quand le roi lui eut accordé cela, et qu'il eut obtenu la domination, incontinent il commença de transformer ceux de son pays à la coutume des nations.
- Et il abolit les privilèges que la bonté des rois avait accordés aux Juifs par le moyen de Jean, père d'Eupolémus, lequel avait été envoyé en ambassade vers les Romains pour l'amitié et la société, et, renversant les ordonnances légitimes, il en établit de nouvelles qui étaient iniques.
- Même il eut la hardiesse de bâtir un lieu pour exercer les jeunes gens sous la forteresse, et, en assujettissant les plus considérables d'entre les jeunes hommes, il les faisait passer sous le chapeau.
- Ainsi le paganisme s'avançait extrêmement, et les coutumes étrangères s'établissaient par l'impureté excessive du méchant Jason, qui n'était rien moins que souverain sacrificateur,
- Tellement que les sacrificateurs ne s'attachaient plus aux fonctions de l'autel ; mais, en méprisant le temple et négligeant les sacrifices, ils se hâtaient de participer à l'appareil injuste de ces jeux et de ces spectacles, qui étaient donnés au peuple dans ces lieux d'exercices après le défi du palet.
- Et, ne faisant aucun état des honneurs pour leur patrie, ils estimaient que les honneurs des Grecs étaient très excellents.
- C’est pourquoi une griève calamité leur survint, et ils eurent pour ennemis et pour instruments de punition ceux desquels ils affectaient de suivre les coutumes auxquels ils voulaient être entièrement semblables.
- Car ce n'est pas une chose légère de transgresser les lois divines, Ce que le temps suivant fera voir.
- Un jour que l'on célébrait à Tyr les jeux qui se font de cinq en cinq ans, et que le roi y était présent,
- Le méchant Jason y envoya de Jérusalem des spectateurs, comme étant Antiochiens, lesquels portaient trois cents drachmes d'argent pour faire des sacrifices à Hercule ; mais ceux qui les portaient, demandèrent qu'elles ne fussent point employées à ces sacrifices (car cela n'était pas permis), mais qu'elles fussent employées à d'autres usages.
- Il les envoya donc, pour ce qui est de lui, afin d'être employées aux sacrifices d'Hercule ; mais, à cause de ceux qui les avaient apportées, elles furent employées à faire des galères.
- Or Apollonius, fils de Ménestheus, étant envoyé en Egypte pour se trouver dans l'assemblée des grands que faisait le roi Ptolémée Philometor, Antiochus, qui s'aperçut qu'il était mal affectionné aux affaires du royaume, pensa de s'assurer de son côté ; de là vient qu'étant parti de là, il vint à Joppé et de là à Jérusalem.
- Et il fut magnifiquement reçu de Jason et de la ville, et il fut conduit avec des flambeaux et parmi les acclamations du peuple, et de là il ramena son armée en Phénicie.
- Trois ans après, Jason envoya Ménélaüs, frère de Simon, dont nous avons fait mention ci-dessus, pour apporter de l'argent au roi et pour savoir sa réponse sur quelques affaires pressantes.
- Mais lui, étant agréable au roi, après qu'il eut élevé la race de sa puissance, transféra à soi la souveraine sacrificature et donna trois cents talents de plus que n'avait fait Jason.
- Et, après qu'il eut reçu les ordres du roi, il s'en vint, sans porter aucune chose qui fût digne de la souveraine sacrificature, mais ayant le cœur d'un cruel tyran et la fougue d'une bête sauvage.
- Et ainsi Jason, qui avait supplanté son propre frère, fut à son tour supplanté par un autre et chassé comme fugitif au pays des Ammonites.
- Et Ménélaüs obtint bien la principauté, mais il ne tint pas la promesse de l'argent qu'il avait promis au roi, quand Sostratus, qui commandait à la forteresse, lui en demandait le paiement.
- Car c'est à lui qu'il appartenait d'exiger les tributs), pour laquelle cause l'un et l'autre furent cités vers le roi.
- Et Ménélaüs laissa pour administrateur de la souveraine sacrificature Lysimachus son frère, et Sostratus laissa pour soi Cratès, gouverneur de Chypre.
- Or, pendant que ces choses se passaient, il arriva que ceux de Tharse et de Mallo émurent une sédition, parce qu'ils avaient été donnés à la concubine du roi Antiochus.
- Le roi donc y accourut pour apaiser les affaires, laissant pour son lieutenant Andronicus, l'un de ceux qui étaient en autorité.
- Alors Ménélaüs, estimant d'avoir rencontré une occasion favorable, déroba des vaisseaux d'or du temple, et fit présent de quelques-uns à Andronicus, et vendit les autres dans Tyr et dans les autres villes voisines.
- Et Onias, ayant su cela très certainement, l'en reprenait, s'étant retiré en un lieu sûr à Antioche près de Daphné.
- C'est pourquoi Ménélaüs, ayant pris à part Andronicus, le pria de faire mourir Onias. Quand donc il fut venu vers Onias, et l'eut assuré par fraude, et lui eut donné la main avec serment quoiqu'il lui fût suspect, il lui persuada de sortir hors de son asile et incontinent il le tua, sans avoir aucune crainte de la justice.
- Pour cette cause, non-seulement les Juifs, mais aussi les autres nations furent indignées et ne pouvaient pas supporter la mort injuste de cet homme.
- Et, quand le roi fut retourné des places de la Cilicie, les Juifs qui étaient à Antioche, lui en allèrent porter leurs plaintes, les Grecs même ayant en horreur, de même qu'eux, ce meurtre si injuste d'Onias.
- Et le roi Antiochus fut contristé au fond du cœur et touché de compassion, et il répandit des larmes, se souvenant de la tempérance et de la modestie du défunt.
- Et, étant enflammé de courroux, il commanda qu'Andronicus fût dépouillé de sa robe d'écarlate, et qu'ayant fait le tour de la ville avec ses vêtements déchirés, il fût mené au même lieu auquel il avait commis cette cruauté sur Onias, et que, comme sacrilège, il y fût mis à mort. Ainsi le Seigneur lui rendit la punition qu'il avait méritée.
- Or, après que Lysimachus eut commis plusieurs sacrilèges dans la ville par le consentement de Ménélaüs, et que le bruit en fut répandu, toute la multitude s'assembla contre Lysimachus, après qu'il en eut déjà emporté beaucoup de vaisseaux d'or.
- Et, comme le peuple se soulevait contre lui tout rempli de colère, Lysimachus fit armer près de trois mille hommes, et commença à se défendre par des mains iniques, et établit pour chef un certain grand seigneur, avancé en âge et qui ne l'était pas moins en folie.
- Mais, quand ils entendirent l'effort que Lysimachus faisait, les uns prirent des pierres, les autres, de gros bâtons, et quelques-uns jetaient des poignées de poudre qu'ils trouvaient, sur les gens de Lysimachus,
- En sorte qu'ils en abattirent quelques-uns et mirent les autres en fuite ; mais, quant au sacrilège, ils le tuèrent près du trésor.
- Or ce fut pour ces choses qu'on intenta procès contre Ménélaüs ; par telles choses donc, commença le jugement d'être sur la tête de Ménélaüs.
- Et, quand le roi fut venu à Tyr, trois hommes envoyés par les anciens plaidèrent contre lui.
- Mais, quand Ménélaüs fut condamné, il promit de donner beaucoup d'argent à Ptolémée, fils de Dorimène, pour gagner le roi.
- Et ainsi Ptolémée, ayant accepté ces promesses, s'en alla vers le roi, qui était dans un portique comme pour se rafraîchir, et lui fit changer la sentence,
- Tellement qu'il prononça Ménélaüs absous des crimes dont il était accusé, quoiqu'il fût véritablement coupable de tout ce mal ; et il condamna à la mort ces pauvres gens, qui eussent été jugés innocents quand même ils auraient plaidé devant les Scythes.
- Ainsi ceux qui avaient poursuivi la cause de la ville, du peuple et des vaisseaux sacrés, furent sur-le champ injustement punis.
- C'est pourquoi ceux de Tyr même, ayant en horreur une telle iniquité, fournirent très-libéralement ce qu'il fallait pour les ensevelir.
- Mais Ménélaüs, à cause de l'avarice de ceux qui étaient en crédit, se maintenait toujours dans l'autorité, croissant en malice et étant un grand traitre à ses citoyens.
Signes vus dans l’air sur Jérusalem : 9. Mort de Jason : 12. Carnage des juifs par antiochus : 18. Juda s’enfuit au désert.
- Dans le même temps, Antiochus se prépara au second voyage qu'il voulait faire en Egypte.
- Et il arriva que, pendant l'espace de quarante jours ou environ, l'on vit par toute la ville de Jérusalem des gens de cheval courant dans l'air, qui avaient des robes de drap d'or et qui étaient garnis de lances, comme en forme de bataillons ;
- Et des compagnies de gens de cheval rangées comme en bataille, et des courses de l'un à l'autre ; puis des mouvements des boucliers, et une multitude de heaumes, des épées dégainées, et des dards qu'on jetait, et un brillant éclat d'armes dorées, et toutes sortes de cuirasses.
- C'est pourquoi tous priaient qu'une telle apparition se tournât en bien.
- Mais un faux bruit s'étant répandu, comme si Antiochus fût trépassé, Jason ne prit pas moins de mille hommes et se jeta subitement sur la ville. Et, quand ceux de la ville qui étaient sur les murailles, furent repoussés, et qu'enfin la ville fut prise,
- Ménélaüs s'enfuit à la forteresse ; mais Jason faisait un grand carnage de ses citoyens, sans épargner personne, et ne pensait pas qu'un tel heureux succès contre ceux de son sang était un grand malheur, et s'imaginant de dresser des trophées de ses ennemis et non de ceux de sa nation.
- Toutefois il n'obtint pas la souveraineté ; mais, étant tombé pour la fin de ses trahisons dans la confusion, il s'en alla de nouveau comme fugitif au pays des Ammonites.
- Il eut donc enfin une malheureuse issue, étant mis en prison par Arétas, roi des Arabes ; puis, fuyant de ville en ville, persécuté et haïs de tous comme un apostat, et étant devenu exécrable comme ennemi public du pays et de ses citoyens, il fut chassé en Égypte.
- Et lui, qui en avait chassé plusieurs hors de leurs pays, mourut dans une terre étrangère, s'étant retiré vers les Lacédémoniens dans la pensée d'y avoir une sûre retraite à cause de ses alliés.
- Et lui, qui en avait jeté plusieurs à la voirie sans les ensevelir, ne fut point regretté et n'eut point de part au sépulcre de ses pères.
- Or le roi, étant averti de ces choses qui étaient ainsi arrivées, soupçonna que les Juifs voulaient se révolter, et, pour cette cause, il s'arma pour partir d'Egypte d'un courage cruel et prit la ville par armes.
- Et il commanda aux gendarmes de mettre en pièces ceux qu'ils rencontreraient, sans en épargner aucun, et d'égorger ceux qui monteraient au haut des maisons pour se sauver.
- Ainsi on fit un grand carnage de jeunes gens et de vieillards, et une grande destruction de femmes et d'enfants, et une grande tuerie de vierges et de petits enfants.
- Et, dans l’espace de trois jours, il y eut quatre-vingt mille personnes qui périrent, quarante mille prisonniers et autant de vendus.
- Mais encore ne fut-il point content de cela, car il eut aussi de la hardiesse d’entrer dans au temple plus saint de toute la terre, ayant pour conducteur Ménélaüs, qui était traître des lois et du pays.
- Il prit de ses mains souillées les saints vaisseaux et les choses qui y avaient été dédiées par les autres rois pour l'accroissement, la gloire et l’honneur du lieu, et les maniait indignement de ses mains exécrables pour les distribuer.
- Antiochus aussi, livré à un esprit insensé ne considérait point que le Seigneur avait été pour un peu de temps courroucé à cause des péchés de ceux qui demeuraient dans la cité, et c'est pour quoi aussi il n'avait pas eu soin du lieu.
- Car, s'ils n'eussent pas été engagés dans plusieurs péchés, il eût été aussi incontinent châtié et repoussé de son audace, comme Héliodore, qui fut envoyé du roi Séleucus pour visiter le trésor.
- Mais ce n'est pas à cause du lieu que Dieu a choisi la nation, mais c'est à cause de la nation qu'il a choisi le lieu.
- C'est pourquoi ce lieu, ayant participé aux maux du peuple, a été aussi fait ensuite participant de ses biens par le Seigneur, et, après avoir été abandonné durant la colère du Dieu tout-puissant, il a été de nouveau exalté avec une grande gloire dans la réconciliation du grand Dieu.
- Antiochus donc, après qu'il eut emporté du temple mille huit cents talents, s'en retourna en diligence à Antioche, estimant par son orgueil qu'il rendrait la terre navigable et qu'il ferait de la mer un chemin ferme, tant il était enflé en son cœur.
- Mais il laissa aussi des prévôts pour tourmenter la nation, savoir, à Jérusalem, Philippe, qui était phrygien de nation, plus barbare en mœurs que celui qui l'avait établi ;
- Et à Garizim, Andronicus ; et, avec eux, Ménélaüs, qui s'élevait plus que les autres, ayant un courage malin contre les Juifs ses citoyens.
- Il envoya aussi Apollonius, l'auteur et le commencement de tout malheur, pour capitaine avec une armée de vingt-deux mille hommes, et lui commanda de massacrer tous ceux qui seraient en âge d'homme, et de vendre les femmes et les jeunes gens.
- Quand il fut arrivé à Jérusalem, feignant la paix, il se retint jusqu'au saint jour du sabbat et alors, comme les Juifs faisaient la fête, il commanda à ses gens de se mettre en armes,
- Et tua tous ceux qui étaient venus ensemble au sabbat, et, en courant par la ville avec ses gens armés, il mit à mort une grande multitude du peuple.
- Mais Juda Maccabée, lui dixième, s'en était allé en un lieu désert et vivait là à la manière des animaux avec ses gens dans les montagnes ; car ils demeurent là mangeant le foin, afin qu'ils ne participassent pas aux profanations.
Antiochus envoie un commissaire pour profaner le temple, et contraindre les juifs à l’idolâtrie, 10. Deux femmes mises à mort pour avoir circoncis leurs enfants, 18. Confiance d’Eléazar.
- Mais, un peu de temps après, le roi envoya un certain vieillard d'Athènes pour contraindre les Juifs de transgresser les lois de leurs pères et de ne se gouverner plus selon les lois de Dieu.
- Et aussi pour profaner le temple qui était à Jérusalem, et le surnommer le temple de Jupiter Olympien ; et celui qui était à Garizim, le temple de Jupiter Hospitalier, selon ce qu'estiment les habitants de ce lieu-là, savoir, des Etrangers.
- Or l'introduction de cette méchanceté était griève et fâcheuse au peuple ;
- Car, par elle, le temple était rempli des débordements et des dissolutions des Gentils, qui se divertissaient avec des débauchées et se mêlaient avec les femmes dans le circuit des lieux sacrés, et qui, outre cela, y portaient des choses qui n'étaient point permises.
- L'autel aussi était tout rempli de choses illicites, défendues par les lois.
- Et il n'était plus permis de garder les sabbats ni les jours solennels des pères, et il n'était pas même permis de s'avouer simplement juif.
- Ils étaient menés avec une contrainte amère aux sacrifices qu'on faisait de mois en mois, le jour de la naissance du roi ; et, quand on célébrait la fête du dieu Bacchus, on les contraignait d'aller à la procession de bacchus couronnée de lierre.
- Et un arrêt fut envoyé aux villes voisines du pays des Grecs, à l'instigation de Ptolémée, savoir, que cette même coutume eût lieu entre les Juifs, et qu'ils eussent à se trouver aux processions et aux sacrifices des idoles,
- Et qu'on fît mourir ceux qui ne voudraient point se conformer aux façons de faire des gentils, c’était donc une grande horreur de voir la calamité qui avait lieu alors.
- Car deux femmes furent accusées d'avoir circoncis leurs enfants ; c'est pourquoi, après avoir pendu leurs enfants à leurs mamelles et après les avoir publiquement menées par la ville, ils les jetèrent des murailles en bas.
- Et les autres s'en allaient ensemble aux cavernes voisines célébrer secrètement le jour du sabbat ; mais, ayant été découverts à Philippe, ils furent brûlés ensemble parce qu’ils craignaient de se défendre pour l’honneur de ce jour tant vénérable.
- Je prie donc ceux qui liront ce livre-ci, qu'ils n'aient point horreur de ces calamités ; mais qu'ils estiment que ces punitions, ne sont pas arrivés pour la perdition, mais pour la correction de notre nation.
- Car aussi c'est signe d’un grand bienfait que les pécheurs ne soient pas soufferts longtemps dans leur mauvaise vie, mais qu'incontinent vengeance en soit prise.
- Car le Seigneur n'attend point avec patience comme à l’égard des autres nations, jusqu'à ce que le jour du jugement soit venu, et qu'alors il les punisse selon la plénitude des péchés.
- Il a donc ainsi ordonné de nous, afin qu'il ne se venge point dans la suite. Si nos péchés étaient parvenus jusqu’à consommation.
- C'est pourquoi il ne retire jamais sa miséricorde de nous et, et quand il corrige son peuple par des calamités, il ne l’abandonne pourtant pas.
- Mais que ces choses soient dites par nous en peu de paroles pour servir d'avertissement. Maintenant donc il faut revenir à la narration.
- Il y avait un certain Éléazar l'un des principaux scribes, home avancé en âge et beau de visage, lequel on contraignait de manger de la chair de pourceau, en lui ouvrant la bouche.
- Mais lui, aimant mieux souffrir la mort avec gloire que de vivre dans la souillure, allait volontairement aux tourments.
- Comme doivent s'y présenter ceux qui sont bien résolus à souffrir le supplice, ayant craché devant soi les choses qu'il n'était pas permis de goûter pour l'amour de la vie.
- Mais ceux qui avaient été ordonnés sur ces méchants et abominables sacrifices, l'ayant pris à part à cause de l'ancienne connaissance qu'ils avaient de ce personnage, l'exhortaient qu'apportant de la chair dont il lui était permis de manger, après qu'il l'aurait apprêtée lui-même, il feignît de manger de la chair du sacrifice, comme le roi l'avait commandé ;
- Afin qu'en faisant cela, il fût délivré de la mort ; et qu'à cause de l'ancienne amitié qu'il avait avec eux, il acceptât cette faveur.
- Mais lui conservait une pensée honnête et digne de son âge, de l'excellence de sa vieillesse, de l'honneur de ses cheveux blancs et de sa belle conduite depuis son enfance, mais encore plus de la sainte loi faite et établie de Dieu, répondit sur-le-champ, en disant : Qu'on l'envoyât vite au sépulcre.
- Car, dit-il, il serait bien mal séant à notre âge de feindre, tellement que plusieurs jeunes gens Crussent qu'Eléazar, à l'âge de quatre-vingt-dix ans, eût passé au paganisme ;
- Et qu'à cause de ma dissimulation et pour un peu de temps de cette vie caduque et corruptible, eux aussi fussent séduits par mon moyen, et que j'attire sur ma vieillesse l'exécration et une telle tâche.
- Car aussi, quand je serais pour le temps présent délivré des tourments des hommes, néanmoins je n’échapperais pas, ni vif, ni mort, la main du Dieu tout-puissant.
- C'est pourquoi, en donnant courageusement ma vie, je paraîtrai véritablement digne de ma vieillesse :
- Et je laisserai aux jeunes gens un noble exemple d'un courage prompt et vertueux à souffrir la mort pour les vénérables et saintes lois. Et, après qu'il eut dit ces choses, incontinent, il s’en alla au tourment.
- Mais ceux qui le conduisaient et qui, un peu auparavant, avaient paru plus doux, passèrent tout d'un coup à la haine à cause des paroles qu'il avait dites, parce qu'ils estimaient que ce fût une rage.
- Mais, comme il allait expirer à force de coups, il soupira et dit : Le Seigneur, dans sa sainte science, connaît manifestement qu'au lieu que je pouvais être délivré de la mort, je souffre de grandes douleurs dans le corps, étant fouetté jusqu'à expirer sous les coups, mais, quant à mon âme, j'endure volontiers ces peines-ci pour la crainte que j'ai de lui.
- Il mourut donc ainsi, laissant par sa mort un exemple de générosité et une mémoire de vertu, non-seulement aux jeunes gens, mais aussi à toute sa nation.
Exemple mémorable de la grande connaissance de sept frères cruellement tourmentés avec leur mère par Antiochus, parce qu’ils ne voulurent point se souiller d’idolâtrie.
- Il arriva aussi que sept frères avec leur mère, furent pris ensemble pour être contraints par le roi de manger, contre la loi, de la chair de pourceau, et ils furent battus de fouets et d'écourgées.
- Mais l'un d'eux, parlant le premier, dit à Antiochus : Que demandes-tu et que veux-tu apprendre de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les lois de nos pères.
- Et le roi, entrant en colère, commanda qu'on chauffât des poêles et des chaudières d'airain, et incontinent, après qu'elles furent toutes rouges de feu,
- Il commanda qu'on coupât la langue à celui qui avait parlé le premier, et que, lui ayant écorché la tête, on lui coupât les extrémités des membres en la présence de ses autres frères et de sa mère.
- Le Seigneur Dieu regardera et certainement il nous consolera, comme Moïse l'a déclaré dans le cantique, qui nous est une protestation en face, par ces paroles : Il donnera con
- Et, après l'avoir ainsi tout mutilé, il commanda que le feu fût allumé, et qu'il fût rôti dans la poêle, pendant qu'il respirait encore ; et, comme la fumée se répandait de la poêle au loin, tous les autres frères ensemble avec la mère s'exhortaient l'un l'autre à mourir généreusement, disant:
- solation à ses serviteurs.
- Le premier étant mort de cette manière, ils amenèrent le second pour le couvrir d'opprobres, et, après avoir écorché la peau de sa tête avec les cheveux, ils lui demandèrent s'il ne mangerait pas des viandes qu'on lui présentait, plutôt que de se laisser tourmenter dans tous les membres de son corps.
- Mais il répondit en langage du pays et dit : Je n'en ferai rien. C'est pourquoi il souffrit aussi les mêmes tourments que le premier.
- Et, étant près de rendre le dernier soupir, il dit : Toi meurtrier, tu nous ôtes la vie présente ; mais le Roi du monde nous ressuscitera un jour pour la vie éternelle, après être morts pour ses lois.
- Après celui-ci, on en vint au troisième, et, quand on lui demanda sa langue, incontinent il la tira dehors, et avec constance il étendit les mains ;
- Et dit courageusement : J'ai reçu ces membres du ciel ; mais : je les méprise maintenant pour les lois de Dieu, car j'espère qu'il me les rendra un jour.
- Tellement que le roi même et ceux qui étaient avec lui, furent tout étonnés du courage de ce jeune homme, qui faisait si peu de cas des tourments.
- Après que celui-ci fut mort, ils torturèrent de même le quatrième.
- Et, comme il était sur le point d'expirer, il dit : Il vaut bien mieux que je renonce à toute espérance des hommes, et que j'attende celle, qui est de Dieu, savoir que de nouveau je serai ressuscité par lui ; mais toi, tu ne ressusciteras point pour la vie.
- Ayant fait venir le cinquième, ils le tourmentèrent de même. Alors, regardant le roi, il lui dit :
- Tu es puissant entre les hommes, quoique tu sois mortel, et tu fais ce que tu veux ; mais n'estime pas pourtant que notre nation soit abandonnée de Dieu.
- Attends seulement un peu et tu verras sa grande puissance, comment il te tourmentera, toi et toute ta race.
- Après celui-ci, ils amenèrent le sixième, et, lorsqu'il était près d'expirer, il dit : Ne te trompe point vainement ; car, si nous souffrons des choses si étranges, c'est que nous les avons méritées, ayant péché contre notre Dieu.
- Mais toi, ne te flatte point de demeurer impuni, après avoir entrepris de combattre contre Dieu.
- Cependant la mère, plus admirable qu'on ne le peut dire, et digne d'une mémoire éternelle, voyant ainsi ses sept fils périr en un même jour, le supportait courageusement à cause de l'espérance qu’elle avait en Dieu.
- Elle exhortait chacun d'eux, en langage du pays, par des paroles fortes et pleines de sagesse, et, alliant un courage mâle à la tendresse d'une femme, elle leur disait :
- Je ne sais comment vous avez été formés dans mon sein ; car ce n'est pas moi qui vous ai donné l'esprit et la vie, ni qui ai assemblé tous vos membres,
- Mais c'est le Créateur du monde, qui a formé l'homme et qui a donné naissance à toutes choses. C'est lui aussi qui vous rendra de nouveau l'esprit et la vie en sa miséricorde, en récompense de ce que maintenant vous ne tenez nul compte de vous-mêmes à cause de ses lois.
- Alors Antiochus, se croyant méprisé et jugeant que cette parole lui tournait à opprobre, comme le plus jeune de tous était resté, il ne l'exhortait pas seulement par des paroles, mais il l’assurait même par serment qu'il le rendrait riche et heureux, et qu’il le tiendrait pour son ami, et lui fournirait tout ce qui lui serait nécessaire, dès qu'il aurait abandonné les lois de ses pères.
- Mais ce jeune enfant n'y voulant aucunement entendre, le roi appela la mère et l'exhorta à donner bon conseil à son fils pour sa délivrance.
- Après donc qu'il lui eut dit bien des choses pour l'y engager, elle promit de donner bon conseil à son fils.
- S'étant donc tournée vers lui, en se moquant du cruel tyran, elle lui dit en langage du pays, mon fils, aie pitié de moi, qui t'ai porté neuf mois dans mon sein, qui t'ai allaité trois ans et qui t'ai nourri et élevé jusqu'à l'âge où tu es.
- Je te conjure, mon enfant, de regarder le ciel, et la terre, et toutes les choses qui y sont, et de considérer que Dieu a fait toutes ces choses de rien, de même que tous les hommes.
- Ne crains donc point ce cruel bourreau ; mais reçois la mort en digne compagnon de tes frères, afin que, dans la même miséricorde, je te recouvre un jour avec tes frères.
- Comme elle parlait encore, le jeune enfant s'écria : Qu'attendez-vous ? Je n'obéirai point au commandement du roi, mais au commandement de la loi qui a été donnée à nos pères par Moïse.
- Mais toi, qui es l'inventeur de toute sorte de maux contre les Hébreux, tu n'échapperas point à la main de Dieu.
- Il est vrai que nous souffrons ces choses-ci pour nos péchés ;
- Mais, si notre Seigneur Dieu s'est, pour un peu de temps, courroucé contre nous pour nous châtier et nous corriger, toutefois il s'apaisera de nouveau envers ses serviteurs.
- Mais, pour toi, qui es le plus scélérat et le plus infâme de tous les hommes, ne t'enfle point par de vaines espérances, grinçant les dents et levant la main contre les serviteurs du ciel.
- Car tu n'as point encore échappé le jugement du Dieu puissant qui voit tout.
- Quant à mes frères, après avoir souffert quelque douleur passagère, ils sont maintenant sous l'alliance de la vie éternelle ; mais toi, tu souffriras les jugements de Dieu, savoir, les peines dues à ton orgueil.
- Moi donc, j'abandonne mon corps et mon âme, comme l'ont fait mes frères, pour les lois de nos pères, en priant Dieu que bientôt il soit propice à notre nation, et que tu sois contraint par des tourments et des plaies à confesser que c'est lui qui est le seul Dieu.
- Et que la colère du Dieu tout puissant, laquelle est justement tombée sur toute notre nation, finisse par moi et par mes frères !
- Alors le roi fut tout transporté de colère et procéda encore plus rigoureusement contre celui-ci que contre tous les autres, ne pouvant souffrir de se voir ainsi moqué.
- Il mourut donc aussi saintement et avec une parfaite confiance au Seigneur.
- Enfin la mère aussi fut mise à mort après ses fils.
- Mais c'est assez parler de ces sacrifices profanes et de cruautés si énormes.
Juda assemble une armée pour s’opposer aux ennemis des juifs. 16. Exhorte ceux de sa suite à combattre vaillamment contre Nicanor, 24. Lequel il met en déroute : 30. Et puis défait Timothée et Bacchides.
- Or Juda Maccabée et ceux qui étaient avec lui, entraient secrètement dans les bourgs et, appelant leurs parents et leurs amis, et prenant avec eux ceux qui étaient demeurés dans la profession de la religion des Juifs, ils en assemblèrent jusqu'à six mille hommes.
- Et ils priaient le Seigneur qu'il regardât sur son peuple, qui était foulé par tous les autres, et qu'il eût pitié de son temple, qui était profané par les méchants ;
- Qu'il eût aussi compassion de la ville, qui était désolée, laquelle s'en allait être rasée ; et qu'il exauçât la voix du sang qui criait à lui ; secours pour les affaires du roi ;
- Lequel, ayant incontinent choisi Nicanor, fils de Patrocle, l'un de ses principaux amis, l'envoya et lui donna, sous sa charge, des gens de toutes nations, tous armés, au nombre de vingt mille, pour exterminer toute la race des Juifs, et il joignit avec lui Gorgias, homme de guerre et expérimenté au fait des armes.
- Et Nicanor mit à part le tribut que le roi devait payer aux Romains, savoir, deux mille talents, pensant d'y suppléer par la vente des prisonniers d'entre les Juifs.
- Et incontinent il envoya aux villes maritimes appeler les marchands pour acheter les Juifs et leur promit de leur donner quatre-vingt-dix esclaves pour un talent, sans penser à la vengeance qui devait suivre et tomber sur lui de par le Tout-Puissant.
- Quand on eut averti Juda de l'entreprise de Nicanor, et qu'il eut communiqué avec ceux qui étaient avec lui touchant la venue de l'armée,
- Quelques-uns qui étaient craintifs et qui craignaient la justice de Dieu, s'enfuirent et se retirèrent de ce lieu-là.
- Et les autres vendaient ce qui leur était demeuré de reste, et priaient ensemble le Seigneur qu'il les délivrât de la main du méchant Nicanor, qui les avait vendus avant qu'il fût approché d’eux ;
- Et que, si ce n'était pour l'amour d'eux, au moins que ce fût pour l'amour de l'alliance qu'il avait traitée avec leurs pères, et à cause de l'invocation de son nom vénérable et magnifique.
- Et Maccabée, ayant aussi assemblé ceux qui était avec lui, au nombre de six mille, il les exhortait de ne pas s'étonner à cause de leurs ennemis et de ne pas craindre la multitude des nations qui venaient injustement contre eux, mais de combattre vaillamment,
- Ayant devant les yeux l'outrage qui avait été injustement fait par ceux-là au lieu saint, et aussi le dégât qui avait été fait dans la ville, laquelle était exposée à l'opprobre, et l'anéantissement des lois et de l'état de leurs pères.
- Car ils se confient (dit-il) en leurs armes et en leur audace ; mais nous avons confiance dans le Seigneur tout-puissant, qui peut détruire d'un seul mouvement tant ceux qui viennent contre nous, que tout le monde.
- Il leur fit aussi un récit des secours que Dieu avait donnés à leurs pères, et comment cent quatre-vingt-cinq mille hommes sous Sennachérib périrent ;
- Et de la bataille qu'ils avaient donnée contre les Galates en Babylone ; comment ils étaient venus en tout huit mille, avec quatre mille Macédoniens, et comment, les Macédoniens étant ébranlés, les nôtres, qui n'étaient seulement que huit mille, en détruisirent cent vingt mille, à cause du secours qui leur fut donné du ciel, de quoi ils reçurent de grands profits.
- Les ayant donc animés par ces paroles et préparés à mourir pour les lois et pour le pays, il partagea son armée en quatre bandes,
- Etablissant ses propres frères, Simon, Joseph et Jonathan, capitaines sur chaque compagnie, en donnant à chacun quinze cents hommes.
- Et, après qu'Éléazar leur eut donné le signe de l'aide de Dieu, Juda lui-même se mit à la tête de l'armée et chargea Nicanor.
- Et, parce que le Tout-Puissant combattait avec eux, ils tuèrent plus de neuf mille hommes des ennemis et rendirent la plus grande partie de l'armée de Nicanor blessée et estropiée, et les contraignirent tous de fuir.
- Et, ayant pris l'argent de ceux qui étaient venus pour les acheter, ils les poursuivirent assez loin.
- Mais, après, ils s'en retournèrent, étant pressés par le temps, parce que c'était la veille du sabbat, ce qui fut cause qu'ils ne continuèrent pas longtemps à les poursuivre.
- Mais, ayant ramassé les armes et les dépouilles des ennemis, ils se mirent à solenniser le sabbat, en bénissant le Seigneur avec véhémence et lui rendant louange de ce qu'il les avait délivrés en cette journée-là et commencé de répandre sur eux sa miséricorde.
- Mais, après le sabbat, ils distribuèrent une partie des dépouilles aux infirmes, aux orphelins et aux veuves, et le reste fut partagé entre eux et leurs enfants.
- Et, ces choses achevées, faisant requête et prière tous en commun, ils supplièrent le Seigneur miséricordieux qu'il se réconciliât avec ses serviteurs jusqu'au bout.
- Puis, combattant contre ceux qui étaient avec Timothée et Bacchides, ils en tuèrent plus de vingt mille, et prirent les hautes forteresses, et partagèrent plusieurs dépouilles entre les blessés, les orphelins, les veuves et les vieillards.
- Et, après qu'ils eurent diligemment recueilli leurs armes, ils les mirent toutes ensemble en des lieux propres ; mais ils rapportèrent le reste des dépouilles à Jérusalem.
- Et ils tuèrent Philarches, qui était avec Timothée, homme débordé en impiété, lequel avait extrêmement affligé les Juifs.
- Et, comme ils célébraient à Jérusalem la fête de la victoire, ils brûlèrent ceux qui avaient brûlé les portes sacrées, savoir Callisthènes, lorsqu'il s'était enfui en une petite maison ; et ainsi le salaire convenable à son iniquité lui fut rendu.
- Mais le très-méchant Nicanor, qui avait mené mille marchands pour leur vendre des Juifs,
- Ayant été humilié par le moyen de ceux qu'il estimait comme rien, et cela par l'aide du Seigneur, et ayant jeté la robe d'honneur, s'enfuit tout seul, comme un esclave fugitif, par la mer Méditerranée et vint à Antioche, se reconnaissant extrêmement malheureux de ce qu'il avait perdu son armée.
- Et celui qui avait promis de payer le tribut aux Romains des prisonniers qu'il prendrait de Jérusalem, annonçait alors que les Juifs avaient Dieu pour leur protecteur et qu'ainsi ils étaient invulnérables, à cause qu'ils suivaient les lois qu'il leur avait données.
Antiochus retournant de Perse avec déshonneur, 5. Est frappé d’une maladie incurable, 9. Qui le contraint de le reconnaitre en quelque sorte, 11. Et d’écrire aux juifs amiablement, 19. Puis il meurt dans une grande misère.
- En ce temps-là, Antiochus retournait de Perse avec déshonneur.
- Car il était entré dans une ville nommée Persépolis et avait entrepris de piller le temple et de surprendre la ville ; mais, quand la multitude fut couru aux armes, ils furent mis en fuite. Antiochus, ayant donc été mis en fuite par les habitants, partit de là avec honte.
- Et, quand il fut venu vers Ecbatane, il reçut les nouvelles de ce qui était arrivé à Nicanor et à Timothée.
- Alors, étant transporté de fureur, il pensait faire retourner sur les Juifs le mal que lui avaient fait ceux qui l'avaient chassé. Et il commanda que son chariot fût attelé pour marcher incessamment, parce que le jugement du ciel le pressait, car il avait ainsi parlé avec orgueil : Je ferai que Jérusalem deviendra un charnier de Juifs, lorsque j'y serai arrivé.
- Mais le Seigneur tout-puissant, le Dieu d'Israël, le frappa d'une plaie incurable et invisible. Car, comme il eut achevé de dire cette parole, il fut saisi d'une horrible douleur dans les entrailles et de griefs tourments intérieurs,
- Ce qui lui arriva très-justement, comme à celui qui avait déchiré les entrailles des autres par plusieurs tourments étranges ; toutefois il ne quitta nullement sa fierté.
- Et même, étant tout rempli d'orgueil et ne respirant, dans sa colère, que feu et flammes contre les Juifs, il commandait qu'on hâtât le voyage. Mais il arriva qu'il tomba du chariot, qui roulait avec impétuosité, et que, par une chute très rude, tous les membres de son corps furent froissés.
- Et ainsi lui qui, s'élevant par son orgueil au-dessus de tous les hommes, pensait peu auparavant de pouvoir commander aux ondes de la mer et de peser dans la balance les hauteurs des montagnes, fut alors humilié jusqu'en terre et porté dans une chaise, faisant voir à tous manifestement la puissance de Dieu.
- De sorte que la vermine sortait de son méchant corps, et que, vivant encore dans les douleurs et les tourments, sa chair tombait par pièces, et que toute l'armée ne pouvait souffrir la puanteur de sa pourriture.
- Celui qui, un peu auparavant, croyait pouvoir toucher les étoiles du ciel, était alors en un tel état, que nul ne le pouvait porter à cause de la grandeur insupportable de l'infection qui sortait de lui.
- Étant donc ainsi blessé, il commença à quitter ce grand orgueil et à venir à se reconnaitre soi-même par le fléau de Dieu et par les douleurs, qui croissaient de moment en moment.
- Et, comme aussi lui-même ne pouvait plus endurer sa puanteur, il dit : C'est bien raison de se soumettre à Dieu, et que celui qui est mortel, ne présume pas de s'égaler à Dieu.
- Et ce méchant priait le Seigneur, de qui il ne devait point recevoir miséricorde,
- Proposant de mettre en liberté la ville à laquelle il se hâtait de venir pour la raser et pour en faire un charnier,
- Et promettant d'égaler les Juifs à ceux d'Athènes, ces mêmes Juifs qu'il avait résolu de priver de l'honneur de la sépulture et d'exposer leurs corps, avec ceux de leurs petits-enfants, aux oiseaux et aux bêtes, afin qu'ils en fussent dévorés ;
- Promettant aussi d'orner de très-grands dons le saint temple qu'il avait pillé auparavant, et de multiplier les saints vaisseaux, et de fournir de ses propres revenus les dépenses nécessaires pour les sacrifices,
- Et de plus, de se faire lui-même juif et d'aller par toute la terre habitable pour annoncer la puissance de Dieu.
- Mais, parce que ses douleurs ne cessaient point (car le juste jugement de Dieu était venu sur lui), il écrivit tout désespéré une lettre aux Juifs, en forme de requête, qui contenait ce qui suit :
- Le roi et prince Antiochus salue les Juifs très-bons citoyens, leur souhaitant joie, santé et prospérité.
- Si vous et vos enfants êtes en bonne santé, et si toutes vos affaires vont à souhait, j'en rends de grandes grâces à Dieu, ayant mon espérance au ciel.
- Et, étant maintenant malade et me ressouvenant avec affection de l'honneur que j'ai reçu de vous, et de la bienveillance que vous m'avez témoignée à mon retour des lieux de Perse, parce que je suis pressé d'une maladie périlleuse, j'ai estimé qu'il était nécessaire de prendre soin de la sûreté commune de nous tous.
- Ce n'est pas que je désespère de moi-même, mais j'ai au contraire une grande espérance d'échapper de cette maladie.
- Néanmoins considérant que mon père aussi, lorsqu'il conduisait son armée par ces hautes contrées, me nomma son successeur.
- Afin que, si quelque chose non attendue fût arrivée, ou que si quelque nouvelle fâcheuse eût été publiée, ceux du pays, connaissant à qui était laissé le gouvernement des affaires, ne se troublassent point ;
- Et considérant de plus que tous les potentats voisins font le guet de près, en attendant l'occasion et ce qui pourra arriver, j'ai déclaré roi mon fils Antiochus, lequel j'ai souvent donné en garde et recommandé à plusieurs d'entre vous, lorsqu'il me fallait retourner aux hautes provinces de mes états, et je lui ai écrit ce qui sera ajouté ci-dessous.
- Je vous prie donc et je vous conjure que, vous souvenant de mes bienfaits envers vous, tant en public qu'en particulier, vous gardiez aussi la même bienveillance envers moi et envers mon fils.
- Car je suis persuadé que, suivant mes intentions, il se conduira avec équité et avec douceur envers vous.
- Ce meurtrier donc et ce blasphémateur, après avoir souffert. Des maux extrêmes, de même qu'il avait traité les autres, mourut, étranger sur les montagnes, d'une mort misérable.
- Et Philippe, qui avait été nourri avec lui, transporta son corps ; mais, parce qu'il craignait le fils d'Antiochus, il s'en alla en |Égypte vers Ptolémée Philométor.
Maccabée reprend Jérusalem, et purifie le temple, Eupator parvenu à la couronne inquiète les juifs : 16. Maccabées fait la guerre aux Iduméens : 24. Puis à Timothée, et les défait.
- Mais Maccabée et tous ceux qui étaient avec lui, sous la conduite du Seigneur, reprirent le temple et la ville.
- Et ils démolirent les autels et les chapelles que les étrangers avaient faits par les rues.
- Et, après avoir purifié le temple, ils firent un autre autel. Et, après avoir fait du feu avec des pierres à feu, ils offrirent des sacrifices deux ans et six mois après ; puis ils y mirent les parfums et les pains de proposition.
- Cela étant fait, ils priaient le Seigneur, étant prosternés en terre, qu'ils ne tombassent plus en de si grands maux ; mais que, s'il leur arrivait de pécher, ils fussent doucement corrigés par lui et qu'ils ne fussent point livrés aux nations barbares, lesquelles blasphémaient son nom.
- Et il arriva que la purification du temple fût faite le même jour qu'il avait été profané par les étrangers, savoir, le vingt-cinquième jour du mois de Casleu.
- Et ils célébrèrent la fête pendant huit jours à la façon des tabernacles, se souvenant que, peu de temps auparavant, ils avaient passé le jour solennel des tabernacles sur les montagnes et dans les cavernes, où ils étaient errants comme des bêtes.
- C'est pourquoi ils portaient des palmes, chantant des hymnes à celui qui leur avait accordé ce bonheur de pouvoir purifier son temple.
- Et, ils ordonnèrent, par un arrêt commun et par un commandement fait à toute la nation des Juifs, que tous les ans, on célébrerait ces jours-là.
- Telle fut donc la mort d'Antiochus, surnommé l'Illustre.
- Nous représenterons maintenant ce qui est arrivé du temps d'Antiochus Eupator, fils de ce méchant-là, en faisant un abrégé des maux qui ont accompagné la guerre.
- Car, quand il fut parvenu à la couronne, il établit sur les affaires du royaume un certain homme nommé Lysias, principal gouverneur de la Célésyrie et de la phénicie.
- Car Ptolémée, surnommé Macer, résolut en soi-même de maintenir aux Juifs leur droit, à cause du tort qui leur avait été fait, et il proposa de traiter avec eux paisiblement.
- C'est pourquoi, étant accusé par ses amis auprès d'Eupator, où souvent il était appelé traître, parce qu'il avait abandonné Chypre, qui lui avait été donnée en garde par Philométor, et s'était retiré vers Antiochus l'Illustre, et, n'ayant aucun emploi honorable, de dépit il s'empoisonna et mourut ainsi.
- Or, après que Gorgias fut de venu gouverneur de ces lieux-là, prenant des étrangers à sa solde, il faisait continuellement la guerre aux Juifs.
- Pareillement les Iduméens, ayant occupé les forteresses commodes à leurs entreprises, tenaient les Juifs en crainte et, recevant ceux qui étaient bannis et chassés de Jérusalem, s'efforçaient de faire la guerre.
- Alors ceux qui étaient avec Maccabée, après avoir requis le Seigneur par leurs prières qu'il leur fût en aide, attaquèrent les forteresses des Iduméens.
- Et, les ayant attaquées vaillamment, ils se rendirent maîtres des places, après avoir repoussé ceux qui combattaient sur les murailles, et ils tuèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, et n'en tuèrent pas moins de vingt mille.
- Et, parce que quelques-uns, qui n'étaient pas moins de neuf mille, s'étaient enfuis en deux tours extrêmement fortes et munies de toutes choses nécessaires pour le siège,
- Maccabée laissa, pour les attaquer, Simon, et Joseph, et aussi Zachée, et ceux qui étaient avec eux, en grand nombre ; et, pour lui, il se retira vers les lieux qui pressaient le plus.
- Mais ceux qui étaient avec Simon, poussés par un mouvement d'avarice, furent gagnés par de l'argent par quelques - uns de ceux qui étaient dans ces tours, et, ayant reçu soixante-dix mille drachmes, en laissèrent échapper quelques-uns.
- Et, quand ce qui était arrivé, fut rapporté à Maccabée, il assembla les principaux du peuple et accusa ces gens-là d'avoir vendu leurs frères pour de l'argent, en laissant aller leurs ennemis contre eux-mêmes.
- C'est pourquoi il fit mourir ces traîtres-là et, aussitôt après, il prit les deux tours.
- Et, comme tout lui réussissait lorsqu'il avait les armes à la main, il fit périr plus de vingt mille hommes dans ces deux forteresses.
- Alors Timothée, qui avait auparavant été vaincu par les Juifs, ramassa une armée de toutes sortes de nations étrangères et, ayant assemblé une grande cavalerie d'Asie, il vint comme s'il eût dû prendre la Judée par les armes.
- Mais Maccabée et ceux qui étaient avec lui, comme l'ennemi s'approchait, se mirent à invoquer le Seigneur, en jetant de la terre sur leurs têtes, et ceignant leurs reins de sacs,
- Et se prosternant au pied de l'autel, priaient le Seigneur qu'il leur fût propice et qu'il se déclarât l'ennemi de leurs ennemis et l'adversaire de leurs adversaires, comme le déclare la loi.
- Et ainsi, après qu'ils eurent fait la requête, ils prirent leurs armes et sortirent loin hors de la ville ; mais, quand ils furent près de leurs ennemis, ils se tinrent cois.
- Puis, comme le soleil fut levé, ils vinrent à la charge de part et d'autre, les uns ayant, outre leur courage, leur refuge au Seigneur pour caution de la bonne issue et de la victoire, les autres établissant leur courage pour le chef du combat.
- Mais, comme la bataille se renforçait, cinq hommes à cheval très magnifiques apparurent du ciel à leurs adversaires, leurs chevaux étant ornés de brides dorées, deux desquels se mirent à conduire les juifs.
- Et, ayant pris Maccabée au milieu d'eux et le couvrant de leurs armes, ils le gardaient du danger, de sorte qu'il ne pouvait être blessé, mais ils jetaient sur leurs adversaires des dards et des foudres ; c'est pourquoi ils furent renversés, étant frappés d'aveuglement et remplis de trouble.
- Et il y eut vingt mille cinq cents hommes de pied de tués et six cents hommes de cheval.
- Alors Timothée s'enfuit en une forteresse nommée Gazara, qui était bien garnie, de laquelle Chereas était gouverneur.
- Mais Maccabée et ceux qui étaient avec lui, assiégèrent la forteresse pendant vingt-quatre jours fort vigoureusement.
- Et ceux qui étaient dedans, se confiant en la force du lieu, blasphémaient extraordinairement et proféraient des paroles détestables.
- Et, quand la vingt-cinquième journée fut venue, certains jeunes hommes, de ceux qui étaient avec Maccabée, embrasés de courroux à cause des blasphèmes, s'approchèrent courageusement de la muraille, et abattaient d’un fier courage ceux qu'ils rencontraient.
- Et les autres qui étaient aussi montés, combattant contre ceux de dedans, mirent le feu aux tours et, ayant allumé de grands feux, brûlèrent tout vifs ces blasphémateurs-là ; et les autres rompaient les portes et, ayant fait entrer avec eux le reste de l'armée, ils prirent la ville.
- Et, après avoir, pendant deux jours, ravagé la forteresse, ils trouvèrent Timothée qui se cachait en une fosse, et le tuèrent avec Chereas son frère et Apollophanes.
- Et, après tout cela, ils bénissaient avec des hymnes et des confessions, le Seigneur qui avait fait de grandes choses en Israël et leur avait donné la victoire.
Lysias attaquant la Judée est défait par Juda : 13. Il fait la paix avec les juifs, et sollicite pour eux l’amitié d’Eupator, 16. Lettre de Lysias et du roi aux juifs.
- Mais, peu de temps après, Lysias, lieutenant du roi et son parent, commis sur ses affaires, étant sensiblement touché de ce qui était arrivé.
- Assembla environ quatre-vingt mille hommes de pied avec toute la cavalerie et vint contre les Juifs avec dessein de faire de la ville, lorsqu'il l'aurait prise, une demeure pour les Gentils,
- Et d'avoir le temple pour amasser de l'argent, comme tous les autres temples des Gentils, et de vendre tous les ans la sacrificature.
- Ne considérant nullement la puissance de Dieu, mais comme forcené dans sa pensée, il se confiait en la multitude de ses gens de pied, et de ses gens de cheval, et en quatre-vingts éléphants.
- Et, quand il fut entré en Judée et se fut approché de Beth-Sura, qui était dans un lieu étroit, éloignée de Jérusalem d'environ cinq stades, il attaqua cette forteresse.
- Lors donc que Maccabée et ceux qui étaient avec lui, eurent appris qu'il assiégeait les forteresses, ils prièrent le Seigneur, en pleurant et gémissant avec toute la multitude du peuple, d'envoyer un bon ange pour la délivrance d'Israël.
- Et Maccabée, ayant lui-même pris le premier les armes, exhortant tous les autres de s'exposer au danger avec lui pour secourir leurs frères, lesquels aussi furent émus d'un franc courage.
- Et, comme ils étaient encore près de Jérusalem, un homme à cheval parut devant eux avec une robe blanche, et avec des armes d'or, branlant une lance.
- Alors tous ensemble bénirent le Seigneur miséricordieux et prirent courage étant prêts de percer non-seulement les hommes, mais aussi les bêtes même les plus sauvages et les murs de fer.
- Ils s'en allaient donc avec une bonne disposition, ayant une aide du ciel pour combattre avec eux, parce que le Seigneur avait eu pitié d'eux.
- Et, se jetant avec impétuosité sur leurs ennemis comme des lions, ils tuèrent onze mille hommes de pied et mille six cents hommes de cheval.
- Et ils mirent tous les autres en fuite, et plusieurs d'entre eux étant blessés échappèrent tout nus. Lysias aussi échappa par une fuite honteuse.
- Et, comme il n'était pas un homme dépourvu de sens, considérant en soi-même la perte qu'il avait faite, et connaissant que les hébreux ne pouvaient être vaincus, parce qu’ils avaient le Dieu tout-puissant qui combattait pour eux, il envoya vers eux ;
- Et promit qu'il consentirait à toutes choses justes et qu'il persuaderait au roi d'être leur ami.
- Et Maccabée se rendit aux remontrances de Lysias, ayant égard au bien public, et le roi accorda tout ce que Maccabée donna par écrit à Lysias pour les Juifs.
- Car il y eut des lettres écrites aux Juifs par Lysias en ces termes : Lysias salue le peuple des Juifs.
- Jean et Absalom, que vous avez envoyés, m'ayant rendu vos lettres, ont requis que j'accomplisse ce qu'elles contenaient.
- J'ai donc fait savoir au roi toutes les choses qu'il lui fallait rapporter, et il a accordé ce que ses affaires lui permettaient.
- Si donc vous gardez la bonne affection que vous avez fait paraître dans ces affaires, je m'efforcerai aussi désormais de vous procurer d’autres biens.
- Et j'ai commandé à ceux que vous avez envoyés, et à ceux que je vous envoie, de vous entretenir dans le détail de ces choses.
- Bien vous soit. L'an cent quarante-huit et le vingt-quatrième du mois de Dioscorus.
- Et les lettres du roi contenaient ce qui suit : Le roi Antiochus salue son frère Lysias.
- Depuis que notre père a passé vers les dieux, nous voulons que ceux qui sont dans notre royaume, vivent sans trouble, pour pouvoir vaquer avec soin à leurs affaires.
- Nous avons appris que les Juifs n'ont pas consenti au désir de mon père de les faire passer aux façons de faire des gentils. Mais qu’ils ont voulu conserver leur manière de vivre ; et que pour cette raison, ils nous ont requis que nous permettions qu’ils suivent leurs lois.
- C'est pourquoi nous aussi, désirant que cette nation soit en repos, avons jugé par ordonnance que le temple leur soit rendu, afin qu'ils se gouvernent selon la coutume de leurs ancêtres.
- Et ainsi tu feras bien si tu envoies pour faire la paix avec eux et leur donner la main, afin que, connaissant notre bonne volonté, ils aient bon courage et qu'ils s'occupent gaiement à leurs affaires.
- Et les lettres du roi qui furent envoyées à la nation des Juifs, étaient telles : Le roi Antiochus salue le sénat des Juifs et tous les autres Juifs.
- Si vous vous portez bien, c'est ce que nous désirons, nous aussi, nous nous portons bien.
- Ménélaüs nous a déclaré que vous désirez de retourner en vos possessions ;
- C'est pourquoi nous donnons la main d'assurance à ceux qui sont en chemin, jusqu'au trentième jour du mois de Xantique,
- Afin que les Juifs usent de leurs viandes et de leurs lois comme auparavant, et que nul d'eux n'ait à souffrir aucune fâcherie pour les choses qui sont faites par ignorance.
- Nous avons aussi envoyé Ménélaüs pour vous parler.
- Bien vous soit. L'an cent quarante-huit et le quinzième jour du mois de Xantique.
- Les Romains aussi leur envoyèrent des lettres qui contenaient ce qui suit : Quintus Memmius et Titus Manlius, ambassadeurs des Romains, saluent le peuple des Juifs.
- Nous vous accordons les choses que Lysias, le cousin du roi, vous a permises.
- Mais, pour celles qu'il a jugé devoir être rapportées au roi, envoyez au plus tôt quelqu'un pour en traiter, après en avoir délibéré entre vous, afin que nous fassions une déclaration qui vous soit avantageuse ; car nous allons à Antioche.
- C'est pourquoi hâtez-vous de répondre, afin que nous aussi connaissions de quel sentiment vous êtes.
- Bien vous soit. L'an cent quarante-huit et le quinzième du mois de Xantique.
Exploits de Juda contre ceux de Joppe. 8. Et de Jamnia. 10. De Timothée, 13. De Caspin, 26. De Carnion, 32. Et de Gorgias.
- Ces traités étant faits, Lysias s'en alla vers le roi, et les Juifs s'occupaient à leur labourage.
- Mais ceux qui étaient demeurés pour être les gouverneurs du pays, savoir Timothée, et Apollonius, fils de Gennéas, et de plus Jérôme, et Démophon, et Nicanor, prévôt de Chypre, ne les laissaient point vivre en paix ni en repos.
- Or ceux de Joppé commirent cette méchante action : c'est qu'ils prièrent les Juifs qui demeuraient avec eux, de monter avec leurs femmes et leurs enfants sur des nacelles qu'ils avaient préparées, comme s'il n'y avait point eu de haine entre eux.
- Et ainsi, suivant le commun avis de la ville, ils y acquiescèrent pour vivre en paix, n'ayant aucun soupçon ; mais, lorsqu'ils furent avancés en pleine mer, ils les jetèrent au profond de l'eau, quoiqu'ils ne fussent pas moins de deux cents.
- Et, quand Juda eut appris qu'une telle cruauté avait été commise contre ceux de sa nation, après avoir fait commandement à ceux qui étaient avec lui,
- Et avoir invoqué Dieu le juste juge, il vint contre les meurtriers de ses frères et il mit de nuit le feu au port, brûla les navires et fit passer au fil de l'épée ceux qui s'étaient enfuis là.
- Mais, le lieu étant renfermé de murailles, il s'en alla dans le dessein d'y revenir de nouveau pour détruire toute la république de Joppé.
- Et, ayant su que ceux qui étaient à Jamnia, voulaient aussi en faire autant aux Juifs qui demeuraient parmi eux,
- Il se jeta aussi de nuit sur ceux de Jamnia et brûla leur port avec leurs navires, tellement que la clarté du feu fut vue à Jérusalem, qui en était éloignée de deux cent quarante stades.
- Et, quand ils furent éloignés de là de neuf stades, marchant contre Timothée, cinq mille hommes de pied arabes et cinq cents hommes de cheval lui livrèrent bataille.
- Et, comme la bataille se donnait avec vigueur, et que ceux du côté de Juda, par le moyen de l'aide de Dieu, avaient le dessus, les nomades, étant les plus faibles, prièrent Juda de faire la paix avec eux, promettant de lui donner leur bétail et de l'aider en toutes autres choses.
- Alors Juda, estimant que sûrement ils leur seraient utiles en beaucoup de choses, leur accorda la paix, et, quand il leur eut donné les mains, ils s'en allèrent à leurs tentes.
- Après, il assiégea aussi Caspin, ville forte qui avait des ponts, qui était environnée de murailles et était habitée d'un mélange de toutes nations.
- Mais ceux qui étaient dedans, se confiant en la force des murailles et dans la provision de vivres qu'ils avaient faite, se portaient tant plus lâchement et ne se souciaient pas de Juda, mais l'outrageaient et proféraient des paroles blasphématoires.
- Mais les gens de Juda, ayant invoqué le grand Seigneur du monde, lequel, au temps de Josué, fit tomber les murailles de Jérico sans béliers et sans machines de guerre, montèrent avec furie sur les murailles.
- Et, ayant pris la ville par la volonté de Dieu, ils firent un carnage incroyable, de sorte que l'étang d'auprès, qui avait deux stades de large, semblait être plein du sang qui y avait coulé.
- Et, étant partis de là, ils marchèrent sept cent cinquante stades et vinrent à Characha vers les Juifs qui sont appelés Tubianiens.
- Et ils ne purent prendre en ces lieux-là Timothé e, qui s'en était allé sans y rien faire et avait laissé en un certain lieu une forte garnison.
- Mais Dosithée et Sosipater, qui étaient des capitaines des troupes de Maccabée, s'étant avancés, tuèrent ceux que Timothée y avait laissés en garnison, qui étaient plus de dix mille hommes.
- Et Maccabée, ayant rangé son armée et les ayant mis par bandes, s'en alla contre Timothée, qui avait avec soi cent vingt mille hommes de pied et deux mille cinq cents hommes de cheval.
- Mais, quand Timothée fut averti de la venue de Juda, il envoya les femmes, et les enfants, et tout le reste du bagage en une forteresse appelée Carnion ; car c'était un lieu difficile à prendre et situé dans un pays de difficile accès à cause d'une infinité de détroits.
- Et, quand la première bande de Juda fut venue, les ennemis furent saisis de peur à cause de la présence de Dieu qui regarde toutes choses, et se mirent à fuir, l'un deçà, l'autre delà, de sorte qu'ils étaient souvent plutôt blessés de leurs propres gens que des autres et qu'ils étaient aussi percés par la pointe de leurs propres épées.
- Mais Juda les poursuivait avec chaleur, en détruisant ces profanes, et il en tua trente mille hommes.
- Mais Timothée, étant tombé entre les mains de Dosithée et de Sosipater, il les priait avec ruse qu'ils le laissassent aller en vie, parce qu'il avait plusieurs pères et mères de Juifs et plusieurs de leurs frères prisonniers, desquels on ne tiendrait aucun compte s'il mourait.
- Et, quand il eut donné sa foi de les rendre sains et saufs, selon l’accord, ils le laissèrent aller, afin de sauver leurs frères.
- Après cela, Maccabée sortit vers Carnion et Alergation, et tua en ce lieu-là vingt-cinq mille hommes.
- Et, après la fuite et le carnage de ces gens-là, il mena son armée à Ephron, ville munie, dans laquelle demeuraient Lysias et une grande multitude de diverses nations ; et les jeunes gens les plus forts, qui se tenaient auprès des murailles, se défendaient vaillamment ; et il y avait en elle grand appareil de machines de guerre et de dards.
- Mais quand ils eurent invoqué le tout-puissant qui par sa vertu, brise les forces des ennemis, ils prirent la ville et tuèrent vingt-cinq mille de ceux qui étaient dedans.
- Puis, étant partis de là, ils allèrent vers la ville de Scythopolis, qui était éloignée de Jérusalem de six cents stades.
- Mais, parce que les Juifs qui y habitaient, rendirent témoignage de la bienveillance que leur avaient témoignée les Scythopolis, et comment ils les avaient traités doucement au temps de l'adversité :
- Eux, les remerciant et les exhortant de continuer à l'avenir d'être amis de leur nation, s'en retournèrent à Jérusalem, parce que la fête solennelle des Semaines était proche.
- Et, après cette fête, appelée la Pentecôte, ils s'en allèrent contre Gorgias, gouverneur d'Idumée,
- Qui sortit avec trois mille hommes de pied et quatre cents hommes de cheval.
- Et, en étant venus en une bataille rangée, les Juifs y perdirent quelque peu de monde.
- Mais Dosithée, l'un des gens de cheval de Bakenor, homme fort, tenait Gorgias et, tenant sa robe, le menait par force, parce qu’il voulait emmener vif et prisonnier ce méchant-là. Alors l'un des gens de cheval de ceux de Thrace se jeta sur lui et lui coupa l'épaule, et ainsi Gorgias s'enfuit à Marésa.
- Et, comme ceux qui assiégeaient Esdrin, continuaient à combattre et qu'ils étaient déjà las, Juda appela le Seigneur à son aide, le priant qu'il lui plût se -| montrer le conducteur de la bataille.
- Alors, commençant en langage du pays à élever sa voix avec des hymnes, il se jeta au dépourvu sur les gens de Gorgias et les mit en fuite.
- Depuis, Juda, ayant rassemblé son armée, vint à la ville d'Odollam, et, le septième jour étant venu, après s'être purifiés selon la coutume, ils célébrèrent là-même le sabbat.
- Le jour suivant, Juda s'en vint avec ses gens, selon que le temps le pouvait permettre, pour emporter les corps de ceux qui avaient été tués, et pour les mettre avec leurs parents dans les sépulcres de leurs pères.
- Mais, ayant trouvé sous les robes de chacun de ceux qui avaient été tués, des choses qui avaient été consacrées aux idoles qui étaient à Jamnia, lesquelles la loi défendait aux juifs de prendre, tous connurent que c’était pour cela qu’ils avaient été tués.
- Et ainsi ils bénirent tous le Seigneur, juste juge, qui avait révélé les choses qui étaient cachées.
- Et ils se mirent à prier et firent requête, afin que le péché qui avait été fait, fût oublié. Le vertueux Juda exhortait aussi le peuple de se garder sans péché, en voyant devant leurs yeux les choses qui étaient arrivées à cause du péché de ceux qui avaient été abattus.
- Et, ayant fait une collecte selon le nombre des personnes, il envoya à Jérusalem la somme de douze mille drachmes d'argent pour offrir des sacrifices pour le péché, faisant en cela justement et religieusement de penser à la résurrection.
- Car, s'il n'avait espéré que ceux qui étaient morts, ressusciteraient, c'eût été une chose superflue et pleine de rêverie de prier pour les morts.
- Il considérait aussi qu'une grâce excellente était réservée à ceux qui étaient morts dans une vraie piété.
- Ce qui est une sainte et pieuse pensée. Ainsi il fit l'expiation pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leurs péchés.
Voyage d’Eupator en Judée, 7. Juste punition de Ménalaüs, 15. Victoire de Juda, 23. Traité fait avec Eupator.
- La cent quarante-neuvième année, Juda fut averti qu'Antiochus Eupator venait en Judée avec une multitude de gens :
- Et que Lysias le gouverneur, commis sur les affaires, venait avec lui, et qu'il avait une armée grecque de cent dix mille hommes de pied, de cinq mille hommes de cheval, de vingt-deux éléphants et de trois cents chariots armés de faux.
- Or Ménélaüs se joignit à eux et il faisait, avec une grande dissimulation, des prières à Antiochus, non pour le salut du pays, mais dans l'espérance d'être établi dans la principauté.
- Mais le Roi des rois suscita le courage d'Antiochus contre ce méchant-là, et, Lysias l'ayant accusé d'être la cause de tous les maux, il commanda qu'on le prît, qu'on le menât à Béréa et qu'on le mît à mort en ce lieu-là, selon la coutume du lieu.
- Or il y avait au même lieu une tour de cinquante coudées de haut, pleine de cendres, laquelle avait une machine qui se tournait de toutes parts en bas dans la cendre,
- Où celui qui était convaincu de sacrilège ou qui avait commis quelque autre grand crime, était jeté par la voix de tous pour y périr.
- Ce prévaricateur Ménélaüs mourut donc ainsi par ce supplice sans être enseveli,
- Ce qui arriva très-justement ; car, ayant commis beaucoup de péchés contre l'autel de Dieu, dont le feu et la cendre sont purs, il fut lui-même condamné à mourir dans la cendre.
- Mais le roi, plein de barbarie en ses pensées, s'en venait pour montrer qu'il ferait pis aux Juifs que son père.
- Juda, en ayant été averti, commanda au peuple qu'ils invoquassent le Seigneur nuit et jour, afin qu'il leur fût en aide alors, si jamais il l'avait été.
- Car autrement ils s'en allaient être privés de la loi, et du pays, et du saint temple ; et qu'il ne permît point que le peuple, qui maintenant avait eu un peu de répit, fût de nouveau assujetti aux nations infâmes.
- Et, comme tous vaquaient à cela, et que tous ensemble invoquaient le Seigneur miséricordieux par leurs larmes et par leurs jeûnes, se prosternant continuellement pendant trois jours, Juda les exhorta de se tenir prêts.
- Et lui, s'étant retiré à part avec les anciens, il délibéra de sortir avant que le roi jetât son armée dans la Judée et avant qu'il prît la ville, résolu de remettre l'issue de la chose à l'aide du Seigneur.
- C'est pourquoi, remettant la conduite de tout au Seigneur du monde et exhortant ses gens à combattre vaillamment jusqu'à la mort pour les lois, pour le temple, pour la ville, pour la patrie et pour l'Etat, il rangea son armée près de Modin.
- Et, ayant donné aux siens le signe de la victoire de Dieu, il se jeta de nuit avec des jeunes gens d'élite sur l'armée du roi, entra dans le camp et tua environ quatre mille hommes et le plus grand des éléphants avec ceux qui étaient dessus.
- Et, après qu'ils eurent rempli le camp des ennemis d'effroi et de trouble, ils s'en allèrent après cet heureux succès.
- Et cela fut fait au point du jour, parce qu'il était assisté de la protection du Seigneur.
- Mais, quand le roi eut connu la hardiesse des Juifs, il essaya de prendre les places par finesse
- Et il mit le siège devant Beth-Sura, qui était une forteresse des Juifs bien munie ; mais il fut repoussé et battu, et le nombre de ses gens fut diminué.
- Et Juda envoyait les provisions nécessaires à ceux qui étaient dedans.
- Mais Rhodocus, qui était de l'armée des Juifs, décela les secrets aux ennemis et, enquête ayant été faite de lui, il fut pris et mis en prison.
- Puis le roi parla pour la seconde fois à ceux qui étaient à Beth-Sura, et leur donna la main, et il la reçut aussi ; puis, en étant venu aux mains avec les gens de Juda, il fut vaincu.
- Mais, quand il eut appris que Philippe, à qui l'on avait donné la conduite des affaires, s'était rebellé à Antioche, il en fut consterné et n'usa plus que de supplications et de soumissions à l'égard des Juifs, et il jura de faire tout ce qu'on trouverait être juste ; et, quand il eut fait la paix avec eux, il offrit des sacrifices et honora le temple en faisant quelques dons ;
- Et il fit accueil à Maccabée et le laissa gouverneur et capitaine depuis Ptolémaïde jusqu'aux Gerréniens.
- Mais, quand il fut venu à Ptolémaïde, ceux de la ville étaient mécontents de l'accord qu'il avait fait, et ils en témoignaient leur indignation, parce qu'ils eussent bien désiré de rompre ces conventions.
- Alors Lysias monta sur le tribunal et excusa le fait comme il put, persuada le peuple, l'apaisa et l'adoucit, puis s'en retourna à Antioche. Et tel fut le voyage du roi et son retour.
Démétruis à la sollicitation d’Alcimus envoie Nicanor contre la judée,19. Lequel fait un traité avec Maccabées : 29. Puis le rompa par ordre du Roi, 33. Menace qu’il rasera le temple, 37. Il réduit razias à se tuer.
- Mais, trois ans après, Juda et ceux qui étaient avec lui, furent avertis que Démétrius, fils de Séleucus, était venu avec une puissante armée et avec une grande flotte par le port de Tripoli,
- Et qu'il s'était rendu maître du pays, ayant défait Antiochus et Lysias son lieutenant.
- Et Alcimus, qui avait été auparavant souverain sacrificateur mais qui s'était volontairement souillé dans le temps du mélange avec les nations, considérant qu'en aucune autre manière que ce fût, il n'y avait plus pour lui de salut ni d'accès au Saint autel.
- Vint au roi Démétrius, en l'an cent cinquante et un, lui offrant une couronne d'or, et une palme, et des rameaux d'olive, lesquels semblaient être du temple ; mais il se tut pour ce jour-là.
- Puis, ayant trouvé une occasion favorable à sa fureur, et étant appelé au conseil par Démétrius, et interrogé dans quelle disposition étaient les Juifs et quel était leur dessein,
- Il répondit : Ceux d'entre les Juifs qu'on appelle Assidéens, dont Juda Maccabée est le chef, entretiennent la guerre, émeuvent des séditions et ne souffrent pas que le royaume soit en paix.
- C'est pourquoi, ayant été fraudé de la gloire de mes ancêtres, savoir de la souveraine sacrificature, je suis maintenant venu ici.
- Premièrement, étant porté d'une sincère intention pour ce qui regarde les intérêts du roi, secondement, ayant égard à ceux de ma nation, car toute notre nation ne souffre pas peu de choses par la témérité de ces gens.
- Mais je te prie, ô roi, que, quand tu auras connu toutes ces choses, tu pourvoies selon ton humanité, qui te rend d'un si facile accès, et au pays, et à notre nation, qui se voit traitée si injustement.
- Car, tant que Juda sera en vie, il est impossible que les affaires soient en paix.
- Après qu'il eut dit ces paroles, incontinent ses autres amis, qui étaient mal affectionnés aux intérêts de Juda, irritèrent le roi Démétrius.
- Lequel, aussitôt après, appela Nicanor, conducteur des éléphants, et l'établit gouverneur de la Judée.
- Puis il l'envoya, lui ordonnant de mettre à mort Juda, de disperser ceux qui étaient avec lui, et d'établir Alcimus souverain sacrificateur du grand temple.
- Alors les nations qui s'étaient enfuies de la Judée à cause de Juda, l'une après l'autre, se joignaient par troupes avec Nicanor, estimant que les misères et les calamités des Juifs feraient leur prospérité.
- Les Juifs, ayant appris la venue de Nicanor et l'assemblée des nations, se couvrant de terre, prièrent celui qui avait établi son peuple pour toujours et qui avait toujours aidé son héritage par des miracles évidents.
- Et, par le commandement de leur chef, ils partirent de là aussitôt après et vinrent ensemble au château de Dessau.
- Et Simon, le frère de Juda, étant sur le point de combattre, contre Nicanor, fut incontinent étonné par le silence soudain des ennemis.
- Mais c'était que Nicanor, ayant entendu quelle était la valeur des compagnons de Juda et le grand courage qu'ils avaient pour la défense du pays, craignait de s'exposer au hasard d'un combat sanglant.
- C'est pourquoi il envoya devant lui Posidonius, et Théodotus, et Mathias pour donner la main et pour la recevoir.
- Et, après que l'on eut longtemps délibéré sur ces choses, et que le chef les eut communiquées à la multitude, l'avis commun de tous fut qu'on s'entendrait à un accord.
- Et ainsi ils assignèrent un jour pour en traiter entre eux à part, et, après qu'ils furent assemblés, on apporta à chacun son siège et on le dressa.
- Alors Juda fit tenir prêts quelques-uns de ses gens en armes dans des lieux avantageux, de peur que quelque méchante pratique n'éclatât tout d'un coup de la part des ennemis. Et ils eurent conférence entre eux, selon qu'ils en étaient convenus.
- Et Nicanor demeura à Jérusalem et il n'y faisait aucun mal, mais il congédia les grandes troupes qu'il avait levées.
- Il avait toujours Juda avec soi et lui était favorable.
- Et il le pria de se marier et de penser à avoir des enfants. Il se maria donc et vécut en paix, et ils communiquaient ensemble amiablement.
- Mais, quand Alcimus vit la bienveillance qu'ils se portaient l'un à l'autre, et qu'il apprit les traités qui avaient été faits, il vint trouver Démétrius et lui dit que Nicanor machinait des choses nuisibles à ses intérêts et qu'il avait établi Juda pour son successeur, qui était le traître du royaume.
- C'est pourquoi le roi fut fort courroucé et grandement irrité par les faux rapports de ce méchant, et il écrivit à Nicanor, lui faisant entendre qu'il était mécontent du traité qu'il avait fait avec les Juifs, et ordonnant que Maccabée fût mené, au plus tôt, prisonnier à Antioche.
- Quand Nicanor fut averti de ces choses, il en fut fort étonné et il souffrait une grande peine d'anéantir les choses dont ils étaient convenus, sans que Juda l'eût en rien offensé.
- Mais, parce qu'il ne pouvait pas s'opposer au roi, il considérait par quelle finesse il accomplirait cela.
- Mais, quand Maccabée s'aperçut que Nicanor le traitait plus rudement et qu'il lui faisait un visage plus mauvais que de coutume, comprenant bien qu'une telle sévérité n'avait pas un bon principe, il assembla plusieurs de ses gens et se retira de la présence de Nicanor.
- Et, quand l'autre eut connu qu'il avait été courageusement prévenu par Juda et avec adresse, il vint au grand et saint temple et commanda aux sacrificateurs qui offraient les sacrifices accoutumés, de livrer le personnage.
- Et, quand ils lui eurent répondu avec serment qu'ils ne savaient où était celui qu'on demandait, étendant la main contre le temple,
- Il jura en ces termes : Si vous ne me livrez Juda prisonnier, je raserai ce temple de Dieu, j'en démolirai l'autel et consacrerai ce temple-ci au dieu Bacchus.
- Ayant dit cela, il s'en alla. Alors les sacrificateurs, étendant leurs mains au ciel, invoquaient celui qui avait toujours été le défenseur de notre nation, en disant :
- O Seigneur de toutes choses, qui n'as que faire de personne ! tu as voulu que le temple de ton habitation fût parmi nous.
- Et maintenant, ô Seigneur, le Saint de toute sainteté ! garde éternellement, sans être souillée, cette maison, qui a été depuis peu purifiée, et ferme aussi toute bouche inique.
- Or l'on accusa, auprès de Nicanor, Razias, l'un des plus anciens de Jérusalem, qui était un homme qui aimait la cité, et de bonne renommée, et qui était appelé le père des Juifs à cause de la bonne affection qu'il leur portait.
- Car auparavant, dans le temps de la confusion, exposant son corps et son âme avec une grande constance pour la religion judaïque, il avait fait paraître par effet ce que c'est que d'être juif.
- Nicanor donc, voulant manifester la haine qu'il avait conçue contre les Juifs, envoya plus de cinq cents gendarmes pour le prendre.
- Car il estimait que, s'il le pouvait prendre, il causerait un grand malheur aux Juifs.
- Or, comme ces troupes étaient sur le point d'entrer par force dans sa maison, et de rompre la porte, et d'y mettre le feu, et qu'il était près d'être pris, il se jeta sur une épée,
- Aimant mieux mourir vertueusement, que d'être outragé d'une manière indigne de la noblesse de sa race.
- Mais, parce que, dans la précipitation de son effort, il n'avait pas bien adressé le coup, et que les troupes entraient par les portes avec impétuosité, il courut courageusement à la muraille et se jeta du haut en bas sur les troupes.
- Qui, l'apercevant tomber, se retirèrent légèrement, et il tomba sur sa tête.
- Et, comme encore il respirait, embrasé de courage, il se leva, et, quoique son sang coulât en abondance comme une fontaine, et qu'il fût blessé de très-grièves plaies, néanmoins, en courant, il passa au travers de cette troupe.
- Et, étant monté sur un haut rocher (quoique déjà il eût perdu tout son sang), il prit ses entrailles avec ses deux mains et les jeta sur les troupes, et, ayant invoqué le Dominateur de la vie et l’esprit, le priant de vouloir les lui rendre un jour, il mourut.
Nicanor blasphémant contre Dieu, se prépare à attaquer Juda, 26. Avec le secours du Seigneur Juda le défait entièrement, 39. Excuse de l’auteur.
- Or Nicanor, ayant appris que Juda était dans les quartiers de Samarie, résolut de se jeter sur lui, en toute assurance, le jour du repos.
- Et, lorsque les Juifs qui le suivaient par nécessité, lui disaient qu'il ne fît point de meurtres si cruels ni si étranges, mais qu'il honorât ce jour qui avait été établi avec Sanctification par celui qui voit toutes choses,
- Ce méchant demanda : Y a-t-il un Dieu puissant au ciel qui ait commandé de célébrer les jours de sabbat ?
- Et ils répondirent : Il y a le Dieu vivant, lequel règne au ciel, qui a commandé de garder le jour du sabbat.
- Alors il dit : Et moi, je suis l'autre seigneur sur la terre, qui commande de prendre les armes et d'accomplir les affaires du roi. Toutefois il ne put exécuter sa méchante entreprise.
- Or Nicanor, élevé au comble de l'orgueil, croyait dresser un monument de victoire sur Juda.
- Mais Maccabée se confiait toujours avec une ferme espérance au secours du Seigneur, qui ne lui manquerait pas
- Et il exhortait ses gens, leur disant qu'ils ne s'épouvantassent point par la venue des nations, mais qu'ils se rappelassent les secours qui leur avaient été donnés du ciel, et qu'aussi maintenant ils eussent l’espérance que la victoire leur serait donnée par le Tout-Puissant.
- Et, les consolant par des passages de la loi et des prophètes, et les faisant ressouvenir des batailles qu’ils avaient gagnées auparavant, il les ranima de nouveau.
- Et, ainsi relevant leur courage, il leur représentait en même temps la perfidie des nations et la violation des serments.
- Et il les arma tous, non point d'armes, ni de lances, ni d'écus, mais avec des exhortations remplies de bonnes paroles, leur exposant un songe digue de foi, par lequel il les réjouit tous.
- Or la vision qu'il eut, était telle : c'est qu’Onias, qui avait été autrefois souverain sacrificateur, homme de bien et doux, d'un regard honnête, modeste dans ses mœurs et agréable dans ses paroles, et qui, dès son enfance s'était exercé dans tout ce qui est propre à la vertu, lui apparut, étendant ses mains, et priant pour le peuple des Juifs ;
- Et qu'après cela parut un autre personnage considérable par ses cheveux blancs et par l'éclat de sa gloire, environné d'une majesté admirable et entièrement magnifique ;
- Et qu'Onias, répondant, dit : Voici l'ami des frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour toute la Sainte cité, savoir Jérémie le prophète de Dieu ;
- Et que Jérémie étendant sa main droite, donna à Juda une épée d’or, et dit en la lui donnant.
- Prends la sainte épée, qui est un don de Dieu, par laquelle tu détruiras les adversaires.
- Ayant donc été exhortés par ces excellents discours de Juda, qui étaient capables d'inciter à la vertu et d'animer le courage des jeunes gens, ils délibérèrent de ne point camper, mais de donner vigoureusement bataille et de se mettre au hasard pour terminer les affaires, en combattant de toute leur force, parce que le temple et la sainte cité étaient en un danger évident.
- Car le danger touchant leurs femmes, leurs enfants, leurs frères et leurs parents était ce dont ils faisaient le moins d’état ; mais la plus grande et la principale crainte qu'ils avaient, regardait le saint temple.
- Aussi ceux qui avaient été laissés dans la ville, étaient dans une extrême inquiétude à cause de la bataille qui devait se donner en rase campagne.
- Et, comme déjà tous étaient dans l'attente de ce qui en arriverait, et que les ennemis commençaient déjà la mêlée, et que l'armée était en bataille et les bêtes et les gens de cheval rangés en un lieu convenable sur les ailes.
- Maccabée, considérant la venue de la multitude, et l'appareil divers des armées, et la cruauté des bêtes, étendant ses mains vers le ciel, pria le Seigneur, qui fait des merveilles, de le regarder, sachant que la victoire ne vient point des armes, mais que c'est lui qui la donne, quand il lui plait, à ceux qu'il en juge digne.
- Et, en invoquant Dieu, il dit : Ô Seigneur ! c'est toi qui envoyas ton ange au temps d'Ézéchias, roi de Juda, lequel tua de l'armée de Sennachérib environ cent quatre-vingt-cinq mille hommes.
- Maintenant aussi, Dominateur des cieux, envoie ton bon ange devant nous pour les remplir de crainte et de frayeur :
- Et que ceux qui viennent en blasphémant contre ton saint temple, soient défaits par la puissance de ton bras. Et il acheva ainsi sa prière.
- Et Nicanor et ceux qui étaient avec lui, s'approchaient au son des trompettes et avec des cris de joie.
- Mais Juda et ceux qui étaient avec lui, priant et invoquant Dieu, donnèrent sur les ennemis,
- Tellement que, combattant de la main et priant le Seigneur dans leurs cœurs, ils n'en abattirent pas moins de trente-cinq mille ; et ils furent magnifiquement réjouis par la présence de Dieu.
- Ensuite quand ils s’en retournaient tous joyeux, ils reconnurent Nicanor qui était tombé tout armé.
- Sur quoi, ayant jeté un grand cri avec tumulte, ils bénirent en langage du pays le Dieu tout-puissant.
- Alors Juda, qui, en toutes choses, et de corps et de courage, était toujours le premier à combattre pour son peuple et qui garda toujours une bonne affection envers les siens, commanda qu'on coupât la tête de Nicanor et sa main avec l'épaule, et qu'on les portât à Jérusalem.
- Lorsqu'il y fut arrivé, ayant assemblé ceux de sa nation et les sacrificateurs, il s'approcha de l'autel et, ayant fait appeler ceux de la forteresse.
- Et leur ayant montré la tête du méchant Nicanor et la main de ce maudit, laquelle il avait étendue avec tant d'insolence contre la sainte maison du Dieu tout-puissant.
- Il commanda que la langue du méchant Nicanor fût coupée et donnée par petites pièces aux oiseaux, et que les dépouilles de cet insensé fussent pendues devant le temple.
- C'est pourquoi tous, regardant au ciel, bénirent le Seigneur, qui s'était clairement manifesté, disant : Béni soit celui qui a gardé son lieu d'être profané!
- Il pendit aussi la tête de Nicanor à la haute tour, afin qu'elle fût un signe évident du secours de Dieu.
- C'est pourquoi tous, d'un commun accord, furent d'avis qu'ils ne passeraient nullement cette journée sans faire fête.
- Et que la fête se ferait le treizième jour du douzième mois, qui s'appelle Adar en langue syrienne, savoir, le jour qui précède le jour de Mardochée.
- Puis donc que les affaires touchant Nicanor se passèrent ainsi, et que, depuis ce temps-là, la ville fut possédée par les Hébreux, je ferai ici la fin de mon récit.
- Or, si j'ai bien écrit et comme l'histoire le demande, j'ai satisfait à mon désir ; mais, si je me suis exprimé en style bas et médiocre, c'est là tout ce que j'ai pu faire.
- Car, comme c'est une chose contraire à l'homme de boire du vin tout pur, puis de l'eau séparément, et que c'est une chose douce et agréable d'user de vin trempé d'eau, ainsi un récit simple et naturel récrée les oreilles de ceux qui s'attachent à l'histoire. Ici donc sera la fin de ce livre.
Fin des livres Apocryphes.
Imprimé dans la librairie Heilmann, à Bienne en suisse
- Détails
- Catégorie parente: Bible
- Catégorie : APOCRYPHES
Il est à propos d’avertir le lecteur, qu’il ne doit pas juger les deux livres des Maccabées, comme les deux livres de Samuel, des deux livres des rois, et les deux livres des chroniques. Le second livre des Maccabées n’est point, comme le second de ceux qu’on vient de citer, une suite du premier : c’est une même histoire écrite par deux différents historiens, dont l’un raconte des faits et des détails omis par l’autre, mais arrivés dans la même période de temps. Il semble même que l’on aurait dû faire précéder le second livre des Macabées au premier, puisque ce qui est narré depuis le chapitre VII du premier sont les faits postérieurs à tout le contenu du second.
Chapitres CHAPITRE I. CHAPITRE II. CHAPITRE III. CHAPITRE IV. CHAPITRE V. CHAPITRE VI. CHAPITRE VII. CHAPITRE VIII. CHAPITRE IX. CHAPITRE X. CHAPITRE XI. CHAPITRE XII. CHAPITRE XIII. CHAPITRE XIV. CHAPITRE XV. CHAPITRE XVI. LIVRES DES APOCRYPHES.
Alexandre le grand étant mort, 12. Antiochus détruit le culte de Dieu, 23. Pille le temple, 43. Et renverse tout l’état des juifs.
- Après qu'Alexandre de Macédoine, fils de Philippe, qui partit du pays de Kittim, eut défait Darius, roi des Perses et des Mèdes, il régna en sa place, ayant auparavant régné en Grèce.
- Car il fit plusieurs guerres, et conquit toutes les forteresses, et mit à mort les rois de la terre.
- Il passa jusqu'aux bouts de la terre, et prit les dépouilles de la multitude des nations, et la terre se tint coi devant lui, et son cœur fut enorgueilli et élevé.
- Il assembla donc de très-grandes forces.
- Et régna sur plusieurs pays, nations et principautés, et tous lui furent faits tributaires.
- Et, après ces choses, il tomba au lit malade et connut qu'il mourrait.
- Alors il appela ses serviteurs les plus honorables, qui avaient été nourris avec lui dès sa jeunesse, et leur partagea son royaume de son vivant.
- Ainsi Alexandre régna douze ans, puis il mourut,
- Et ses serviteurs obtinrent le royaume chacun en son lieu,
- Et se couronnèrent après sa mort, et leurs fils après eux pendant plusieurs années, et les maux furent multipliés sur la terre.
- D'eux sortit la racine méchante, savoir Antiochus Illustre, fils du roi Antiochus, qui avait été donné en otage à Rome, et il commença de régner l'an cent trente septièmes du règne des Grecs.
- En ces jours-là, quelques enfants pervers d'Israël sortirent et en incitèrent " plusieurs, disant : Allons et joignons-nous avec les nations qui sont autour de nous ; car, depuis que nous nous sommes retirés d'avec elles, plusieurs maux nous sont arrivés.
- Et ce conseil fut approuvé par eux.
- Et quelques-uns du peuple s'en allèrent promptement vers le roi, qui leur donna le pouvoir de se gouverner à la façon des Gentils.
- Et ils bâtirent un collège à Jérusalem selon les lois des Gentils.
- Et ils se firent des prépuces, et se révoltèrent de la sainte alliance, et ils se joignirent aux nations, et se vendirent à mal faire.
- Et le royaume fut établi en la présence d'Antiochus, et il entre prit de régner sur l'Égypte pour régner sur deux royaumes.
- Il entra donc en Egypte avec une grande multitude, avec des chariots, des éléphants, des gens de cheval et une grande multitude de navires,
- Et il fit la guerre contre Ptolémée, roi d'Égypte, et Ptolémée eut peur de lui et s'enfuit, et plusieurs tombèrent blessés à mort,
- Et il prit les villes munies du pays d'Egypte, et il en prit aussi les dépouilles.
- Or, après qu'Antiochus eut frappé l'Égypte, il s'en retourna, la cent quarante-troisième année.
- Et il monta contre Israël et Jérusalem avec beaucoup de troupes.
- Il entra dans le lieu saint avec arrogance, et prit l'autel d'or, le chandelier du luminaire, tous ses vaisseaux, la table des pains de proposition, les tasses, les fioles, les petits mortiers d'or, le voile, les couronnes, et l'ornement d'or qui était devant le temple, et mit le tout en pièces.
- Il prit l'or, et l'argent, les vaisseaux précieux, et les trésors cachés qu'il trouva, et, quand il eut tout pris, il s'en alla en son pays.
- Il fit aussi un grand carnage et parla avec une grande arrogance,
- De sorte qu'il y eut un grand deuil en Israël par tous leurs lieux.
- Et les principaux et les anciens gémirent, les jeunes hommes et les vierges furent affaiblis, et la beauté des femmes fut changée.
- Tout époux pleura, et celles qui étaient assises dans la chambre des noces, furent en deuil.
- La terre fut émue sur ses habitants, et toute la maison de Jacob fut confuse.
- Et, après deux ans entiers, le roi envoya le commis des tributs aux villes de Juda, lequel vint à Jérusalem avec de grandes troupes.
- Et il leur parla avec des paroles paisibles par fraude, et ils le Crurent.
- Mais il se jeta tout d'un coup sur la ville, et la frappa d'une grande plaie, et il détruisit un grand nombre du peuple d'Israël.
- Et il prit les dépouilles de la ville et y mit le feu. Il détruisit aussi ses maisons et ses murailles tout autour.
- Et ils emmenèrent leurs femmes prisonnières et leurs enfants, et se saisirent de leur bétail.
- Puis ils munirent la cité de David d'une haute et forte muraille et de hautes tours, et elle leur fut pour forteresse.
- Et ils y mirent une méchante race et des hommes pervers, et ils s'y fortifièrent.
- Et ils y mirent des armes et des vivres, et, ayant assemblé les dépouilles de Jérusalem, ils les y retirèrent, et ils devinrent une occasion de grande ruine.
- Et cela fut pour embûche au saint lieu et pour un mauvais adversaire à Israël à toujours.
- Ils répandirent le sang innocent autour du lieu saint et souillèrent le sanctuaire.
- Et les habitants de Jérusalem s'enfuirent à cause d'eux, et les étrangers y habitèrent, et la ville devint étrangère à ses enfants, et, ils l'abandonnèrent.
- Son sanctuaire fut laissé désert ; les jours de ses fêtes furent changés en deuil ; les sabbats, en opprobres, et ses honneurs, en un néant.
- Sa honte fut multipliée selon la gloire qu’elle avait eu, et son excellence fut changée en deuil ;
- Et le roi Antiochus écrivit à tout son royaume, que tout le peuple fût uni, que chacun abandonnât sa loi.
- Et toutes les nations l'acceptèrent, selon la parole du roi.
- Aussi plusieurs de ceux d'Israël consentirent à sa religion, et sacrifièrent aux idoles, et profanèrent le sabbat.
- Et le roi Antiochus envoya des lettres par des messagers à Jérusalem et aux villes de Judée, portant qu’ils eussent à suivre les lois étrangères de la terre ;
- Et qu'ils défendissent de faire les holocaustes, et les sacrifices, et les aspersions dans le sanctuaire ;
- Et qu'ils profanassent les sabbats et les jours solennels.
- Il commanda aussi qu'on profanât le sanctuaire et les lieux saints ;
- Et qu'on bâtît des autels, et qu'on immolât de la chair de pourceau et des bêtes immondes ;
- Et qu'ils laissassent leurs fils incirconcis ; et qu'ils souillassent leurs âmes dans toutes sortes d’ordures, et se polluassent, de sorte qu'ils oubliassent la loi et changeassent toutes les façons de faire ;
- Et que tous ceux qui ne feraient point, selon la parole du roi Antiochus, mourussent.
- Il écrivit la même chose à tout son royaume et mit des gouverneurs sur le peuple pour le contraindre à cela.
- Et il commanda aux villes de Juda de sacrifier de ville en ville.
- Et plusieurs du peuple se joignirent à eux, savoir tous ceux qui avaient abandonné la Loi, et ils firent beaucoup de maux au Pays.
- Et ils réduisirent le peuple d'Israël à habiter dans des cavernes et dans tous les lieux de refuge qu'ils pouvaient avoir.
- Le quinzième jour du mois de Casleu, en la cent quarante-cinquième année, ils dressèrent une idole abominable de désolation sur l'autel du Seigneur et bâtirent des autels par toutes les villes de Juda tout autour.
- Et ils firent des parfums devant les portes des maisons et dans les rues.
- Et ils brûlèrent au feu les livres de la Loi de Dieu qu’ils trouvèrent, en les déchirant.
- Et ils mettaient à mort tous ceux chez qui l'on trouvait les livres de l'alliance du Seigneur, et, si quelqu'un demeurait attaché, à la Loi, ils le faisaient mourir, par le pouvoir qu’il en avait, selon l’édit du Roi.
- Ils faisaient ces choses au peuple d'Israël, qui se trouvait de moins en moins dans les villes.
- Et, le vingt-cinquième jour du mois, ils sacrifiaient sur l'autel qui était près de l'autel de Dieu.
- Ils faisaient aussi mourir, suivant l’édit, les femmes qui avaient circoncis leurs enfants.
- Ils pendaient les petits enfants au cou des mères ; ils confisquaient leurs maisons et faisaient mourir ceux qui les avaient circoncis.
- Mais plusieurs des enfants d'Israël prirent courage et déterminèrent en eux - mêmes de ne manger point des choses immondes.
- Et ils aimèrent mieux mourir que de se souiller par des viandes et de profaner la sainte alliance, et ainsi ils moururent,
- Ce-qui-attira sur le peuple d’Israël la fureur d’Antiochus.
Mathathias poussé du zèle de la loi de DIEU, 19. Se sépare des idolâtries que le Roi Antiochus avait introduites dans l’église, 25. Tue le commis du Roi, 42. Rétablit l’état des juifs, 46. Et mourant exhorte ses enfants à persévérer dans la crainte du Seigneur.
- En ces jours-là se leva Mathathias, fils de Siméon, sacrificateur d'entre les enfants de Joarib, de Jérusalem, et il se retira sur la montagne de Modin.
- Il avait cinq fils, savoir, Johanan, surnommé Gaddis,
- Simon, surnommé Thassi :
- Juda, surnommé Maccabées.
- Eléazar, surnommé Avaran, et Jonathan, surnommé Apphus.
- Et, voyant les blasphèmes qui se commettaient parmi le peuple de Juda et à Jérusalem,
- Il dit : Malheur à moi ! Pourquoi suis-je né pour voir l’affliction de mon peuple et l'affliction de la sainte cité, et pour demeurer ici tandis qu'elle est livrée entre les mains des ennemis
- Et le sanctuaire, en la main des étrangers ? Son temple est devenu comme un homme infâme.
- Les vaisseaux de sa gloire ont été portés en captivité, ses petits-enfants ont été tués dans les rues, et ses jeunes gens sont tombés par l'épée des ennemis.
- Quelle est la nation qui n'ait point possédé quelque chose de son royaume et qui n'ait point eu de ses dépouilles ?
- Tout son ornement a été enlevé, et, au lieu qu'elle était libre, elle est devenue esclave.
- Voici, aussi nos lieux saints sont désolés, et notre beauté et notre gloire est désolée, et les nations l'ont profanée.
- Quel plaisir pourrions-nous donc encore trouver à vivre ?
- Alors Mathathias déchira ses vêtements, et ses fils aussi se couvrirent de sacs et menèrent un grand deuil.
- Et ceux qui étaient envoyés par le roi, vinrent dans la ville de Modin pour contraindre ses habitants à l'idolâtrie et à se retirer de la loi de Dieu, afin qu'ils sacrifiassent.
- Et plusieurs du peuple d'Israël se joignirent à eux. Mais Mathathias et ses fils demeurèrent fermes.
- Et ceux qui étaient envoyés par le roi, prirent la parole et dirent à Mathathias : Tu es le principal, le plus honorable et le plus grand dans cette ville, et appuyé de fils et de frères.
- Viens donc le premier et obéis au commandement du roi, comme toutes les nations ont fait, et aussi les hommes de Juda, et ceux qui sont demeurés à Jérusalem ; et tu seras, toi et ta maison, entre les amis du roi ; et vous serez, toi et tes fils, honorés d'or, et d'argent, et de plusieurs présents.
- Alors Mathathias répondit et dit à haute voix : quand même toutes les nations qui sont dans le royaume du Roi lui obéiraient pour se détourner chacun de la religion de ses pères, et qu'ils obéiraient à ses commandements,
- Nous marcherons dans l'alliance de nos pères, moi, mes fils, et mes frères.
- Dieu nous soit propice ; il ne nous est pas utile de laisser la Loi et les ordonnances de Dieu.
- Nous n'obéirons point aux commandements du roi pour transgresser notre religion, en nous détournant d'elle à droite ou à gauche.
- Et, comme il achevait de dire ces paroles, un juif vint, en la présence de tous, sacrifier aux images sur l'autel dans la ville de Modin, selon le commandement du roi.
- Et Mathathias le vit et en fut saisi de douleur, ses reins en tremblèrent, et sa colère fut allumée selon le jugement de la loi, et, se jetant sur lui, il le tua auprès de l’autel.
- Et, à l'heure même, il mit aussi à mort l'homme du roi qui contraignait à sacrifier, et détruisit l'autel.
- Et il fut zélateur de la loi, comme l'avait été Phinées contre Zamri, fils de Salomi.
- Et Mathathias s'écria à haute voix dans la ville, disant : Que tous ceux qui ont le zèle et qui tiennent ferme l'alliance, viennent après moi.
- Et ils s'enfuirent, lui et ses fils, aux montagnes et ils laissèrent tout ce qu'ils avaient dans la ville.
- Alors plusieurs qui cherchaient le jugement et la justice,
- Descendirent au désert pour y demeurer, eux, leurs enfants, leurs femmes et leurs bêtes, parce que les maux étaient multipliés sur eux.
- Et il fut rapporté aux gens du roi et à la garnison qui était à Jérusalem dans la cité de David, que quelques hommes qui avaient transgressé le commandement du roi, s'étaient retirés dans des cachettes au désert, et que plusieurs avaient couru après eux.
- Et incontinent ils s'en allèrent à eux, et, les ayant atteints, ils campèrent autour d'eux, et ordonnèrent la bataille contre eux au jour du sabbat, et leur dirent :
- C'est assez jusqu’ici ; sortez, et faites selon la parole du roi, et vous vivrez.
- Et ils répondirent : Nous ne sortirons pas et nous ne ferons point selon la parole du roi pour profaner le jour du sabbat.
- Alors ils se mirent promptement en bataille contre eux.
- Mais les autres ne leur répondirent rien, et ne leur jetèrent pas une seule pierre, et ne bouchèrent point l'entrée de leurs cavernes,
- Disant : Mourons tous dans notre simplicité, et le ciel et la terre seront témoins sur nous que vous nous faites périr injustement.
- Ils leur livrèrent donc bataille au jour du sabbat, et ils moururent, eux, leurs femmes, leurs enfants et leurs bêtes, savoir jusqu'à mille âmes humaines.
- Et Mathathias et ses amis le surent et en menèrent un grand deuil.
- Et ils se dirent l'un à l'autre : Si nous faisons tous comme nos frères ont fait, et si nous ne combattons pas contre les nations pour nos âmes et pour nos ordonnances, ils nous auront bientôt exterminés de dessus la terre.
- Et, en ce jour-là, ils résolurent, disant : Tout homme, quel qu'il soit, qui viendra contre nous à la guerre au jour du sabbat, combattons contre lui, afin que nous ne mourions pas tous, comme sont morts nos frères dans les cavernes.
- Alors s'assembla vers eux une compagnie des Juifs les plus puissants d'Israël, tous ceux qui s'étaient attachés volontairement à la loi.
- Et tous ceux qui s'enfuyaient de devant les maux, se joignirent à eux et leur servirent de renfort.
- Et ils assemblèrent des forces, et, dans leur ardeur, ils frappèrent les méchants et les hommes sans loi dans leur colère, et tous les autres s'enfuirent vers les nations pour se sauver.
- Et Mathathias fit avec ses amis le tour du pays, et ils détruisirent les autels.
- Et circoncirent tous les enfants qu'ils trouvèrent incirconcis dans les limites d'Israël, agissant avec force.
- Et ils poursuivirent leurs ennemis pleins de fierté, et l'œuvre prospéra dans leur main.
- Ils délivrèrent la loi de la main des nations et de la main des rois, et ils ne donnèrent point de puissance aux méchants.
- Or les jours de la mort de Mathathias approchèrent, et il dit à ses fils : Maintenant est affermi l'orgueil, et le châtiment, et le temps de la destruction, et la colère de l'indignation,
- Maintenant donc, mes enfants, soyez zélateurs de la loi et donnez vos âmes pour l’alliance de vos pères.
- Et souvenez-vous des œuvres de nos pères, qu'ils ont faites dans leurs âges, et vous en recevrez une grande gloire et un renom éternel.
- Abraham ne fût-il pas trouvé fidèle dans la tentation, et cela ne lui fut-il pas imputé à justice ?
- Joseph garda le commandement au temps de son angoisse et il fut fait seigneur d'Égypte. .
- Phinées notre père, pour avoir été zélateur de Dieu, obtint l'alliance de la sacrificature éternelle.
- Josué, parce qu'il a accompli la parole, fut fait conducteur en Israël.
- Caleb obtint l'héritage de la terre, parce qu'il rendit bon témoignage dans l'assemblée.
- David, par sa miséricorde, conquit le trône du royaume à toujours.
- Élie fut transporté au ciel, parce qu'il fut zélateur de la loi.
- Ananias, et Azarias, et Misçaël furent délivrés de la flamme par leur foi.
- Daniel fut délivré, par sa simplicité, de la gueule des lions.
- Et ainsi considérez, de génération en génération, que tous ceux qui ont espérance en Dieu, ne seront point affaiblis.
- Et ne craignez point pour les paroles de l'homme méchant, car sa gloire n'est que vers et qu'ordure.
- Aujourd'hui il sera élevé, mais demain il ne sera point trouvé, parce qu'il est retourné dans sa terre, et sa pensée est péri.
- Vous donc, mes enfants, fortifiez-vous et portez-vous vaillamment pour la loi, car vous serez glorifiés en elle.
- Et, voici, je connais que Simon votre frère est un homme de conseil ; écoutez-le toujours, et il vous sera pour père.
- Et Juda Maccabée est un homme vaillant et il a été tel dès sa jeunesse. Il vous sera chef d'armée et il fera la guerre contre les nations.
- Vous vous joindrez donc à tous les observateurs de la loi et exécuterez la vengeance de votre peuple.
- Rendez aux nations leur rétribution et regardez attentivement aux commandements de la loi.
- Après cela, il les bénit et fut recueilli avec ses pères.
- Il mourut en la cent quarante-sixième année, et ses fils l'ensevelirent aux sépulcres de ses pères à Modin, et tous ceux d'Israël le pleurèrent et firent un grand deuil.
Juda succède à son père, 10. Défait Appolonius, 15. Et Seron, 42. Et prépare la bataille contre Lysias.
- Alors Juda son fils, qui était surnommé Maccabée, succéda en sa place.
- Et tous ses frères et tous ceux qui s'étaient joints à son père, lui aidèrent ; et il fit avec joie la guerre pour Israël.
- Il accrut l'honneur de son peuple, et il s'arma de pied en cap comme un géant, et se ceignit de ses armes de guerre ; il donna des batailles et il défendit le camp à la pointe de son épée.
- Il ressemblait à un lion dans ses œuvres et il était comme le lionceau qui rugit après la proie.
- Il poursuivit les iniques et les chercha, et il brûla tous ceux qui troublaient son peuple.
- Les injustes furent réprimés par la crainte qu'ils eurent de lui, et tous les ouvriers d'iniquité furent troublés, et la délivrance prospéra en sa main.
- Il irrita plusieurs rois, et il réjouit Jacob par ses actions, et sa mémoire est en bénédiction à perpétuité.
- Il traversa par toutes les villes de Juda et en détruisit les méchants, et il détourna la colère de Dieu de dessus Israël.
- Et il fut renommé jusqu'aux bouts de la terre et rassembla tous ceux qui périssaient.
- Mais Apollonius assembla les nations et de grandes forces de Samarie pour combattre contre Israël.
- Et Juda le sût et s’en alla à sa rencontre, le frappa et le tua. Et il en tomba plusieurs blessés à mort, et les autres s'enfuirent.
- Et il prit leurs dépouilles. Aussi Juda ôta l'épée d'Apollonius et s'en servit dans les combats tous les jours.
- Alors Seron, chef de l'armée de Syrie, ouï dire que Juda avait fait amas de gens, et qu'il avait un corps d'armée de fidèles avec lui, et qu'ils sortaient en bataille.
- Et il dit : Je m'acquerrai de la réputation et de la gloire dans le royaume, et je combattrai contre Juda, et contre ceux qui sont avec lui, et contre ceux qui méprisent la parole du roi.
- Il se prépara donc pour monter, et une forte armée d'infidèles monta avec lui pour lui aider et se venger des enfants d'Israël.
- Et ils s'approchèrent jusqu'à la montée de Beth-Horon, et Juda s'en alla à sa rencontre avec un petit nombre de gens.
- Mais, comme ils virent venir l'armée au-devant d'eux, ils dirent à Juda : Comment pourrons-nous, en si petit nombre, combattre contre une multitude si grande et si forte ? et même nous sommes aujourd'hui tous las pour avoir jeûné.
- Et Juda dit : Il est aisé que beaucoup de gens soient livrés entre les mains d'un petit nombre, et il n'y a point de différence devant le Dieu du ciel de délivrer par un grand ou par un petit nombre.
- Car la victoire ne dépend pas de la multitude de l'armée, mais la force vient du ciel.
- Ils viennent contre nous avec une multitude rebelle et orgueilleuse pour nous détruire, nous » nos femmes et nos enfants, et pour nous piller.
- Mais nous combattons en défendant nos âmes et nos lois,
- Et Dieu les détruira en notre présence ; ne les craignez donc point.
- Et, quand il eut cessé de parler, il se jeta incontinent sur eux, et Seron fut défait devant lui avec son armée.
- Juda les poursuivit à la descente de Beth-Horon jusqu'à la plaine, et il en tomba de morts environ huit cents, et les autres s'enfuirent au pays des Philistins.
- Alors la crainte et la terreur de Juda et de ses frères commença à tomber sur les nations qui étaient autour d'eux,
- Et sa renommée vint jusqu'au roi, et toutes les nations parlaient des batailles de Juda.
- Mais, quand le roi Antiochus eut entendu ces paroles, il fut enflammé de colère et envoya assembler toutes les forces de son royaume, qui fut une armée fort puissante.
- Et il ouvrit son trésor, et paya les gages d'un an à toute son armée, et leur manda qu'ils fussent prêts pour un an au besoin.
- Or, voyant que l'argent de son trésor manquait, et que les tributs du pays étaient petits, à cause de la division et de la plaie qu'il avait faite dans la terre pour ôter les lois qui avaient été gardées dès le commencement,
- Il eut peur de n'avoir pas de quoi fournir aux frais, comme la première et la seconde fois, et aux présents qu'il avait faits auparavant avec libéralité, ayant surmonté en largesses tous les rois qui l'avaient précédé.
- Et il fût dans une grande perplexité d’esprit, et il résolut d’aller en perse pour lever les tributs des provinces et amasser beaucoup d'argent.
- Il laissa donc Lysias, homme noble du sang royal, pour avoir le gouvernement des affaires du royaume depuis le fleuve d'Euphrate jusqu'aux frontières d'Egypte
- Et pour élever son fils Antiochus jusqu'à son retour.
- Et il lui mit en main la moitié des forces et des éléphants, et lui donna ses ordres pour tout ce qu'il voulait qu'il fît, et pour ce qui regardait aussi les enfants de Judée et de Jérusalem,
- Savoir, qu'il envoyât contre eux l'armée pour détruire et pour exterminer la puissance d'Israël et le reste de Jérusalem, et pour ôter de ce lieu-là leur mémoire,
- Etpour faire habiter des étrangers dans toutes leurs contrées, et distribuer au sort leur terre.
- Et le roi prit l'autre moitié de l'armée, et il sortit d'Antioche, sa ville royale, la cent quarante septième année, et passa le fleuve d'Euphrate, et traversa tout le haut pays.
- Et Lysias choisit des hommes puissants en crédit d'entre les amis du roi, savoir Ptolémée, fils de Dorimène, et Nicanor, et Gorgias,
- Et envoya avec eux quarante mille hommes de pied et sept mille hommes de cheval pour venir au pays de Juda et pour le détruire, selon la parole du roi.
- Et ils partirent avec toutes leurs forces et vinrent près d'Emmaüm dans la plaine.
- Et les marchands de la contrée, en ayant ouï le bruit, prirent beaucoup d'or, et d'argent, et des serviteurs, et vinrent au camp, afin d'acheter les enfants d'Israël pour esclaves, et l'armée de Syrie et du pays des étrangers se joignit à eux.
- Et Juda et ses frères virent que les maux se multipliaient fort, et que l'armée s'approchait de leurs limites, et ils surent les ordres du roi, de perdre le peuple du pays et de le détruire entièrement.
- Et ils se dirent l'un à l'autre : Relevons les ruines de notre peuple et combattons pour notre peuple et pour nos saints lieux.
- Et la multitude s'assembla pour s'apprêter à la bataille, pour prier et demander miséricorde et compassion.
- Et Jérusalem n'était pas habitée, mais elle était comme un désert : il n'y avait nul de ses enfants qui y entrât ou qui en sortît, et le lieu saint était foulé, et des étrangers étaient dans la forteresse, qui était devenue l'habitation des Gentils, et il n'y avait plus de joie en Jacob, et on n'y entendait plus la flûte et la harpe.
- Ils s'assemblèrent donc et s'en vinrent à Maspha, vis-à-vis de Jérusalem, parce que Maspha avait été auparavant un lieu de prière pour Israël.
- Et ils jeûnèrent, ce jour-là, et se vêtirent de sacs, et jetèrent de la cendre sur leurs têtes, et déchirèrent leurs vêtements.
- Et ils déployèrent là le livre de la loi, dont les nations cherchaient des copies pour y peindre l'image de leurs idoles.
- Et ils apportèrent les ornements sacerdotaux, et les prémices, et les dîmes, et firent lever les Nazariens qui avaient accompli leurs jours.
- Et ils crièrent à haute voix vers le ciel, disant : Que ferons-nous à ceux-ci et où les chasserons-nous ?
- Puisque tes saints lieux sont foulés aux pieds et profanés, et que tes sacrificateurs sont dans les larmes et dans l'humiliation.
- Et, voici, les nations se sont assemblées contre nous pour nous détruire. Tu connais ce qu'elles pensent contre nous.
- Comment pourrons-nous subsister devant leur face, si tu ne nous aides ?
- Alors les trompettes sonnèrent, et ils jetèrent de grands cris.
- Et, après cela, Juda établit les chefs du peuple, et les capitaines, et les centeniers, et les cinquanteniers, et les dizeniers.
- Et on dit à ceux qui bâtissaient des maisons, et qui avaient fiancé des femmes, et qui plantaient des vignes, et à ceux qui étaient timides, que chacun retournât en sa maison, suivant la loi.
- Puis ils décampèrent et s'allèrent poster vers le midi d'Emmaüm.
- Et Juda dit : Préparez-vous, et soyez des enfants vaillants, et tenez-vous prêts pour demain au matin, afin de combattre contre ces nations qui se sont assemblées contre nous pour nous détruire, nous et nos saints lieux.
- Car il vaut mieux que nous mourions dans la bataille, que de voir les maux de notre nation et des lieux saints.
- Et que la volonté de Dieu soit faite, telle qu'elle sera dans le ciel.
Juda défait l’armée de Gorgias, 28. Puis celle de Lysias, 39. Purifie le temple, et rétablit le culte du Seigneur.
- Et Gorgias prit cinq mille hommes de pied et mille hommes de cheval, tous choisis, et ils décampèrent de nuit
- Pour se jeter sur le camp des Juifs et pour les frapper soudainement. Et ceux de la forteresse étaient leurs conducteurs.
- Et Juda, l'ayant appris, se leva, lui et les vaillants hommes, pour charger l'armée du roi, laquelle était à Emmaüm,
- Pendant que les forces étaient encore dispersées hors du camp.
- Et Gorgias vint de nuit au camp de Juda et n'y trouva personne ; et il les cherchait dans les montagnes, car il disait : Ils s'enfuient de devant nous.
- Et, aussitôt que le jour fut venu, Juda se montra dans la campagne avec trois mille hommes, qui n'avaient ni armes ni épées comme ils eussent voulu.
- Or ils voyaient que le camp des nations était puissant, rempli de cuirassiers et environné de cavalerie, tous gens aguerris.
- Alors Juda dit à ceux qui |étaient avec lui : Ne craignez point leur multitude et n'ayez point peur de leur attaque.
- Souvenez-vous comment nos pères ont été sauvés dans la mer Rouge, quand Pharaon les poursuivait avec son armée.
- Crions aussi maintenant au Dieu du ciel, et le Seigneur aura pitié de nous, et il se souviendra de l'alliance de nos pères, et détruira aujourd'hui cette armée devant nous.
- Et toutes les nations connaîtront que c'est lui qui est le rédempteur et le sauveur d'Israël.
- Alors les étrangers élevèrent leurs yeux et les virent venir contre eux.
- Et ils sortirent du camp pour combattre, et ceux qui étaient avec Juda, sonnèrent les trompettes,
- Puis, étant venus aux mains, ils défirent les Gentils, lesquels s'enfuirent par la campagne.
- Et les derniers tombèrent tous par l'épée, et on les poursuivit jusqu'aux plaines d'ldumée, et d'Azor, et de Jamnia, et il en resta jusqu'à trois mille sur la place.
- Et Juda s'en retourna de la poursuite avec son armée.
- Et il dit au peuple : Ne vous laissez point emporter au désir du butin car la bataille est devant nous.
- Et Gorgias avec son armée est près de nous dans la montagne ; mais allez maintenant faire tête à nos ennemis et combattez-les, puis vous prendrez les dépouilles en sûreté.
- Comme Juda achevait de dire ces paroles, voici une partie des ennemis qui parut, regardant de la montagne.
- Et Gorgias vit que les siens avaient été mis en fuite, et qu'on avait mis le feu au camp ; car la fumée qu'on voyait, montrait ce qui était arrivé.
- Eux, voyant ces choses, furent fort étonnés ; et voyant Juda et son armée dans la campagne, prêt au combat.
- Ils s'enfuirent tous au pays des étrangers.
- Et Juda s'en retourna aux dépouilles du camp et prit beaucoup d'or, et d'argent, et d'hyacinthe, de pourpre marine, et de grandes richesses.
- Et, en retournant, ils chantaient des hymnes et bénissaient le Seigneur du ciel de ce qu'il est bon, parce que sa miséricorde dure à jamais,
- Et, en ce jour-là, une grande délivrance fut accordée à Israël.
- Et tous les étrangers qui étaient échappés, vinrent et racontèrent à Lysias tout ce qui était arrivé.
- Mais, quand il l'eut entendu, il se pâma et défaillit, parce que les choses n'étaient point arrivées en Israël comme il voulait, ni comme le roi l'avait commandé.
- Et, l'année suivante, Lysias assembla soixante mille hommes de pied d'élite et cinq mille hommes de cheval pour prendre Jérusalem.
- Et ils vinrent en Idumée et se campèrent à Beth-Sura. Et Juda vint au-devant de lui avec dix mille hommes.
- Et, voyant l'armée forte, il pria et dit : Béni sois-tu, Sauveur d'Israël, qui, par le moyen de ton serviteur David, détruisis l'attaque du puissant homme et livras le camp des étrangers dans la main de Jonathan, fils de Saül, et de son écuyer.
- Livre aussi cette armée dans la main de ton peuple d’Israël, et fait qu’ils soient confondus avec leur puissance et leur cavalerie.
- Frappe-les de crainte, et fais fondre la hardiesse de leur puissance, et qu’ils soient troublés à cause de leur déroute.
- Abats-les par l'épée de ceux qui t'aiment, afin que tous ceux qui ont connu ton nom, publient tes louanges avec des hymnes.
- Alors on en vint au combat, et ils tuèrent cinq mille hommes de l'armée de Lysias, qui tombèrent devant eux.
- Mais, quand Lysias vit la fuite de son armée, et la hardiesse de celle de Juda, et qu'ils étaient résolus de vaincre ou de mourir vaillamment, il s'en alla à Antioche et fit amas de gens étrangers. Puis, ayant complété son armée, il résolut de nouveau d'attaquer encore une fois la Judée avec la même puissance.
- Alors Juda et ses frères dirent : Voici, nos ennemis sont défaits ; allons maintenant purifier nos lieux saints et les dédier.
- Et toute l'armée s'assembla, et ils montèrent en la montagne de Sion,
- Et ils virent que le saint lieu était désert, et que l'autel était profané, et que les portes étaient brûlées, et que des arbrisseaux croissaient dans les parvis comme dans un bois ou dans les montagnes, et que les chambres à manger étaient démolies.
- Alors ils déchirèrent leurs vêtements, firent un grand deuil et jetèrent de la cendre sur leurs têtes.
- Ils se jetèrent sur leur visage en terre, et sonnèrent les trompettes avec lesquelles on donnait le signal, et crièrent vers le ciel.
- Et Juda ordonna des hommes pour combattre contre ceux qui étaient dans la forteresse, jusqu'à ce qu'il eût purifié les lieux saints.
- Et il choisit des sacrificateurs irrépréhensibles qui avaient leur volonté en la loi de Dieu :
- Lesquels purifièrent les lieux saints et portèrent en un lieu immonde les pierres souillées.
- Et ils consultèrent ce qu'ils feraient de l'autel des holocaustes, qui avait été profané,
- Et ils prirent un bon conseil, qui fut de le démolir, de peur qu'il ne leur fût en opprobre, parce que les nations l'avaient souillé ; et ils le démolirent.
- Et ils mirent les pierres sur la montagne du temple, en un lieu convenable, jusqu'à ce qu'il vînt quelque prophète pour répondre sur ces choses.
- Et ils prirent des pierres entières, selon la loi, et en bâtirent un autel nouveau comme était le premier.
- Et ils rebâtirent les lieux saints et les choses qui étaient au dedans du temple, et sanctifièrent les parvis et toutes choses.
- Et ils firent des vaisseaux saints tout nouveaux et mirent dans le temple le chandelier, et l'autel des holocaustes, et celui des parfums, et la table.
- Et ensuite ils firent le parfum sur l'autel et allumèrent les lampes qui étaient sur le chandelier, afin qu'elles éclairassent dans le temple.
- Ils mirent les pains sur la table, et étendirent les voiles, et achevèrent tous les ouvrages qu'ils avaient commencé de faire.
- Et, le vingt-cinquième jour du neuvième mois, savoir, du mois de Casleu, de la cent quarante-huitième année, ils se levèrent de bon matin ;
- Et offrirent le sacrifice, selon la loi, sur le nouvel autel des holocaustes qu'ils avaient bâti,
- Lequel fut dédié avec des cantiques, des harpes, des orgues et des cymbales, au même temps, et au même jour que les nations l'avaient profané.
- Et tout le peuple se prosterna sur son visage, et ils adorèrent et bénirent vers le ciel celui qui leur avait donné un heureux succès.
- Et ils célébrèrent la dédicace de l'autel pendant huit jours et offrirent des holocaustes avec allégresse et des sacrifices de Salut et de louange.
- Ils parèrent le devant du temple avec des couronnes d'or et des écussons, et dédièrent les portes et les lieux où on mangeait, et ils y mirent des portes.
- Ainsi il y eut une grande réjouissance parmi le peuple, et l'opprobre des nations fut ôté.
- Et Juda avec ses frères et, toute l'Eglise d'Israël ordonnèrent que les jours de la dédicace de l'autel fussent célébrés avec joie et avec allégresse, chaque année dans leur temps pendant huit-jours, depuis le vingt-cinquième du mois de Casleu.
- En ce même temps-là, ils fortifièrent la montagne de Sion, l'environnant de hautes murailles et de fortes tours, afin que les nations ne vinssent plus pour la gâter, comme elles avaient fait auparavant.
- Et ils mirent garnison pour la garder et la fortifièrent pour assurer encore Beth-Sura, afin que le peuple eût une défense contre le pays d'Idumée.
Juda bat les Iduméens et les Hammonites ; envoie Simon son frère au secours de ceux de Galilée, 24. Délivre ceux de Galaad de la main de Timothée, 45. Et s’en retourne triomphant en Judée, 59. Joseph et Azarias sont défaits par Gorgias.
- Quand les nations d'alentour eurent ouï dire que l'autel avait été rebâti, et le sanctuaire, dédié comme auparavant, elles entrèrent dans une grande colère.
- Et elles prirent la résolution d'exterminer la race de Jacob qui était parmi elles, et commencèrent à tuer et à exterminer quelques-uns du peuple.
- Et Juda faisait la guerre aux enfants d'Esaü en Idumée et à ceux qui étaient dans Acrabatine, parce qu'ils tenaient toujours les Israélites comme investis, et il les frappa d'une grande plaie, les défit et prit leurs dépouilles.
- Et il se souvint de la malice des enfants de Béan, qui avaient été en piège et en achoppement au peuple, lui dressant des embûches par les chemins.
- Et il les tint renfermés en certaines tours, où il les tenait investis, et il les mit à l'interdit ; il mit le feu à leurs tours et brûla tous ceux qui étaient dedans.
- Ensuite il passa outre vers les enfants de Hammon ; mais il trouva qu'ils avaient de fortes troupes et un grand peuple, et Timothée qui était leur conducteur.
- Il leur livra plusieurs batailles, tellement qu'ils furent défaits devant lui, et il les battit.
- Et il prit la ville de Gazer et les villes de son ressort, puis il retourna en Judée.
- Or les nations qui étaient en Galaad, s'assemblèrent contre les Israélites qui étaient dans leur pays, pour les exterminer ; mais ils s'enfuirent dans la forteresse de Datheman
- Et ils envoyèrent des lettres à Juda et à ses frères, disant : Les nations qui sont autour de nous, se sont assemblées contre nous pour nous exterminer,
- Et se disposent de venir et de prendre la forteresse où nous nous sommes retirés, et Timothée est le chef de leur armée.
- Maintenant donc, viens et nous délivre de leurs mains, car plusieurs d'entre nous sont morts.
- Aussi tous nos frères qui étaient aux lieux de Tubin, ont été mis à mort, et les ennemis ont mené leurs femmes captives et leurs enfants, et ont emmené leurs dépouilles et fait périr, en ce lieu-là, environ mille hommes.
- Et, comme on lisait encore les lettres, voici d'autres messagers qui vinrent de Galilée avec leurs robes déchirées et qui apportèrent de semblables nouvelles,
- Disant : Ceux de Ptolémaïde, et de Tyr, et de Sidon, et de toute la Galilée des étrangers se sont assemblés pour nous détruire.
- Quand donc Juda et le peuple eut ouï ces paroles, la grande congrégation s'assembla pour délibérer sur ce qu'ils feraient pour leurs frères, qui étaient dans l'affliction et auxquels on faisait la guerre.
- Et Juda dit à Simon son frère : Choisis-toi des hommes, et t'en va, et délivre tes frères qui sont en Galilée ; mais moi et mon frère Jonathan, nous irons au pays de Galaad.
- Et il laissa Joseph, fils de Zacharie, et Azarias pour gouverneurs du peuple, avec le reste de l'armée, au pays de Judée, pour le garder.
- Et il leur commanda, disant : Gouvernez ce peuple et ne livrez point de bataille aux nations jusqu'à ce que nous soyons revenus.
- Et l'on distribua trois mille hommes à Simon pour aller en Galilée, et à Juda huit mille pour aller au pays de Galaad.
- Alors Simon s'en alla en Galilée, et livra plusieurs batailles aux nations, et il défit les nations devant soi.
- Et il les poursuivit jusqu'aux portes de Ptolémaïde, de sorte qu'il tomba d'entre les nations près de trois mille hommes ; et il prit leurs dépouilles.
- Il prit aussi ceux qui étaient en Galilée et en Arbatis, avec leurs femmes, et leurs enfants, et avec tout ce qu'ils avaient, et il les amena avec grande joie en Judée.
- Aussi Juda Maccabée et Jonathan son frère passèrent le Jourdain et s'en allèrent par le désert, le chemin de trois jours.
- Et ils rencontrèrent les Nabathéens, qui les reçurent paisiblement et leur racontèrent toutce qui était arrivé à leurs frères au pays de Galaad,
- Et comment plusieurs d'entre eux étaient pris à Bassara, et à Bosor, et à Almis, et à Casbon, et à Maked, et à Carnaïm, qui étaient toutes de grandes et fortes villes.
- Ils sont aussi tenus assiégés, disaient-ils, dans toutes les autres villes de Galaad, et les ennemis ont résolu de les attaquer demain dans leurs forteresses et de les prendre et les exterminer tous en un même jour.
- Alors Juda avec toute son armée se tourna aussitôt vers le chemin du désert du Bosor, et, ayant pris la ville, il fit passer tous les mâles au fil de l'épée, et prit toutes leurs dépouilles, et y mit le feu.
- Et, de là, il se leva de nuit, comme pour aller à la forteresse.
- Et, au point du jour, comme ils levèrent leurs yeux en haut, voici un grand peuple qui était sans nombre, portant des échelles et des machines pour prendre la forteresse et pour attaquer ceux de dedans.
- Et Juda vit que l'attaque était commencée, et que le cri de la ville montait jusqu'au ciel avec le son des trompettes et un grand bruit.
- Alors il dit aux gens de son armée : Combattez aujourd'hui pour vos frères.
- Il marcha donc en trois bandes derrière eux, et ils sonnèrent des trompettes, et crièrent dans leurs prières.
- Alors ceux du camp de Timothée connurent que c'était Maccabée, et ils fuirent devant lui, et il les frappa d'une grande plaie, de sorte qu'il en tomba, en ce jour-là, près de huit mille hommes.
- Puis Juda s'en retourna à Maspha, l'attaqua, et la prit, et il mit à mort tous les mâles qui étaient dedans, et il prit les dépouilles, et mit le feu à la ville.
- De là, il passa outre et prit Casbon, et Maked, et Bosor, et toutes les autres villes de Galaad.
- Mais, après ces choses, Timothée assembla une autre armée et alla assiéger Raphon, au-delà du torrent.
- Et Juda envoya observer l'armée, et on lui rapporta, disant : Toutes les nations qui nous environnent, sont assemblées avec lui, et leur armée est grande.
- Et ils ont pris des Arabes à gages pour les aider, et ils sont campés au-delà du torrent, prêts à venir t'attaquer. Et Juda s'en alla à leur rencontre.
- Alors Timothée dit aux capitaines de son armée : Quand Juda et son armée sera près du torrent de l'eau, s'il passe le premier à nous, nous ne pourrons pas soutenir son attaque, car certainement il sera plus puissant que nous.
- Mais s'il craint de passer et s'il se campe au-delà du fleuve, passons outre vers eux et nous aurons l'avantage sur eux.
- Et, quand Juda se fut approché du torrent de l'eau, il mit les scribes du peuple auprès du torrent et leur commanda, disant : Ne laissez personne dans le camp, mais que tous viennent à la bataille.
- Et il passa le premier vers les autres, et tout le peuple, après lui. Et toutes ces nations-là furent défaites devant eux, et ils jetèrent leurs armes, et s'enfuirent dans le temple qui était à Carnaïm.
- Et Juda prit la ville et brûla le temple avec tous ceux qui étaient dedans. Et Carnaïm fut conquise, et ses gens ne purent subsister devant la face de Juda.
- Alors Juda assembla tous ceux d'Israël qui étaient au pays de Galaad, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, et leurs femmes, et leurs enfants, et leur bagage, ce qui faisait une fort grande multitude de gens, pour venir au pays de Judée.
- Et ils vinrent jusqu'à Éphron, qui est une grande ville assise sur le passage et bien munie. Et ils ne s'en pouvaient détourner ni à droite ni à gauche, mais il fallait nécessairement passer par le milieu.
- Mais ceux qui étaient dans la ville, s'y renfermèrent et en bouchèrent les portes avec des pierres. Et Juda leur envoya dire avec des paroles de paix :
- Que nous passions par votre pays pour aller au nôtre, et personne ne vous fera aucun mal, seulement nous y prendrons notre passage ; mais ils ne lui voulurent point ouvrir.
- Alors Juda commanda qu'on publiât par tout le camp que chacun se campât au lieu où il était.
- Et les hommes vaillants se campèrent et attaquèrent cette ville-là tout le jour et toute la nuit, et la ville fut livrée entre ses mains.
- Et il fit passer tous les mâles au fil de l'épée, et la détruisit, et prit ses dépouilles, et passa à travers toute la ville sur les corps morts.
- Et ainsi ils passèrent delà le Jourdain en un grand camp, vis à-vis de Beth-San.
- Et Juda rassemblait ceux qui étaient les derniers, et donnait du courage au peuple partout le chemin, jusqu'à ce qu'ils fussent venus en Judée.
- Et ils montèrent avec joie et avec allégresse en la montagne de Sion, et offrirent des holocaustes, parce qu'aucun d'eux n'était tombé mort, jusqu'à ce qu'ils s'en fussent retournés en paix.
- Or, au temps que Juda et Jonathan étaient au pays de Galaad, et Simon son frère en Galilée, pour combattre contre Ptolémaïde,
- Joseph, fils de Zacharie, et Azarias, les chefs de l'armée, ouïrent parler de leurs grands exploits et des batailles qu'ils avaient données,
- Et ils dirent : Acquérons-nous aussi de la réputation et allons faire la guerre aux nations qui sont autour de nous.
- Et, ayant fait commandement à ceux qui avaient la charge de l'armée qui était demeurée avec eux, ils s'en allèrent contre Jamnia.
- Mais Gorgias avec ses gens sortit de la ville au-devant d'eux pour les combattre.
- Et Joseph et Azarias furent battus et chassés jusqu'aux frontières de la Judée, et, en ce jour-là, il y eut près de deux mille hommes du peuple d'Israël qui tombèrent morts, et la déroute du peuple d'Israël fut grande,
- Parce qu'ils n'avaient point obéi à Juda et à ses frères, pensant faire de grands exploits.
- Mais ceux-là n'étaient pas de la race de ces hommes par les mains desquels la délivrance fut donnée à Israël.
- Et les hommes de Juda furent comblés de gloire en la présence de tout Israël et de toutes les nations où parvenait leur renommée,
- Et ils s'assemblèrent vers eux, en les appelant bienheureux.
- Alors Juda et ses frères sortirent pour combattre les enfants d'Ésaü dans le pays vers le Midi, et il prit Hébron et les villes de son ressort, et démolit la forteresse et brûla les tours qui l'environnaient.
- Puis il partit pour s'en aller au pays des étrangers et traversa la Samarie.
- En ce jour-là, il y eut des sacrificateurs qui tombèrent dans la bataille, en voulant montrer leur vaillance et sortant pour combattre inconsidérément.
- Et Juda se tourna vers Azotus, au pays des étrangers, et démolit leurs autels et les images taillées de leurs dieux, et les brûla, et prit les dépouilles des villes ; puis il s'en retourna au pays de Juda.
Antiochus étant mort, 17. Lysias couronne Eupator, 28. Qui lève une puissante armée pour attaquer la Judée, 50. Prend Beth-sura, 51. Assiège longtemps Jérusalem, 60. Et enfin fait la paix avec les juifs.
- Le roi Antiochus traversait les hautes provinces et il ouït dire qu'il y avait une ville en Perse, savoir Elymaïde, fort célèbre et fort abondante en or et en argent,
- Et qu'il y avait dans cette ville un temple fort riche, et des voiles de drap d'or, et des cuirasses, et des armes, qu'Alexandre, fils de Philippe, roi de Macédoine, qui régna le premier en Grèce, y avait laissées.
- Il vint donc et tâcha de prendre la ville et de la piller ; mais il ne le put, parce que ceux qui étaient dans la ville, en ayant été avertis,
- Sortirent en bataille contre lui. Et il s'enfuit de là, et s'en alla avec une grande tristesse, et s'en retourna à Babylone.
- Et quelqu'un vint en Perse, qui lui rapporta que les armées qui étaient allées au pays de Juda, avaient été défaites ;
- Et que Lysias, y étant premièrement allé avec de grandes troupes, avait été chassé par les Juifs, qui s'étaient fortifiés d'armes, de troupes, et des dépouilles qu'ils avaient prises des armées de ceux qui avaient été défaits.
- Et qu'ils avaient détruit l'abominable idole qu’il avait érigé sur l’hôtel qui était à Jérusalem qu'ils avaient environné le lieu saint de hautes murailles comme auparavant et même aussi la ville de Beth-Sura.
- Et, quand le roi eut ouï ces paroles, il fut étonné et fort ému, et il se mit au lit, étant tombé malade de tristesse, à cause que les choses n'étaient pas arrivées comme il l'avait pensé.
- Et il y demeura plusieurs jours, parce qu'une grande tristesse se renouvelait en lui, et il connut qu'il allait mourir.
- C'est pourquoi il appela tous ses amis et leur dit : Je ne puis plus dormir et je me sens défaillir le cœur à cause du grand chagrin dont je suis saisi.
- Et j'ai dit dans mon cœur : A quelle affliction suis-je réduit et à quelles grandes tempêtes suis-je maintenant exposé, au lieu qu'auparavant j'étais joyeux et chéri dans ma puissance !
- Et maintenant je me souviens des maux que j'ai faits à Jérusalem ; comment j'ai ôté tous les vaisseaux d'or et d'argent qui y étaient, et j'ai envoyé sans cause exterminer les habitants de la Judée.
- Je connais donc que, c'est pour cela que ces maux me sont arrivés, et, voici, je meurs par une grande tristesse et dans une terre étrangère.
- Et, ayant appelé Philippe, l'un de ses amis, il l'établit sur tout son royaume.
- Et lui donna sa couronne, et sa robe, et son anneau, afin qu'il les portât à son fils Antiochus et qu'il l'élevât pour lui succéder au royaume.
- Le roi Antiochus donc mourut là, en l'année cent quarante neuvième.
- Quand Lysias sut que le roi était mort, il ordonna que son fils Antiochus, lequel il avait nourri jeune enfant, régnât en sa place, et il lui donna le nom d'Eupator.
- Or ceux qui étaient dans la forteresse, tenaient resserrés les enfants d'Israël autour du lieu saint et ne cherchaient qu'à leur faire du mal, pour renforcer les nations.
- Et Juda résolut de les exterminer et il appela tout le peuple pour les assiéger.
- Ils s'assemblèrent donc, et les assiégèrent, en la cent cinquantième année, et ils firent des arbalètes et des machines ;
- Mais quelques-uns de ceux qui étaient assiégés, sortirent, et quelques méchants garnements d'entre les enfants d'Israël se joignirent à eux.
- Et ils s'en allèrent au roi et dirent : Jusqu'à quand attends-tu de faire jugement et de venger nos frères ?
- Nous avons accepté de servir ton père, et de marcher à ses ordres, et d'obéir à ses lois.
- Et, à cause de cela, ceux de notre peuple nous ont pris en aversion, et tous ceux d'entre nous qui ont été pris, ont été mis à mort, et on nous a ôté nos héritages.
- Et ils n'ont point étendu leur main sur nous seulement, mais aussi sur toutes nos frontières.
- Voici, ils ont aujourd'hui mis le camp autour de la forteresse de Jérusalem pour la prendre, et ont fortifié le saint lieu et Beth-Sura.
- Et, si tu ne les préviens bientôt, ils feront de plus grandes choses que celles-ci, et tu ne les, pourras plus vaincre.
- Quand le roi eut ouï ces paroles, il fut fort irrité et il appela tous ses amis, et les chefs de son armée, et tous ceux qui commandaient la cavalerie.
- Il vint aussi des armées à sa solde de la part des rois ses alliés et des îles de la mer.
- Et le nombre de son armée fut de cent mille fantassins, et de vingt mille hommes de cheval, et trente-deux éléphants dressés à la bataille.
- Ils vinrent par l'Idumée, et mirent le siège devant Beth-Sura, et combattirent contre elle durant plusieurs jours, et firent des machines de guerre. Mais ceux de dedans sortirent, et brûlèrent leurs machines, et se défendirent vaillamment.
- Alors Juda partit de devant la forteresse et mena son armée vers Beth-Zachara, vis-à-vis du camp du roi.
- Et le roi se leva de bon matin et fit marcher impétueusement son armée vers le chemin de Beth-Zachara, et les armées se préparèrent à la bataille et sonnèrent des trompettes.
- Ils montrèrent aux éléphants du sang de la grappe et de mûrier pour les animer à la bataille.
- Et ils partagèrent ces bêtes selon les armées, et il y avait près de chaque éléphant mille hommes, vêtus de cottes de mailles, ayant des casques d'airain sur leurs têtes, et cinq cents hommes de cheval bien choisis avaient ordre de se tenir près de chaque bête.
- Ces gens étaient à point nommé partout où la bête était, et ils allaient partout où elle allait, et ne s'écartaient point d'elle.
- Il y avait aussi sur chaque bête de fortes tours de bois, qui leur servaient de rempart, attachées sur elles avec de certaines machines ; et, sur chaque bête, il y avait trente-deux hommes, qui combattaient de dessus, outre l'indien qui la conduisait.
- Ils rangèrent le reste de la cavalerie d'un côté et d'autre sur deux ailes, pour animer l'armée par les trompettes et pour exciter au combat ceux qui étaient équipés dans les bataillons.
- Et, quand le soleil donna sur les boucliers d'or et d'airain, les montagnes en resplendirent et reluisirent comme des lampes de feu.
- Et une partie de l'armée du roi s'étendit sur les hautes montagnes, et l'autre partie, dans la plaine ; et ils marchaient ainsi sûrement et avec ordre.
- Et tous ceux qui entendaient le bruit, et la marche de cette multitude, et le son des armes, en étaient épouvantés ; car l'armée était fort grande et puissante.
- Alors Juda s'approcha avec son armée pour combattre, et six cents hommes de l'armée du roi furent tués.
- Et Eléazar, surnommé Avaran, ayant aperçu l'une de ces bêtes qui était équipée des armes du roi et qui était plus haute que toutes les autres bêtes, crut que le roi était sur elle.
- Et il s'exposa pour délivrer son peuple et pour acquérir une éternelle réputation.
- Et il courut hardiment vers elle au milieu de l'armée, tuant à droite et à gauche, et faisant tomber d'un côté et d'autre ceux qu'il rencontrait.
- Il passa donc jusques au-dessous de l'éléphant, et, s'étant mis au-dessous de lui, il le tua, et, cet éléphant tombant sur lui, il mourut là.
- Mais les Juifs, voyant la puissance du roi et l'impétuosité de son armée, se retirèrent de devant eux.
- Et ceux de l'armée du roi montèrent contre eux vers Jérusalem, et le roi s'alla camper en Judée vers la montagne de Sion.
- Et il fit la paix avec ceux de Beth-Sura, et ils sortirent hors de la ville, parce qu'ils n'avaient point de vivres pour y pouvoir demeurer renfermés, à cause que c'était alors le sabbat de la terre.
- Ainsi le roi prit Beth-Sura et y mit garnison pour la garder.
- Et il tint le saint lieu assiégé durant plusieurs jours et il dressa des arbalètes et des machines, des instruments à jeter le feu, des instruments à jeter des pierres et des dards, et des scorpions pour jeter des flèches et des frondes.
- Et ceux de dedans aussi firent des machines contre leurs machines et combattirent pendant plusieurs jours.
- Mais il n'y avait point de vivres dans les greniers, parce que c'était la septième année, et que ceux qui s'étaient sauvés en Judée de devant les Gentils, avaient consumé le reste des provisions.
- Il demeura donc peu de gens dans les saints lieux, parce que la famine les avait désolés, et chacun s'écarta et se retira en son lieu.
- Or Lysias ouït dire que Philippe, que le roi Antiochus avait établi de son vivant pour élever son fils Antiochus et le faire régner en sa place,
- Etait revenu de Perse et de Médie, et l'armée du roi avec lui, et qu'il voulait avoir le maniement des affaires du royaume,
- Ce qui l'obligea à se retirer promptement de devant la forteresse et à dire au roi, et aux chefs de l'armée, et aux hommes vaillants : Nous diminuons tous les jours, et nous avons peu à manger, et la place que nous avons assiégée, est forte, et nous avons sur les bras les affaires du royaume, auxquelles il faut donner ordre.
- Maintenant donc donnons la main à ces hommes-ci et faisons la paix avec eux et avec toute leur nation.
- Et accordons-leur de vivre selon leurs lois comme auparavant ; car c'est pour l'amour de leurs lois, que nous avons méprisées, qu'ils ont été irrités et qu'ils ont fait toutes ces choses.
- Cette parole plut au roi et aux capitaines, et il envoya vers eux pour faire la paix, et ils l'acceptèrent.
- Et le roi leur jura, et les capitaines aussi, et, après cela, ils sortirent de la forteresse.
- Et le roi entra en la montagne de Sion et il vit les fortifications de la place. Mais il rompit bientôt le serment qu'il avait fait, et il commanda qu'on démolît la muraille qui l'environnait.
- Puis il partit en diligence et retourna à Antioche, et il trouva que Philippe s'était rendu maître de la ville, et il fit la guerre contre lui et prit la ville par force.
Démétrius ayant obtenu le royaume, 5. A la sollicitation d’Alcimus envoie Bacchides contre la Judée, 36. Puis Nicanor, 54. Qui est défait avec son armée, à cause des blasphèmes qu’ils avaient proféré contre Dieu.
- En la cent cinquante-unième année, Démétrius, fils de Séleucus, sortit de la ville de Rome, et s'en alla avec peu de gens en une ville près de la mer, et régna là.
- Et, quand il fut entré dans la maison royale de ses pères, son armée prit Antiochus et Lysias pour les amener vers lui.
- Et, lorsqu'il en fut averti, il dit : Ne me faites point voir leur visage.
- Et l'armée les tua. Alors Démétrius fut assis sur le trône de son royaume.
- Et tous les impies et les méchants garnements d'Israël vinrent vers lui, conduits par Alcimus, qui voulait être sacrificateur.
- Et ils accusèrent le peuple devant le roi, disant : Juda et ses frères ont exterminé tous tes amis et ils nous ont chassés de notre pays.
- Maintenant donc envoie un homme en qui tu te confies, et qu'il aille et voie la destruction totale qu'il nous a faite et aux pays du roi, et qu'il les punisse avec tous ceux qui leur donnent du secours.
- Et le roi choisit d'entre ses amis Bacchides, qui commandait au-delà du fleuve et qui était grand dans le royaume et fidèle au roi, et il l'envoya,
- Et avec lui le méchant Alcimus, auquel il donna la sacrificature, et lui manda de faire vengeance sur les enfants d'Israël.
- Ils partirent donc, et vinrent avec de grandes troupes au pays de Judée, et ils envoyèrent des messagers à Juda et à ses frères avec des paroles de paix pour les tromper.
- Mais ils ne crurent point à leurs paroles, parce qu'ils virent bien qu'ils étaient venus avec une grande armée.
- Et une troupe de scribes s'assembla auprès d'Alcimus et de Bacchides pour leur demander des choses qui étaient très-justes.
- Et les Assidéens, qui étaient des principaux d'entre les enfants d'Israël, leur demandèrent aussi la paix.
- Car ils disaient : Un homme, sacrificateur de la race d'Aaron, est venu avec cette armée ; il ne nous fera point de tort.
- Et il leur parla avec des paroles de paix et leur jura, disant : Nous ne vous ferons aucun mal ni à vos amis.
- Et ils se fièrent à lui ; mais il prit soixante de leurs hommes et les tua tous en un jour, suivant ce qui est écrit :
- Ils ont répandu autour de Jérusalem la chair de tes saints et leur sang, et il n'y avait personne qui les ensevelit.
- Alors tout le peuple trembla et eut grande peur, car ils dirent : Il n'y a point de vérité ni de droiture en eux, puisqu'ils ont rompu l'accord et le serment qu'ils avaient fait.
- Et Bacchides leva le siège devant Jérusalem et alla assiéger Bezeth, et il envoya prendre plusieurs de ceux qui s'étaient enfuis d'avec lui, et quelques-uns du peuple, lesquels il massacra, et il les jeta dans un grand puits.
- Et il donna la charge du pays à Alcimus, laissant avec lui des gens pour le secourir. Puis Bacchides s'en alla vers le roi.
- Et Alcimus combattait pour la souveraine sacrificature.
- Et tous ceux qui troublaient leur peuple, s'assemblèrent avec lui, et prirent le pays de Juda, et firent une grande plaie en Israël.
- Et Juda vit tous les maux qu'Alcimus et ceux qui étaient avec lui, faisaient aux enfants d'Israël ; beaucoup au-delà de ce qu’avait fait les nations.
- Et il s'en alla par tous les quartiers de Judée tout à l'environ, et prit vengeance des hommes qui s'étaient révoltés, et il empêcha par ce moyen qu'ils ne continuassent leurs courses dans le pays.
- Mais, quand Alcimus vit que Juda était le plus fort, lui et ceux qui étaient avec lui, et qu'il connut qu'il ne pouvait plus leur résister, il s'en retourna vers le roi et les accusa de plusieurs crimes.
- Alors le roi envoya Nicanor, l'un des plus nobles de ses capitaines, ennemi mortel de ceux d'Israël, et lui commanda d'exterminer le peuple.
- Nicanor vint donc à Jérusalem avec de grandes forces et il envoya vers Juda et ses frères pour les surprendre par des paroles de paix,
- Disant : Qu'il n'y ait point de guerre entre moi et vous, je viendrais en paix avec peu de gens pour vous voir.
- Il vint donc vers Juda, et ils se saluèrent l'un l'autre paisiblement ; mais les ennemis étaient prêts pour prendre Juda.
- Mais Juda, ayant connu qu'ils étaient venus à lui frauduleusement, et ayant eu peur de lui, ne voulut plus le voir.
- Et Nicanor, ayant connu que son dessein était découvert, alla pour rencontrer Juda en bataille auprès de Capharsalama.
- Et il y eut de l'armée de Nicanor environ cinq cents hommes tués, et les autres s'enfuirent en la cité de David.
- Après ces choses, Nicanor monta à la montagne de Sion, et quelques-uns des sacrificateurs et des anciens du peuple sortirent du saint lieu pour le saluer en paix et pour lui montrer les sacrifices des holocaustes qu'on offrait pour le roi.
- Mais il se moqua d'eux, et en fit des railleries, et il les traita comme des personnes profanes et souillées, et leur parla arrogamment,
- Et jura en colère, disant : Si Juda ne m'est livré tout présentement entre les mains avec son armée, aussitôt que je serai retourné en paix, je brûlerai cette maison. Il s'en alla ainsi fort en colère.
- Et les sacrificateurs entrèrent, et se tinrent vis-à-vis de l'autel du temple, et dirent en pleurant :
- O Seigneur ! tu as choisi cette maison, afin que ton nom y fût invoqué et qu'elle fût la maison d'oraison et de prière pour ton peuple.
- Venge-toi de cet homme et de son armée, et fais qu'ils tombent par l'épée ; souviens-toi de ses blasphèmes et ne permets pas qu'ils subsistent longtemps.
- Nicanor donc sortit de Jérusalem et mena son armée vers Beth-Horon, et l'armée de Syrie vint à sa rencontre.
- Et Juda arriva à Adassa avec trois mille hommes, et il fit sa prière, et dit :
- Ô Seigneur ! lorsque ceux qui avaient été envoyés par le roi Sennachérib te blasphémèrent, l'ange sortit et en tua cent quatre-vingt-cinq mille.
- Défais pareillement aujourd'hui cette armée en notre présence, et que tous les autres connaissent que cet homme a mal parlé contre tes saints lieux, et juge-le selon sa malice.
- Les armées donnèrent la bataille le treizième jour du mois d'Adar, et l'armée de Nicanor fut défaite, et il fut tué lui le premier dans la bataille.
- Et, quand l'armée de Nicanor eut vu qu'il était mort, elle jeta bas les armes et prit la fuite.
- Et ceux de Juda les poursuivirent le chemin d'un jour, depuis Adassa jusqu'à ce qu'on soit venu à Gazara, et ils sonnèrent des trompettes derrière eux pour donner le signal partout.
- Et les Juifs sortirent de tous les bourgs de la Judée à l'environ et les chargèrent de l'autre côté, tellement que les uns se tournaient contre les autres. Ainsi ils furent tous passés au fil de l’épée, et il n'en resta pas un seul.
- Puis ils-prirent le butin et les dépouilles, et ils coupèrent la tête à Nicanor et sa main droite qu'il avait orgueilleusement étendue, et les apportèrent, et les pendirent vis-à-vis de Jérusalem.
- Et le peuple fût dans une grande joie et passa cette journée-là dans une grande réjouissance.
- Et il fut ordonné que cette journée fût célébrée tous les ans au treizième jour du mois d'Adar.
- Ainsi le pays de Judée fut en repos pour un peu de temps.
Juda recherche l’amitié des Romains, 22. Lettre des Romains aux juifs.
- Or Juda ouït parler de la renommée des Romains, qu'ils étaient forts et puissants, qu'ils accordaient facilement toutes les choses qu'on leur proposait, qu'ils faisaient amitié avec tous ceux qui allaient à eux, et que leur puissance était fort grande.
- Car on lui fit récit de leurs batailles et des grandes actions qu'ils avaient faites en Galatie ; comment ils avaient conquis les Galates et les avaient rendus tributaires ;
- Et de tout ce qu'ils avaient fait au pays d'Espagne ; comment ils avaient réduit sous leur puissance les mines d'argent et d'or qui y sont ;
- Et comment, par leur conseil et par leur grande constance, ils s'étaient rendus maîtres de tout ce pays-là, quoiqu'il fût fort éloigné d'eux, et avaient de même subjugué des rois qui étaient venus contre eux du bout de la terre, jusqu'à les détruire, les ayant frappés de grandes plaies ; et comment tous les autres leur payaient tribut tous les ans ;
- Et comment ils avaient défait en guerre Philippe, et Persée, roi de Kittim, et tous les autres qui s'étaient élevés contre eux, et les avaient subjugués ;
- Et comment le grand Antiochus, roi d'Asie, qui avait fait la guerre contre eux, et qui avait cent vingt éléphants, et un grand nombre de gens de cheval et de chariots, et une fort grande armée, avait été défait par eux ;
- Et comment ils l'avaient pris vif et lui avaient ordonné que lui et ses successeurs payeraient un grand tribut, et qu'il donnerait des otages et tout ce dont ils étaient convenus ;
- Et comment ils donnèrent au roi Eumènes le pays des Indes, et des Mèdes, et des Lydiens, qui étaient les meilleurs pays qu'ils eussent pris de lui ;
- Et comment, lorsque ceux de la Grèce y voulurent aller contre eux et les exterminer, et qu'ils en furent avertis,
- Ils envoyèrent contre eux un capitaine, et leur firent la guerre, en tuèrent un grand nombre, et en prirent plusieurs captifs avec leurs enfants, et les pillèrent, et possédèrent leur pays, et détruisirent leurs forteresses, et les réduisirent en servitude jusqu'à ce jour ;
- Et comment ils avaient exterminé les autres royaumes et les îles qui autrefois leur avaient résisté, et les avaient assujettis ;
- Mais qu'ils avaient gardé l'amitié à leurs amis et à ceux qui se reposaient sur eux ; et qu'ils avaient conquis les royaumes voisins et éloignés, car tous ceux qui entendaient leur nom les craignaient ;
- Et que tous ceux à qui ils voulaient donner du secours pour les faire régner, régnaient ; mais aussi qu'ils transportaient l'état de ceux qu'ils voulaient, et qu'ils étaient fort exaltés ;
- Et néanmoins que nul d'eux ne portait la couronne et ne se vêtait d'écarlate pour paraître avec magnificence ;
- Pareillement, qu'ils avaient établi un conseil, et que tous les jours trois cent vingt hommes consultaient ensemble des affaires du peuple pour le bien gouverner ;
- Et qu'ils commettaient chaque année à un seul homme l’autorité de commander, et de dominer sur tout le pays ; et que tous obéissaient à un seul, et qu'il n'y avait point d’envie ni de haine entre eux.
- Alors Juda choisit Eupolémus, fils de Jean, fils d'Accoz, et Jason, fils d'Eléazar, et les envoya à Rome pour contracter amitié et société avec eux,
- Afin qu'ils ôtassent le joug de dessus eux, parce qu'ils voyaient que le royaume des Grecs tenait Israël en servitude.
- Ils s'en allèrent donc à Rome, ce qui était un fort long voyage, et ils entrèrent au sénat, et, ayant obtenu audience, ils dirent :
- Juda Maccabée, et ses frères, et le peuple des Juifs nous ont envoyés vers vous pour faire alliance et paix avec vous, et afin que vous nous receviez au nombre de vos confédérés et de vos amis,
- Cette parole leur fut agréable.
- Et c'est ici la copie de la réponse qu'ils écrivirent sur des tables d'airain et qu'ils envoyèrent à Jérusalem, afin que ce leur fût un mémorial de paix et d'alliance :
- Que ceci tourne en bien aux Romains et à la nation des Juifs, par mer et par terre, à toujours, et que l'épée et l'ennemi soit loin d'eux.
- Que si la guerre est première ment faite aux Romains ou à quelqu'un de leurs confédérés qui sont dans toute leur domination,
- La nation des Juifs leur donnera Secours de bon cœur, selon que le temps le requerra.
- Et ils ne donneront rien à ceux qui feront la guerre, ni ne fourniront ni froment, ni armes, ni argent, ni navires, comme il a plu aux Romains, et ils garderont leurs conventions, et ne prendront rien d'eux.
- Pareillement, si la guerre survient à la nation des Juifs, les Romains les aideront de bon cœur, selon que le temps le permettra.
- Et ils ne donneront à leurs ennemis ni froment, ni armes, ni argent, ni navires, comme il a plu aux Romains, et ils garderont leur convention sans fraude.
- Suivant ces conditions les Romains ont traité alliance avec le peuple juif.
- Que si, après ce traité, les uns ou les autres délibèrent d'y ajouter ou d'en diminuer quelque chose, ils le feront selon leur volonté, et tout ce qu'ils ajouteront ou diminueront, sera confirmé.
- Mais aussi, touchant les maux que Démétrius leur fait, nous lui en avons écrit, disant : Pourquoi as-tu appesanti ton joug sur nos amis, les Juifs nos confédérés ?
- Si donc ils viennent de nouveau se plaindre à nous de toi, nous leur ferons justice et nous te ferons la guerre par mer et par terre.
Démétrius envoie de nouveau Bacchides contre les juifs, 18. Juda meurt dans la bataille, 28. Jonathan lui succède, 35. Il venge la mort de Jean son frère, 62. Assiégé dans Beth-besse, il défait l’armée de Bacchides, 70. Et puis fait la paix avec lui.
- Démétrius, ayant appris que Nicanor et son armée avaient livré bataille, envoya de nouveau Bacchides et Alcimus en Judée avec l'aile droite de ses troupes.
- Et ils s'en allèrent par le chemin qui mène en Galgal, et mirent le siège devant Masaloth, qui est en Arbellis, et la prirent, et firent mourir plusieurs personnes.
- Au premier mois de l'année cent cinquante-deux, ils campèrent auprès de Jérusalem.
- Puis ils se levèrent et s'en allèrent à Béréa avec vingt mille hommes et deux mille chevaux.
- Et Juda avait mis son camp à Éléasa et il avait trois mille hommes d'élite avec lui.
- Or ils virent que l'armée était grande, et ils craignirent fort, et plusieurs désertèrent du camp, et il n'en demeura d'entre eux que huit cents hommes.
- Et Juda, voyant que son armée diminuait, et qu'il était dans la nécessité de combattre, fut dans une grande angoisse, car il n'avait pas le temps de les rassembler, et il perdit courage.
- Et néanmoins il dit à ceux qui étaient demeurés : Levons-nous et allons-nous-en contre nos ennemis pour voir si nous pourrons les combattre.
- Mais ils l'en détournaient, disant : Nous ne le pourrons pas, mais sauvons maintenant nos personnes. Retourne pour cette heure, parce que nos frères se sont retirés. Comment combattrions-nous contre eux, étant si peu de gens ?
- Et Juda dit : Dieu me garde de faire une telle action, que nous fuyions devant eux si notre heure est venue, mourons vertueusement pour nos frères et ne flétrissons point notre gloire.
- Alors l'armée sortit du camp, et ils se présentèrent devant eux ; les gens de cheval se divisèrent en deux corps, et les frondeurs avec les archers allaient à la tête de l'armée, et les premiers combattants étaient tous vaillants.
- Bacchides était à l'aile droite, et l'armée s'approcha des deux côtés, et ils sonnaient des trompettes.
- Et ceux qui étaient du côté de Juda, sonnèrent aussi des trompettes, et toute la terre fut émue du bruit des armées, et la bataille dura depuis le matin jusqu'au soir.
- Or Juda aperçut que Bacchides tenait bon, et que la force de son armée était au côté droit ; alors tous ceux qui avaient du courage, se rangèrent vers lui,
- Et l'aile droite fut défaite par eux, et ils les poursuivirent jusqu'à la montagne d'Azotus.
- Et ceux qui étaient dans l'aile gauche, aperçurent que l'aile droite était défaite, et ils suivirent Juda et ceux qui étaient avec lui, par derrière.
- Et la bataille fut renforcée, et plusieurs tombèrent blessés à mort d'un côté et d'autre.
- Enfin Juda aussi fut tué, et tous les autres s'enfuirent.
- Mais Jonathan et Simon prirent Juda leur frère et l'ensevelirent au sépulcre de leurs pères dans la ville de Modin.
- Et tout le peuple d'Israël le pleura, et ils en firent un grand deuil, et le lamentèrent durant plusieurs jours, et dirent :
- Comment a été tué le puissant qui délivrait Israël !
- Or le reste des faits de Juda, de ses batailles, de ses exploits et de sa grandeur, ne sont pas rédigés par écrit ; car il y en avait un fort grand nombre.
- Et, après que Juda fut mort, les méchants se répandirent par tous les quartiers d'Israël, et tous les ouvriers d'iniquité s'élevèrent.
- En ces jours-là survint une grande famine au pays, et tout le pays se révolta avec eux.
- Et Bacchides choisit les méchants et les établit seigneurs du pays ;
- Qui cherchaient les amis de Juda, et s'en informaient diligemment, et ensuite ils les amenaient à Bacchides, qui se vengeait sur eux et s'en moquait.
- Et il y eut une grande tribulation en Israël, et telle qu'on n'en avait point vu de semblable depuis le temps qu'il n'y avait point eu de prophète en Israël.
- Et tous les amis de Juda s'assemblèrent et dirent à Jonathan.
- Puisque ton frère Juda est mort, et qu'il n'y a point d'homme semblable à lui pour aller contre nos ennemis, savoir contre Bacchides et contre ceux de notre nation qui nous font la guerre,
- Nous te choisissons aujourd'hui pour être notre chef et notre capitaine en la place de Juda, et conduire notre guerre.
- En ce temps-là donc, Jonathan accepta la conduite du peuple et se leva en la place de Juda son frère.
- Et Bacchides, l'ayant su, cherchait à le tuer.
- Ce que Jonathan, et Simon son frère, et tous ceux qui étaient avec lui, ayant appris, ils s'enfuirent au désert de Thecoa et se campèrent auprès de l'eau du lac d'Asphar.
- Mais Bacchides le sut et il s'en vint un jour de sabbat, lui et toute son armée, au-delà du Jourdain.
- Et Jonathan avait envoyé son frère, le conducteur du peuple, et avait prié les Nabathéens ses amis de garder leur bagage, qui était fort grand.
- Mais les fils de Jambri sortirent de Médaba, et prirent Jean et tout ce qu'il avait, et s'en allèrent.
- Après cela, on rapporta à Jonathan et à Simon son frère que les fils de Jambri faisaient de grandes noces et qu'ils menaient de Médaba en grande pompe l'épouse, qui était fille d'un des grands seigneurs de Canaan.
- Et ils se souvinrent du sang de Jean leur frère, et ils montèrent, et se cachèrent sous une montagne qui les mettait à couvert.
- Puis ils élevèrent leurs yeux et regardèrent, et voici un grand appareil, et l'époux, et ses amis, et ses frères, qui allaient au-devant d'eux avec des tambours et des instruments de musique, et une troupe de gens armés.
- Et ceux qui étaient en embuscade, se levèrent et les tuèrent ; et il y en eut beaucoup de tués, et les autres s'enfuirent par les montagnes, et ils prirent toutes leurs dépouilles.
- Les noces furent tournées en pleurs, et la voix de leurs instruments de musique, en lamentations.
- Ainsi ils vengèrent le sang de leur frère, puis ils s'en retournèrent vers les rivages du Jourdain.
- Et Bacchides, l'ayant appris, s'en vint, un jour de sabbat, jusqu'au passage du Jourdain avec une puissante armée.
- Et Jonathan dit aux siens : Levons-nous maintenant et combattons contre nos ennemis, car ce n'est point aujourd'hui comme auparavant.
- Nous avons les ennemis devant et derrière, et les eaux du Jourdain sont d'un côté et de l'autre, et les rives, et les marais, et les forêts, et il n'y a point d'endroit par où nous puissions nous retirer.
- Maintenant donc criez au ciel afin que vous soyez délivrés de la main de vos ennemis. Et ainsi le combat commença.
- Alors Jonathan étendit sa main pour frapper Bacchides, mais il se détourna et évita le coup.
- Et Jonathan et ceux qui étaient avec lui, se jetèrent dans le Jourdain et passèrent le Jourdain à la nage ; mais les autres ne passèrent point après eux.
- Et, en ce jour-là, tombèrent morts de la part de Bacchides mille hommes.
- Puis Bacchides s'en retourna à Jérusalem et bâtit des villes fortes en Judée et les forteresses qui étaient à Jérico, et à Emmaüm, et à Beth - Horon, et à Beth-El, et à Thamnasa, et en Pharaton, et à Tépho, les fortifiant de hautes murailles, de portes et de serrures.
- Et il y mit garnison pour faire toute sorte de mal à Israël.
- Il fortifia aussi la ville de Beth-Sura, et Gazara, et la forteresse, et il y mit garnison avec, une grande provision de vivres.
- Et il prit les fils des principaux du pays en otage et les mit en garde dans la forteresse qui était à Jérusalem.
- Et, en la cent cinquante-troisième année, au second mois, Alcimus commanda qu'on démolît les murs de la sainte maison par dedans et qu'on démolît les ouvrages des prophètes, et il commença à les démolir.
- Mais, la démolition étant commencée, Alcimus fut frappé d'une paralysie, qui l'empêcha d'achever la démolition et qui lui ayant fermé la bouche, il ne put plus dire un seul mot, ni disposer de sa maison.
- Et Alcimus mourut, en ce temps - là, dans de grands tourments.
- Et Bacchides, voyant qu'Alcimus était mort, s'en retourna vers le roi ; et le pays de Juda fut en repos durant deux ans.
- Et tous les méchants tinrent conseil et dirent : Voici, Jonathan et ses adhérents habitent sûrement en repos ; faisons donc maintenant venir Bacchides, et il les prendra tous en une nuit.
- Ils s'en allèrent donc et lui donnèrent ce conseil.
- Alors il se leva pour s'en venir avec une grosse armée, et il envoya secrètement des lettres à tous ceux de sa faction qui étaient en Judée, afin qu'ils prissent Jonathan et ceux qui étaient avec lui ; mais ils ne le purent, car leur coonseil fut découvert.
- Mais Jonathan et Simon, avec leurs gens, prirent cinquante hommes de ceux du pays, qui étaient les conducteurs de cette méchanceté, et les tuèrent.
- Puis Jonathan, et Simon, et tous ceux qui étaient avec lui, s'en allèrent à Beth-Bessé, qui est au désert, et ils en réparèrent les ruines, et la fortifièrent.
- Ce que Bacchides ayant su, il assembla tout son monde et le fit savoir à ceux qui étaient en Judée.
- Il vint donc, et mit le siège devant Beth-Bessé, et combattit contre elle pendant plusieurs jours, et y dressa des machines de guerre.
- Mais Jonathan laissa son frère Simon dans la ville et se mit en campagne avec un certain nombre de gens.
- Et il tua Odomera, et ses frères, et les fils de Phaseron dans leurs tentes, et, ayant ainsi commencé à battre les ennemis, il se rendit célèbre par ses vertus.
- Simon aussi et ceux qui étaient avec lui, sortirent de la ville et mirent le feu aux machines.
- Ainsi ils combattirent contre Bacchides et le défirent, et il fut extrêmement affaibli. Or, parce que son conseil et son entreprise avait été vaine,
- Il déchargea sa colère sur les méchants qui lui avaient donné conseil d'envahir ce pays-là, et en fit mourir plusieurs ; puis il délibéra en soi-même de s'en retourner en son pays.
- Et Jonathan le sut et il envoya vers lui des ambassadeurs pour traiter de paix avec lui et pour lui rendre les prisonniers.
- Ce qu'il accepta volontiers, et il fit selon les paroles de Jonathan, et jura qu'il ne chercherait jamais de lui faire aucun mal, tous les jours de sa vie.
- Et il lui rendit les prisonniers qu'il avait pris auparavant dans le pays de Juda ; après quoi, il s'en retourna en son pays et se désista d'envahir le pays des Juifs.
- Ainsi l'épée cessa en Israël, et Jonathan demeura à Macmas, où il commença à juger le peuple, et il extermina les méchants d'Israël.
Démétrius et Alexandre recherche l’amitié de Jonathan ; 46. Il accepte celle d’Alexandre, 59. Par lequel il est grandement exalté et magnifié.
- Et, en la cent soixantième année, Alexandre, fils d'Antiochus, qui était surnommé l'Illustre, monta et prit Ptolémaïde et les habitants le reçurent, et il y régna.
- Ce que le roi Démétrius ayant appris, il assembla une très-grande armée et s'en alla au-devant de lui pour le combattre.
- Et Démétrius envoya des lettres à Jonathan avec des paroles de paix, comme s'il eût voulu l'exalter.
- Car il dit : Hâtons-nous de faire la paix avec lui, avant qu'il la fasse avec Alexandre contre nous,
- Parce qu'il se souviendra de tous les maux que nous lui avons faits, et à ses frères, et à sa nation.
- Et il lui permit de lever une armée, et de faire provision d'armes, et même d'être son confédéré ; et il commanda que ceux qui étaient en otage dans la forteresse, lui fussent rendus.
- Alors Jonathan vint à Jérusalem et lut les lettres en la présence de tout le peuple et de ceux qui étaient dans la forteresse.
- Et ils eurent grande peur, parce qu'ils entendirent que le roi lui avait donné permission de lever une armée.
- Et les otages furent rendus à Jonathan par ceux de la forteresse, et il les rendit à leurs parents.
- Et Jonathan demeura à Jérusalem et il commença à rebâtir et à réparer la ville.
- Et il dit aux ouvriers de rebâtir les murailles et la montagne de Sion tout autour, de pierres carrées, pour la fortifier ; et ils le firent ainsi.
- Et les étrangers qui étaient dans les forteresses que Bacchides avait bâties, s'enfuirent.
- Et chacun quitta le lieu où il était, et ils s'en allèrent en leur pays.
- Il en resta seulement à Beth-Sura quelques-uns de ceux qui avaient abandonné la loi et les commandements de Dieu, car cette ville leur servait de refuge.
- Et Alexandre entendit parler des promesses que Démétrius avait faites à Jonathan, et on lui fit récit de toutes les batailles qu'il avait données, et des exploits que lui et ses frères avaient faits, et des travaux qu'ils avaient soufferts.
- Et il dit : Pourrions-nous trouver un tel homme ? Nous en ferons donc maintenant notre ami, et notre confédéré.
- Et il lui écrivit des lettres, et les lui envoya, et elles étaient de telle teneur :
- Le roi Alexandre à Jonathan son frère, salut.
- Nous avons oui dire de toi que tu es un homme fort vaillant et digne d'être notre ami.
- Aujourd'hui donc nous t'établissons pour souverain sacrificateur de ta nation et nous voulons que tu sois appelé ami du roi (et il lui envoya une couronne d’or, et la robe d'écarlate), afin que tu suives notre parti et que tu gardes amitié avec nous.
- Et Jonathan se vêtit du saint vêtement au septième mois, en la cent soixantième année, au jour solennel de la fête des Tabernacles, et il assembla des troupes, et fit de grands préparatifs de guerre.
- Et, quand Démétrius eut entendu ces choses, il fut contristé et dit :
- Comment avons-nous souffert qu'Alexandre nous ait prévenus à faire amitié avec les Juifs pour se fortifier ?
- Je leur écrirai donc aussi des lettres d'exhortation, et les exalterai, et leur ferai des présents, afin qu'ils se joignent à moi pour me secourir.
- Il leur écrivit donc des lettres de telle teneur : Le roi Démétrius à la nation des Juifs, salut.
- Nous avons appris avec joie que vous avez gardé l'alliance qui est entre nous, et que vous êtes demeurés dans notre amitié, et ne vous êtes point joints à nos ennemis.
- Maintenant donc persévérez encore à nous garder la foi, et nous vous récompenserons de grands biens pour ceux que vous nous aurez faits.
- Nous vous relâcherons aussi plusieurs impôts et vous ferons des présents.
- Et, dès maintenant, je vous affranchis et vous tiens quittes, vous tous Juifs, des tributs ; je vous quitte le prix du sel et je vous quitte des couronnes, je vous quitte aussi de la troisième partie de la semence ;
- Et de la moitié des fruits des arbres qui me revenait pour ma portion, je vous quitte tout cela dès à présent et à l'avenir, de sorte qu'on ne prendra rien du pays de Juda ni des trois bailliages qui lui sont annexés du pays de Samarie et de Galilée, depuis ce jour et à perpétuité.
- Je veux aussi que Jérusalem soit sainte et franche avec tous ses confins, et que les dîmes et les tributs lui appartiennent.
- Je quitte aussi le commandement de la forteresse qui est à Jérusalem, et je le donne au souverain sacrificateur, afin qu'il y mette telle garnison qu'il lui plaira.
- Et je laisse aussi gratuitement aller en liberté tous les Juifs qui avaient été emmenés captifs du pays de Juda dans tout mon royaume, et que tous soient exempts des tributs et même de ceux de leur bétail.
- Que toutes les fêtes, et les sabbats, et les nouvelles lunes, et les jours déterminés, et trois jours avant la fête, et trois jours après soient des jours de vacation et d'immunité pour tous les Juifs qui sont dans mon royaume.
- Et qu'il ne soit permis à personne de les fâcher ni molester pour quelque affaire que ce soit.
- Et que jusqu'à trente mille hommes des Juifs soient enrôlés dans l'armée du roi, et qu'on leur donne la paie comme à tous les autres soldats de l'armée du roi, et que quelques-uns d'eux soient établis pour être dans les grosses garnisons du roi.
- Que quelques-uns aussi d'entre eux soient établis sur les affaires du royaume pour voir que tout se fasse fidèlement, et que leurs commissaires et leurs capitaines soient d'entre eux, et qu'ils vivent selon leurs lois, comme l'a ordonné le roi qui était en Judée.
- Et que les trois bailliages qui ont été ajoutés à la Judée du pays de Samarie, demeurent joints à la Judée, tellement qu'ils soient sujets à un seul homme et qu'ils n'obéissent à aucune autre puissance qu'au souverain sacrificateur.
- Je donne aussi Ptolémaïde et ses contrées en pur don aux saints qui sont à Jérusalem, pour les dépenses nécessaires du sanctuaire.
- Outre cela, je donne, tous les ans, quinze mille sicles d'argent sur les revenus des domaines du Roi.
- Et tous les arrérages que ceux qui étaient établis sur les affaires, n'ont pas payés, seront désormais payés, comme les années précédentes, pour les ouvrages du temple.
- De plus, que les cinq mille sicles d'argent qu'on recevait du revenu des saints lieux, tous les ans, soient relâchés, comme appartenant aux sacrificateurs qui font le service.
- Et que tous ceux qui auront leur refuge au temple qui est à Jérusalem et dans tous ses environs, étant redevables au roi pour quelque affaire que ce soit, soient quittes et qu'ils aient librement toutes les choses qui leur appartiennent dans mon royaume.
- Et l'on fournira du revenu du roi les frais pour rebâtir et réparer les ouvrages des lieux saints
- Et pour refaire les murailles de Jérusalem. Pareillement on fournira du revenu du roi les frais pour fortifier tout autour et pour bâtir des murailles en Judée.
- Mais, quand Jonathan et le peuple eurent entendu ces paroles, ils ne les crurent point et ne les acceptèrent point, parce qu'ils se souvenaient des grands maux qu'il avait faits en Israël, et qu'il les avait fort opprimés.
- Et ils s'accordèrent avec Alexandre, parce qu'il avait été le premier qui leur avait fait des propositions de paix, et, tous les jours, ils lui donnaient du secours.
- Et le roi Alexandre assembla une fort grande armée et mit son camp contre Démétrius.
- Et les deux rois donnèrent bataille, et l'armée de Démétrius s'enfuit, et Alexandre les pour suivit et eut l'avantage sur eux,
- Et le combat redoubla jusqu'à ce que le soleil fût couché, et Démétrius fut tué en ce jour-là,
- Puis Alexandre envoya vers Ptolémée, roi d'Egypte, des ambassadeurs avec cette commission :
- Parce que je suis retourné en mon royaume, et que je suis assis sur le trône de mes pères, et que j'ai obtenu la domination, et que j'ai défait Démétrius, et que je possède notre contrée,
- Et que j'ai combattu contre lui, et qu'il a été défait par nous, lui et son armée, et que nous sommes assis sur le trône de son royaume,
- Faisons maintenant amitié l'un avec l'autre, et donne-moi ta fille pour femme, et je serai ton gendre, et je te ferai et à elle aussi des présents convenables à ta dignité.
- Le roi Ptolémée répondit, disant : Heureux soit le jour auquel tu es retourné au pays de tes pères et où tu t'es assis sur le trône de leur royaume.
- Aussi maintenant je te ferai ce que tu as écrit ; mais viens au-devant de moi à Ptolémaïde, afin que nous nous voyions l'un l'autre, et que je te donne ma fille comme tu as dit.
- Ptolémée donc partit d'Égypte avec Cléopâtre sa fille et vint à Ptolémaïde, l'an cent soixante-deuxième.
- Et le roi Alexandre vint au-devant de lui, et Ptolémée lui donna sa fille Cléopâtre, et il célébra ses noces à Ptolémaïde, selon la coutume des rois, en grande pompe.
- Or le roi Alexandre écrivit à Jonathan de le venir trouver.
- Et Jonathan alla avec un équipage magnifique à Ptolémaïde, et il trouva là les deux rois, auxquels il donna de l'or et de l'argent, et leur fit plusieurs présents et à leurs amis aussi, et il trouva grâce devant eux.
- Mais quelques hommes pernicieux d'Israël, hommes impies, s'assemblèrent contre lui, se plaignant et l’accusant ; mais le roi ne les écouta point.
- Et il commanda que Jonathan fut dépouillé de ses vêtements, et qu'on le vêtît d'écarlate. Ce qui fut fait, et le roi le fit asseoir près du lui.
- Et il dit à ses princes : Sortez avec lui par toute la ville et faites faire un cri public, que nul n'ait à intenter action contre lui pour quelque affaire que ce soit, et que nul ne lui donne de la fâcherie pour quelque affaire que ce soit.
- Et, quand ses accusateurs virent sa gloire, comme on la publiait, et qu'il était vêtu d'écarlate, ils s’enfuirent tous.
- Et le roi l'éleva en grand honneur, et l'inscrivit entre ses premiers amis, et le fit capitaine et l'un de ses princes.
- Puis Jonathan s'en retourna à Jérusalem en paix et avec allégresse.
- Et, en la cent soixante-cinquième année, Démétrius vint de Crète au pays de ses pères.
- Ce que le roi Alexandre ayant appris, il en fut extrêmement contristé et s'en retourna à Antioche.
- Alors le roi Démétrius établit pour capitaine Apollonius, qui présidait sur la Célésyrie; et il leva une grande armée, et se campa autour de Jamnia, et envoya vers Jonathan le souverain sacrificateur.
- Pour lui dire : Nous résistes tu, toi seul ? Feras-tu que nous soyons en opprobre et en risée à cause de toi, et pourquoi domines-tu contre nous dans des montagnes ?
- Maintenant donc, si tu te fies en tes forces, descends vers nous en campagne, et que nous nous trouvions là l'un l'autre, car j'ai avec moi la bravoure des combattants.
- Informe-toi et apprends qui je suis et quels sont les autres qui sont venus à mon secours, lesquels aussi disent que vous ne sauriez tenir pied ferme contre nous ; car, par deux fois, tes pères ont été mis en fuite dans leurs pays.
- Maintenant donc, comment pourras-tu soutenir la cavalerie et une si grande armée dans la campagne, là où il n'y a ni pierre, ni roche, ni lieu pour s’enfuir ?
- Quand Jonathan eut entendu les paroles d'Apollonius, il fut touché de ressentiment, et, ayant choisi dix mille hommes, il sortit de Jérusalem ; et Simon son frère vint au-devant de lui à son secours.
- Et il se campa devant Joppé (car les habitants de la ville lui fermèrent les portes, parce que la garnison d'Apollonius était dans Joppé), et ils combattirent contre elle.
- Et ceux qui étaient dans la Ville, furent épouvantés et lui ouvrirent les portes, et Jonathan prit Joppé.
- Apollonius, l'ayant appris, fit un détachement de trois mille hommes de cheval et de beaucoup d'autres troupes, et marcha vers Azote, comme s'il eût voulu passer outre, et, aussitôt, il sortit dans la campagne, parce qu'il avait une grande multitude de gens de cheval et qu'il se confiait en eux.
- Et Jonathan les poursuivit à Azote, et les armées donnèrent bataille.
- Or Apollonius avait laissé secrètement derrière eux mille hommes de cheval.
- Jonathan reconnut qu'il y avait derrière lui des embûches ; et ils allèrent tout autour du camp et jetèrent des dards après le peuple, depuis le matin jusqu'au soir.
- Mais le peuple se tenait ferme, comme Jonathan avait commandé, et leurs chevaux furent lassés.
- Alors Simon fit marcher ses gens et les fit aller contre l'armée, car la cavalerie commençait à plier, ainsi il les défit et s’enfuirent, et la cavalerie fut dispersée par la campagne.
- Ils s'enfuirent à Azote et entrèrent au temple de Dagon leur idole pour se sauver là.
- Mais Jonathan mit le feu à Azote et aux villes d'alentour, et prit leurs dépouilles, et brûla le temple de Dagon et tous ceux qui s'étaient sauvés dedans.
- Et le nombre de ceux qui tombèrent par l'épée, et de ceux qui furent brûlés, fut d'environ - huit mille hommes.
- Puis Jonathan leva le siège de là et le mit devant Asçalon, et ceux de la ville sortirent au-devant de lui avec de grands honneurs.
- Puis Jonathan s'en retourna à Jérusalem avec ses gens chargés de grandes dépouilles.
- Et, quand le roi Alexandre entendit ces choses, il honora Jonathan plus encore qu'auparavant.
- Et il lui envoya une ceinture d'or, telle qu'on avait coutume de donner aux parents des rois, et il lui donna aussi Accaron avec tous ses confins en propriété héréditaire.
Ptolomée chasse Alexandre de son royaume, 19. Auquel succède Démétrius, 29. Qui affranchit la Judée, 39. Et puis est chassé du royaume par Tryphon.
- Après cela, le roi d'Égypte assembla une forte grande armée, comme le sable qui est sur le bord de la mer, et plusieurs navires pour tâcher de se rendre maître, du royaume d'Alexandre et de le joindre au sien.
- Et il marcha dans la Syrie avec des paroles de paix, et les villes lui ouvraient les portes et venaient au-devant de lui ; car le roi Alexandre avait commandé qu'on allât au-devant de lui, parce qu'il était son beau-père.
- Mais, étant entré dans les villes de Ptolémaïde, il mettait garnison en chacune.
- Et, quand il fut près d'Azote, ils lui montrèrent le temple de Dagon qui était brûlé, et Azote et ses faubourgs détruits, et les corps qui étaient gisants, et les hommes brûlés, qui avaient été brûlés dans la bataille ; car ils en avaient fait de grands monceaux près de son chemin.
- Et ils racontaient au roi les choses que Jonathan avait faites, pour le rendre odieux ; mais le roi se tut.
- Et Jonathan vint au-devant du roi à Joppé en grand triomphe, et ils se saluèrent l'un l'autre, et dormirent là.
- Et Jonathan s'en alla avec le roi jusqu'au fleuve qui est appelé Eleuthérus, puis il s'en retourna |à Jérusalem.
- Mais le roi Ptolémée se rendit maître des villes jusqu'à Séleucie près de la mer et il avait de mauvais desseins contre Alexandre.
- Et il envoya des ambassadeurs à Démétrius, disant : Viens, traitons alliance entre nous, et je te donnerai ma fille, qui est mariée avec Alexandre, et tu régneras dans le royaume de ton père.
- Car je me repens de lui avoir donné ma fille, vu qu'il cherche à me tuer.
- Et il le diffama, parce qu'il avait envie de se saisir de son royaume.
- Ainsi il reprit sa fille, et la donna à Démétrius, et rompit avec Alexandre, et il y eut entre eux une inimitié ouverte.
- Et Ptolémée entra dans Antioche et mit deux couronnes sur sa tête, savoir, celle d'Asie et celle d'Egypte.
- Mais, en ce temps-là, le roi Alexandre était en Cilicie, parce que ceux de ces quartiers-là s'étaient rebellés.
- Ce qu'Alexandre ayant appris, il s'en vint contre lui en bataille. Et le roi Ptolémée fit marcher l'armée, et vint à sa rencontre avec une grande armée, et le mit en fuite.
- Et Alexandre s'enfuit en Arabie pour être là en sûreté. Ainsi le roi Ptolémée fut exalté.
- Et Zabdiel arabe fit trancher la tête à Alexandre et l'envoya à Ptolémée.
- Et le roi Ptolémée mourut trois jours après, et ses gens qui étaient en garnison dans les forteresses, furent défaits les uns par les autres.
- Et Démétrius régna en la cent-soixante-septième année.
- En ces jours-là, Jonathan assembla ceux qui étaient en Judée, pour prendre la forteresse qui était, à Jérusalem, et ils dressèrent contre elle plusieurs machines de guerre.
- Mais quelques-uns qui haïssaient leur nation, hommes méchants, s'en allèrent vers le roi Démétrius et lui firent savoir que Jonathan tenait assiégée la forteresse.
- Et, quand il l'eut appris, il fut fort en colère, et incontinent, ayant fait atteler son chariot, il s'en vint à Ptolémaïde, et écrivit à Jonathan de n'assiéger point la forteresse, mais qu'il vînt au-devant de lui au plus tôt pour s'aboucher ensemble.
- Et Jonathan, ayant entendu cela, commanda de continuer le siège, et choisit des plus anciens d'Israël et des sacrificateurs, et il s'exposa lui-même au danger.
- Et il prit avec soi de l'or, de l'argent, des vêtements et beaucoup d'autres nouveaux dons, et s'en alla vers le roi à Ptolémaïde, et trouva grâce en sa présence.
- Mais quelques méchants garnements de sa nation faisaient des plaintes contre lui.
- Mais le roi lui fit comme lui avaient fait ses prédécesseurs, l'exaltant en la présence de tous ses amis.
- Et il lui confirma la souveraine sacrificature et toutes les dignités qu'il avait eues auparavant, et le fit l'un de ses principaux amis.
- Et Jonathan demanda au Roi qu'il affranchît la Judée de ses tributs, les trois seigneuries aussi et le pays de Samarie, et il lui promit trois cents talents ;
- A quoi le roi consentit et il dépêcha à Jonathan des lettres de toutes ces choses, en la manière qui s’ensuit :
- Le roi Démétrius à Jonathan son frère et à la nation des Juifs, salut.
- Nous avons envoyé la copie des lettres que nous avons écrites pour vous à Lasthènes notre parent, afin que vous connaissiez ce qui en est.
- Le roi Démétrius à Lasthènes son père, salut.
- Nous avons résolu de faire du bien à la nation des Juifs nos amis, qui nous gardent la foi et la fidélité à cause de la bonne affection qu'ils nous portent.
- Nous leur avons donc concédé tous les confins de la Judée et les trois bailliages, savoir, Apherema, Lydda et Ramatha, qui sont joints à la Judée du territoire de Samarie ; et que toutes leurs appartenances soient assignées pour tous ceux qui sacrifient à Jérusalem, eu égard aux choses que le roi recevait d'eux tous les ans, tant des fruits de la terre que des fruits des arbres.
- Et nous leur quittons dès maintenant les autres choses qui nous appartenaient des dîmes et des tributs, et les magasins des salines, et les couronnes qui nous étaient apportées.
- Nous leur quittons, dis-je, toutes ces choses, et rien de ceci ne sera révoqué dès ce jour à jamais.
- Maintenant donc avisez de faire une copie de ces lettres, et qu'elle soit donnée à Jonathan et mise en la sainte montagne dans un lieu convenable et honorable.
- Et le roi Démétrius, voyant que la terre se tenait coi devant lui et que rien ne lui résistait, donna congé à toute son armée, laissant aller chacun en son lieu, excepté l'armée des étrangers qu'il avait amenée des îles des nations, à cause de quoi toutes les troupes de ses pères lui furent ennemies.
- Or Tryphon, qui était un de ceux qui auparavant avaient tenu le parti d'Alexandre, voyant que toute l'armée murmurait contre Démétrius, s'en alla vers Malcoël arabe, qui nourrissait Antiochus le fils d'Alexandre,
- Et il le pria instamment de le lui donner, afin qu'il régnât en la place de son père, et il lui récita tout ce que Démétrius avait fait, et la haine de ses armées contre lui ; et il demeura là longtemps.
- Jonathan envoya aussi vers le roi Démétrius, afin qu'il fît sortir ceux qui étaient dans la forteresse à Jérusalem, et ceux qui étaient dans les forteresses, parce qu'ils faisaient la guerre contre Israël.
- Et Démétrius envoya vers Jonathan pour lui dire : Je ne ferai pas seulement cela pour toi et pour ta nation ; mais je t'élèverai en gloire, toi et ta nation, quand j'en aurai l'occasion.
- Tu feras donc bien, si maintenant tu m'envoies des gens à mon Secours ; car toutes mes armées se sont retirées.
- Et Jonathan lui envoya à Antioche trois mille hommes très vaillants, lesquels vinrent au roi, et le roi fut fort joyeux de leur arrivée.
- Et les habitants s'assemblèrent au milieu de la ville, au nombre de cent vingt mille hommes, et ils voulaient tuer le roi.
- Mais le roi s'enfuit au palais, et les citoyens gagnèrent les avenues de la ville et commencèrent à combattre.
- Alors le roi appela les Juifs à son secours, et ils s'assemblèrent tous ensemble vers lui, puis ils se répandirent tous par la ville.
- En ce jour-là, ils tuèrent cent mille hommes, et mirent le feu à la ville, et prirent beaucoup de dépouilles, et délivrèrent le roi.
- Et, quand les habitants virent que les Juifs s'étaient rendus maîtres de la ville, ils se trouvèrent hors d'état de soutenir leur entreprise et demandèrent grâce au roi
- En disant : Donne-la-nous la main, et que les Juifs cessent de faire la guerre contre nous et contre la ville.
- Ils jetèrent donc bas les armes et firent la paix, et les Juifs s'acquirent une grande gloire en la présence du roi et de tous ceux de son royaume ; après quoi, ils s'en retournèrent à Jérusalem avec beaucoup de dépouilles.
- Alors le roi Démétrius fut assis sur le trône du royaume, et le pays fut en paix devant lui.
- Mais le roi Démétrius faussa tout ce qu'il avait dit, et s'aliéna de Jonathan, et ne lui rendit point selon les plaisirs qu'il lui avait faits ; mais il lui faisait beaucoup de mal.
- Après ces choses, Tryphon retourna avec le jeune enfant Antiochus, lequel régna, la couronne ayant été mise sur sa tête.
- Et toutes les troupes que Démétrius avait licenciées, s'assemblèrent auprès d'Antiochus et combattirent contre Démétrius, qui s'enfuit et tourna le dos.
- Alors Tryphon prit les bêtes et se saisit d'Antioche.
- Et le jeune Antiochus écrivit à Jonathan, disant : Je te confirme la souveraine sacrificature et je t'établis sur les quatre bailliages, afin que tu sois ami du roi.
- Et il lui envoya un service de vaisselle d'or et il lui donna pouvoir de boire dans de l'or, et de se vêtir d'écarlate, et d'avoir une ceinture d'or.
- Et il établit Simon son frère gouverneur depuis les confins de Tyr jusqu'aux confins d'Égypte.
- Après cela, Jonathan sortit et parcourut toutes les villes qui sont au-delà du fleuve ; et tout ce qu'il y avait de gens de guerre dans la Syrie, s'assembla vers lui pour le secourir ; et il vint à Ascalon, et ceux de la ville vinrent au-devant de lui pour lui faire honneur.
- Et il alla de là à Gaza ; mais ceux de Gaza lui fermèrent les portes, et il les assiégea, et brûla les faubourgs de Gaza, et les pilla.
- Mais ceux de Gaza prièrent Jonathan, et il leur donna la main, et il prit les fils des principaux d'entre eux pour otages et les envoya à Jérusalem, et il fit le tour de tout le pays jusqu'à Damas.
- Et Jonathan ouït dire que les capitaines de Démétrius s'étaient élevés contre lui à Cadès en Galilée, avec une grande armée, pour le chasser du pays.
- Et il vint au-devant d'eux pour les rencontrer, mais il laissa Simon son frère dans la province.
- Et Simon mit le siège devant Beth-Sura, et la battit durant plusieurs jours, et la tint bloquée.
- Mais ceux de dedans demandèrent qu'il leur donnât la main, et il la leur donna ; puis il les fit sortir de la ville et il y mit garnison.
- Et Jonathan et son armée allèrent camper près de l'eau de Génézar, et ils se levèrent de bon matin pour aller à la campagne de Hatsor.
- Et, voici, les armées des étrangers venaient contre lui dans la campagne et dressèrent des embûches contre lui dans les montagnes ; mais eux allèrent les rencontrer de front,
- Et les embûches se levèrent de leurs lieux et vinrent à la charge.
- Et tous ceux qui étaient du côté de Jonathan, s'enfuirent, et il, n'en demeura aucun, hormis Mathathias, fils d'Absalom, et Juda, fils de Calphi, chef de la cavalerie de l'armée.
- Alors Jonathan déchira ses vêtements. Et mit de la terre sur sa tête, et il fit la prière.
- Puis il retourna vers eux au combat, et les mit en fuite, et ils s'enfuirent.
- Et ses gens qui s'étaient fuis, voyant cela, retournèrent vers lui, et poursuivirent tous ensemble les ennemis jusqu'à Cadès, où était leur camp, et ils campèrent là.
- Et, en ce jour-là, environ trois mille hommes des étrangers tombèrent morts à terre ; puis Jonathan s'en retourna à Jérusalem.
Jonathan renouvelle l’alliance avec les Romains, et les Lacédémoniens, 24. Chasse l’armée de Démétrius, 36. Fortifie Jérusalem, 48. Puis est pris en trahison par Triphon.
- Et Jonathan, voyant que le temps lui était favorable, choisit quelques personnages et les envoya à Rome pour établir et renouveler l'amitié avec les Romains,
- Pareillement il envoya aux Lacédémoniens et en d'autres lieux des lettres d'une même teneur.
- Ils allèrent donc à Rome et, étant entrés dans le Sénat, ils dirent : Jonathan le souverain sacrificateur et la nation des Juifs, nous ont envoyés pour renouveler l'amitié avec vous, et l'alliance, compare ci-devant.
- Et les Romains leur donnèrent les lettres qui s'adressaient à leurs gens, de lieu en lieu, pour les ramener au pays de Juda en paix.
- Or c'est ici la copie des lettres que Jonathan écrivit aux Lacédémoniens :
- Jonathan le souverain sacrificateur, et le reste du peuple juif, à ceux de Spartes leurs frères, salut.
- Parce que, déjà auparavant, Arius, qui régnait sur vous, a écrit des lettres au souverain sacrificateur Onias, portant que vous êtes nos frères, selon que la copie en est jointe ici-bas,
- Et qu'Onias fit un accueil fort honorable à l'homme qui avait été envoyé, et reçut les lettres dans lesquelles on l'assurait de cette amitié et de cette union,
- Nous aussi, quoique nous n'ayons aucun besoin de toutes ces choses, ayant pour consolation les saints livres qui sont entre nos mains.
- Nous avons toutefois mieux aimé envoyer vers vous pour renouveler la fraternité et l'amitié, de peur que nous ne devenions étrangers à votre égard ; car il y a longtemps que vous n'avez envoyé vers nous.
- Mais nous nous souvenons de vous sans cesse, en tout temps, dans les sacrifices que nous offrons, et dans nos prières, dans nos solennités et dans les autres jours célèbres, selon qu'il est du devoir et de la bienséance de se souvenir des frères.
- Et nous nous réjouissons de votre gloire.
- Mais nous avons été environnés de plusieurs afflictions et de plusieurs guerres, et les rois nos voisins, qui sont tout autour de nous, nous ont fait la guerre.
- Toutefois nous n'avons point voulu vous donner de peine, ni à tous nos autres confédérés et amis, en ces guerres-là.
- Car nous avons eu le secours, du ciel, qui nous a aidés et nous avons été délivrés de nos ennemis, et nos ennemis ont été humiliés.
- Nous avons donc Numénius, fils d'Antiochus, et Antipater, fils de Jason, et nous les avons envoyés vers les Romains pour renouveler avec eux l'ancienne amitié et alliance.
- Et nous leur avons aussi donné charge d'aller vers vous pour vous saluer et vous donner nos lettres touchant le renouvellement de notre fraternité.
- Maintenant donc vous ferez bien de nous répondre sur ces choses.
- Or c'est ici la copie des lettres qu'Arius envoya à Onias.
- Arius, roi de Sparte, à Onias, souverain sacrificateur, salut.
- Il s'est trouvé écrit que ceux de Sparte et les Juifs sont frères, et qu'ils sont tous de la race d'Abraham.
- Maintenant donc que nous savons cela, vous ferez bien de nous écrire quelle est votre prospérité.
- Et nous vous écrivons que nos bêtes et nos possessions sont à vous, et que les vôtres sont à nous ; et c'est ce que nous avons ordonné qu'on vous déclarât de bouche.
- Alors Jonathan ouït dire que les capitaines de Démétrius étaient retournés avec une armée plus grande qu'auparavant pour lui faire la guerre.
- Et, sur cela, il sortit de Jérusalem et les vint rencontrer dans la contrée d'Amathite, ne leur donnant pas le temps d'entrer dans son pays.
- Et il envoya des espions dans leur camp, qui, après leur retour, lui rapportèrent qu'ils se préparaient pour fondre sur eux de nuit.
- Et, quand le soleil fut couché, Jonathan commanda à ses gens de veiller, d'être en armes, se tenant prêts toute la nuit pour combattre, et il mit des gardes autour du camp.
- Et les ennemis apprirent que Jonathan s'était disposé à les aller combattre avec ses gens ; c'est pourquoi ils craignirent et tremblèrent dans leur cœur, et ils allumèrent des feux en leur camp, et puis ils s'enfuirent.
- Mais Jonathan et ses gens ne s'en aperçurent point jusqu'au matin, parce qu'ils voyaient des feux allumés.
- Et Jonathan les poursuivit ; mais il ne put point les atteindre, parce qu'ils avaient passé le fleuve Eleuthérus.
- Et Jonathan se tourna vers les Arabes appelés Zabadéens, et il les battit, et prit leurs dépouilles.
- Puis, ayant fait atteler son chariot pour aller à Damas, il fit le tour de toute la contrée.
- Mais Simon se mit en campagne, et vint jusqu'à Ascalon et aux forteresses voisines, et, s'étant tourné vers Joppé, il la surprit.
- Car il avait ouï dire qu'on voulait rendre la forteresse à ceux du parti de Démétrius, de sorte qu'il y mit garnison pour la garder.
- Puis Jonathan s'en retourna, et, ayant assemblé les anciens du peuple, ils résolurent de bâtir des forteresses en Judée,
- Et de hausser les murailles de Jérusalem, et d'élever une grande hauteur entre la forteresse et la ville pour l'en séparer et en ôter la communication, afin que ceux de dedans ne pussent ni vendre ni acheter dans la ville.
- Ils s'assemblèrent donc pour rétablir la ville et ils refirent la partie de la muraille nommée Caphenata, qui était sur le torrent, vers le soleil levant, et qui était tombée.
- Et Simon rebâtit Hadida dans le plat pays et la garnit de portes et de barres.
- Or Tryphon tâchait par ses pratiques de régner en Asie et d'usurper la couronne, en mettant la main sur le roi Antiochus.
- Mais, comme il craignait que Jonathan ne l'en empêchât et ne lui fît la guerre, il cherchait le moyen de le prendre et de le tuer ; il se leva donc et s'en alla à Beth San.
- Alors Jonathan sortit en armes au-devant de lui avec quarante mille hommes d'élite et vint à Beth-San.
- Et, quand Tryphon vit que Jonathan était venu avec une grande armée, non-seulement il craignit d'étendre sa main sur lui,
- Mais même il le reçut avec de grands honneurs, le recommanda à tous ses amis et ils lui firent des présents, et il recommanda à ses amis et ses gens de lui obéir comme à sa personne.
- Et il dit à Jonathan : Pourquoi as-tu fatigué tout ce peuple, puisque nous n'avons point de
guerre ? - Renvoie-les donc tous présentement dans leurs maisons, et choisis quelque peu de gens pour être avec toi, et viens avec moi à Ptolémaïde, et je te la donnerai avec toutes les autres forteresse et seigneuries, et avec tous ceux qui sont commis sur les affaires, et je m'en retournerai et m'en irai ; car c'est pour cela que je suis venu.
- Et Jonathan le crut, et fit comme il lui avait dit, et laissa aller ses troupes, qui se retirèrent en Judée,
- Ne retenant avec soi que trois mille hommes, donc il renvoya deux mille en Galilée, et mille l'accompagnèrent.
- Mais, aussitôt que Jonathan fut entré dans Ptolémaïde, les gens de Ptolémaïde, ayant fermé les portes de la ville, le prirent et passèrent au fil de l'épée tous ceux qui étaient entrés avec lui.
- Et Tryphon envoya l'armée et les gens de cheval en Galilée et dans la grande campagne pour faire périr tous les compagnons de Jonathan
- Mais, quand ils surent que Jonathan était pris et défait, et tous ceux aussi qui étaient avec lui, ils s'encouragèrent l'un l’autre et sortirent pour combattre.
- Et ceux qui les poursuivaient, voyant qu'ils combattaient pour leur vie, s'en retournèrent.
- Mais les autres vinrent tous paisiblement en Judée, et on pleura extrêmement Jonathan et ceux qui étaient avec lui, et ils furent fort étonnés, et tout Israël mena un grand deuil.
- Et toutes les nations qui étaient à l'entour d'eux, cherchaient à les détruire.
- Car elles disaient : Ils n'ont point de chef ni aucun qui leur donne du secours ; faisons-leur donc maintenant la guerre et effaçons leur mémoire d'entre les hommes.
Simon succède à Jonathan, 29. Résiste à Triphon, 33. Fortifie la Judée, 34. Fait la paix avec Démétrius, 41. Et rétablit l’Etat des Juifs.
- Alors Simon, ayant appris que Tryphon avait assemblé une grosse armée pour venir en Judée et la ravager,
- Et voyant que tout le peuple était alarmé, il monta à Jérusalem, et assembla le peuple
- Et, l'exhortant, il lui dit : Vous savez tout ce que moi, et mes frères, et la maison de mon père, avons fait pour les lois et pour les lieux saints, et les batailles et les angoisses que nous avons soutenues.
- Tous mes frères sont morts pour la cause d'Israël et je suis resté seul,
- Et maintenant à Dieu ne plaise que j'épargne ma vie en ce temps d'affliction, car je ne suis pas meilleur que mes frères.
- Je vengerai donc ma nation, et les lieux saints, et nos enfants, et nos femmes, parce que toutes les nations se sont assemblées pour nous exterminer, par la haine qu'elles nous portent.
- Et alors le courage du peuple se ralluma, aussitôt qu'ils eurent entendu ces paroles.
- Et tout le peuple répondit à haute voix, disant : Tu es notre conducteur en la place de Juda et de Jonathan tes frères.
- Conduis donc notre guerre, et nous ferons tout ce que tu diras.
- Il assembla donc tous les hommes de guerre, et se hâta d'achever les murs de Jérusalem, et la fortifia tout à l'entour.
- Et il envoya Jonathan, fils d'Absalom, et avec lui une suffisante armée à Joppé, et, quand il eut mis dehors ceux qui étaient dans la forteresse, lui-même y demeura.
- Alors Tryphon partit de Ptolémaïde avec une grande armée pour venir au pays de Juda, et mena avec soi Jonathan prisonnier.
- Et Simon se campa à Hadida vis-à-vis de la campagne :
- Mais, quand Tryphon sut que Simon était élevé en la place de Jonathan son frère et qu'il lui devait livrer bataille, il lui envoya des ambassadeurs
- Pour lui dire : Nous n'avons arrêté ton frère que pour les sommes qu'il doit au roi du manie ment qu'il a eu de ses finances.
- Envoie donc maintenant cent talents d'argent et deux de ses fils en otage, de peur qu'étant en liberté, il ne se révolte contre nous ; et nous le renverrons.
- Et Simon connut bien qu’il ne parlait ainsi que pour le tromper ; cependant il commanda que l'argent fût livré avec les enfants, de peur d'encourir une grande haine du peuple d'Israël,
- Qui aurait pu dire : Il a péri, parce qu'on ne lui a point envoyé l'argent et les enfants.
- Il envoya donc les enfants et les cent talents, mais Tryphon faussa sa foi et ne renvoya point Jonathan.
- Au contraire, il vint, après cela, pour envahir le pays et le ravager, et ils firent le tour par le chemin qui mène à Ador ; mais Simon le côtoyait partout avec son armée.
- Et ceux qui étaient dans la forteresse, dépêchèrent des messagers à Tryphon pour lui dire de se hâter de venir par le désert et de leur envoyer des vivres.
- Et Tryphon prépara toute sa cavalerie pour y aller. Mais il en fut empêché par la grande quantité de neige qui tomba cette nuit-là, de sorte qu'il partit de là et s'en vint au pays de Galaad.
- Et, quand il fut près de Baschama, il tua Jonathan, qui fut enseveli en ce lieu-là.
- Puis Tryphon s'en retourna et s'en alla en son pays.
- Alors Simon envoya prendre les os de Jonathan son frère, et on les ensevelit à Modin, la ville de ses pères.
- Et tous ceux d'Israël en firent un grand deuil et le pleurèrent pendant plusieurs jours.
- Et Simon bâtit sur le sépulcre de son père et de ses frères un tombeau superbe de pierres polies devant et derrière.
- Et il posa sept pyramides l'une vis-à-vis de l'autre pour son père, pour sa mère et pour ses quatre frères.
- Et, autour des pyramides, il posa des colonnes d'architecture bien inventée, et mit sur les colonnes les armoiries pour un monument éternel, et, près des armoiries, il mit des navires taillés et exposés à la vue de tous ceux qui naviguent sur la mer.
- C'est le tombeau qu'il fit à Modin et qui dure jusqu'à ce Jour.
- Mais Tryphon, qui agissait en traitre avec le roi Antiochus, jeune enfant, le tua,
- Et, régnant en sa place, il s'empara de la couronne d'Asie, et fit de grands maux dans le pays.
- Et Simon rebâtit les forteresses de Judée, et les environna de hautes tours et de grandes murailles avec des portes et des barres, et il mit des vivres dans les forteresses.
- Puis il choisit des hommes qu'il envoya vers le roi Démétrius, afin qu'il fît trêve avec le pays ; car tous les faits de Tryphon n'étaient que rapines.
- Et le roi Démétrius lui écrivit, en réponse une lettre en ces termes :
- Le roi Démétrius à Simon le souverain sacrificateur, aux anciens et à la nation des Juifs, salut.
- Nous avons reçu la couronne d'or et le manteau que vous avez envoyés, et nous sommes prêts à faire une grande paix avec vous et à écrire aux officiers de vous quitter ce que nous vous avons octroyé.
- Et tout ce que nous vous avons constitué et assuré, et nous voulons que les forteresses que vous avez bâties soient à vous.
- Nous vous pardonnons aussi les fautes et les manquements commis par ignorance jusqu'aujourd'hui, et nous vous quittons la couronne que vous deviez, et, s'il y avait quelque autre tribut imposé sur Jérusalem, que dès maintenant on ne le paye plus.
- Et si quelques-uns d'entre vous sont propres pour être enrôlés avec les nôtres, qu'ils soient enrôlés, et qu'il y ait paix entre nous.
- En l'année cent soixante et dixième, le joug des nations fut ôté de dessus Israël.
- Et le peuple d'Israël commença à écrire dans les tables et les actes publics : la première année sous Simon, souverain sacrificateur, gouverneur et prince des Juifs.
- En ces jours-là, Simon se campa contre Gaza, et l'environna avec son armée, et fit des machines de guerre, et, les ayant fait approcher de la ville, il bâtit une tour, et prit la ville.
- Et ceux qui étaient dans les machines, entrèrent en la ville, et il y eut un grand trouble dans la ville.
- Et les habitants montèrent sur la muraille avec leurs femmes et leurs enfants, ayant leurs vêtements déchirés, criant à haute voix et demandant à Simon que la main leur fût donnée,
- Et ils dirent : Ne nous traite point selon notre malice, mais selon ta miséricorde.
- Simon en eut pitié et ne les détruisit point, mais toutefois il les fit sortir de la ville et il nettoya les maisons dans lesquelles il y avait des idoles ; ainsi il entra dans la ville, en bénissant le Seigneur avec des hymnes.
- Et, quand il eut jeté hors de la ville toutes ses impuretés, il y mit des habitants qui observassent la loi, et il la fortifia, et y bâtit une maison pour lui.
- Or ceux qui étaient dans la forteresse de Jérusalem, étant empêchés d'en sortir, et d'entrer dans la contrée, et de vendre, et d'acheter, furent dans une extrême disette, en sorte que plusieurs d'eux moururent de faim.
- Ils crièrent donc à Simon pour avoir la paix, et il la leur accorda ; puis, les ayant mis dehors, il purifia la forteresse de toutes souillures.
- Et il y entra, le vingt-troisième jour du second mois, en l’an cent soixante onzième avec des chants de louange, des rameaux de palmes, des harpes, des orgues, des cymbales, des psaltérions, des hymnes, et des cantiques, parce que le grand ennemi d'Israël était défait.
- Et il ordonna que ce jour-là fût célébré tous les ans avec joie.
- Et il fortifia la montagne du temple qui était auprès de la forteresse, et il y demeura, lui et ceux qui étaient avec lui.
- Et Simon, voyant que Jean son fils était homme fait, il l'établit capitaine de toutes les armées et demeura à Gazara.
Démétrius emprisonné par le roi de perse, 6. Simon affermit de plus en plus l’état de la Judée : 16. Les Romains et les Lacédémoniens renouvellent l’alliance avec les juifs : 25. Les juifs font dresser un mémorial à l’honneur de Simon.
- En lacent soixante et douzième année, le roi Démétrius assembla son armée et s'en alla dans la Médie pour y chercher du secours, afin de défaire Tryphon.
- Et Arsacès, roi de Perse et de Médie, ayant appris que Démétrius était entré dans ses états, envoya un de ses capitaines pour le prendre vif et pour l'amener devant lui.
- Il s'en alla donc, et, ayant défait l'armée de Démétrius, il le prit, et le mena à Arsacès, qui le fit mettre en prison.
- Ainsi le pays de Juda fut en repos durant tous les jours de Si mon, qui s'étudia à faire du bien à sa nation ; et sa puissance et sa gloire leur fut toujours agréable.
- Et, outre toute cette gloire, il prit Joppé pour en faire un port et une entrée des îles de la mer.
- Il étendit les limites de sa nation et fut le maître du pays.
- Il assembla un grand nombre de prisonniers, et fut seigneur de Gazara, et de Beth-Sura, et de la forteresse, et il en ôta les impuretés, et il n'y avait personne qui s'opposât à lui.
- Et chacun labourait sa terre en paix, et la terre rapportait ses fruits, et les arbres des champs donnaient aussi le leur.
- Les anciens étaient assis dans les rues, et tous discouraient ensemble des biens de la terre, et les jeunes gens se vêtaient honorablement et d'habits de guerre.
- Il fournit les villes de vivres et de munitions pour leur défense, en sorte que la gloire de son nom se répandit jusqu'aux bouts de la terre.
- Il fit la paix sur la terre, et Israël fut dans une grande joie.
- Et chacun était assis sous sa vigne et sous son figuier et il n’y avait personne qui les épouvantât.
- Personne ne leur fit plus la guerre, et les rois furent défaits en ces jours-là.
- Il rassura tous les humbles de son peuple, et il rechercha la loi, et ôta toute chose injuste et mauvaise.
- Il glorifia les saints lieux et en multiplia les vaisseaux.
- Et, quand on eut appris à Rome et jusqu'à Sparte que Jonathan était mort, ils en furent fort affligés.
- Mais, quand ils entendirent que Simon son frère était souverain sacrificateur en sa place et qu'il dominait sur tout le pays et les villes qui y étaient,
- Ils lui écrivirent sur des tables d'airain pour renouveler l'amitié et l'alliance qu'ils avaient faites avec Juda et Jonathan ses frères.
- Et on lut les lettres en la présence de l'assemblée à Jérusalem. Or c'est ici la copie de la lettre que ceux de Sparte envoyèrent :
- Les gouverneurs et la république de Sparte à Simon, souverain sacrificateur, et aux anciens, et aux sacrificateurs, et à tout le reste du peuple des Juifs, leurs frères, salut
- Les ambassadeurs que vous avez envoyés à notre peuple, nous ont fait rapport de votre gloire et de votre honneur, et nous nous sommes réjouis de leur venue.
- Et nous avons écrit ce qui a été dit par eux dans les conseils du peuple, en cette manière : Numénius, fils d'Antiochus, et Antipater, fils de Jason, ambassadeurs des Juifs, sont venus vers nous pour renouveler avec nous notre ancienne amitié.
- Et il a plu au peuple de recevoir ces hommes honorablement et de mettre la copie de leurs paroles dans les registres publics, afin que le peuple des Lacédémoniens en conserve la mémoire, et nous en avons écrit la copie à Simon, souverain sacrificateur.
- Après ces choses, Simon envoya Numénius à Rome avec un grand bouclier d'or du poids de mille mines, pour confirmer l'alliance avec la république.
- Et, quand le peuple romain entendit ces paroles, ils dirent : Quelles actions de grâces rendrons nous à Simon et à ses fils ?
- Car, s'étant fortifié, lui, et ses frères, et la maison de son père, il a défait les ennemis d'Israël, les chassant devant eux. Et ils lui confirmèrent la liberté et l'écrivirent sur des tables d'airain, lesquelles ils mirent avec les titres en la montagne de Sion.
- Or c'est ici la copie de l'écriture : Le dix-huitième jour du mois d'Élul, l'an cent septante-deux et le troisième du règne de Simon le grand sacrificateur, ces choses ci furent notifiées à Saramel
- Dans la grande assemblée des sacrificateurs, et des principaux du peuple, et de la nation, et des anciens du pays. Depuis le temps que plusieurs batailles ont été données en notre pays,
- Simon, fils de Mathathias, d'entre les enfants de Joarib, et ses frères se sont mis en danger, et ont résisté aux ennemis de leur nation pour maintenir leurs saints lieux et leur loi, et ils ont acquis à leur nation une grande gloire.
- Et Jonathan, après avoir assemblé sa nation et avoir été établi leur grand sacrificateur, a été recueilli avec son peuple.
- Et, comme leurs ennemis voulurent envahir leur pays, et le désoler, et étendre la main sur leurs saints lieux,
- Simon s'y opposa, et combattit pour sa nation, et dépensa beaucoup du sien, pour armer les hommes vaillants de sa nation et pour leur fournir leur solde.
- Et il fortifia les villes de la Judée et Beth-Sura, qui est sur la frontière de la Judée et où les armées des ennemis étaient auparavant, et il y mit une garnison de Juifs.
- Il fortifia aussi Joppé, qui est auprès de la mer, et Gazara, qui est aux confins d'Azote, dans laquelle les ennemis demeuraient auparavant, et il y mit des Juifs, et les fournit de toutes les choses nécessaires, afin qu'elles fussent en bon état.
- De sorte que le peuple, voyant la conduite de Simon et la gloire qu'il avait bien voulu acquérir à sa nation, l'a fait, en considération de toutes ces choses, son chef et son souverain sacrificateur, connaissant la justice et la foi qu'il a gardée à sa nation, et son zèle pour l'exaltation de son peuple.
- Car, de son temps, les affaires prospérèrent sous sa conduite tellement que les nations qui étaient dans leur contrée, en ont été chassées avec ceux qui étaient dans la cité de David, et ceux aussi qui étaient à Jérusalem et dans la forteresse, de laquelle ils sortaient, et souillaient toutes les choses qui sont autour des saints lieux, et profanaient horriblement les choses sacrées ;
- Parce qu'il y a mis des hommes juifs pour y habiter, et qu'il l'a fortifiée pour la sûreté du pays et de la ville, et qu'il a haussé les murailles de Jérusalem.
- Le roi Démétrius aussi lui confirma en la même manière la souveraine sacrificature,
- Et le fit de ses amis, et le combla de gloire.
- Car le bruit courait que les Romains avaient traité les Juifs d'amis et de confédérés, et qu'ils avaient reçu avec honneur les ambassadeurs de Simon,
- Et que les Juifs et leurs sacrificateurs avaient consenti que Simon fût leur chef et leur souverain sacrificateur à toujours, jusqu'à ce qu'il se levât quelque prophète fidèle,
- Qui fût leur chef, et qui eût soin des saints lieux, et ordonnât des prévôts sur leurs ouvrages, et sur le pays, et sur les armés, et sur les forteresses,
- Qui gouvernât le sanctuaire et qui fût obéi de tous ; et que tous les actes publics du pays fussent écrits sous son nom, et qu'il fût vêtu d'écarlate et d'or,
- En sorte qu'il ne fût permis à aucun du peuple ni des sacrificateurs de renverser aucune de ces choses, ni de contredire aux choses qu'il dirait, ni de convoquer sans lui aucune assemblée dans le pays, ni de se vêtir d'écarlate, ni de se ceindre d'une ceinture d'or ;
- Et que celui qui ferait le contraire de ces choses ou qui en aurait violé quelqu'une, fût traité comme coupable.
- Il plut donc ainsi à tout le peuple d'établir Simon et de faire ainsi qu'il vient d'être dit.
- Et Simon l'accepta et consentit d'exercer l'office de souverain sacrificateur et d'être le chef et le prince de la nation des Juifs et des sacrificateurs, au-dessus de tous.
- Et on commanda que cette écriture fût gravée sur une table d'airain et posée à l'entrée du porche des saints lieux et dans un lieu remarquable ;
- Et qu'il en fût mis une copie dans le trésor commun, afin que Simon et ses fils l'eussent.
Antiochus fait alliance avec Simon, 10. Fait la guerre contre Triphon, 27. Puis il rompt l’alliance qu’il avait faite avec Simon, 48. Et envoie Cendébéus contre la Judée.
- Et le roi Antiochus, fils de Démétrius, envoya des lettres des îles de la mer à Simon, sacrificateur et prince de la nation des Juifs, et à toute la nation.
- Et ces lettres contenaient ce qui s’ensuit : Le roi Antiochus à Simon le grand sacrificateur et à toute la nation des Juifs, salut.
- Parce que quelques méchants hommes se sont emparés du royaume de nos pères, je le veux reconquérir et le rétablir comme auparavant. Or j'ai assemblé une grosse armée et j'ai préparé des navires de guerre.
- Et je veux me mettre en campagne pour me venger de ceux qui ont ruiné notre pays et qui ont désolé plusieurs villes dans le royaume.
- Maintenant donc je te confirme toutes les choses qu'on a accoutumé de lever, que les rois mes prédécesseurs t'ont quittées, et tous les autres présents dont ils t'ont affranchi.
- Et je te permets de faire battre en ton pays de la monnaie à ton propre coin.
- Et je veux que Jérusalem soit sainte et franche, et que toutes les armes que tu as préparées, et les forteresses que tu as bâties et qui sont en ta puissance, te demeurent ;
- Et que tout ce qui est dû à la couronne, et tout ce qui concerne les deniers royaux et le roi, te soit relâché dès maintenant et à toujours.
- Et, quand nous aurons rétabli notre royaume, nous t'élèverons, toi, et ta nation, et ton temple, à une grande gloire, en sorte que votre gloire sera manifestée dans toute la terre.
- L'an cent soixante et quatorzième, Antiochus sortit donc pour entrer au pays de ses pères, et toutes les armées se rangèrent de son parti, tellement que peu de gens demeurèrent avec Tryphon.
- Et le roi Antiochus le poursuivit, et il s'en vint fuyant à Dora, qui est proche de la mer.
- Car il voyait bien qu'il avait fait une mauvaise entreprise contre lui, puisque l'armée l'avait abandonné.
- Alors Antiochus assiégea Dora avec cent vingt mille hommes combattants et huit mille chevaux.
- Et il investit la ville, et les navires approchèrent du côté de la mer ; ainsi il tint serrée la ville par mer et par terre, et ne laissa entrer ni sortir personne.
- Mais Numénius et ceux qui étaient avec lui, revinrent de Rome, portant des lettres écrites aux rois et aux provinces, dans lesquelles étaient contenues ces choses :
- Lucius, consul des Romains, au roi Ptolémée, salut.
- Les ambassadeurs des Juifs sont venus vers nous comme nos amis et nos alliés, pour renouveler l'amitié et l'alliance ancienne, ayant été envoyés par Simon le souverain sacrificateur et par le peuple des Juifs,
- Et ils nous ont apporté un bouclier d'or du poids de mille mines.
- Et ainsi il nous a plu d'écrire aux rois et aux peuples de ne leur faire aucun mal, et de ne faire point la guerre contre eux ni contre leurs villes ou leur pays, et de ne donner aucun secours à ceux qui leur feront la guerre.
- Il nous a aussi semblé bon de recevoir d'eux le bouclier.
- Si donc quelques gens pernicieux s'enfuient vers vous de leur pays, livrez-les à Simon le souverain sacrificateur, afin, qu'il en fasse la punition selon leur loi.
- Ces choses furent aussi écrites au roi Démétrius, à Attalus, à Ariarathès, et à Arsacès,
- Et à toutes les provinces, et à Samsaca, et aux Lacédémoniens, et à Délos, et à Myndos, et à Sicyone, et en Carie, et à Samos, et en Pamphilie, et en Lycie, et à Halicarnasse, et à Rhodes, et à Phaselide, et à Coo, et à Side, et à Arade, et à Gortine, et à Gnide, et à Cypre, et à Cyrène.
- Et la copie en fut envoyée à Simon le souverain sacrificateur.
- Or Antiochus mit pour la seconde fois le siège devant Dora, la serrant toujours de plus près et y élevant des machines de guerre, et il y tenait Tryphon si renfermé qu'il ne pouvait entrer ni sortir.
- Et Simon lui envoya un secours de deux mille hommes d'élite avec de l'or et de l'argent et des vaisseaux en abondance.
- Mais il ne voulut point le recevoir, et il rompit l'alliance qu'il avait faite avec lui auparavant, et s'éloigna tout à fait de lui.
- Puis il envoya vers lui Anthénobius, l'un de ses favoris, pour traiter avec lui, disant : Vous tenez Joppé, et Gazara, et la forteresse de Jérusalem, ville de mon royaume.
- Vous avez réduit en désolation leurs marches, et vous avez fait un grand dégât au pays, et vous avez dominé en plusieurs lieux de mon royaume.
- Maintenant donc rendez les villes que vous avez prises, et les tributs des lieux sur lesquels vous avez dominé au-delà des frontières de la Judée.
- Ou payez pour les villes cinq cents talents d'argent et pour le dégât que vous avez fait, et cinq cents autres talents pour les tributs des villes ; autrement nous irons vous faire la guerre.
- Et Anthénobius, favori du roi, vint à Jérusalem, et, ayant vu la gloire de Simon et ses richesses en or, et en argent, et en ameublements, il en fut tout étonné et lui rapporta les paroles du roi.
- Mais Simon lui répondit et dit : Nous n'avons point pris le pays d'autrui et nous n'en tenons point d'autres ; mais c'est l'héritage de nos pères, qui a été pendant quelque temps injustement possédé par nos ennemis.
- Mais, lorsque le temps nous a été favorable, nous avons repris l'héritage de nos pères.
- Car, quant à Joppé et à Gazara, que tu demandes, elles faisaient un grand mal à notre peuple et à notre pays ; mais nous donnerons pour ces villes-là cent talents. Anthénobius ne lui répondit pas un mot.
- Mais il s'en retourna tout en colère vers le roi et lui raconta, toutes ces paroles, et la gloire de Simon, et toutes les choses qu'il avait vues ; et le roi se mit dans une-grande colère.
- Et Tryphon s'enfuit dans un navire en Orthosiade.
- Et le roi établit Cendébéus chef de la contrée maritime, et lui donna une armée de gens de pied et de gens de cheval,
- Et lui ordonna de mener son armée contre la Judée, de bâtir Cédron, et d'en fortifier les portes, et de faire la guerre contre le peuple. Mais le roi poursuivait Tryphon.
- Et Cendébéus vint jusqu'à Jamnia, et il se mit à harceler le peuple, à ravager le pays de Judée, à prendre le peuple prisonnier et à le tuer, et il bâtit Cédron.
- Et il y mit des gens de cheval et le reste de l'armée, afin qu'ils en pussent sortir pour faire des embuscades sur les chemins de la Judée, comme le roi le lui avait ordonné.
Cendébéus est chassé par les fils de Simon : 11. Plotomée tue Simon et ses fils, 20. Excepté Jean qui succède à son père au gouvernement du peuple.
- Et Jean monta de Gazara et rapporta à Simon son père ce que Cendébéus avait fait.
- Et Simon appela Juda et Jean, ses deux fils aînés, et leur dit : Nous avons, moi, et mes frères, et la maison de mon père, fait la guerre contre les ennemis d'Israël depuis notre jeunesse jusqu'à ce jour, et la chose a prospéré dans nos mains pour délivrer souvent Israël.
- Mais je suis maintenant devenu vieux, et vous êtes en un âge capable de faire du bien ; prenez donc ma place et celle de mon frère, et allez faire la guerre pour notre nation ; et que le secours du ciel vous soit donné.
- Ainsi, ayant choisi dans le pays vingt mille hommes de pied et des gens de cheval, ils marchèrent contre Cendébéus et passèrent la nuit à Modin.
- Et, s'étant mis en marche le lendemain de grand matin et ayant pris le chemin de la plaine, ils virent tout à coup paraître une grande armée de gens de pied et de gens de cheval, qui venait contre eux ; et il y avait un torrent entre les deux armées.
- Mais Jean et son peuple se campèrent vis-à-vis des ennemis, et voyant que le peuple avait peur de passer le torrent, il le passa, lui-même le premier, et quand ses gens le virent, ils passèrent après lui.
- Alors il divisa le peuple et mit les gens de cheval au milieu des gens de pied (or les gens de cheval des ennemis étaient en fort grand nombre) ;
- Puis ils sonnèrent des trompettes, et cendébeus fut mis en fuite avec son armée, et une partie fut taillée en pièces, et le reste s'enfuit dans la forteresse.
- Alors Juda, frère de Jean, fut blessé ; mais Jean les poursuivit jusqu'à Cédron, que Cendébéus avait bâtie.
- Et ils s'enfuirent jusqu'aux tours qui étaient dans les plaines d'Azote, et Jean, les ayant brûlées et ayant fait périr deux mille hommes, s'en retourna heureusement en Judée.
- Alors Ptolémée, fils d'Abobi, était gouverneur dans la campagne de Jérico et il avait quantité d'or et d'argent,
- Parce qu'il était gendre du souverain sacrificateur.
- Et, étant poussé d'un esprit d'ambition, il entreprit de se rendre maître du pays. Pour cet effet, il machina frauduleusement contre Simon et ses fils pour les exterminer.
- Alors Simon, étant allé visiter toutes les villes du pays pour donner ordre à leurs affaires, descendit à Jérico avec Mathathias et Juda ses fils, l'an cent soixante-dix-septième, au onzième mois, qui est le mois de Sebat.
- Et le fils d'Abobi les reçut frauduleusement dans une petite forteresse appelée Doch, laquelle il avait fait bâtir, et il leur fit un grand festin, après y avoir fait cacher des gens.
- Quand Simon et ses fils eurent bien bu, Ptolémée se leva avec ses gens, et, ayant pris leurs armes, ils entrèrent dans la salle du festin contre Simon et le tuèrent avec ses deux fils et quelques-uns de ses serviteurs.
- Il commit ainsi cette lâcheté, et rendit le mal pour le bien.
- Ptolémée l'écrivit au roi, afin qu'il lui envoyât une armée à son secours, promettant de lui rendre le pays et ses villes.
- Et il envoya d'autres gens à Gazara pour prendre Jean et écrivit aux capitaines de le venir joindre et qu'il leur donnerait de l'or, et de l'argent, et des présents.
- Et il en envoya d'autres pour prendre Jérusalem et la montagne du temple.
- Mais quelqu'un, ayant pris les devants, vint à Gazara et rapporta à Jean que son père et ses frères avaient été assassinés, et que Ptolémée avait aussi envoyé pour le tuer.
- Et, lorsque Jean eut appris cette nouvelle, il en fut tout épouvanté et, ayant saisi les hommes qui étaient venus pour le tuer, il les fit mourir, après avoir connu qu'ils voulaient se défaire de lui.
- Le reste des faits de Jean, ses batailles, et ses grandes actions dans lesquelles il se signala, et les murailles qu'il fit bâtir, et ses autres actions,
- Voilà, ces choses sont écrites dans les chroniques du temps de sa sacrificature, depuis qu'il fut fait souverain sacrificateur après son père.